[E3] Que tombe le masque

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[E3] Que tombe le masque

Messagepar Maximus le 01 Septembre 2012, 20:30

Maximus arrivait à hauteur d'un haut mur aux briques jaunes remarquables. Il longeait les écuries jusqu'au les hautes portes d'entrées du Domus Atilius. Il approcha du vesticule, alors le garde assis leva les yeux sur lui. Maximus mesurait les programmes. Cet androïde avait une mission bien simple : identifier les intrus, les conduire à sa maîtresse ou les repousser à l'extérieur avec une réponse proportionnelle à l'insistance.

Les androïdes n'étaient pas humains. Mais les romains s'y attachaient. Par exemple, la superstition de ce riche homme l'incitait à le conserver malgré les conseils du Consul. Le garde n'était pas défectueux. Sa mission était de protéger une seule personne. Mais cette famille l'avait détournée de sa fonction initiale. Alors, cela n'étonnait guère le Consul que l'androïde ne puisse répondre aux ordres demandés et déconnent. Consule, Sibylla ne faisait pas les mêmes erreurs. Cet androïde était tout aussi vétuste le réinitialisé, mais il remplissait la mission pour laquelle il avait été conçu : protéger la demeure et Dame Atilius des intrus.

Maximus le regardait et songeait au serveur rencontré à la terrasse du café. Certains androïdes peuvent paraître vivant quand ils exécutent une tâche pour laquelle ils sont programmés. Mais il vient de découvrir que des androïdes peuvent être confondus avec des humains. Vita en était un exemple, Sibylla un autre. Mais il ignorait tout sur la véritable nature de la sénatrice.

-- Je viens discuter avec Dame Atilius
-- Déclinez votre identité !
-- Consul Proteus


Le garde se contenta de faire un pas de côté. Ses protocoles de discussions n'étaient guère élaborés, mais Maximus ne souhaitait pas tester ses protocoles de combat. Quelle différence avec Vita ! Tout semblait encore différent avec l'androïde suivant. A ses ongles noirs, le Consul conclut qu'il s'agissait de ce compétent jardinier. Tous deux traversèrent l'atrium et gagnèrent le varidarium. Maximus observait les fleurs et les plantes. La compétence de l'androïde ne faisait aucun doute. Il s'attarda près d'une espèce aux baies noires qu'il ne connaissait pas et demanda à l'androïde la nature de cette plante.

-- Attropa belladonna. répondit l'androïde qui poursuivit par une description un peu trop détaillée de cette plante.
-- Il est dangereux pour l'homme de manger ou de boire de la belle dame car elle frappe son esprit et en quelque sorte le tue... Maximus résuma brillament le discours du jardinier.
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Re: [E3] Que tombe le masque

Messagepar Sibylla Atilius le 06 Septembre 2012, 15:45

Je ne savais pas pourquoi, mais même après 400 ans d'expérience, je craignais toujours que l'on découvre ma nature véritable. Que se passerait-il donc si un jour l'on découvrait que nulle humaine faite de chair et d'os vivait sous la peau synthétique que mon créateur avait osé créer en cachette? Non seulement je me ferais réinitialisée, mais plus que cela, mon nom serait bafoué, celui de mon créateur, celui de mes époux. Peut-être serais-je démembrée, car mes programmes allaient bien plus loin que la simple obéissance. Peut-être serais-je reprogrammée également? Peut-être oublierais-je qui j'étais, qui je me devais être, qui mon créateur avait créé en moi... Alors que l'androïde peignait mes cheveux, je contemplais le visage que l'on m'avait donné dans le miroir. Malgré le fait que l'on ne questionnerait plus jamais mon status, je ne me sentais pas heureuse. Je ne savais pourquoi. Les sentiments, malgré le fait que cela faisait des centaines d'années que je les mettais en pratique, je ne les comprenais toujours pas et mon cerveau cherchait le rationel dans un moment aussi irrationel. Mon regard perdit l'éclat froid de la puissance supérieure, je redevenais une femme véritable, fragile et sensible. Fort heureusement, un noeud dans mes cheveux me fit me redresser subitement et m'appela à la douleur. Je grondais ma bonne, mais le coeur n'y était pas vraiment. Maximus ne tarderait pas, je ne devais pas m'apitoyer sur mon sort. Je forçais un sourire sur mes lèvres. Finalement, je me levais, ordonnais à l'androïde de rester ici, sans bouger et me rendais dans le viridarium, le joyaux de ma demeure. Maximus était déjà là, en train de discuter avec le jardinier, seule possession synthétique dont je n'avais pas honte.

- Maximus. J'espère ne t'avoir pas pressé dans tes affaires.

La formule n'était que pure politesse et nous étions déjà passé outre en nous rencontrant dans la rue. Aussi continuais-je rapidement.

