par Roenna le 29 Août 2012, 18:17
Le vendeur d'esclaves n'a pas la moindre chance face à moi, non que ça soit de ma part égocentrique de le dire, mais j'avais affronté un jour un homme de bien quatre fois mon poids, tout en muscle et je m'en étais sortie avec brio. Ce n'était pas le genre de choses qui me faisaient me vanter, je n'étais pas dupe, aux yeux de beaucoup d'humains j'étais dangereuse, la moitié au moins de ceux qui m'ont vue, s'ils m'avaient achetée, auraient commencé par réinitialiser ma mémoire et sans doute changer ma programmation. Une androïde pouvant se battre et se défendre, faire du mal à un humain pour cela car si je ne tuais pas je pouvais bien briser un os, cela faisait peur. Je savais faire mal, je pouvais le faire et libérée de mon plot, bien que les humains l'ignoraient puisque je redoutais corps et âme la sanction logique à cela, je pourrai très bien agir librement et me battre. J'aurais en vérité préférée que l'homme me teste par lui-même, j'imagine que dans sa position risquer de perdre face à une androïde ne pouvait lui être acceptable, toutefois j'aurais préféré car bien que je sois victorieuse, cela ne prouvait rien du tout. Un gamin aurait vaincu le vendeur d'esclave. Je remarquais cependant que ma démonstration ne fut pas vaine, l'homme, cet inconnu que peut-être j’appellerai Maître, je le voyais intéressé plus encore qu'avant, en fin de compte j'allais quitter cet endroit et la solitude de la maison vide de feu mon Maître. Cela me soulageait et m'inquiétait un peu, je ne pouvais deviner ses intentions sinon de ce qu'il m'en disait mais l'Homme n'était-il pas menteur ?
Je ne comprends pas qu'il ne marchande pas, il m'a payée le double du prix imposé par la ville, je n'avais jamais été vendue à ce prix-là et bien que l'idée d'être vendue me touche plus qu'avant, c'est surtout un sentiment de sympathie que j'ai envers mon nouveau Maître. Il n'aurait jamais dû me payer autant et surtout il aurait dû marchander, m'acheter de la sorte n'était pas habituelle, ce n'était pas ainsi que les choses se passent ici normalement. Les gens marchandent, discutent, tentent de faire baisser le prix, ils ne payent pas simplement ce qu'on leurs demande. Pourquoi ce comportement différent, n'osait-il pas marchander ? Jugeait-il que je valais la somme demandée ? Pour le coup j'en serai flattée, mais j'avais plus l'impression qu'il ne voulait s'encombrer inutilement de discutailler avec le vendeur. A nouveau ses mots sont beaux et gorgés de promesses que je ne veux pas vraiment croire, pas de violences ? Pas d'insultes ou de tortures ? Je n'étais pas certaine de vouloir y croire :
« Je ferai mon possible pour ne pas vous décevoir Maître. »
Paradoxalement je crois que même lorsque mon plot était actif, je n'étais pas aussi docile, j'aurais eu un commentaire sur le fait de revenir ici et surtout que je n'ai absolument aucune envie d'y revenir. Je craignais d'être découverte et ignorant la tolérance et la sympathie de l'humain, je ne voulais jouer avec le feu. J'avais une unique appréhension, me retrouver esclave d'un couple, je l'avais été par le passé mais ma mission était de m'occuper des enfants. C'était épuisant et laborieux mais c'était ma tâche il n'y avait rien eu d'autre, ici ça serait la protection de son épouse, une sénatrice du Temple de Venus, le genre de femme qui risque d'avoir des envies d'un ordre purement charnel. Or là, le bas blessait par deux fois, une première d'avouer que je n'avais aucune expérience d'aucune sorte avec une femme, la seconde que je me retrouverai impliquée au milieu du couple et de sa couche. Enfin nous n'y étions pas encore, peut-être allais-je bien trop vite en besogne, peut-être que rien n'arriverait, toutefois me laisser seule avec une Dame priant Venus, faibles étaient mes chances de ne pas finir entre ses draps. Je note qu'il laisse sa remarque en suspens toutefois, comme s'il avait l'envie de me récompenser mais la crainte de me dire comment, une peur me traversa soudainement, étais-je un achat temporaire ? Il me prenait pour esclave le temps de son absence, d'assurer que rien ne frappe son épouse, préférant ma présence d'androïde à la mémoire effaçable à celle d'un soldat qui pourrait oser gagner les faveurs de sa conquise ? Allait-il me revendre après son retour sans plus guère de cérémonie ? Cela me touchait, m'outrageait, un sentiment nouveau que je découvrais, mais je restais impassible, souriant juste à peine comme il se devait. De toute façon je n'étais qu'une marchandise, un bien, une propriété, il ferait ce qu'il voudra et je n'aurai mon mot à dire d'aucune façon. Encore une fois pourtant il promet, cette fois directement, promettant verbalement que je n'aurais pas à faire à un ingrat, j'aimerai le croire mais je n'y parviens pas encore, peut-être finira-t-il par me donner des raisons de le croire :
« Je n'en doute aucunement, Maître. »
J'écoute alors la suite avec attention, mes habits ... Ca doit paraitre stupide mais alors qu'il pose cette question, je me retrouve à réfléchir, avec un véritable air de réflexion. Je ne me suis jamais posée la question, on ne me l'a jamais posée, je m'étais ce qu'on me donnait, avec certains Maîtres c'était quand on me donnait. Je le regarde, bouche entrouverte comme perturbée par cette question, je bredouille :
« Je ... Je ne sais pas. J'ai porté ce qu'on me donnait, on ne m'a jamais demandée ... Je ... Je suis désolée. »
Ca pourrait être triste si ça n'était pas complètement ridicule. J'y repensais à mes tenues maintenant, diverses couleurs, j'aimais beaucoup le bleu clair, celui presque blanc, et les tuniques pas trop longues qui s'arrêtent juste au dessus des genoux. Finalement j'avais des préférences mais on ne m'avait jamais demandée, je découvrais, sensation étrange et plaisante. Il enchaine avec les surprises, racheter quelque chose qui a de la valeur pour moi ?
« POUR MOI ?! »
Ca avait été presque horrifiée et complètement surprise, choquée par cette attention que j'avais laissé entendre cela. Je me reprends, rougissant quelque peu au passage :
« Je ne m'attache pas trop aux objets et j'ai passé plus de temps à border mon dernier Maître qu'à m'aventurer dans sa maison. »
J'y repense encore ... non aucun objet particulier, aucune attache, malgré l'inactivité de mon plot je remarquais que je me comportais encore comme une androïde, plus peut-être même que je l'avais fais par le passé. Je réfléchis encore quelques instants. Et puis finalement, timidement :
« Il y a une fleur. Une orchidée. Mon maître l'avait achetée pour moi, pour que j'ai autour de moi quelque chose de vivant et en bonne santé. J'aimerai pouvoir la récupérer, c'est une belle fleur, je promets qu'elle ne prendra aucune place chez vous. »