[E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

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Re: [E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

Messagepar Caecilius le 08 Septembre 2012, 17:36

Je le sais depuis des années, mes yeux troublent les voyants quand ils apprennent que je suis frappé de cécité. Normalement un aveugle a les yeux blancs, vides, pas comme les miens semblant parfaitement ordinaires. Ca devait paraitre apparemment aussi surprenant à une androïde que ça l'était pour un autre humain, je pouvais l'imaginer dubitative quand à la vérité de ma cécité, après tout ne l'avais-je pas évité avec une certaine adresse qu'on pourrait vouloir ne prêter qu'à une personne parfaitement voyante et capable d'un réflexe pareil ? Je voulais mettre les choses au clair parce que étrangement sa compagnie ne m'était pas aussi désagréable que j'aurai pu m'y attendre en la sachant androïde. Je n'ai rien contre les androïdes en général mais j'ai du ressentis pour chacun d'eux, paradoxe cinglant s'il en est, toutefois force m'est également d'avouer que je n'avais jamais passé plus de cinq minutes avec un androïde depuis la mort de mon frère. Et cette rencontre si plaisante soit-elle si l'on peut dire cela de la sorte me reste encore étrange. J'ignore quoi croire de cette androïde, sa dévotion à son maitre est sans appel, elle tient véritablement à le servir et le soulager de sa douleur, mais n'est-ce pas là que sa programmation en réalité ? Ou apprécie-t-elle véritablement son maitre ainsi que ça semblerait être le cas ? Je fais en sorte de regarder dans sa direction quand elle parle, généralement les gens aiment bien regarder leur interlocuteur dans les yeux, en ça mon regard plein et non vitreux était pratique, il évitait de mettre mal à l'aise.

- Il vous avait aveuglée pour que vos clients ne soient pas mal à l'aise ? Il ne devait pas être aveugle lui-même j'imagine. Ou il ne le vivait pas comme moi. Je ne me sens pas mal à l'aise avec les voyants, ce sont généralement plutôt eux qui ont du mal avec ma cécité que moi à savoir qu'ils peuvent voir.

Je ne dis rien sur son passé, nous avons tous le nôtre, qu'elle fut esclave sexuelle me laisse deviner une grande beauté sans doute, mais je ne vois qu'avec mes doigts et je m'imagine mal la regarder en cet endroit et en cet instant. Le quiproquo si son maitre devait surgir serait trop déplaisant et puis je n'abusais pas de ma cécité pour ces choses-là, jamais, c'était un principe, que la personne soit humaine ou androïde. Elle s'excuse à demi-mot pour le geste, la façon dont elle m'a touchée, je parviens finalement à dérider mon visage d'un sourire rassurant, il est petit, fugace, furtif mais il s'affiche brièvement sur mon visage, en fin de compte je pourrai finir par l'apprécier cette androïde.

- Ne vous en faites pas, c'est plus la surprise qui m'a fait sursauter. Votre volonté a prendre soin de votre Maître est vraiment surprenante vous devez sans doute vraiment l'apprécier ?

En dépit des apparences, la question n'était pas piège, c'était une question simple, je voulais savoir, les androïdes s'attachent-ils autant à leur maitre que le font certains humains ? Avec cette androïde avec qui j'arrivais un peu à discuter sans penser trop à mon frère et la cause de sa mort, je profitais pour un peu de curiosité. Petit rire à la nouvelle remarque de l'androïde sur ce que j'ai dis et le fait que ça soit contraire à ses prérogatives et sa programmation, en effet, ça serait comme de m'agresser et ça ne serait pas franchement un comportement normal pour un androïde :

- Oui vous avez raison, mais j'ai dis me jeter quelque chose dessus pas de le jeter sur mes yeux. L'idée était surtout que vous compreniez que je ne me promène pas avec une canne à tomber sur les gens pour le plaisir mais bien parce que je ne vois absolument rien.

Si ce n'était plus tôt quand je l'avais évitée en empruntant ses yeux pour voir où je posais mes mains. Aurait-elle d'ailleurs préféré que je les poses sur sa poitrine ou que je lui tombe lourdement dessus plutôt que de faire en sorte de l'éviter ? parfois je ne comprenais pas les voyants, quoi que je fasse, ils semblaient toujours vouloir que j'eus fais autrement, à force ça devenait inévitablement pesant et désagréable. L'androïde vient même maintenant faire preuve de curiosité, me demandant si je peux reconnaitre ce qui m'entoure par le toucher et si cela fonctionne autrement que simplement avec les fleurs. Question légitime, la réponse semble pourtant évidente, je hoche la tête :

- Les gens, les objets, les fruits, les légumes, les arbres, tout ce que je touche, sens, goûte ou entends, je peux le reconnaitre de cette même façon. Toutefois il m'est plus facile avec les personnes de le faire avec la voix ou le parfum, même parfois le son des pas, les gens humains ou androïdes d'ailleurs, ne se laissent pas franchement "voir" par un aveugle.

Je ne demandais pas qu'elle le fasse, loin de là, d'ailleurs elle n'avait aucune raison de le faire. Sa question suivante est véritablement surprenante, elle semble avoir compris mon ressentis envers les androïdes et pourtant me demande de l'aide, avouons que c'est plutôt renversant comme attitude !

- Si votre Maître est d'accord avec cela, je me vois mal refuser, tout du moins je ne vois aucune raison de le faire. Cependant je ne vois pas non plus de véritable raison de le faire, je ne connais pas votre Maître et je vends justement des herbes médicinales, avouez que vous apprendre serait un geste peu rentable non ? Si un forgeron apprenait à un autre à forger, lui vendrait-il encore une arme ensuite ?
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Re: [E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

Messagepar Vita Proteus le 09 Septembre 2012, 20:55

Étrange, mon interlocuteur semble de meilleure composition au fur et à mesure de notre discussion. Je reste sur mes gardes, n'arrivant pas à déceler le vrai du faux dans ses paroles. Il ne peut s'empêcher de revenir sur mon obsession à soigner mon maître. Je cherche surtout à le rendre indépendant de mon don, n'ayant toujours pas renoncé à rejoindre les rebelles et donc à le quitter. Non que je sois malheureuse chez Maximus mais je ne me fais aucune illusion. Le jour où une femme entrera dans sa vie, je serai de nouveau vendue. Et en ce moment, j'observe sans rien dire son rapprochement avec une sénatrice qui ne m'inspire aucune confiance.

Mon maître est le premier à me traiter avec douceur alors oui, je l'apprécie et je cherche tous les moyens pour le soulager même si cela inclue mon retour probable au marché des esclaves ensuite.

