[E3] De longues journées (Sylvana)

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Re: [E3] De longues journées (Sylvana)

Messagepar Tiberius le 02 Février 2013, 23:17

Nous discutions de l’éducation des Crida. Le père n’avait pas droit de cité. Il était exclu de la famille en un sens. Et je l’avais accepté en son temps. Mais je découvrais combien Sylvana avait souhaité connaître l’identité de son père.

J’observai ma fille se battre avec les démons de la tradition. Elle souhaitait connaître l’identité de son père, mais les traditions le lui interdisait. J’avais connu sa mère une seule nuit en réalité. Elle était venue me voir durant une prière et m’avait expliqué le minimum possible. Elle voulait un enfant, une fille, mais m’avait averti que je n’en serais jamais le père. J’avais refusé en bloc sa proposition. Elle m’avait alors sermonné, arguant que je ne m’intéressait qu’aux belles femmes. Elle n’avait fait que déclenché mon hilarité. Elle n’avait pas vraiment tort. Mais ma réponse l’avait estomaqué.

-- Je refuse, je serais son père si elle devient orpheline. Jamais je ne laisserai une enfant seule dans Rome

Sa mère resta pantoise à mes mots. Je m’en souviens comme si c’était hier. Cela remontera bientôt à 28 ans. La peine de Sylvana me touchait profondément. Orphelin de père et de mère, j’ignorais tout de ma naissance. On m’avait retrouvé en bas des marches du temple. Mes parents m’auraient déposé en haut des marches, une prétresse aura buté dans le panier en osier et j’aurais roulé jusqu’en bas, ne devant ma survie qu’aux linges où ma mère m’avait emmitoufflé. Cette histoire est risible et me donnait le sourire. Je trouvais cela drôle, comique car c’était le seul souvenir de mes parents. Je m’y attachais avec toute la force de mon coeur. Alors, voir ainsi Sylvana à la recherche de son père me peinait, d’autant plus qu’il lui faisait face et se taisait pour ne pas enfreindre ces fameuses traditions Crida.

Je m’imaginais mal prendre une voix rauque et lui dire de but en blanc : « Je suis ton père...» C’était trop théâtral et je respectai trop Sylvana et les traditions Crida pour agir ainsi. Mais je ne me tus pas pour autant.

-- Les traditions changent, elles évoluent. Maintenir les traditions coûte que coûte est malsain à mes yeux. Cela devient du conservatisme et la société n’évolue plus. Elle régresse même selon moi. Je ne veux pas dire par là que vous devez accueillir les hommes auprès de vous. Je ne veux surtout pas interférer dans votre culture. Mais si tu le désires, tu peux la changer. Pas de fond en comble ! Surtout pas ! Mais tu peux la nuancer. Par exemple, quand ta fille naitra, car je ne doute pas qu’il s’agisse d’une fille, si elle te demande l’identité de son père, tu pourrais lui donner. À toi de voir !

Je marquai une pause pour la laisser réfléchir. Ni elle ni moi ne semblions presser de partir de toute façon.

-- Tu sais, tu l’as dit toi-même... Je veux dire : La réponse. Tu l’as dite. Il suffit de t’écouter. Tu as dit que tu aimerais changer cela. Et tu as dit que tu ne voulais pas bouleverser cela. La réponse est aussi simple que cela.

Je levais les yeux sur elle. Elle ne me ressemblait en rien physiquement. Mais moralement, elle était comme la grande prêtresse de son culte et j’en éprouvais de la fierté.

-- Ta mère t’a éduqué avec brio, soin et bonté, je trouve. Si un jour, tu veux connaître l’identité de ton père. Il te suffira de me le demander.

Je souris et hésitai à me lever. Mais je ne voulais pas jouer dans la théâtralité.
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Re: [E3] De longues journées (Sylvana)

Messagepar Sylvana le 03 Mars 2013, 19:21

Ce Romain était l'être le plus intéressant que j'ai rencontré dans cette ville. A égalité avec Prometheus, mais dans un autre genre, pourtant. Il était doux, compréhensif. Ne brusquait pas les choses. Je me surpris à penser que sa compagnie ne me dérangeait pas... Plus, que je commençais à l'apprécier. En dépit du fait qu'il ait voulu savoir qui j'étais, qui nous étions, toutes, il parlait avec justesse de choses avec lesquelles je me débattais depuis mon adolescence... Briser la tradition. Cesser d'exclure à ce point les hommes de notre vie. Je ne savais qu'en penser.

