La Déesse Venus ? Voilà qui était un honneur auquel je ne m’attendais pas. Les androïdes n’étaient pas réputés pouvoir prier les Dieux, ou du moins ces derniers n’écoutaient aucunement leurs prières, alors pourquoi une Déesse se montrerait-elle à une androïde ? Qui plus est quand on savait que je ne l’avais jamais priée et que je n’avais même pas une toute petite idée de comment adresser une prière à cette divinité ! Je ne savais tout simplement pas prier, il n’apparaissait pas dans le guide de la parfaite petite androïde garde du corps une fonction ou un sous-programme « Prières : mille façons d’adorer un Dieu ». Alors si de toutes façons les androïdes ne pouvaient pas être entendus des Dieux, pourquoi une Déesse viendrait-elle me voir ? Je m’avouais incapable de comprendre, mais je hochais docilement la tête tandis que Maître Caïus me faisait remarquer que personne ne devrait jamais le savoir. Je n’avais aucune envie de finir par être réinitialisée, je dois dire que malgré mes savoirs de guerrière, je craignais énormément cela, beaucoup plus encore que d’être détruite. Je crois que je préfèrerai la destruction à la réinitialisation, perdre tous mes souvenirs, ma liberté, mes savoirs, tout ce qui me définissait aujourd’hui dans ce soubresaut de liberté que j’expérimentais juste à peine, ça serait plus cruel que d’être détruite. Aux mots de ma nouvelle Maîtresse, je hoche à nouveau la tête, répondant docilement à mes deux Maîtres :
« Personne n’en saura jamais rien, Maîtres. »
Je m’inquiétais toutefois beaucoup plus de ma Maîtresse lorsque Maître Caïus se mit à parler de toute la sécurité qu’il mettait en place pour son épouse. Apparemment j’aurais bientôt fort à faire pour la défendre si on en croyait son inquiétude. Maîtresse Valentina semblait vouloir se montrer rassurante, elle semblait vouloir croire que son époux allait un peu trop loin dans sa bonne volonté de la protéger mais je devinais que mon nouveau Maître était vraiment inquiet. On ne peut pas être un bon garde du corps si on se montre incapable de réaliser une vraie inquiétude. Il était pourtant un excellent soldat, maitre de ses émotions, il fallait être exercée pour comprendre l’ampleur de son inquiétude, cela me faisait comprendre qu’il ne m’avait pas achetée pour décorer ou dans une éventualité à laquelle il ne croyait. Finalement il m’abandonne avec sa femme, je me lève, m’inclinant respectueusement au moment où il quitte la salle, avant de me rasseoir pour reprendre la conversation avec Maîtresse Valentina. Aux mots de l’humaine, je rougis un peu en pensant à ce qu’elle m’avait demandée, ce que j’avais dis qui m’avait value son apparition. Le comble était de constater que ma Maîtresse était une très belle femme parfaitement attirante et désirable avec qui je n’aurai aucun problème à me laisser emporter à ces jeux inconnus que je redoutais quelque peu :
« Merci de votre accueil, Maîtresse. La Déesse Venus est venue me voir au sujet d’une discussion que nous avons eue, Maître Caïus et moi, tandis que nous marchions pour rentrer ici. J’avais fais part de mes inquiétudes à votre mari concernant mon ignorance complète des relations intimes entre femmes alors qu’il m’avait expliqué que vous priez Venus et qu’il pourrait arriver que vous me demandiez un tel moment avec vous. La Déesse m’a demandée pourquoi j’avais dis que cela m’inquiétait, j’ai donc répondu ce que vous avez entendu, mon inquiétude de vous décevoir mais également de la décevoir elle. Je sais qu’on dit que les Dieux n’écoutent pas les androïdes mais si vous me demandez d’être intimes avec vous pour plaire à la Déesse, alors il est important que je sois apte à vous satisfaire pour la combler, cela semble parfaitement logique. »
J’ai un peu chaud et les joues rouges de ces aveux, mais je reprends :
« Ne pensez pas que je craigne que cela arrive, vous êtes une très belle femme, extrêmement attirante et je me prêterai à ces jeux avec beaucoup de plaisir. J’aimerai juste ne pas être décevante, peut-être pourriez-vous m’indiquer un livre avec lequel je pourrai apprendre comment contenter une femme ? »
Puis revenant au sujet de la Déesse et son apparition :
« Croyez-vous qu’il y a une raison particulière à son apparition ? Qu’elle me soit apparue à moi ? »
Pas d’arrogance ou d’orgueil, juste de la curiosité teintée à énormément d’incompréhension.