Je m'exprime d'un ton neutre, sans état d'âme apparent. Après tout, quand un androïde n'a plus de raison d'être dans une maison, il est courant de s'en débarrasser. Rien de choquant dans cette pratique, même pour moi. L'habitude sans doute. J'écoute ensuite son explication quant à sa façon de « voir »le monde. Elle est pour le moins surprenante et je ne peux que comprendre les humains qui ne se laissent pas toucher. Malgré tout, je suis triste pour Caecilius car du coup, sa vie doit être bien solitaire.

Sans l'accord de mon maître, je ne peux vous laisser me « voir »... Sinon, je vous aurais volontiers offert cette possibilité.

L'habitude d'être touchée me rend sans doute moins rétive à cette pratique mais il est vrai que je me vois mal le faire sans en avoir parlé avec Maximus auparavant. Pourtant, je suis sincère dans mes propos. Reste qu'il a réussi à m'éviter et que pour cela, il doit disposer d'une aptitude particulière. Est-il possible qu'il soit un androïde... Je ne remarque aucun tatouage l'indiquant mais le mien est caché donc il est possible qu'il en soit de même chez lui. Sa réponse concernant ma demande est logique mais je ne compte pas en rester là.

Je ne veux pas les cultiver... Je doute que les fleurs aiment la chaleur d'une forge. Je veux juste apprendre à m'en servir. Donc cela reviendrait tout de même à me ravitailler dans votre boutique. Il ne m'était pas venu à l'esprit la possibilité de vous faire de l'ombre. Je vois mal mon maître m'offrir une boutique d'herbes et de plantes pour passer le temps. Il me veut à ses côtés quand il forge. Hormis aujourd'hui, je ne quitte jamais sa demeure sans lui. Comme toute androïde, j'ai le devoir d'être disponible en permanence.

Ce n'est pas tout à fait juste. Si je demandais à aller me promener, je suis certaine que Maximus m'y autoriserait mais ce serait surtout faire preuve d'une indépendance qui ne sied pas avec un plot actif. Et je ne dois ma sortie d'aujourd'hui que parce que mon maître s'est rendu chez une sénatrice. Visiblement, il ne souhaite pas ma présence en société. Sans doute parce que posséder une androïde sexuelle peut lui faire du tord aux yeux de ses pairs. Preuve que son « attachement » à ma personne n'est pas tout à fait juste. Mais bon, à quoi m'attendre d'autre de la part d'un humain. Je n'ai pas oublié l'incident des bains même si je préfère dire que cela n'a aucune importance.

Mon regard se pose de nouveau sur Caecilius. Et toujours cette maudite question qui me trotte en tête... Comment ? Je me vois mal la lui poser de but en blanc. Je me déplace lentement jusqu'à un arbuste que je connais bien. De la famille des Berbéris, sa couleur rouge est particulièrement vive en cette saison et il diffuse un parfum agréable. Ce n'est pas une plante fragile. Résistance, rustique, elle fournit une défense naturelle si elle est correctement plantée autour d'un jardin. Mes doigts effleurent les feuilles. Je prends garde à ne pas me couper. Non que je saigne mais je dois éviter toute blessure. Mon maître ne me le pardonnerait pas.

J'envie votre adresse... Elle doit vous éviter bien des coupures et autres blessures en tout genre. Vos voisins doivent en pâlir de jalousie.

Je ne peux m'empêcher de rire. Non pour me moquer de mon interlocuteur mais simplement à l'idée qu'un voyant puisse être jaloux d'un aveugle.
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Re: [E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

Messagepar Caecilius le 10 Septembre 2012, 08:24

Oui je me détendais quelque peu, les drogues que je fumais depuis un petit moment maintenant ne devaient pas être étrangères à ce comportement en réalité. Cela me donnait une certaine distance par rapport à la réalité, vous savez un peu comme le crédo "rien n'est vrai, tout est permis", et bien je me détendais. Le comportement de l'androïde n'y était pas étranger non plus, elle semblait vraiment s'inquiéter de son Maître, elle semblait être véritablement honnête lorsqu'elle me parle, donc en conséquence, l'un dans l'autre, je me retrouvais un peu plus à l'aise. J'avais toujours l'appréhension de me demander si son plot était actif ou non, soyons réaliste au milieu de la forêt, seuls tous les deux, si son plot était inactif et qu'elle décidait de me tuer, je ne pourrai pas faire grand chose pour me défendre. En dépit du fait de pouvoir voir à travers ses yeux, je ne ferai pas le poids face à elle, suffisait encore qu'elle ait eu une formation de combat et je serai complètement dépassé. Mon domaine n'était pas celui du combat, je pouvais sans aucun problème m'en prendre à quiconque avec ma connaissance des plantes, mais je n'étais pas de ces fourbes et je n'étais pas non plus de ceux qui se battaient, je tâchais de vivre avec ma cécité, comme je pouvais dans cette société pas toujours honnête. La remarque de l'androïde me fait lever un sourcil :

- Tout autant que la présence d'un androïde à mes côtés puisse ne pas toujours m'être parfaitement agréable, je crois que si une androïde se souciait de moi comme vous pour lui, même si mes maux étaient parfaitement soulagés et le seraient en son absence, je ne la ramènerai pas au marché.

Comme dirait l'autre dans cette phrase que je déteste "mais bon moi je dis ça, je rien hein ?!". Seulement j'étais honnête, si une androïde me donnait comme elle l'attention qu'elle a pour son Maître, il n'était pas exclu que les maux passés, ceux causés par un androïde peureux, soient au moins en partie effacé. J'avais la rancune tenace car finalement mon frère était mort, ce n'était pas rien, mais même ces maux là pourraient être effacés avec assez de temps, de patience et de bonne volonté. Seulement pour que je fasse le premier pas, il faudra me donner l'envie de le faire. Je souris à la remarque de la jeune femme, il était évident que sans l'accord de son Maître, il était de toute façon exclu de la découvrir, j'avais pourtant l'impression que nous ne nous étions pas entendus totalement sur ce que j'entendais par "voir une personne". Il y avait des choses que je pourrai peut-être me permettre avec un peu d'habilité, mais je ne le faisais pas, il y avait du respect à avoir :

- Ne vous y trompez pas, quand je dis voir, je ne parle que du visage. Je ne profiterai jamais de ma cécité pour pouvoir "voir" une personne dans la totalité de son corps. Chez les voyants aussi ce privilège est réservé à l'intimité, alors je n'y prétends pas.