Depuis longtemps, je jugeais injuste et cruel le fait d'interdire aux Cridas de connaître leur père. Je ne voyais pas ce que ça changeait à l'affaire, d'apprécier un homme ou non. Surtout si l'amour était filial. Je pouvais comprendre le reste. Les Cridas étaient une société féminine, comme les Amazones dont j'avais déjà entendu parler. Nantosuelta était la Nature, et nous étions ses prêtresses, ainsi le culte était-il fait... Mais étions-nous obligées de nous maintenir dans une telle solitude à jamais? A l'heure actuelle, j'étais la seule Crida encore vivante. Si je mourrais avant d'arriver au terme de ma grossesse, la lignée serait perdue. C'était dans cette expectative que nous avions attendu le Messager si longtemps. Pour que les croyances et les connaissances perdurent... En espérant qu'un jour, quelqu'un reprendrais le flambeau.

Je ne savais plus bien que penser. Le Romain avait raison. C'était la fermeture d'esprit qui avait conduit notre famille à sa décrépitude. Autrefois, les Cridas avaient peuplé le monde d'Avant, m'avait dit Suagria. La famille était florissante... car les Cridas pouvaient se marier, et avoir plusieurs enfants, plusieurs descendantes. Mais une ancêtre déçue par l’amour jura que celui-ci serait banni des mœurs de sa famille. Les maladies, les guerres et les accidents avaient emportés les nôtres, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que nous deux... que moi, désormais. Je devais avoir des jumelles, des triplettes. Il le fallait. Et il fallait assurer l’avenir de la famille... Et si celui-ci passait par l’acceptation des hommes, de nouveau ?

Les paroles de mon visiteur sonnaient juste, à mon oreille, et je le regardais, plongeant dans ses yeux, le remerciant tacitement... jusqu’à ce que sa dernière phrase fasse voler ma carapace de certitude en éclat. Il savait qui était mon père. Se pourrait-il qu’il ait été plus proche d’elle qu’il ne l’avait laissé entendre ? Lui aurait-elle confié ce secret ? Je ne cessais de le regarder, mon regard perdant de sa verve et de son assurance... J’hésitai. Puis je tranchai.


- Tu sais qui il est ? Est-il en vie ? Est-il...

Je fis une pause, haussant les épaules et regardant le lointain.

- S’il est en vie, il doit avoir une femme, d’autres enfants, peut-être... Je ne fais pas partie de sa vie.

Un peu amère, un tout petit peu, je finis par redresser le visage et regarder le Romain :

- Mais savoir, c’est mieux que rester dans l’ignorance. Tu acceptes de... me dire son nom ? S’il te plaît...

L'heure était venu d'adoucir un peu la vie des Cridas.
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Re: [E3] De longues journées (Sylvana)

Messagepar Tiberius le 26 Mars 2013, 22:22

Toujours assis face à elle, j’analysais sa réaction. Je pensais avoir à me concentrer pour remarquer le moindre signe, le moindre changement de ton dans la voix. Je voulais être certain de ne pas rater une hésitation. Offrir une réponse à qui ne voulait l’entendre ne me ressemblait pas. Mais toute cette attention s’avéra inutile. Son intérêt était clair, net et franc.

Du coup, je me retrouvais légèrement embarrassé, les évènements s’écoulaient plus rapidement que prévu. Elle s’inquiétait de son état de santé. Officiellement, j’étais mort et je ne comptais pas changer. La théâtralité dans ce genre de moment ne me plaisait pas. J’aimais agacé dans certaines conditions, mais pas avec ma fille en face de moi.

-- Oh je te rassure de suite, il est vivant et bien vivant, toujours aussi bavard d’ailleurs.

Un peu d’autodérision ne faisait pas de mal et je tentais de détendre l’atmosphère. À sa réaction, je mesurais sa volonté de savoir et évitai de l’insulter en lui demandant si elle était sûre d’elle. Même si je n’aimais pas cela, je voulais apporter quelques précisions sur l’objet initial de ma démarche.

-- Je tiens à préciser que je ne suis pas venu pour révéler l’identité de ton père. Initialement.

Je levais les mains pour apaiser son palpable empressement.

-- Je vais te le dire. Mais je tiens à ce que tu saches que j’étais surtout venu pour connaître vos us et coutumes et te connaître.