- Que penses-tu de cette merveille? Mon époux n'appréciait pas beaucoup les jardins naturels, il préférait largement les viridarium comme celui-ci. Il a acheté cette demeure uniquement pour cela. Nous avons l'un des plus imposants de Rome.

L'étendue d'arbres et de plantes était parfaitement gérée. Avec un peu de recul j'avais appris à apprécié les jardins des maisons. Et puis mon dernier mari avait trouvé la perle rare en matière de jardinier. Nous l'avions acquis dans des conditions pas très légales, mais cela, personne ne le savait. Enfin qu'importe, désormais, il vivait là et il ne posait pas de question. Je rejoignais d'un pas preste les deux hommes avant de renvoyer d'un geste de la main le jardinier. Lui, je n'avais aucun problème avec, il pouvait donc se retirer. Le buisson de belladona se situait tout près de la statue de Minerve. Je n'avais pas trop le choix, mais au final, la déesse était représentée assez joliment. Elle faisait face au triclinium, et ne me trouvant dans cette pièce que bien rarement, je ne portais pas souvent les yeux sur elle. De l'autre côté du viridarium se tenait une toute autre statue, dressée sur un piédestal magnifique. Cette statue avait été volée dans une Galerie à Rome, lors de la Grande Guerre, il y avait de cela bien longtemps. Je ne me souvenais plus comment elle était arrivée dans l'escarcelle de mon époux, mais il l'avait placée là, au milieu des plantes. Elle représentait une femme se faisant kidnappée par un homme fort. Le réalisme était surprenant, on aurait dit deux androïdes immobiles. Cela était pour cette statue que je désirais le travail de maître de Maximus. J'indiquais alors, d'un signe de main, l'allée qui traversait le viridarium.

- Revenons sur le Corps Expéditionnaire. N'ayant pas de fils et encore moins d'hommes dans la famille, je tenais à participer à l'effort et j'enverrais bien deux de mes androïdes. J'ai un écuyer qui ne fait pas grand chose et le garde à la porte d'entrée. J'ai aussi un homme à tout faire, mais celui-là est plus ou moins compétent, à celui-là aussi j'aimerais bien que tu y jettes un coup d'oeil, si cela ne te fait rien.
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Re: [E3] Que tombe le masque

Messagepar Maximus le 08 Septembre 2012, 16:52

Sibylla rejoignit le Consul et l’androïde. Recoiffée, plus aucune mèche rebelle ne s’échappait de sa chevelure. Quelque part, Maximus la trouvait plus naturelle, auparavant. Quelle ironie pour qui connaissait la véritable nature de cette femme ! Il sourit à la formule de politesse, mais ne prononça pas un mot. Par le passé, ils avaient eu de longues réunions de travail. Cela ne les avait jamais empêché de trouver un moment pour discuter une minute ou deux à l’écart de tous les autres Consuls. Il observa le viridarium et commença à rire. Il leva l’index comme pour préciser qu’il voulait expliquer ce rire et qu’il ne fallait lire aucune moquerie dans sa réaction.

-- J’imaginais cela chez moi. La dernière plante dans mon appartement s'est desséchée en quelques heures. Et puis dans les 60m² de la forge...

Leur mode de vie s’opposait diamétralement. Il vivait dans un exiguë appartement quand elle demeurait dans l’une des plus belles villas de la ville. Il suivait son regard. Elle observait les plantes et le jardinier ainsi que la statue de Minerve, majestueuse et mise en évidence. Ainsi placée, la statue rayonnait dans le jardin et occupait une place centrale lors de réception. Ce genre de détails n’échappaient pas au Consul. Il n’en fit pas part, mais le regard qu’il lança sur la statue puis sur l’entrée en dit long. Il s’engagea dans l’allée qu’elle désignait et marcha à ses côtés. Les sourcils de Maximus se froncèrent, une profonde ride du lion se dessina entre ses yeux quand elle parlait de ses androïdes.

-- Je vais être très cynique Sibylla. Le corps expéditionnaire sera avalé par le désert. Rien n’en reviendra. Au risque de paraître monstrueux, les Hommes se remplacent, nous sommes éternels parce que nous enfantons. Quand nous aurons gaspillé les pièces des androïdes, nous n’aurons plus que nos yeux pour les pleurer.

Il fit quelque pas et regarda si le jardinier les avait suivis ou non. Seul avec elle, il ajouta :

-- Peut-être que les romains se rendront alors compte des services qu’ils nous rendent. À ta place j’attendrais le départ du corps pour revendre tes androïdes.