Oui c'était une limite, la décence, les voyants ne se voyaient entièrement nus que dans l'intimité, parfois par jeux ou dans les bains, alors pourquoi sous prétexte de ma cécité aurai-je droit de voir plus qu'un visage ? Même si on m'offrait de le faire, je doutais d'en profiter, si je n'avais jamais vu ma cécité comme une tare ou un frein à quoi que ce soit, je n'entendais pas en abuser non plus. Et puis j'avais pour habitude de vivre plutôt seul ou en tout cas dans une forme d'inconnu bien particulière et définie. Je vivais parfois en discutant avec des gens pendant des années sans avoir la moindre idée de leur visage, ils étaient alors simplement une odeur, un rire, une sensation ou une émotion qu'ils m'ont fait ressentir. Tout comme je n'ai pas besoin de voir les fleurs pour les connaitre, les reconnaitre, les trouver et les aimer, je n'ai pas besoin de voir un humain pour pouvoir apprécier un moment avec lui. Et apparemment il en était de même avec cette androïde même si je commençais doucement à ne plus toucher réellement le sol. Tout était distant et lointain, de plus en plus, pour preuve, je tirais encore des bouffées de ma pipe alors même qu'il n'y avait depuis un bon moment absolument plus rien à en tirer :

- Certaines fleurs adoreraient la chaleur d'une forge, d'autres pour peu que vous accompagniez cette chaleur d'une bonne humidité pourrait devenir vraiment magnifique mais il est vrai qu'en majorité, la chaleur cuisante d'une forge les tuerait. En tous les cas, si votre Maître y consent, je vous accueillerai dans ma boutique l'après-midi du premier jour des semaines où il serait disposé à vous laissez venir.

La date n'était pas choisie au hasard, c'était un moment où ma boutique était toujours fermée, pour cause c'était bien l'après-midi que je passais le plus régulièrement en compagnie de mes plantes. Je pouvais rester parmi elles pendant des heures, je leurs parlais, je les entretenais, je m'assurais de leur bonne croissance. Alors ça serait sans doute le meilleur moment pour accueillir l'androïde et lui montrer les diverses plantes et leurs effets. Je ne prétendais pas les connaitre toutes, loin de là et puis certaines fleurs ne faisaient jamais qu'être belles où posséder des odeurs envoutantes. Et certaines pouvaient se montrer dangereuses, empoisonnantes parfois même mortelles, il fallait se méfier, on ne pouvait jouer impunément avec toutes les fleurs, on ne pouvait par exemple pas faire n'importe quoi avec le berbéris que touchait la jeune femme. Ses épines sont dures, bien plus que celles des roses, elles font particulièrement mal, personne n'a envie de perdre sa main ou pire sa jambe dans une de ces plantes. Même les animaux au pelage épais évitent de s'y frotter, pour cause ces plantes peuvent être véritablement douloureuses et leurs épines sont impitoyables :

- Je ne dois mon adresse qu'à ma nécessité de l'avoir. Plus que les voyants, je me dois de me méfier et faire attention. Il m'a fallu apprendre des méthodes pour éviter que mes maladresses ne soient catastrophiques ou de me faire mal bêtement.

M'accroupissant je prends entre mes mains une ortie, la caressant de mes doigts avant de les présenter parfaitement indemne à la jeune femme :

- Tout est question d'apprentissage et parfois aussi de chance. En tombant avant, j'aurais pu ne pas essayer de me rattraper avec toute la confusion que ça aurait pu provoquer, pire j'aurais pu poser mes mains sur votre poitrine, mais non, mes mains ont trouvé le sol. Si vous aviez été plus large d'épaule qui sait ce qui serait arrivé ? Ma cécité n'ampute pas mes réflexes, je crois même qu'ils sont plus affutés que ceux des voyants. Auriez-vous préféré que je tombe simplement sur vous sans même tenter d'éviter que ça n'arrive ?

Avec un sourire et d'une voix joueuse :

- Que voulez-vous, ça n'a rien d'étonnant, c'est bien là mon charme naturel et incomparable. Nul n'y résiste !
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Re: [E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

Messagepar Vita Proteus le 12 Septembre 2012, 16:53

Il fume quoi au juste ? Je doute que cela ne soit que du tabac. D'ailleurs, il m'a bien dit que c'était l'une de ses préparations. Avant de m'en proposer ! J'ignore quel effet cela aurait sur moi. Pourquoi est-il si rancunier envers les miens ? Une mauvaise expérience sans doute. Qu'importe, ce n'est pas mon problème pour le moment. Il finit malgré tout par accepter ma venue dans sa boutique pour me montrer et m'instruire. Voilà une bonne chose de faite. La suite maintenant. Sa réflexion concernant le fait de « voir » m'étonne franchement. Ainsi donc, il n'en profite pas. Je trouve cela étrange de prime abord mais finalement logique vis-à-vis des humains. Beaucoup moins cependant envers les androïdes par contre.

Il ne m'appartient pas de décider de ce qui doit être vu, ou non, chez moi. Seul mon maître le peut. Mais je ne vois pas en quoi le fait que vous puissiez voir ce que les autres ont sous les yeux naturellement serait déplacé.

Je vois mal Maximus laisser un aveugle me toucher entièrement mais c'est une possibilité qui existe et même si cette idée me révolte, je serai contrainte d'obéir. Un refus l'aviserait de l'inactivité de mon plot. J'apprends malgré tout que certaines plantes pourraient survivre dans la chaleur étouffante de la forge. Voilà qui me convient. Un peu de verdure ne sera pas du luxe dans l'appartement de mon maître. On se croirait dans une caserne !

Je ferai part de votre proposition à mon maître. Je pense qu'il préférera en discuter directement avec vous.

Ça, c'est même certain. Je vois mal le colosse me laisser aller où bon me semble à ma guise, surtout chez un humain dont il ignore tout. J'observe Caecilius se saisir d'une ortie, la manipulant sans souci apparent. Il finit par se redresser tout en me présentant ses doigts. Aucune trace, rien ! Son sens du toucher doit être supérieur à ce que j'avais envisagé jusque là... Je me demande ce que cela donnerait si... Non ! Hors de question de me laisser distraire. Je l'écoute me « vendre » sa notion de l'apprentissage sans trop y croire cependant. Quoi qu'il en dise, il y a un truc derrière cela et je finis par en conclure que c'est un don dont il dispose.

- Que voulez-vous, ça n'a rien d'étonnant, c'est bien là mon charme naturel et incomparable. Nul n'y résiste !

Sa phrase me fait sourire. Il a du charme, c'est indéniable mais quand même ! Au moins, il ne doute pas de lui en dépit de son handicap.

Je ne sais pas si j'aurais préféré que vous tombiez sur moi mais je ne m'en serais pas offusquée pour autant. Quant à vos mains sur ma poitrine... Vous auriez pu trouver cela agréable, qui sait...

À mon tour de me montrer un brin joueuse. Je ne lui manque pas de respect et sauf si il est foncièrement méchant, cela ne devrait pas le déranger plus que cela. Je m'approche lentement de Caecilius, prenant soin qu'il se rende compte de mon déplacement. Il ne risque pas de prendre ses jambes à son cou.

Vous voulez bien me montrer comment vous voyer avec vos doigts, s'il vous plaît ? J'aime les fleurs et les plantes mais parfois, elles ont l'air si fragiles que je n'ai pas la moindre idée de comment les manipuler. Et pour faire des bouquets, c'est essentiel de le savoir sinon elles fanent vite.

