Maximus ne pouvait pas en vouloir à Vita. Beaucoup d’humains achetaient des androïdes dans le but qu’il leur rapporte plus qu’ils n’avaient dépensé pour les acheter. Qu’ils veuillent une aide pour la récolte des céréales, qu’ils veuillent un précepteur pour l’éducation de leurs enfants, qu’ils veuillent goûter aux plaisirs de la chair, ou qu’ils veuillent des soins, les humains ne souhaitaient pas jeter leur argent par les fenêtres. Maximus n’osa contredire Vita. Son investissement lui rapportait même trop. Elle se dévouait corps et âme et avait risqué sa vie pour soulager ses maux. Il n'en demandait pas tant. Même s’il détestait Spurius, l’investissement lui rapportait beaucoup. Il aurait pu lui rapporter encore plus de plaisir. Mais Maximus ne voulait pas s’imposer à Vita. Malgré ce qu'elle avait dit, il craignait qu’elle ne le désirait pas et qu’elle accepterait uniquement parce qu’il était son maître.
En l’emmenant dans ses boutiques, Maximus tenait à remercier Vita et à lui témoigner son affection. Il était cependant très maladroit. Elle lui posait une dernière question, mais en ouvrant la porte, il fut surpris par ce qu’il vit. Visiblement à l’attitude de Vita, il ne fut pas le seul. Il salua et remercia Dame Lucretia qui avait accepté de lui venir en aide. Son esclave revint vers lui, tête baissée, navrée de l’avoir oublié en découvrant ses robes. Lucretia rit à la remarque suivante. Maximus lui venait de remarquer quelque chose de très intéressant. L’androïde était restée en admiration devant les robes et son regard s'était mis à pétiller d'une rare intensité.
Le colosse baissa la tête pour passer sous une poutre et s’approcha de Lucretia. Comment lui dire bonjour ? Il prit sa main et mima un baise-main élogieux.
Lucretia, vous avez déjà croisé Vita. Vita, je te présente Lucretia Albinus, la prêtresse de Venus qui nous a commandé ces bracelets, hier.Maximus s’approcha des tissus et en admira la qualité et la finesse.
Vita, je ne m’y connais pas trop en vêtements. J’ai demandé à Lucretia de l’aide pour te choisir quelques tenues. Je ne suis pas très bon, mais je sais reconnaître la qualité. Nous sommes donc bien dans le bon magasin. Maladroit, il l’était parfois. Venait-il ici pour s’excuser ? On pouvait le croire ! Mais la vérité était bien plus simple. Il souhaitait la remercier, tout simplement. Il savait bien que ces tenues n’étaient pas celle d’une androïde. Et alors ? Si on l’ennuyait avec cela, il vexerait son interlocuteur en lui rétorquant que, “lui”, il pouvait se le permettre. Il se déplaça pour saluer Octavius avant de revenir parler à Lucretia.
Je crois que je n’ai pas le choix, je vais devoir suivre vos conseils. Je n’y connais rien... Mais elle s’est arrêtée sur ces deux robes.Maximus s’avérait donc être un fin observateur. L’intérêt de Vita ne lui avait pas échappé.
Vous pouvez m’en dire plus sur vos plans, Dame Albinus ?sourit Maximus plus détendu depuis le regard qu’avait lancé l’androïde sur les robes.
Tout en l'écoutant répondre, il observait les autres modèles, s'attardait longuement sur la texture des voilages. Il faillit rire en se disant qu'il avait bien fait de se laver les mains à deux reprises. Lui, aussi, son regard s'arrêta sur une
robe. Il l'appréciait notamment pour le haut de la robe. Pragmatique, il se dit que le bas de la robe serait vite noir dans la forge. Mais peut-être Octavius avait-il la même robe qui s'arrêtait au niveau des genoux en un fin drapé.