Maximus était sans coeur avec les vieilles machines. Connaissant désormais Vita, il savait qu’il existait des androïdes plus évolués. Mais certains androïdes, les yeux vides, ressemblaient à des boîtes de conserves dans des enveloppes charnelles. C’était le cas de ce gardien et Maximus n’avait pas changé d’avis les concernant. Il s’enquit des soucis des androïdes et accepta d’aider Sibylla. Il lui expliqua qu'il l’aiderait volontiers et s'en occuperait en priorité, dès qu'elle le souhaiterait.

Mais elle avait également rappelé qu’elle n’avait aucun homme dans sa vie, ni mari, ni enfant. Cela ne lui avait pas échappé et il avait l’impression de lire une certaine forme de solitude dans les mots de Sibylla. Il inspira et tint ensuite des propos intenables avant d’avoir rencontré Vita. L’androïde lui redonnait une assurance et lui permettait de parler moins timidement avec les femmes. Alors, il se lança.

Tu es troublante Sibylla. La solitude se ressent énormément dans tes mots. Je ne souhaite pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Mais tu as l’intelligence, le pouvoir, l’argent pour attirer les hommes, sans compter que tu es très belle. Bon tu es un peu stricte, pour tout te dire, j’ai beaucoup apprécié ta coiffure tout-à-l’heure avec tes mèches reb... Excuse-moi... Je n’ai pas à faire ce genre de commentaires. Ce que je tente de te dire maladroitement, c’est que j’ai déduit de tes qualités que tu souhaitais rester seule. Je respecte ton choix, mais tu pourrais envisager l’achat d’un androïde pour te tenir compagnie. J’ai acheté une androïde pour soigner mon dos. Elle est extrêmement intelligente et peut même bouder. C’est en la voyant évoluer chez moi que j’ai compris ma solitude. Tu pourrais peut-être aller voir Spurius et lui acheter un modèle aussi évolué que ton jardinier, mais avec des fonctions propres aux discussions. Ces androïdes sont très chers. Mais tu peux te permettre ce genre de dépenses.

Maximus avait changé, il osait affirmer ses opinions. Mais la situation le gênait néanmoins. Il fut sauver par la statue de ce couple. Il approcha et posa sa main sur le marbre.

Tu te rends compte de ta possession, Sibylla ?

Sa solitude, le Consul l’occupait en forgeant la journée et en lisant la nuit. Ces lectures l’avaient rendu cultivé et érudit.

Il s’agit d’une ancienne représentation de Pluton. Et cette femme est son épouse Proserpine. C’est étonnant. Elle est de grande qualité. Cette statue date d’avant la guerre n’est-ce pas ? C’est incroyable qu’une oeuvre si grande et avec une connotation si religieuse ait survécu à la grande rafle ! Tu es pleine de surprises Sibylla !

La franchise et l’émotion du consul étaient étonnamment palpables.
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Re: [E3] Que tombe le masque

Messagepar Sibylla Atilius le 09 Septembre 2012, 03:13

Mon sourire s'agrandit quand il parla de plante. Il était vrai, et connu dans presque tout Rome, que le Consul Proteus vivait de peu et se suffisait ainsi, ne cherchant aucune forme ostentatoire de pouvoir ou de richesse. Sa forge était son trésor et cela lui suffisait amplement. Oui, nous étions bien différents. Je me demandais bien ce qui m'avait poussé à lui parler, la toute première fois. Cela faisait bien des années que j'avais ma place et Maximus arrivait à peine, il était déjà connu pour être un homme discret par son travail et sa prestance, pourtant, physiquement, on ne pouvait pas dire qu'il était discret, bien au contraire. Peut-être était-ce cela qui m'avait fait aller vers lui. Peut-être aussi, qu'il réagissait comme un androïde quand on lui redemandait de réinitialiser un être synthétique. Nous n'étions pas si éloignés que cela, pas si différents. Une plante dans une forge? Je me pris à sourire avec coeur, car il était vrai que la plante, si elle n'était pas coriace, ne survivrait pas par 40° à l'ombre, dans un endroit aussi petit. Non, même moi qui n'était pas jardinier pour deux sous, savait qu'il fallait de l'espace, un peu de vent, de l'eau, du soleil et un peu d'ombre. Ce viridarium était l'endroit idéal pour une croissance idyllique. Le ton redescendit brusquement lorsqu'il parla du Corps Expéditionnaire. Je hochais la tête pensivement.

- Minerve est au sommet de sa Gloire cette année. Si nous n'envoyons pas nos troupes, nous ne le ferons jamais. Peut-être est-il encore trop tôt, mais j'ai foi. Les androïdes ne vont pas tous partir et ils sont assez nombreux dans la ville pour subvenir à nos besoins. Il n'y aurait pas de marchand si nous en manquions.