Bon d'accord, cela implique un contact physique pour qu'il guide mes doigts mais ce n'est pas non plus la mer à boire ! Enfin pour lui, peut être... Il tolère ma compagnie mais je n'oublie pas le ressenti qu'il éprouve à l'égard des androïdes. Qu'a-t'il bien pu se passer pour qu'il en arrive à un tel sentiment ? Les humains ne nous apprécient guère en général mais rares sont ceux qui, comme Caecilius, le disent haut et fort de cette manière. Surtout seul avec moi dans un lieu éloigné de toute autre présence, sans même s'assurer que je ne suis pas une androïde de combat. Il pourrait fort bien chuter malencontreusement sans que personne ne trouve quelque chose à y redire. Je le sais et lui aussi certainement.

Si vous le souhaitez, vous pouvez me regarder. Les voyants le peuvent et je ne vois vraiment pas ce qui pourrait empêcher que vous aussi le puissiez. Sauf votre refus bien entendu.

Comment ça je cherche un contact physique à tout prix... Mais non, ce n'est qu'une idée fausse. Je ne suis pas aussi perverse que cela. Je cherche juste à me montrer agréable envers mon interlocuteur, rien de plus.
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Re: [E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

Messagepar Caecilius le 12 Septembre 2012, 18:52

Je crois bien que c'est véritablement le comportement de l'androïde qui me fait me détendre à son contact, bien plus que le contenu de ma pipe. Cela dit, comme le chantait jadis un chanteur pas forcément si talentueux, ça commençait à planer pour moi. D'ailleurs le contenu de ma pipe était déjà fumé, il n'y en avait pas eu beaucoup, juste de quoi rendre les choses beaucoup plus légères, je n'oubliais pas qu'avec ma cécité, je ne pouvais me permettre d'être "ailleurs" quand je n'étais pas chez moi. Je me demandais si un jour je finirai par trouver une personne avec qui partager cela, difficile de proposer cela à Camila, elle est sénatrice, quand à Thalie ... peut-être bien que Thalie serait partante, allez savoir. L'androïde en ma présence avait déjà dit "non" et à sa façon de régulièrement se cacher derrière l'acceptation de ce Maître qu'elle semble vouloir servir d'une façon qui n'a pas sa pareille, je ne vois pas vraiment que dire. La contraindre serait ridicule, d'autant que je n'avais plus rien sur moi si ce n'était peut-être une feuille mais cela demeurerait sans effet. Je m'explique sur ce que je vois et ce que j'accepte de voir, sur le fait de ne pas profiter ou abuser en raison de ma cécité. Je lui souris quand elle répond, oui c'est vrai, cela n'aurait rien de déplacé de voir ce que les autres peuvent voir, après tout ça serait même normal en un sens non ? Elle voit bien mon visage elle pas vrai ?

- Il subsite une différence entre la façon qu'ont les gens de voir et ma façon de voir. Vous savez la maxime "On touche avec les yeux". Peu de gens acceptent de se laisser toucher par un aveugle même quand ils le connaissent et je pourrai comprendre que votre Maître n'apprécie guère de savoir que j'ai touché votre visage, même si ce ne fut que simplement pour vous voir. Je vois en touchant, mais on accorde, en tout cas les voyants, beaucoup trop d'importance au toucher. Enfin non, pas assez d'importance à ce qu'on touche mais trop à la symbolique du toucher, on imagine qu'il faut une grande confiance etc, ce n'est pourtant qu'une autre façon de découvrir l'autre, souvent moins trompeuse d'ailleurs que celle des yeux.

L'avis d'un aveugle, que pouvait-il valoir dans cette société ? Je m'en fichais éperdument, je ne me souciais pas des voyants tant qu'ils ne voulaient pas me prendre en pitié pour se donner bonne conscience de voir leur maitresse en cachette ou d'aimer un androïde. Je hoche ue fois la tête quand elle parle de son Maître, je me doutais que cela impliquerait de rencontrer son Maître, c'était l'évidence même, même moi si j'avais une androïde je ne la confierai pas au premier venu qui dit lui vouloir apprendre des choses :

- La décision lui revient, c'est évident qu'il veuille en discuter avec moi, ma porte lui sera ouverte.

Pour la suite, je lui fais montre de mon toucher, il n'a en réalité rien d'exceptionnel, peu de gens le savent mais les orties ne piquent que parce qu'on ne sait pas les manipuler. Leurs poils irritants ont un sens, à la même manière qu'un chien quand vous le caressez à contre-poil, la plante n'aime pas cela, mais allez dans le sens du poil et elle sera votre plus prodigieuse amie. Il s'agit plus d'un savoir faire que d'une secret touch, j'en profite pour revenir sur l'élément de notre rencontre, ma chute, la façon dont je l'avais évitée assez habilement en définitive, même très habilement pour un aveugle d'ailleurs, trop peut-être. Je conclue sur de l'humour, ça n'a jamais tué personne et je suis certain que même un androïde est capable de comprendre. C'est définitivement et visiblement le cas ce qui ne manque pas de provoquer chez moi un rire amusé à sa remarque.

- Oh ben dans ce cas, vous pourriez peut-être vous allongée et je pourrai vous tomber dessus. De cette façon nous serons parfaitement fixé sur mon avis sur votre poitrine, c'est le seul moyen d'être sûr finalement !

Je savais que nous ne le ferions pas, je disais cela pour plaisanter, c'était là une bonne façon de faire je crois. Réussir à plaisanter avec elle prouvait bien que ma hargne envers les androïdes n'étaient pas aussi tenaces que je le pensais. Elle avait réussit le pari incroyablement relevé de me mettre à l'aise, me faire sentir presque en confiance, un petit exploit en soi finalement. Cela voulait dire que le prochain androïde que je croiserai pourrait ne pas y parvenir, que les choses pourraient ne pas se passer aussi bien, peut-être même que demain je me détesterai d'avoir ainsi copiné avec "l'ennemi", allez savoir. Pour aujourd'hui au moins, elle avait réussis son coup avec pas mal de succès. Sa nouvelle demande par contre me surprend, lui faire voir comme je vois avec mes doigts ? C'est pour le moins étrange comme demande, elle demande un contact physique pour ça, pour le coup mon enthousiasme se tait quelque peu. Elle n'a pas l'air méchante, pas l'air, ça veut dire beaucoup ne pas avoir l'air. Elle était jusque là sympathique et souriante, elle me mettait en confiance, restait encore à voir si c'était sa vraie nature ou du cinéma.

- Si vous voulez, je pourrai sans doute le faire.

