L'occasion ne prêtait guère à la fête lorsque l'on en connaissait son déroulement exact. Je n'aimais pas la violence surtout la violence gratuite. Parfois je me demandais comment les humains pouvaient ce complaire à ce genre d'activité barbare. Je ne concevais la violence qu'en dernier recours, lorsque la raison ne pouvait l'emporter. C'était pour cette raison que mon père m'avait entraîné afin que je ne sois pas prise par surprise face aux machiavélismes de certain.
Assise parmi les autres invités, j'observais le sable vierge de tout sang, mais l'on pouvait lire si l'on se concentrait assez, la trace des combats passaient, mais que le temps et les mémoires ont oubliées. Mes yeux se perdaient dans la contemplation si pure du sable, mais mon esprit l'imaginait avec ce rouge carmin qui le souillerait et ne serait qu'un poids plus lourd pour ce tapis de la mort.
Pour l'occasion, j'avais adopté une
robe d'un blanc pur et une
coiffure relevée, mais simple piqué par quelque fleur et laissant quelque boucles tomber sur mes épaules. Ne serait-ce pas finalement une insulte que d'être habillé de blanc des pieds à la tête telle une mariée ? Ne mettant que quelque note de couleurs dans de discrets bijoux pour contraster avec le reste. De toute manière, je ne savais pas quoi mettre du tout, les tenues que je possédais, étaient toutes de couleurs claires et ne s'harmoniseraient pas avec cette occasion, qu'importe mes efforts, il n'y avait que le noir qui s'y prêtait et encore, je n'appréciais pas ce genre de couleur quoi qu'en y songeant, le noir est une absence total de couleur tout comme le blanc. Tout comme moi, il y avait une absence totale d'envie de rester en compagnie de ces hommes et femmes qui aiment ce genre de spectacle décadent, mais de par mon chant je promets de leur prouver que la paix et la quiétude sciait mieux à un peuple.
En attendant que le combat commence, j'échangeais quelque banalité avec mes voisins tout en restant vagues sur ce que je pensais de ce genre de festivité. Je me servais dans le plateau garni de fruit divers et apprécia le goût sucré des raisins tandis que je m'abreuvais d'une eau bien fraîche n'appréciant pas l'alcool avant l'une de mes représentations. Je gardais cela pour d'autre occasion qui ne se prêtait pas au travail.
Finalement, les cris s'élevèrent et le combat commença. J'observais en silence tout en gardant pour moi les insultes que je pouvais avoir envers mes voisins qui demandaient sang et plus d'ardeur envers les pauvres combattants. Je supportais tant bien que mal ce spectacle affreux gardant un visage impassible devant ce déploiement de rage, mais aussi d'une envie puissante de survivre à cela pour ne mourir que plus tard.
Les spectateurs jubilaient devant la scène criant leur joie et moi, je me faisais discrète observant rapidement autour de moi, pour regarder les visages qui m'entouraient. Comment mon père arrivait-il à assister à ce genre de chose ? Lui qui préférait user de la violence pour une bonne raison comme protéger et se défendre ? Ne ressentait-il pas comme moi de la honte envers ceux qui savaient utiliser les armes, mais qui ne pratiquait pas leur art honorablement ?
Les cris fusèrent encore et encore, au point de me donner mal à la tête. Je me sentais que très peu à l'aise, mais je combattais mon envie de fuir pour réfugier dans ma demeure. Faire cela serait un manque de respect et la fin de ma carrière.
Je vois une jeune femme se battre avec courage et intelligence. Elle m'impressionne de par sa dextérité et son envie de gagner. Je pouvais presque voir son aura combattive s'élever autour d'elle. Oui. Elle m'impressionnait grandement, j'avais l'impression de me voir lorsque mon père avait débuté mes entraînements. Je voulais tellement lui prouver ma valeur que j'arborais un visage aussi fier et combattif que cette guerrière. Elle disparaît soudain sous la masse imposante de son ennemi. Le Colisée devient silence, la brise qui s'élève est la seule mélodie que l'on pouvait entendre puis soudain :
« Gloire à la grande déesse Minerve »Les applaudissements fusèrent et j'en fis de même par soulagement de voir cette jeune femme saine et sauve avec toujours cette aura si spécifique. Mais maintenant qu'allait-il se passer ? Et quand pourrais-je apaiser la foule de mon chant et pouvoir ensuite compter les minutes voir les heures avant mon départ.