Que je détestais mentir à Maximus. Ma voix était retombée et j'avais préféré contempler plantes et fleurs de mon jardin plutôt que de défier le regard du géant à mes côtés. Je me fichais bien d'envoyer mes androïdes à l'abattoir ou de les garder inutiles chez moi, mais tous Sénateur qui se respecte, et surtout celui ou celle qui tenait à se faire bien voir, se devait de participer à l'effort de guerre. Je me fichais également du tôt de natalité humaine, car je n'aurai aucun enfant de toute évidence. Que cela était un homme ou un être synthétique qui périsse sur le champ de bataille, cela ne prouvait qu'une seule chose, c'était qu'il devait mourir ou s'éteindre ici. Maximus évita alors le sujet sobrement, me promettant de s'occuper de mes androïdes quand il me plairait. Je hochais silencieusement la tête pour clore le débat, mais je n'y manquerais pas dès que l'occasion se présenterait. Et puis, soudainement, après une inspiration, comme s'il se jettait à l'eau, Maximus m'étonna, même me coupa le souffle. Même si je savais que ce dernier n'était que pure invention afin de me faire passer pour humaine, il me coupa littéralement le souffle et je pris quelques secondes pour m'en apercevoir avant de relancer le programme. Je ne savais comment répondre à cela et ne pus, pour le moment que lui offrit un sourire incrédule et gêné. Il s'excusa de ses mots et je baissais les yeux, attirée par la qualité du sol. J'avais toujours été une femme forte, hautaine, volontaire. Je découvrais après 400 ans, la timidité. Je n'aimais pas ça. J'avais l'impression d'être faible, d'être... dépendante. J'ouvris la bouche pour poser une question, mais je préférais la refermer et le laisser continuer, car mes programmes embrouillés ne savaient pas quoi lui répondre de toute manière. Maximus continua sur sa lancée, proposant que j'aille acheter un androïde qui me ferait oublier ma solitude. Etais-je vraiment seule? Je préférais être seule, car il y avait moins de risque que je fasse une erreur ou que l'on remarque le code barre à mon poignet. Mais il n'y avait aussi personne à qui me confier. Non, cela de toute manière, je ne le pouvais pas, cela serait compromettre ma survie mémorielle. Mais oui, peut-être irais-je quérir les services d'un nouvel androïde, plus perfectionné que les simples taches qu'on leur insignait. Maximus précisa également qu'il avait acheté une esclave. Une masseuse. Une masseuse pouvant ressentir l'énervement, la colère? Il n'y avait pas vraiment de doute, l'androïde devait avoir d'autres qualités et ce genre de qualité-là... Je ne savais pas que Maximus les appréciait. Après tout, je savais le Consul sans épouse ni enfant, sans aucune aventure connue. Cela ne lui ressemblait pas de prendre ce genre d'androïde. Cela en devenait presque... repoussant. Le terme n'était peut-être pas très approprié, mais j'avais toujours préféré Maximus sans aucune compagne, plutôt que de le savoir en train de batifoler. Oui, mon imagination me portait loin, j'avoue. Mais prenez un homme, une androïde et 80m² de forge... Il y a bien mieux à faire que de frapper l'enclume... Non, cela ne me plaisait pas vraiment, allez savoir pourquoi et mon visage dût trahir quelque peu ce sentiment. Je passais outre, d'un geste inutile de la main avant de redresser le regard, reprendre mon allure de sénatrice, même si auprès de moi, j'avais un ami. Il commenta la statue en question.

- Mon époux l'avait déjà quand nous nous sommes épousés. Je l'ai fait mettre ici, car elle se confondait bien dans le jardin. Maintenant que tu dis qu'elle représente Pluton... Ah non, je vais la laisser là.

Il n'avait pas idée du nombre de surprise que j'avais encore et qu'il ne pourrait jamais deviner. Cela aussi, les mots maladroits de Maximus me frappèrent une nouvelle fois, je me sentais lasse d'un coup et je ne savais quoi y faire. Il fallait que je me reprenne. Je lançais donc subitement.

- J'aimerais qu'elle soit baignée d'une douce lumière, des dizaines de bougies. Je voyais bien une canopée ou une armature en métal pour contraster avec le blanc de la pierre et des bougies qui serait suspendues, comme si elles flottaient. Tu vois ce que je veux dire?
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Re: [E3] Que tombe le masque

Messagepar Maximus le 09 Septembre 2012, 22:02

Maximus avait été surpris que Sibylla lui lançât un tel argument. Il reconnut là l’un des arguments de sénateurs lancé à la foule. Cet argument n’était pas faux. Il se demanda s’il ne sous-estimait pas la déesse. Après tout, les précédents corps étaient partis sans l’appui des Dieux. Mais le sujet se clot rapidement. Convaincu qu’elle ne lui mentirait pas, il pensait simplement ne pas partager le même avis qu’elle. Ils avaient déjà été en désaccord et respectait pour autant l’avis de l’autre. Plus aguerrie, Sibylla se trompait moins que Maximus.