En fait, je ne voulais pas qu’elle se méprenne. Je respectais sa mère, ses traditions. J’ignorais qu’elle n’appréciait pas cette coutume. Mais même les coutumes les plus barbares méritent l’intérêt d’être étudiée. Je chassais de mon esprit cette élan de philosophie et revint les pieds sur terre face à ma fille.

-- Ta mère voulait que je sois ton père. Elle m’a très brièvement décrit vos rites. Enfin non... Elle m’a surtout expliqué la place faite aux hommes. Elle m’a ordonné de ne pas interférer dans ton éducation, de promettre de ne jamais me mêler de ta vie, de m’écarter de ton chemin. Elle m’a demandé de promettre de ne jamais venir te voir. J’ai refusé et elle est partie.

Je n’aimais pas tourner autour du pot, alors j'édulcorais un peu mes propos exacts et notre petit accrochage.

-- Quelques nuits plus tard, elle m’a rejoint au temple de Venus et m’a demandé de lui faire un enfant sans m’imposer ses conditions. Dans les mois qui ont suivi j’ai fait suivre ta mère, mes amis m’ont appris sa grossesse et neuf mois plus tard, on m’a rapporté ta naissance. Voilà, tu n’as aucun trait commun avec moi, mais il est probable que je sois ton père...
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Re: [E3] De longues journées (Sylvana)

Messagepar Sylvana le 01 Mai 2013, 21:30

Je l'écoutais parler, de plus en plus stupéfaite... Enfin, de cette stupéfaction bien à moi. Dont les seuls signes sont un regard un peu étonné et des sourcils arrondis. J'étais... abasourdie. Que tout aille si vite. Il y a deux heures, comme cet homme est arrivé vers moi et que je l'ai accueillis sans chaleur ni froideur superflue, mon père n'était qu'une lointaine entité à laquelle il m'arrivait de penser quand j'allais vendre mes produits en ville. Maintenant, ce père que j'avais cherché, après qui j'avais demandé étant petite, il se trouvait face à moi, calme, bienveillant.

Je penchais la tête sur le côté pour l'observer, demandant à Tyl son avis. Disait-il la vérité? Était-il vraiment celui qui m'avait engendré? Son histoire sonnait juste, et je ne voyais pas pour quelle raisons quelqu'un se serait fait passer pour mon père. Encore, si j'avais été quelqu'un d'important, s'il y avait eu de l'argent en jeu... Mais rien. Je ne méritais aucune attention.

Cet homme... Mon père? Je n'en revenais pas. Il précisa en toute bonne fois être venu pour en apprendre plus. Ah ça, si j'avais su que le Messager serait le père d'une des nôtres! Peut-être était-ce pour ça qu'il avait mis si longtemps à venir, ce Messager. Les Cridas avaient tenus les hommes à distance si longtemps! Les coïncidences (mais en étaient-ce vraiment) me frappaient. Trouver mon père alors que moi-même, j'allais enfanter... Et ses paroles étaient si justes!

Je sursautai presque, mue par une brusque prise de conscience.


- Comment te nommes-tu? Je ne peux plus continuer à t'appeler "Romain". Qui es-tu? Tu travailles au temple de Vénus? Qu'y fais-tu? Je croyais que les prêtres de Vénus étaient uniquement des prêtresses...

Je fis une pause, avec un sourire contrit, si rare sur mes lèvres.

- Excuse-moi. Je ne pensais pas te rencontrer un jour, et maintenant, je t’assommes avec mes interrogations. Mais... Toutes ces années... Tu me regardais de loin?

Je me demandais si, dans ce cas, Suagria la Blonde l'avait sû. Est-ce qu'elle se doutait que le père de sa fille avait refusé de lâcher prise, et continuait de les observer toutes les deux? Je ne crois qu'elle le savait... Ou alors, peut-être était-elle bien plus douée pour garder ses opinions que ce que je croyais...
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Re: [E3] De longues journées (Sylvana)

Messagepar Tiberius le 20 Mai 2013, 18:29

Elle sourit après sa salve de questions et je lui répondis avec ce même sourire. Je comprenais parfaitement ses interrogations et éprouvais du soulagement de lui avoir avoué. Je n’aimais guère les mensonges, y compris les omissions. Elle me posa une nouvelle question sur mon attitude vis-à-vis d’elle.