Je pourrai ... Est-ce que je voulais ? C'est là que le bas blesse indéniablement, d'autant que je l'ai sentie se rapprocher, juste là à portée de ma main. Une nouvelle invitation. Elle m'invite à la voir, est-ce une bonne idée ? Je tends doucement ma main gauche, depuis toujours ma main forte. Je touche son épaule, remonte doucement vers sa joue, est-ce vraiment une bonne idée ? Je ferme les yeux, plus pour ne pas l'embarasser qu'autre chose, aussi parce que paupières closes imaginer m'est plus facile. avec beaucoup de douceur, du bout des doigts, je parcoure son visage. La ligne de son menton, ses lèvres et le dessin de sa bouche, ses joues puis ses oreilles, son nez, ses yeux et finalement son front, je me permets de "voir" la longueur de ses cheveux avant de ramener ma main contre mon corps.

- Vous êtes une femme absolument magnifique. Votre peau est d'une grande douceur et votre visage soigneusement dessiné, votre Maître doit être fier d'avoir mis la main sur pareille beauté.

Des compliments même si la fin pouvait peut-être lui être déplaisante. Un petit sourire :

- Donnez-moi votre main, je vais vous montrer comment je vois.
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Re: [E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

Messagepar Vita Proteus le 15 Septembre 2012, 10:56

Rien n'a de sens ce soir. Ni moi, ni le comportement de Caecilius qui, après avoir montré qu'il détestait les miens, me propose de me rallonger pour qu'il chute de nouveau sur moi. Juste pour vérifier mes dires sur ma poitrine. Il me faut plusieurs secondes pour réaliser qu'il plaisante ! Cette notion n'est pas habituelle chez moi et j'ai parfois du mal à l'identifier. Je ne peux m'empêcher de dévisager mon interlocuteur. Bon, l'avantage est qu'il ne peut s'en rendre compte. Par contre, il ne semble guère apprécier ma proposition de rapprochement physique. Je le sens hésiter. Sans doute se demande-t'il où je veux en venir. Proche de lui, je lui laisse le choix de la décision. Sa main gauche finit par s'approcher de moi, touchant mon épaule avant que je ne sente ses doigts sur mon visage. Je constate que Caecilius ferme les yeux. Sans doute pour se concentrer. Son contact est doux, presque imperceptible. Il doit vraiment avoir le sens du toucher très développé pour pouvoir agir ainsi. Je ne peux par contre me demander comment réagirait mon maître si il tombait sur cette scène. Ses commentaires par contre, j'aurais préféré ne pas les entendre.

Mon maître se moque bien de mon apparence. Seul mon don l'intéresse. Il aurait même préféré que je sois moins... voyante.

Je n'ai pas trouvé d'autre terme pour le dire. Mais ce que je dis est vrai. Même moins attirante, Maximus m'aurait achetée. Ma beauté l'attire mais il refuse de se laisser aller au plaisir en ma compagnie. Plutôt vexant pour une androïde sexuelle en plus. J'en arrive parfois à me demander si le fait que je sois de sexe féminin ne le dérange pas. Je chasse ses idées de ma tête quand l'herboriste me propose de me montrer comment il « regarde » les plantes. Je m'exécute donc lorsqu'il me demande ma main, la glissant dans celle dont il s'est servi pour me toucher.

Je vous remercie beaucoup. J'ai bien conscience de la faveur que vous me faites.

Je me laisse guider, découvrant une autre façon de faire, bien consciente qu'il me sera difficile d'atteindre sa dextérité. J'enregistre malgré tout chaque geste, chaque déplacement, chaque pression, avec attention. Plus tard, je pourrai analyser le tout pour tenter de reproduire le moindre de ses gestes. Il n'en demeure pas moins que je suis touchée par sa gentillesse à mon égard. Après avoir cherché à me fuir par tous les moyens, Caecilius se décide enfin à se montrer de bonne compagnie. De toute façon, cela ne coûte ni à l'un, ni à l'autre. Et même si j'avais envie d'en savoir plus sur lui, je doute en avoir l'accord de mon maître. Je crois que me savoir à l'écart dans sa forge lui convient très bien. J'écoute les explications de Caecilius. Il fait un excellent professeur je dois dire. Je prends garde de limiter notre contact physique. J'ai du mal à savoir jusqu'où il le supporterait. Ce qui a, malheureusement, un effet pervers. Alors que je modifie ma position pour suivre son mouvement, je me prends les pieds dans une racine. Me voilà assise au sol. Un peu rude la chute. Je ne peux m'empêcher de rire de ma maladresse.

J'aurais sans doute du éviter de fermer les yeux... Voilà ce qui arrive à vouloir faire trop bien. Je m'excuse si ma maladresse vous a offensé.

Je me relève, époussetant ma robe d'une main, avant de m'approcher de nouveau de Caecilius. Que la situation semble amusé en définitive. À moins que cela ne soit qu'une façade polie. J'approche de nouveau, mes doigts effleurant les siens pour reprendre leur position initiale.

Vous voulez bien reprendre la leçon, s'il vous plaît... Je vais être plus attentive.

La proximité de nos deux corps va sans doute le déranger rapidement Il va sans dire que je la provoque peu peu mais cela reste logiquement dans le domaine de l'acceptable. Par habitude, mes doigts jouent avec les siens. Je m'en rends à peine compte. Le contact physique est une chose normale pour moi, une chose qui me manque. Autant je hais ces hommes qui se servaient de mon corps, autant mon programme de base fait qu'il m'est impossible de me passer de relations charnelles. Je hais mon Concepteur. Toutes ses pensées ont détourné mon attention. Mais quelle idiote je fais !

**Ne te laisse pas abuser par sa cécité, il a forcément un moyen autre que ses mains pour voir**


Je doute que Caecilius y ait prêté attention mais sa démonstration nous a rapprochés plus qu'il ne devait le penser au départ. Je réfléchis rapidement à la conduite à tenir. Me reculer pourrait le vexer mais restée trop « contre » lui aussi. Et puis après tout, il n'a qu'à décider lui. Je ne vais pas le mordre non plus ! Ils commencent à m'énerver tous ces hommes à refuser de m'approcher de trop près !
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Re: [E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