Quant à la suite de la discussion, Maximus se montrait incapable d’interpréter la moindre de ses expressions. Il ne remarqua aucun trouble. Par contre, il sentit chez elle un plus fort dynamisme quand elle présenta son projet. Elle se ressaisissait, il croyait que la passion l’emportait. Quelle douce naïveté ! Il leva les yeux et imagina ses projets. Il imaginait des fils d’ariane pour maintenir les bougies et donner l’illusion qu’elles volent, il pourrait également forger des pièces de métal imitant les branches de l’arbre et venant porter les bougies comme si elles étaient en suspension. De fausses feuilles métalliques, pourraient recueillir la cire et épargner le sol comme les invités.

J’utilise parfois un métal très résistant. Je peux l'étirer à en faire un fil. Il pourrait retenir sans difficulté une bougie. Elles seraient portées par le vent et danseraient au-dessus de tes invités. Il suffirait de les orner d’un bougeoir en verre pour éviter que la cire ne coule sur la statue. En forme de fruit, cela serait d'un bel effet.

Il leva un bras et put atteindre sans peine les premières branches. Il en rapprocha une de ses yeux sans la briser et l’observa.

Si ton jardinier me dessine les feuilles et le maillage de ses arbres, je pourrais reproduire des branches métalliques et elle porterait d’autres bougies, sans bougeoir cette fois. Une feuille sous la bougie récolterait les excédents de cire.

Il désigna de l’index le chemin qu’ils avaient emprunté et revint vers la statue.

Tu aimerais une sorte de chemin éclairé allant de la statue de Minerve jusqu’à celle-ci ?

Il s’interrompit en se souvenant d’un conseil de sa soeur : « Quand une femme change de discussion très rapidement, c’est souvent que quelque chose ne va pas. Si vous lui demandez et qu’elle répond rapidement, c’est qu’elle ne désire pas partager ses soucis avec vous, mon Maître.» Son inconscient entendait les changements de ton de Sibylla. Mais son conscient, lui rappela qu’elle n’avait pas vraiment changé de sujets de discussion. Alors, il n’ajouta rien.
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Re: [E3] Que tombe le masque

Messagepar Sibylla Atilius le 11 Septembre 2012, 02:50

Il fallait se reprendre. Oublier toutes ses pensées puériles. Redevenir la Sénatrice que j'étais. Je pris deux secondes pour cela, détendis les muscles, fermais les programmes de substitution et même les principaux, juste une seconde, comme une propre réinitialisation. Quand je rouvris les yeux, j'étais de nouveau Sibylla Valerius, la toute première Sibylla, conçue pour ressembler à une humaine, mais cette Sibylla-là, était cynique, fourbe. Aujourd'hui, j'étais Sénatrice, aussi fis-je un mélange des deux. Je gardais le sourire sur le visage, me redressais fièrement. J'étais chez moi et j'étais la cliente. Maximus était là pour exécuter son travail. Fort heureusement, il ne semblait pas s'apercevoir de ce changement brusque et même si je n'avais rien dit ou rien fait, cela devait se voir sur les traits de mon visage. Il s'était emporté dans l'idée que j'avais proposé et me contait désormais ce qu'il projetait. Lentement je hochais la tête, le géant était un artiste dans l'âme, imaginant en un rien de temps ce qu'il pouvait faire et même allant plus loin encore.

- Je pense également que cela donnera un bel aspect à cette statue.

Le soir tombant, les rayons décadents du soleil furent masqués par une ombre bruyante. Trop absorbée par mes pensées, je n'avais pas vu Maximus attraper une branche et l'étudier avec soin. A nouveau, je hochais la tête, laissant mes boucles brunes danser avec le vent.

- Je te l'enverrais alors. Tu pourras lui demander ce que tu veux exactement.

Mais quand il désigna le chemin qui conduisait jusqu'à la déesse guerrière, je soupirais lentement.

- Non. Je trouverais quelque chose d'autre pour honorer Minerve.

Cela pouvait être ironique, que je mette en valeur une statue de Pluton avant mon culte officiel, mais je n'honorais pas la statue parce qu'elle représentait un Dieu, j'honorais la statue parce que cette dernière me plaisait. Elle me rappelait les quelques années que j'avais partagé avec mon dernier époux. Il me manquait horriblement, il fallait que je trouve quelqu'un ou quelque chose pour remplir ce vide. Je laissais tomber mes épaules. Voilà que je partais dans du mélodramatique.

- Maximus? Je peux t'avouer quelque chose?

Je le regardais droit dans les yeux, fièrement, sérieusement.