-- Ce n’est pas facile. Je m’intéresse à tous les cultes pour la richesse de leurs enseignements. Mais dans le cas des Crida, cela m’était plus compliqué. J’étais partagé entre le respect de ta mère et le désir de te connaître, toi.

Je marquais une pause dans mon discours pour réfléchir au danger de lui révéler mon identité.

-- Officiellement, mon corps repose six pieds sous terre. Mais en réalité, je me nomme Tiberius Scribonius Festus. Scribonius par ce que je m’intéresse aux livres depuis mon enfance. Je n’ai pas connu mes parents et fus retrouvé par une prêtresse de Venus sur les marches du temple. En bas des marches seraient plus juste vu qu’elle a chuté dans mon berceau...

J’en riais souvent, ne sachant pas moi-même discerner la vérité de la légende.

-- Tiberius est le prénom choisi par mes parents. Et Festus vient de mes frasques étant adolescent. J’étais le grand-prêtre du culte. J’ai veillé sur toi de loin. C’est grâce à toi que j’ai découvert que des «romains» ne vivaient pas à l’abri des remparts. Certains par choix, d’autres faute de moyens. Le temple a toujours voulu être généreux, mais c’est difficile parfois. Certains n’apprécient pas notre générosité. J’ai à chaque fois tenter de jeter un oeil, je demandais des nouvelles de ta mère à mes prêtres et prêtresses. Ils s’accordaient tous sur son manque d’hospitalité et la rudesse de ses réponses. Quand j’ai appris sa disparition, j’ai veillé un peu plus sur toi et ai découvert ta grossesse. L’annonce de ma mort a été une bénédiction pour moi. J’ai pu venir te voir de mes propres yeux et discuter en tête à tête. Je ne pensais pas te parler de moi, néanmoins...

Je réfléchissais encore à sa mère et à son conservatisme.

-- Tu sais... J’ai refusé de ne jamais te voir. Ta mère est alors partie chercher un autre homme. Pourtant elle est revenue, sans m’en donner les raisons. Peut-être elle aussi a-t-elle à son heure fait fléchir certaines traditions. Je ne connais pas ton culte aussi bien que toi. Mais si on me demandait, sache que je dirais que tu suis une belle voie. Je suis très fière de toi.

Bon je n’allais pas pleurer non plus. Ma fierté d’homme m’en empêchait avec brio. Mais j’étais très heureux de cette rencontre.
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Re: [E3] De longues journées (Sylvana)

Messagepar Sylvana le 17 Juin 2013, 17:21

Tous ces mots me mettaient le baume au coeur. Moi qui m'était crue seule, tout ce temps, seule contre Rome, contre ses habitants et contre le désert! Avec ma mère, nous vivions en autarcie complète, n'ayant que peu de contacts avec les autres. Ses prêtres lui avaient rapporté le manque d'hospitalité de Suagria. Oui, c'est juste, plus le temps passait, et plus elle détestait ces Romains qui nous regardaient de haut, qui cancanaient à notre sujet. Le regard des autres m'avait toujours indifférée. Mais ma mère, non, il était devenu important au fil des ans. Je crois que le culte lui pesait, que la solitude lui pesait, et que surtout, elle ne supportait plus qu'on la juge trop vite. Sauvageonne, étrangère, traîne misère. autant de mots que dont les romains nous avaient parfois affublés quand elle mendiait dans la rue. Pour moi, je faisais simplement le nécessaire pour survivre, et je trouvais ça bien.

Tibérius. Le Grand-prêtre Tibérius. J'ignorais pourquoi c'était lui que ma mère avait été voir pour qu'il lui donne un enfant. Pourquoi lui et pas n'importe quel homme, peu importe sa condition? Les forgerons, les taverniers, les boulangers, ce n'était pas ça qui manquait à Rome. Alors pourquoi? Au fond, je ne le saurais sans doute jamais. Peut-être avait-elle été attirée plus que de raisons par le visage de cet homme? Il fallait avouer que mon père était plutôt beau garçon, même si je n'avais absolument rien de lui. S'était-elle laissée tenter par l'amour? MA mère ne me confiait pas grand chose de ses états d'âmes, et j'avais toujours respecté ça. Les paroles de mon père me firent réfléchir : Suagria aurait tenté de faire fléchir le culte? Oui, peut-être que c'était la raison pour laquelle elle était revenue vers lui. Mais elle m'avait protégé jalousement des hommes et des Romains par la suite, par remords d'avoir brisé l'une des règles, peut-être. Cela, elle l'avait emporté avec elle lorsqu'elle s'était évanouie dans le désert.