Messagepar Caecilius le 15 Septembre 2012, 13:13

J’ai toujours considéré comme un privilège qu’une personne me laisse toucher son visage pour que je puisse la voir. Même avec les gens avec qui j’étais parfaitement en confiance, je ne le demandais que très rarement, je ne le demandais pour ainsi dire jamais, c’était rarement de mon initiative, chaque fois j’avais l’impression d’abuser de ma cécité, d’en profiter. Hors si je n’avais jamais voulu qu’on voit en ma cécité quelque chose qui peut m’empêcher d’agir comme le tout-venant, je n’entendais pas abuser de ce que je pouvais faire et demander par elle. C’était comme une balance des forces, il y avait ce que je ne voulais pas qu’on croit avec ma cécité et il y avait ce que je ne voulais pas faire à cause de ma cécité. Cependant à l’invitation de l’androïde et après une brève hésitation, je me permets finalement de la toucher. Le contact est doux et travaillé, les premières fois avaient parfois été désagréables pour la personne qui se laissait faire car si ça devait être impressionnant pour la personne se laissant faire, ça l’était aussi pour moi. Le visage est une partie sensible du corps, c’est aussi une partie terriblement exposée et bien entendu c’était la façade des personnes, celle que tout le monde voyait avant quoi que ce soit d’autre. Alors il fallait que mes doigts explorent ce visage sans y laisser une quelconque marque, sans faire mal, plus de douceur encore en approchant les yeux. Bien que ses paupières soient logiquement close, une pression même très légère serait désagréable voir douloureuse. C’est un apprentissage difficile qu’aujourd’hui je maitrisais bien, le bout de mes doigts suffisait à stimuler l’imagination de mon cerveau pour voir ce visage. Je peux entendre dans sa voix que mes mots ne lui ont pas forcément plu, pourtant c’étaient là des compliments, maladroits au possible mais des compliments malgré tout :

- J’ose espérer ne pas avoir été vexant, j’essayais simplement de complimenter ce que j’ai eu la chance de voir.

Pour la suite, je sais qu’il va me falloir un contact prolongé avec elle, toutefois elle s’est laissée voir, se montre de sympathique compagnie depuis le début, je me voyais mal lui refuser une faveur. Pour une fois qu’une androïde me mettait ainsi en confiance que je parvenais à discuter plus de cinq minutes, cela méritait sans doute bien de lui accorder ce qu’elle me demandait. Sa main trouve la mienne en me remerciant pour la faveur que je lui fais. Je lui adresse un sourire et l’invite à s’accroupir à côté de moi avec beaucoup de douceur je guide sa main, d’abord vers des fleurs simples, le genre qui se laisse aisément toucher, pas d’épines, aucun mécanisme de défense pouvant devenir douloureux, une bête et ordinaire pâquerette. Je commence par la tige, parcouru de ces petits poils que l’oeil peine parfois même à distinguer, d’une grande douceur sous les doigts. Mes doigts se sont posés sur les siens pour la guider. Puis les pétales et finalement le coeur de la fleur. J’invite ses doigts à varier la pression pour mieux ressentir les choses, plus de pression sur la tige plus solide, de la douceur sur les pétales pour ne pas les abimer et plus encore sur le coeur de la fleur pour éviter de l’abimer et d’empêcher les abeilles et autres insectes de faire leur travail de polénisation. Je veux la guider vers une autre fleur mais je la sens glisser et tomber sur le sol. Je souris à sa maladresse, et dire qu’on dit que les voyants évitent mieux les pièges au sol. Nouveau sourire mais plus sympathique celui-là quand elle s’excuse :

- Non ne vous excusez pas, tout le monde peut tomber. Figurez-vous que moi-même ça m’est arrivé il n’y a pas si longtemps, j’ai trébuché sur une androïde qui n’avait rien demandé à personne alors je serai mal placé pour vous juger !

De l’humour, pincez-moi je rêve, je dois être malade pour copiner de la sorte avec une androïde ! Elle revient vers moi, sa main frôle la mienne et doucement je la prends dans la mienne alors qu’elle me demande de reprendre la leçon en disant qu’elle se fera plus attentive désormais. Je souris, et guide sa main vers le berbéris tout en lui murmurant doucement pour éviter de trop déranger son toucher en le distrayant par l’ouïe :

- Ayez confiance, je vous promets que vous n’avez rien à craindre

Je guide sa main avec douceur, mes doigts se mêlent au sien plutôt que de simplement diriger les siens. Le tronc de la plante est rugueux, dur sous les doigts, je progresse doucement pour éviter les épiner, remontant doucement vers une fleur. Je lâche sa main pour passer dans son dos et reprendre sa main, ainsi que la seconde. Je laisse sa main sur le berbéris sans la faire bouger et guide sa main libre vers une fleur de camomille. Je fais passer ses doigts sur les deux différentes fleurs :

- Vous sentez cette différence, le berbéris est dur même dans ses fleurs.

J’avoue que si on m’avait dit que je me retrouverai dans le dos d’une androïde à guider ses mains ce matin, j’aurais bien rigolé. Doucement je retire mes mains pour laisser ses doigts jouer avec les pétales et le coeur de la fleur, découvrir la différence entre les deux par le toucher. Je me rends pas vraiment compte que mon souffle vient taquiner sa nuque, ni même de ma présence contre son dos. Je reprends finalement ses mains et les guider une ortie. Toujours avec douceur, je guide ses doigts pour qu’ils caressent la fleur comme on le ferait du pelage d’un animal. Doucement, du bout des doigts, dans le sens des poils. Aucune douleur, aucun bouton urticant, rien du tout, juste le très doux contact de ces poils sur l’ortie.

- Piquante, mais très douce n’est-ce pas?
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Re: [E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

Messagepar Vita Proteus le 16 Septembre 2012, 13:20

Pour un peu, cette leçon botanique me ferai presque oublier le début de ma conversation avec Caecilius. De froid et distant, il est devenue charmant. Quel changement en si peu de temps ! Je me laisse guider, mes doigts effleurant un berbéris dont je connais les redoutables effets. Voilà que l'homme me demande de lui faire confiance. Je veux bien mais je ne peux m'empêcher de songer que c'est un piège qu'il me tend. Toutefois, j'accède à sa demande, du moins en apparence. Avec Caecilius, tout est plus compliqué. Le fait qu'il soit aveugle ne me permet pas de le charmer par ma plastique et je dois donc choisir avec soin la moindre de mes paroles.

Je parcours la plante de mes doigts, me concentrant sur ce que je ressens et non sur ce que je vois. Je découvre une multitude de détails que je n'avais jamais soupçonnés. Même sa fleur est rugueuse ! Je savais que le berbéris pouvait faire une excellente clôture naturelle mais pas à ce point-là... Caecilius se déplace. Je vais pour suivre son mouvement quand je me rends compte qu'il vient se positionner dans mon dos. Son corps contre le mien, il dirige ma main libre vers une fleur de camomille. La différence entre les deux plantes est saisissante. Je commence enfin à comprendre comment l'homme fait pour savoir quelle plante il touche et comment il les reconnaît. Ce qui m'amène à penser qu'il a du s'entraîner des heures durant pour en arriver à un tel résultat. Il retire ses mains, me laissant à mes découvertes. Sans pour autant se reculer. Je le sens contre moi, son souffle dans ma nuque. En a-t'il seulement conscience...

Quand on les regarde, elles semblent aussi douces l'une que l'autre... Je savais que le toucher était important mais je n'avais réalisé à quel point il pouvait l'être.