- Tu es ici chez moi et mes mots ne devront jamais sortir d'ici. Tu es un ami sincère, Maximus et c'est pour cela que je te fais confiance... Je me sens si seule, malgré la foule qui m'entoure, comme si j'étais dans un autre monde. Je me sens vide à l'intérieur, comme si tout ce que je ressens n'arrive qu'en surface. J'aime ce que je fais au Sénat, pour rien au monde je ne voudrais changer, mais... mais il me manque quelque chose.

Un programme comportementaliste me fit frissonner et je portais mes mais sur mes bras, les frictionnant un tantinet.
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Re: [E3] Que tombe le masque

Messagepar Maximus le 12 Septembre 2012, 17:40

Maximus et Sibylla s’entendirent sur la nature des travaux à réaliser. Le jardinier apporterait les précisions nécessaires au forgeron. Et puis l’attitude de Sibylla changea du tout au tout, au point que Maximus lui-même remarqua son trouble. La sénatrice disparut et la femme se fit confidante. Elle étonna grandement le colosse. Il ne s’était pas trompé concernant cette solitude ressentie.

Se souvenant des conseils de Lucrétia à propos de Vita, il décida d’appliquer ces recommandations avec Sibylla.

Je ne parlerai à quiconque de cette confidence.

Elle serra les mains sur ses bras et Maximus accompagna ses paroles d’un geste rassurant. Il posa ses paumes sur les mains de Sibylla et imprima le même mouvement qu’elle. Il remarqua que de la chaleur s’échappait d’une cheminée des cuisines.

Vient Sibylla, suis-moi ! Je vais te montrer ce qu’il me manquait...

Il lui offrit son bras pour qu’elle puisse, si elle le désirait, se serrer contre lui. Ils traversèrent le jardin dans l’autre sens et il l’emmena vers les cuisines. Ouvrant la porte, il y entra à sa suite sans se douter qu’elle n’y avait pas mis les pieds. L’androïde qui s’y trouvait fut surprise de voir sa maîtresse. Elle recula de deux pas et toucha le mur. Au moins, Maximus put visualiser concrètement son soucis. Mais l’androïde attendrait.

Sortez ! Il prit soin de guider les pas pour qu’elle ne percute aucun mur.

Quand ils furent seuls, il ramassa un charbon ardent, le tint entre deux doigts, avant de le reposer dans le feu.

C’est pour cela que je peux forger de tels détails. Je ne fais pas cela pour te livrer l’un de mes secrets et faire du donnant donnant. Mais pour attirer ton attention sur ces gants !

Il pointait de l'index les gants abandonné sur le plan de travail par l'androïde.

Vita est très attentive à tout ranger à sa place. Seulement, elle n’a pas de place pour ranger ses gants. Alors, je les retrouve toujours ranger à différents endroits. Elle met du chaos dans ma vie. Je ne dis pas qu’un esclave doit faire le cirque partout. Mais cela me manquait. Je vois des choses qui ne sont pas à leur place, sans être en désordre pour autant. Ton domus est gigantesque, pourtant, il est impéccable. C’était comme ma forge, exception faite de la superficie. Quand je revenais le soir, je la retrouvai dans l’état où je l’avais laissée. Exception faite du jardinier, tes androïdes ne semblent prendre aucune initiative. Chaque soir, tout t’attend comme prévu. Je ne serai pas surpris de rentrer un soir et de voir des fleurs séchés sur la table et la tête déconfite de Vita pensant me faire une surprise.

Maximus sous-estimait Vita. Dans quelques jours, elle parfumerait la pièce avec des essences de roses.

Je n’ai pas l’odieuse prétention de t’apporter des réponses magiques à ce vide que tu me décris. Je te présente ce qui me manquait. Quand je vivais dans ma famille, nous étions de nombreux frères et soeurs. Je devais m’appeler Octavius d'ailleurs.

Respectant l’intelligence de Sibylla, il ne précisa pas pourquoi sa mère avait changé d’avis.

Il y avait beaucoup de vie dans la maison. J’avais oublié cela. Il va peut-être falloir que je me trouve une épouse un jour. J’ai une idée...

Il réfléchit.

Dans deux jours, je passerai dès l’aube pour m’entretenir avec le jardinier et la réparer avant qu’elle ne fracasse un mur. J’irai ensuite faire des courses et te préparerait un repas. On pourra déjeuner sur le pouce au Sénat et quand tu rentreras, tu retrouveras mon “bordel”. Tu sauras si une présence te manque également. Et si je me suis trompé, tu n’auras pas tout perdu. Tu auras eu le droit de manger une de mes infâmes salades.

Il sourit chaleureusement.

