Maximus et Lucretia s'entendirent sur la commande. Mais elle le troublait en parlant des boutiques. Autant la rumeur sur sa simplicité d'esprit était fausse, autant celle sur sa virginité était réelle. Maximus faisait parti de ces hommes si timide que seule une femme prenant les devants pouvaient espérer avoir une chance de partager sa couche. Il ne désirait pas moins une femme, mais il voyait en ses qualités trop de défauts. Sa stature rassurait des femmes. Il craignait de les effrayer. Plus matériellement, sa musculature et ses attributs pouvaient en faire fantasmer plus d'une, il craignait de les blesser. Des soeurs avaient partagé sa vie, mais il avait quitté si vite sa famille pour la nourrir qu'il n'avait guère comprit les secrets de leur féminité. Par conséquent, les paroles de la prêtresse lui était étrangère. Toilettes d'intérieur, amie au féminin, statut d'un homme, tenues de bain... Tant de mots inhabituels. Maximus était particulièrement ennuyé.
La présence agréable de Lucretia lui faisait oublier le stress de la soirée, de son combat à venir. Il regarda vers la cage d'escalier et n'y vit plus son «amie». Il réfléchit quelques instants même si cela pouvait paraître impoli de faire ainsi patienter une prêtresse. Sans imaginer encore que Vita allait se mettre en danger pour le soigner, il avait beaucoup d'estime pour elle. Il éprouvait même de la tristesse en imaginant la vie de cette androïde qui lui semblait si humaine. Il se trompait sur les boutiques et les imaginait un peu plus irrespectueuses qu'elle ne l'était.
La révélation se fit quand il regarda à nouveau la robe de Lucrétia. Elle était belle, attirante, donnait envie de découvrir les charmes de la jeune femme, mais elle n'avait rien d'ostentatoire, rien de vulgaire surtout. Et ce genre de choix, Maximus ne saurait les faire sans aide. Vita méritait une tenue différente de cette nuisette. La robe blanche qu'elle avait achetée était belle, sobre, mais elle n'avait pas la qualité de celle de Lucrétia.
Je ne suis pas brillant pour ce qui est de choisir de telle vêtement. Et Vita mérite de meilleurs conseils que les miens. Accepteriez-vous de nous y accompagner demain après-midi ?
Se rappelant à l'esclave de Lucretia...
En tous les cas, je note la visite de votre esclave dans deux jours. J'ai pris bonne note des craintes qu'éprouvent Cassia envers les hommes. Si Vita accepte, elle sera présente pour prendre les mesures.
Il attendit sa réponse. Ensuite, il fermerait son échoppe, car il était grandement temps de se préparer pour le combat.