Et en matière de toucher, j'en connais tout de même un rayon ! Ses mains viennent de nouveau chercher les miennes pour les diriger... vers les orties ! Ce n'est pas que cela me gêne mais je n'ai pas vraiment envie de me faire piquer moi ! Pourtant, rien ne se passe. Enfin si. Sous sa direction, mes doigts glissent sur la plante sans que je n'en ressente aucun des désagréments habituels. Ça n'a pas de sens ! En fait, il faut juste savoir caresser l'ortie dans le bon sens. Comme un homme en définitive. Je sais, ce n'est pas la même chose mais bon, c'est la seule comparaison que j'ai trouvée.

Les apparences sont parfois trompeuses... Jamais je n'aurai pensé que l'ortie pouvait être aussi agréable à toucher.

Un message subliminal ? Où ça ? Mais non, nous faites fausse route ! Loin de moi l'idée de faire un parallèle entre le fait de toucher cette plante et cet homme contre lequel mon dos se trouve collé en ce moment. Je ne pique pas moi ! Étrangement, je perçois Caecilius comme apaisé, serein. Je ne sais quoi en penser. Si je m'écoutais, je me retournerai pour voir sa réaction mais je crains fort que cela le fasse fuir plus qu'autre chose. Ce n'est pas l'envie qui me manque pourtant. Sa maîtrise de toucher, à elle-seule, suffit à me faire envisager des situations bien moins sages en sa compagnie.

**On se réveille ! Ton plot est censé être actif alors on respire un bon coup et on se calme !**

Un peu de concentration. Un faux pas et je ne me fais aucune illusion, Caecilius me dénoncera à mon maître. Et ensuite, direction le Tribunal et la réinitialisation. Je sais que c'est là-bas que mon maître opère et je n'ai pas la moindre envie d'y mettre les pieds. Rien que d'y penser, je ne peux m'empêcher de frissonner de peur. Bien que je puisse difficilement nier que je passerais bien à une occupation plus plaisante en sa compagnie, ce n'est ni le lieu, ni le moment. Mes doigts quittent malgré tout l'ortie pour s'entremèler dans ceux de l'homme.

Tous ces détails... Il est impossible de les voir au premier regard et pourtant, ils existent. C'est stupéfiant ! Je crois que je ne verrai plus les choses de la même façon maintenant. J'aimerai vous remercier comme il se doit pour cela mais... je ne connais qu'une façon de le faire...

Je bouge doucement, espérant faire comprendre à Caecilius qu'il est très proche de moi, mais je ne cherche en aucun cas à me dégager de lui. Pour preuve, mes doigts viennent se mêler de nouveau aux siens, invitation muette à poursuivre la leçon. Quelle que soit la direction que cette dernière va prendre d'ailleurs. Car au pire, je pourrai toujours dire à mon maître que je voulais le préserver.
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Re: [E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

Messagepar Caecilius le 16 Septembre 2012, 15:06

C’était étrange que cette androïde parvienne à me mettre autant en confiance, sans doute m’était-il apparu rapidement trop violemment que son plot soit actif ? Je ne sais pas trop, en tous les cas, elle a su me mettre à l’aise et est allée jusqu’à se laisser toucher, cela se voulait surprenant puisqu’elle avait visiblement compris mon manque d’amour pour les androïdes. Même maintenant que je me retrouvais à prendre ses mains dans les miennes, je parvenais à apprécier ce contact, la vérité était peut-être que cela faisait trop longtemps que je n’avais plus été avec une femme. Quand on vit solitaire, c’est un prix à payer et j’en suis pleinement conscient, mais j’ai plus de mal encore à m’expliquer que je me sente si bien en présence de cette femme que ma solitude. Elle semblait réussir à me mettre à l’aise, me rassurer, presque un exploit pour une androïde de réussir cela, j’en viens même à rire lorsqu’elle chute par maladresse. Il y a vraiment quelque chose d’étrange, peut-être que finalement je n’en voulais pas tant aux androïdes que je le pensais, peut-être était-elle l’exception qui confirmait la règle, allez savoir.

En attendant, je parviens à me trouver suffisamment à l’aise pour que le contact simple d’une seule main que je guide vers les fleurs, devienne un contact différent. Dans son dos, je peux prendre ses deux mains pour les diriger vers deux fleurs distinctes. Dans la main gauche, ma main forte, la plante la plus dangereuse, le berbéris, dans l’autre, la camomille si douce et agréable au toucher, inoffensive plante aux vertus intéressantes. Je ressens même une certaine satisfaction à la guide ainsi, non parce qu’elle se laisse faire avec beaucoup de facilité, mais parce que j’ai rarement l’occasion de faire cela avec des gens, peu se prêtent au jeu, que ça soit une androïde qui le fasse, et que j’accepte de le faire avec une androïde était surprenant mais finalement bien plus agréable que je n’aurai pu l’imaginer. Sa surprise est audible dans son constat, oui le berbéris est une plante rugueuse en tout point, jusque dans ses fleurs alors que la camomille est d’une douceur vraiment surprenante. Je dois même dire que j’ignore ce qui me prend de répondre :


- Et encore, là ce ne sont que des fleurs.

Pour le coup, il s’en suit un petit silence lorsque je réalise ce que je viens de dire, mais c’est tellement vrai ! Nous ne touchions là que des fleurs et le toucher pouvait être une arme redoutable dans bien d’autres domaines, mais ce n’était pour l’heure pas la question. Et puis elle n’était pas mon androïde, son Maître n’apprécierait sans doute pas que quelque chose survienne entre elle et moi. D’ailleurs il pourrait même ne pas apprécier de me voir ainsi dans son dos, mes mains guidant les siennes. Je continue pourtant, oubliant cette remarque qui m’a échappée pour guider ses mains vers l’ortie. Si un berbéris fait mal quand on se frotte à ses épines, les orties sont bien pires, la douleur reste, démange, plante urticante oblige, c’est plus désagréable bien que dans l’absolu moins douloureux. Je lui fais découvrir une autre façon de voir l’ortie, une autre façon de l’appréhender, de la toucher, dans le sens de ses poils, du bas vers le haut, et il n’y avait alors absolument rien à craindre de cette fleur, dont la tisane était d’ailleurs un véritable régal. J’étais cependant moins partisan de la soupe qu’en faisait certains mais chacun ses goûts puisque les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas ! La remarque de l’androïde me fait sourire, joli visage, la peau douce, des mains fines et chaudes, et en prime capable de réflexions douces à mes oreilles, si ce n’était pas l’androïde parfaite sur laquelle je venais de tomber. Littéralement d’ailleurs.

- Croyez-moi, d’expérience quand j’entends un voyant dire que quelque chose n’est pas beau ou carrément laid voir hideux, je préfère voir de moi-même ce qu’il en est. Les apparences ne sont pas que parfois trompeuses, elles le sont presque dans la majorité des cas.