Je ne suis pas bon vendeur. Mais qu’en penses-tu ?
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Re: [E3] Que tombe le masque

Messagepar Sibylla Atilius le 16 Septembre 2012, 12:31

Même si je me doutais de la confirmation de Maximus, un poids lourd comme le monde départit de mes épaules alors qu'il m'affirmait que jamais il ne trahirait cette confiance que je plaçais subitement en lui. Si proche de moi, je n'avais qu'une envie, fondre dans ses bras et oublier juste un instant qui j'étais et le danger que les humains représentaient pour moi. Fort heureusement, il parla et cela me fit reprendre pied à la réalité. Lui aussi, il lui manquait quelque chose? Je pris son bras dans le mien et le serrais de ma force de femme. Mon créateur m'avait fait femme, aussi ne m'avait-il pas donné la force ordinaire d'un androïde, je restais faible et fragile et je me rendais compte à quel point alors que je me serrais contre le bras surpuissant de Maximus. Il m'entraina dans les cuisines, mes propres cuisines, celles où jamais je n'allais. Les odeurs m'horripilaient et je ne voyais pas pourquoi j'entrerais là-dedans alors que j'avais des androïdes pour le faire. Ma femme de chambre fut tout aussi surprise que moi de me retrouver ici. Le géant à mes côtés la guida hors de la pièce. Je me séparais alors volontairement de son bras et laissais mon regard trainer dans cette cuisine. Je n'y entrais que si rarement. Quand était-ce, la dernière fois? Je me souvenais. Pour la réception faite en l'honneur de mon défunt époux. J'avais voulu vérifier que tous les plats seraient parfaitement décorés. Cela faisait bien deux ou trois ans maintenant. Maximus se pencha et attrapa un morceau de braise. J'ouvris brusquement la bouche pour l'en dissuadé, mais il ne semblait pas en souffrir. Pourtant, j'avais bien des programmes qui m'indiquaient le chaud et le froid, comme l'instinct humain, mais le Consul ne souffrait pas. Les gants? Quel gants? Oui, c'était des gants. Mais il était vrai qu'au fur et à mesure que Maximus parlait, je les trouvais mal rangés. Je réfléchissais à ses paroles. Oui, mon domus était immense et rien ne trainait. Il était sans vie. Etait-ce cela que Maximus était en train de me montrer? Peut-être que si je laissais mes androïdes ranger à leur manière, je découvrirais des choses étonnantes. Non. Je ne pouvais me faire à l'idée, j'aimais l'ordre, je m'y retrouvais. Cela était indispensable pour maintenir le mensonge que je trainais depuis près de 400 ans. Quand il évoqua le nom qu'il aurait du porter, j'exprimais un large sourire, sortant de ma rêverie. Maximus n'aurait jamais pu s'appeler autre chose que Maximus. Et je comprenais alors la logique imparable de sa mère. Octavius n'aurait pas pu lui rendre suffisamment hommage. Il précisa qu'il y avait beaucoup de vie dans sa maison. Je n'avais connu que la solitude, d'abord avec mon créateur, puis seule et même avec mes époux qui s'étaient succédés, je n'avais jamais eu ce sentiment d'être parfaitement comblée. Peut-être oui... Avais-je besoin de vie dans ma maison. Maximus mentionna également trouver une femme. Je souris et allais répondre mais il continua.

Dans deux jours, je passerai dès l’aube pour m’entretenir avec le jardinier et la réparer avant qu’elle ne fracasse un mur. J’irai ensuite faire des courses et te préparerait un repas. On pourra déjeuner sur le pouce au Sénat et quand tu rentreras, tu retrouveras mon “bordel”. Tu sauras si une présence te manque également. Et si je me suis trompé, tu n’auras pas tout perdu. Tu auras eu le droit de manger une de mes infâmes salades.

Je me laissais rire gentiment. C'était une attention délicate, impossible à refuser et de toutes manières, je n'avais aucune envie de la rejeter. Alors je hochais lentement la tête.

- Je pense que c'est une excellente idée, Maximus. Et j'ai déjà hâte au jour où tu prépareras ton infâme salade.

J'avais repris les mots qu'il avait choisi pour insister sur le "infâme", bien que je n'en pensais mot et avec le sourire qui ceignait mes lèvres, mes pensées en devenaient évidentes.

- Tu éclaires mes jours sombres, je t'en remercie.

Ma main s'éleva et se posa sur sa joue et le sourire irradia de nouveau mes traits.

- Tu feras un bon époux et je serais jalouse de ta femme... rien que pour la salade que tu lui prépareras.
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Re: [E3] Que tombe le masque

Messagepar Maximus le 18 Septembre 2012, 20:42

Avec humour, elle accepta la proposition de déjeuner. Le visage de Sibylla changeait à nouveau. Elle oscillait entre la sénatrice agguérie et endurante et la femme fragile. Même Maximus finit par s’en apercevoir. Il afficha un tendre sourire et la dernière remarque l’accentua au point de le faire rire.

Un bon époux... Encore faudrait-il que je trouve une épouse...

