- Vous pouvez compter sur moi. Seulement, si cela ne vous ennuie pas, j'aurai peut-être besoin que vous m'appreniez certaines choses que je vous demanderai au fur et à mesure. Je suis fait pour m'occuper d'une maison, pas d'un palais, et je ne sais pas tout faire qui soit en correspondance avec cette époque.
Un palais. C'était une définition amusante pour ma demeure. J'avoue que sur sa conception, je me suis laissé emporter par mon rêve d'enfant. J'ai crée la maison dont je rêvais pensant à la sérénité qu'elle pouvait m'offrir à ma future famille, si Venus me permettait d'en avoir une. N'est-ce pas là ce que tout artiste cherche ? Avoir de l'amour, une belle et grande famille ? Tout ce que je n'ai pas pu avoir, je l'offrirais à mes enfants, du moins, c'est ce à quoi j'ai toujours songé. Bien que mon père ne se soit jamais montré démonstratif sur le côté affectif ayant toujours été absent pour son travail et s'évader de la maison autant qu'il le pouvait pour échapper à la vue de ma génitrice qui la rebutait plus que tout. Enfant, je pensais que mon père me haïssait, que je lui rappelais sans cesse celle qui le trompait et se montrait odieuse avec ceux qui n'appartenaient pas à son rang. Elle pouvait parfaitement s'entendre avec le Prélat, d'ailleurs, aussi monstrueux l'un que l'autre.
- Bien entendu, je vous apprendrais ce que vous ne comprenez pas et vous montrerez la démarche à suivre, sinon Augustus vous expliquera si je ne suis pas là.
Bien qu'Augustus mérite amplement cette fonction, il l'avait refusé préférant laisser la place à la jeunesse. Il était satisfait de sa situation qu'il trouvait calme et qui ne lui demandait pas plus d'effort. Il se faisait vieux et espérait une retraite paisible. Ayant servi ma famille depuis toujours, je lui avais dit qu'il pouvait considérer ma demeure comme la sienne, vivre ici autant qu'il le souhaite.
Une fois que l'entrée fut amenée, je servis Lulian, sourire aux lèvres. Ma façon de faire ne devait pas être semblable à celle qu'il connaissait. Je devais lui paraître étrange de par mon comportement. Après tout, je traitais les androïdes comme des humains ayant le droit à leur propre liberté. J'ai été élevée ainsi ayant appris grâce à Azura qu'ils avaient parfaitement le droit d'être traité dignement sans les soumettre à ce qu'ils ne désiraient pas. Bien que cette question ne passe pas dans leur tête, programmé pour servir et non pour se faire servir. Mais, j'avais un pressentiment qu'un jour, la roue tournera et viendra le moment où ils pourront faire valoir leur liberté. Mais à voir quand cela arrivera.
- Je suis flatté que vous me donniez ce statut, Livia. Mais, je dois vous avouer que je suis aussi très surpris. Pourquoi confier un tel poste à moi, et pas à quelqu'un de plus ancien sur votre demeure, qui vous connait mieux, et dont je pourrais prendre la place ?
- Il faut parfois donner la possibilité de plus à certaine personne ne pensez-vous pas ? Offrir une chance que d'autre ne pourrait donner. Je vous pense tout à fait capable d'intégrer cette fonction. Je l'avais proposé à Augustus, mais il préfère avoir un poste plus calme. Le brave n'est plus très jeune et il préfère laisser la place aux jeunes. Mais bien sûr, il pourra vous apporter son expérience dans le domaine.
Coupant un morceau de tomate, je le portais à ma bouche et le mâcha lentement appréciant la fraîcheur et la douceur qu'il apportait à mon palet. Vraiment délicieux, j'aime à avoir des produits frais, c'est nettement meilleur à déguster qu'autre chose.
- Et puis c'est en forgeant que l'on devient forgeron Lulian.
Je lui souris et continuais de manger lentement prenant le temps d'apprécier. L'entrée terminée, les serviteurs apportèrent le plat principal composé de rosbeef, une purée de pomme de terre avec brocolis la purée dont le jus de la viande offrait un goût délicieux à la purée. J'espérais que le repas serait apprécié par Lulian. Je l'avais décidé moi-même pour fêter sa venue dans ma demeure. La boisson qui accompagnée le repas était un délicieux rosé léger et quelque peu fruité.
- Vous êtes libre si vous le souhaitez de vous rendre en cuisine et pourquoi pas de partager quelque recette avec le cuisinier. Il aime papoter avec quelqu'un d'aussi gourmand et gourmet que lui.
Le dessert arriva après que l'on est digéré le plat principal et ce fut une délicieuse poire belle-Hélène. Portant un morceau de fruit exquis décoré de chocolat à ma bouche, je fondis littéralement sous la délicatesse et le bien-être qu'il m'apportait. A la fin du repas, j'étais repue pour mon plus grand plaisir.
- Avez-vous apprécié ce repas Lulian ?