Et la concernant elle ? Concernant mon mépris envers les androïdes ? Elle était la perle rare, voilà tout. Les doigts de la jeune femme bougent, se lient au mien dans un contact loin d’être désagréable, dans un geste inutile ma tête se tourne vers une main comme si je pouvais voir ses doigts liés aux miens. Sa remarque me laisse alors bouche bée, au sens le plus littéral du terme, la bouche entrouverte, balbutiant simplement un « euh » qui semblait ne plus vouloir en finir. Finalement je me racle la gorge et secoue doucement la tête pour essayer d’être bien sûr de comprendre ce qu’elle vient de dire :

- Mais euh … j’ai peut-être un peu de mal à vous suivre pour le coup et sans doute que cette question va vous paraître parfaitement stupide mais … de quoi voulez-vous parler au juste ?

J’étais un peu inquiet de sa réponse, elle était une belle femme c’est vrai, une androïde qui semblait me faire renouer au moins un peu avec son espèce mais si elle avait en tête ce que je pensais, je risquais un tout petit peu ma tête moi. Parce qu’avec ma chance son Maître devait mesurer dans les deux mètres et peser dans les cent vingt kilos au bas mot. C’était parfaitement mon genre de chance. Pourtant je ne lâche pas ses mains, elle semble vouloir continuer la leçon :

- Fermez les yeux.

J’attends quelques secondes qu’elle le fasse, ou pas finalement je n’en saurais rien, et j’approche une de ses mains de mon visage. Ce n’est pas quelque chose que je fais souvent, en fait c’est une première. Je guide sa main sur mon visage, suivant le même ordre que j’avais eu pour le sien et après l’avoir guidée le temps de poser sa main, je la lâche, la laissant faire, après tout elle m’avait sentis faire avant, je lui avais montré sur les plantes qu’on pouvait toucher sans craindre de détruire, je la laissais donc faire à sa guise et à son rythme.
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Re: [E3] On ne chute jamais sans raison [Vita]

Messagepar Vita Proteus le 16 Septembre 2012, 18:41

Une leçon de choses ou comment apprendre à voir sans disposer de la vue... Voilà ce que m'offre un homme qui, au premier abord, voue une haine sans faille aux androïdes. Caecilius se révèle pourtant de plus en plus agréable envers moi, comme si il avait oublié ce que je suis en réalité. C'est d'ailleurs un excellent professeur et je prends un réel plaisir à suivre ses instructions. Nous partageons certains points communs mais je n'oublie pas que c'est un humain. Ma vision les concernant a malgré tout évolué depuis mon arrivée chez mon maître. Sans compter qu'une fois déridée, Caecilius fait preuve d'un humour que j'apprécie particulièrement. Son embarras suite à mes dernières paroles me fit sourire. Décidément, certains hommes n'ont jamais du fréquenter un lupanar de leur vie ! Mon maître dans un premier temps et Caecilius ensuite. C'est bien ma veine. Je réfléchis quelques instants avant de trouver la réponse adéquate.

Mon Concepteur, qui a été mon premier maître, tenait un Lupanar en périphérie de la ville. Il m'utilisait comme cadeau. De lui, j'ai appris que mon corps était un objet et qu'il pouvait servir pour remercier tout simplement. Mon don à guérir n'est pas ma fonction première.

Je n'en dit pas plus car mon interlocuteur vient de me demander de fermer les yeux. Je m'exécute, quelque peu interrogative sur la raison de cette demande. Je me retrouve face à lui alors qu'il vient poser l'une de mes mains sur son visage. Je ne comprends pas tout de suite ce qu'il souhaite que je fasse. Je finis par comprendre. Caecilius souhaite que je le regarde comme il m'a regardée. Je me remémore sa façon de faire, laissant mes doigts glisser sur ses traits. Mais contrairement à lui, mes mains me servent à caresser et non à voir d'ordinaire. Malgré tout, je m'applique à redécouvrir son visage, m'attardant un peu sur ses lèvres avant de terminer par ses cheveux dans lesquels mes doigts s'attardent un peu trop je pense.

C'est... étonnant. Voir prive de bien des choses finalement. Je savais à quoi vous ressemblez mais c'est comme si je découvrais un visage totalement différent. C'est une chose que je n'arrive pas à m'expliquer.

Je retire lentement ma main sans pour autant reculer.

J'aimerais vous montrer un endroit... Je suis certaine que vous allez l'adorer !

Je prends sa main pour l'entraîner à ma suite. J'ignore si il le fait de son plein gré mais je le ramène là où il est tombé « sur » moi. Je quitte le sentier pour m'enfoncer un peu dans la végétation. Le terrain plat facilite la progression et je suis assurée que Caecilius ne risque pas de tomber. Nous nous retrouvons sous une voûte de verdure, à l'abri des regards. Je m’assoie sur l'herbe, respirant profondément.

Cet endroit est particulier. J'ignore quelle est cette odeur persistante mais je la trouve agréable, comme apaisante. C'est comme l'herbe. Elle ne voit quasiment pas le soleil et pourtant, elle est d'une douceur extrême. Regardez...

Ma main attrape la sienne pour le guider, l'invitant à s'asseoir pour comprendre ce que je veux dire. J'observe ses doigts glisser sur le sol, le découvrant comme personne d'autre ne peut le faire. Je me demande bien quel effet cela donne sur le corps d'une femme en pleine action. D'ailleurs, si son sens du toucher est plus développé, cela doit signifier que ses sensations le sont aussi. Un étrange sourire se pose sur mon visage mais je me garde bien de poser une telle question. Si seulement j'étais libre de mes actes... Je le taquinerai volontiers beaucoup plus que je ne me le permets.

Vous savez quelle est cette odeur qui parfume le lieu ?

Je m'allonge sur l'herbe, les mains sous la tête. Je venais souvent ici quand j'étais chez mes précédents maîtres. J'y trouvais un repos qui m'était vital pour supporter l'horreur de ma situation. Je réalise brutalement que je ne suis pas seule et qu'il est peu probable que Caecilius sache que je me suis allongée.

Avant que vous ne bougiez, je dois vous faire savoir que je me suis allongée. Je le fais chaque fois que je viens ici. Personne ne peut me voir et je ne dérange personne non plus. Parfois, je me mets même nue pour profiter du contact avec l'herbe.

Amusée, je ferme les yeux, m'imaginant la tête que ferait mon maître si il me trouvait ainsi. Il me ramènerait à la forge séance tenante certainement mais n'en profiterait pas pour autant. Ressentir du plaisir me manque. Et je ne peux m'empêcher de penser que Caecilius doit être un partenaire des plus habiles. Sauf qu'il semble aussi coincé que le colosse. Je repose une main à plat sur le sol, faisant en sorte qu'elle se trouve sur le chemin de la sienne qui se promène sur l'herbe.
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