Mon regard plongea dans ses yeux. Fierté ?Personne ne m'avait jamais dit ça. C'était étrange. Cet homme que je ne connaissais pas trois heures auparavant, me disait qu'il était fier de moi. Mais son avis comptait. J'avais terriblement besoin d'être sûre que je pouvais changer le culte, que je pouvait adoucir les traditions. Et mon père, grand prêtre, me disait que je faisais pour le mieux. Cela me rassurait.

J'étendis les jambes et étirai le haut de mon corps. Bientôt, je devrais bannir ces vêtements de cuir. Bientôt... Nantosuelta, je me répète, mais donne-moi des filles je t'en supplie...


- Merci...

J'avais du mal à l'appeler comme n'importe quelle fille pourrait nommer son père. "Père", "papa", jamais je n'avais été accoutumée à dire des mots pareils. Résultat, je ne savais plus comment l'appeler.J'optais pour la solution la plus simple : ne pas l'appeler du tout.

- Dis... Je sais pas pourquoi tu es censé être mort, ni ou tu vis en ce moment, mais tu crois que tu pourrais venir me rendre visite de temps en temps? J'aurais bien proposé de venir, mais je sais pas si c'est une bonne idée, si tu ... tu vois, si t'es pas censé être... toi.

Découvrir ma famille m'avait fait plaisir, et il me semblait important de tisser des liens avec elle. Mon père... maintenant que je savais qui il était, j'aurais trouvé dommage de l'ignorer, alors que j'avais passé mon enfance à le chercher dans chaque homme. On n'aurait peut-être jamais un lien filial aussi fort que s'il m'avait élévé, mais... ça valait le coup. Je le pensais sincèrement.
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Re: [E3] De longues journées (Sylvana)

Messagepar Tiberius le 08 Juillet 2013, 10:42

Je souris à sa tentative de garder le lien. Elle cherchait comment me rencontrer discrètement, comme si elle devait entrer par la petite porte dans ma vie. Je n'avais jamais pensé aux évènements qui suivraient cet entretien. Je n'aimais pas préparer l'avenir. Je préférais vivre au jour le jour. C'est sans doute pour cela que j'avais laissé Camila partir.

Comme elle s'étirait, je me relevais et souris. Il était temps pour moi de partir et de la laisser poursuivre sa journée.

-- Je vais bientôt faire parler de moi. Sylvia organise une soirée en l'honneur du culte de Venus et je vais en profiter pour réapparaître aux yeux de tous. En attendant, on peut se revoir au musée de Sertorius. C'était un grand archéologue. Il a découvert nombre de reliques du passé. C'est passionnant.

J'allais m'emballer et parler de mes découvertes, mais il s'écoulerait encore des heures.

-- Je ne dormirais plus au temple par contre. Je vais emménager au musée, mais je ne vais pas le crier sur les toits. Si tu veux venir, tu es toujours la bienvenue. Tu peux même venir me voir au Temple, tu peux également te présenter comme ma fille, je n'ai pas l'intention de te cacher, sauf si tu préfères être discrète. Je ne veux rien forcer. J'accepte les cultures et leurs traditions. Fait comme bon, il te semble. Tu me parais à même de faire les bons choix. Et si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis présent. C'est toi qui fixe les limites de notre relation tant que tu respecteras le culte de Venus.

Je m'emballais là, ma phrase n'était pas adroite. Mes deux mains s'agitaient en avant comme pour montrer la connerie que je venais de prononcer.

-- Euh ... Je ne veux pas te convertir, d'accord ? Je veux juste dire que Venus aime l'art sous toutes ses formes, elle respecte l'amour et la vie. Donc tant que tu ne fouleras pas au pied mes principes, il n'y aura pas de soucis. Enfin, tu comprends ce que je veux dire...

Bordel, je fais retourne le coeur des femmes avec mes paroles, et je suis incapable de parler correctement avec ma fille. Je suis en mode boulet, aujourd'hui.

-- Enfin, bref, tu es la bienvenue, quelque soit le jour et l'heure. C'est toi qui choisit le temps que tu veux passer avec moi.

Sur ce je m'apprêtais à partir et à la laisser vaquer à ses tâches quotidiennes. J'écouterais sa réponse, la saluerais maladroitement sans doute et je me retirerais pour retourner au musée.
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