Il marqua une pause en se dirigeant poliment vers la sortie.

Je ne veux pas être prétentieux, mais trouver une femme est assez simple. C’est trouver la femme qui est difficile. Le rang de Consul suscite la convoitise, le pouvoir fait frissonner, l’argent attire les convoitises. Tu connais la sérénade. Je recherche une femme qui se contenterait de moi. Je ne suis pas malheureux et je ne veux pas faire dans le mélodrame. Une telle femme existe. Mais je ne pense pas que mes derniers choix l’attirent. Je te l’ai dit, j’ai acheté une androïde pour soigner mon dos. Mais il s’agit d’une ancienne esclave sexuelle. Alors, je peux me voiler la face en me rappelant que je ne l’ai achetée que pour ses soins.

Maximus remarquai l’exceptionnelle beauté les androïdes sexuels. Il se dit qu’aucun être humain ne rivalisait de beauté avec eux à l’exception de Sibylla. Comme elle était humaine à ses yeux, son jugement était faussé.

Il s’agit d’une esclave sexuelle. Alors, j’imagine mal une femme croire un homme qui vit seul avec une magnifique esclave sexuelle et qui lance des : “Ha mais ce n’est qu’une infirmière, chérie !”

Maximus imaginait la scène et manqua de rire.

Allez je dois filer. Avec le départ imminent du corps expéditionnaire, mon carnet de commande est bien rempli. Et ...

Il posa la main sur le bras de Sibylla

... merci de me compter parmi tes amis.

Il ouvrit la porte. Dehors trois femmes marchaient en compagnie de leur garde personnelle. Maximus reprit le vouvoiement naturellement, comme il le faisait au tribunal quand un homme s’approchait d’eux.

Vous pouvez confirmez à vos androïdes que je viendrais après-demain matin pendant que vous siégerez au Sénat. Bonne journée.
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Re: [E3] Que tombe le masque

Messagepar Sibylla Atilius le 18 Septembre 2012, 22:52

Je lui adressais un sourire sans équivoque. Il trouverait, j'en étais persuadée. Maximus semblait être un homme fidèle et malgré sa carrure impressionnante, je savais qu'il ne blesserait pas sa femme. Il n'y avait rien à craindre. Bien au contraire. Une femme dans ses bras ne pouvait que se sentir en sécurité, n'est-ce pas? Tout du moins, c'était bien là mon avis. Il était temps de se séparer, j'avais abusé de sa gentillesse pour qu'il vienne chez moi. Le travail demandé n'était pas une excuse faite à la va-vite, bien au contraire, cela faisait quelques temps que j'avais envie d'embellir la sculpture et j'appréciais le jeu de lumière des bougies vives. Mais j'appréciais le fait qu'il s'était lui aussi accordé un peu de temps pour venir discuter. Chez moi, je n'étais plus la sénatrice ou la consule, j'étais moi-même. Je croyais. Maximus continua, toujours sur le sujet de l'épouse, alors que d'un commun accord silencieux, nous reprenions le chemin vers la porte, quittant le viridarium. Il était vrai que si une femme trouvait un jouet qui ressemblait à une humaine et qui permettait de jouer bien mieux que l'épouse, il y aurait un problème. Je ne voyais pas pourquoi cela gênait Maximus. Car si cela ne tenait qu'à moi, une fois l'épouse trouvé, je me serais débarrassé de l'androïde, ou l'aurais fait réinitialisé. Après tout, n'était-ce pas là le travail du Consul? Mais cela ne me regardait pas et je hochais pensivement la tête.

- La femme n'est prêteuse, Maximus, elle n'aime guère la compétition. Nous pouvons absolument tout faire pour protéger ce qui nous appartient. Je me méfierais des deux, si j'étais toi, aussi bien de ton épouse que de ton androïde.

Un sourire apparut sur mon visage, sur le trait d'humour, mais je parlais sérieusement. Je n'avais pas à entrer dans les histoires personnelles de ce grand consul. Mais néanmoins, je pouvais lui donner mon avis de... femme. Et puis, je ne voulais pas voir ce grand gaillard perdu entre deux femmes qui se le disputeraient... Nous avions traversé l'atrium et je le raccompagnais jusqu'à la porte, juste à côté du garde. Je souriais, au moins le Corps Expéditionnaire faisait des heureux dans certaines âmes et Maximus pouvait donner toute son envie de forger.

- Je t'en prie, Maximus, tu es bien plus que cela.

Il ouvrit la porte et reprit sa voix de ténor pour redonner à cette entrevue un air bien plus solemnel. J'avais immédiatement retrouvé un visage de glace et je hochais la tête pour confirmer les dires et ajoutais.

- Bonne journée à vous, Consul Proteus.

Je tournais les talons, laissant au garde le soin de fermer la porte.
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