Comment ça seule ! Nous avons quitté la boutique de Laelia et voilà que cette maudite prêtresse veut rester seule avec mon maître ! Je pars donc à la troisième boutique à contre cœur mais comme Maximus a donné son accord, j'obéis. Il préfère les humaines alors... J'ai vraiment été idiote de penser le contraire. Il ne veut même pas venir aux bains en ma compagnie. Alors pourquoi me faire acheter des tenues affriolantes dans ce cas ? Sauf si il souhaite se servir de moi pour asseoir ses intérêts. Le dénommé Duvius m'accueille gentiment. Âgé, je ne vois rien de déplacé dans son regard quand il me fixe.
Le Consul Maximus souhaite que je vienne choisir quelques tenues. Il me rejoins un peu plus tard.
Avez-vous une idée de ce que vous chercher, mon enfant ?
Je le regarde, surprise. Encore un qui ne fait pas la différence. Je secoue doucement la tête. Je n'ai pas la moindre idée de ce que je dois prendre ici. Quel intérêt d'avoir des tenues d'intérieur si ce n'est d'être livrée chez l'un des amis de mon maître. Je me rends compte que je n'ai pas de directives à suivre.
Un assortiment, c'est possible ? J'ignore à quoi serviront ces tenues. Mon maître ne m'en a rien dit.
Davius me regarde, un peu surpris de mes paroles, mais ne fait aucun commentaire.
Je suis l'androïde médical du Consul. Je le soigne quand il en a besoin.
Voilà qui est dit. Et qui ne semble pas choquer le marchand.
Dans ce cas, je vous conseille d'opter pour un choix alliant esthétisme et charme sans tomber dans la vulgarité. Cela vous convient ?
Je vous fait confiance. Merci de votre aide.
Mon esprit est ailleurs. La prêtresse a-t'elle découvert que mon plot est inactif... Il faut que je le sache. Pendant que Davius va chercher plusieurs modèles, je m'accorde le droit de faire un tour des étals. Il y en a pour tous les goûts ici. Le marchand ne tarde pas à revenir avec deux nuisettes longues : l'une ivoire dont la coupe est d'un raffinement absolu, la seconde noire dont la coupe suggère les formes tout en respectant la pudeur. Je suis bluffée par les deux et affiche un large sourire.
Voilà pour ce qui est du conventionnel, si j'ose dire.
Je lui indique une tenue que j'ai repérée. Si de face, la nuisette reste sage, il n'en va pas de même pour le dos. Davius me regarde en riant doucement. Je la pose avec les deux autres déjà choisies.
Je sais, mes choix ne sont pas... conventionnels...
Davius me sourit. Il semble les comprendre pourtant. Il me fait signe de patienter avant de revenir avec d'autres vêtements qu'il me montre. Plus courtes, ces nuisettes n'ont d'autre but que d'attirer le regard. Je les trouve pourtant sages moi...
Jeune fille, laissez-moi vous expliquer certaines choses. Votre corps est splendide. Il faudrait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte. Mais plutôt que le montrer, il vous faut apprendre à suggérer. Je sais, la frontière entre les deux est très mince. Regardez cette tenue. Elle semble anodine mais le simple fait que les bretelles soient nouées invite à les défaire.
J'écoute le marchand. Je ne vois pas bien l'utilité de cacher ce qui doit être vu mais après tout, le Lupanar n'était certainement pas le meilleur endroit pour apprendre ce genre de subtilité. Je prends le vêtement en main, l'observant attentivement. Inciter et non montrer... Cette façon de penser me déroute. Je relève la tête pour m'adresser à Davius quand je le vois se diriger vers l'entrée.
Consul Maximus, c'est un honneur de vous voir dans mon humble échoppe. Je me trouvais en train d'expliquer à cette demoiselle les subtilités entre dévoiler une chose et la suggérer. Il va de soi qu'aucun essayge n'a été fait en votre absence.