[E2] Choisis moi ! (terminé)

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[E2] Choisis moi ! (terminé)

Messagepar Tiziana Acilius le 14 Août 2012, 18:53

Tiziana est une androïde parmi les autres ici sur le marché aux esclaves. Il y a pourtant un détail qui la sépare de ses semblables. Elle ne se mêle pas à eux, ils attendent sagement là où on les a rangé, elle cherche discrètement à se mettre devant les autres dans le secret espoir qu'on la remarque et qu'on veuille d'elle. Elle n'a rien contre les êtres faits de chairs et de circuits, simplement elle voue une grande admiration aux humains. Il suffit de voir comme elle suit les ordres du marchand, à défaut d'avoir un maître à elle c'est à lui qu'elle obéit. A ses yeux son unique raison d'exister est de servir. Et même si sa mémoire est défaillante, disons plutôt qu'on lui en a effacé une bonne partie et que parfois des images semblent sortir de nulle part pour venir dans son esprit au moment les plus inopportuns, elle est certaine qu'elle a toujours servi depuis sa création.

Pour cet être d'apparence humaine, n'appartenir à personne c'est comme être punie. Cela ne fait que quelques jours qu'elle a été remise en vente et déjà le temps lui semble long. Il lui tarde d'être choisie ce qui serait un honneur autant qu'un privilège. Quand un humain s'approche elle a tous ces circuits qui s'affolent et fait de son mieux pour apparaître sous son meilleur jour. Elle met ses aptitudes en avant mais ne parle que lorsqu'on s'adresse à elle comme on lui a appris. Bien qu'elle en meurt d'envie elle se défend de partir dans un long monologue pour prouver à quel point elle est une esclave dévouée. De toute façon de sa propre expérience elle a appris que les humains aiment prendre les décisions par eux-même et certainement pas en étant influencée par un être inférieur telle qu'une androïde.

Le plus dur pour Tiziana c'est la nuit lorsqu'elle se retrouve stockée avec les autres, y compris ses pairs usagés dont plus personne ne voudra jamais. Elle redoute qu'un jour un sort similaire lui soit réservé. Ce serait terrible, ne plus appartenir ce serait ne plus exister. Elle, elle veut vivre. Il y a cette drôle de choses, une sensation ou plutôt une émotion qui l'envahit quand elle pense à cela. L'androïde est certaine que cela porte un nom, elle a même l'impression que quelqu'un lui a appris ce que c'était mais impossible de se souvenir quoi ou qui. Pourtant c'est important, elle en jurerait. Alors elle se recroqueville sur elle-même, fermant les paupières et se répétant qu'elle a encore beaucoup à offrir et qu'un jour viendra un maître qui lui ne la jettera pas. Elle se promet de tout faire pour que le prochain ne se sépare pas d'elle.

*Mais les promesses tu ne les tiens pas.*

Silence petite voix, encore quelques heures avant le lever du jour. Puis les humains reviendront et peut-être parmi eux celui qui la prendra avec lui. Enfin l'obscurité disparaît pour faire place aux premières lueurs d'une nouvelle journée. Elle attend sagement l'arrivée du marchant. Elle suit à la lettre ses consignes, impatiente d'avoir de nouveau sa chance. Toujours revient le même rituel, elle s'arrange pour être placée devant avant de suivre des yeux chaque passant qui ralentit devant elle. Elle leur fait son plus beau sourire. Parfois quelqu'un demande son prix et elle croit trop vite que cette fois est la bonne. Trop cher disent les hommes et elle ne peut même pas demander au marchand de baisser le montant de son acquisition.

Déjà un autre client potentiel est en vue. Un homme à l'allure fière qui porte une armure. Elle lui adresse à lui aussi un large sourire en espérant qu'il approche un peu plus, qu'il prenne le temps de s'intéresser à elle, le temps de la laisser démontrer qu'elle est une esclave de choix, celle qui le servira le mieux.
Dernière édition par Tiziana Acilius le 10 Septembre 2012, 12:21, édité 1 fois.
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Re: [E2] Choisis moi !

Messagepar Titus Acilius le 17 Août 2012, 04:56

Encore et toujours la même rengaine. Cette fois, il en avait plus qu'assez, et il traversa la place du marché à l'allure militaire. C'était à dire : tout droit et tant pis si quelqu'un était sur son passage. Il avait la carrure d'un ours, la puissance d'un tigre et la rage d'une hyène affamée. En gros, parlant pas très poliment, fallait pas le faire chier. Encore une fois il était sortie de la demeure patriarcale le rouge aux joues et le poing serré. Encore une fois, on l'avait questionné sur le quand, le qui, le comment, le pourquoi il n'était pas encore marié. Il avait soit disant l'âge, le vieux allait soi disant mourir bientôt et le nom de famille allait soit disant tomber dans l'oubli s'il ne prenait pas une femme maintenant. Mais zut à la fin, par toutes les bestioles maléfiques qui pullulaient hors de l'enceinte de Rome, il allait se marier, mais pas tout de suite! Il était encore largement trop jeune (d'après lui), pour penser trouver une épouse qui n'arrêterait pas de l'énerver. Et le pire dans tout cela, c'était qu'il allait devoir vivre avec pour le restant de ces jours, toutes les heures de la journée, toutes les heures de la nuit. Non, non, pas possible, pas encore.

Bousculant des gens ou pas, il ne s'en rendit même pas compte, il arriva devant l'étal du marchand, sans vraiment savoir pourquoi il était là. Ce ne fut que lorsque ses pas s'arrêtèrent ne pouvant pas continuer tout droit qu'il se demanda ce qu'il fichait là. Le marchand d'ailleurs ne tarda pas à venir auprès de ce client potentiel. Oh, il savait ce que cherchait le militaire. Ce dernier était connu pour appartenir à une famille très estimée dans le domaine agricole, il cherchait donc un androïde capable de passer les portes, de courir vite si besoin et de pouvoir rester accroupi pour ramasser légumes et autres denrées périssables. Il leva donc la main pour la diriger vers quelques beaux spécimens de la gente masculine, mais le militaire interrompit son geste, d'un mouvement impatient. Non, ce n'était pas ça qu'il venait. Mais après réflexion... Les derniers androïdes qu'il avait acheté ici avaient subi quelques problèmes et il avait dû les faire réparer. D'ailleurs, rien que de voir la tête du marchand, ce dernier avait dû savoir tout cela. Le militaire plissa les yeux, méfiant. Ses doigts pianotèrent le bord de l'estrade, alors qu'il gardait le silence. Le marchand s'impatienta presque, mais finalement ce fut le potentiel client qui parla en premier.

- Je veux une femme.

Erf... Peut mieux faire comme entrée. Et puis, il ne voulait pas une femme femme, il voulait une androïde quoi. Bref, sans plus d'explication, il tourna donc la tête vers les modèles proposés et s'intéressa pour la première fois depuis son arrivée quelques longues secondes plus tôt aux choses mécaniques enveloppées de chair pourtant bien vivante. Des brunes, des rousses, des blondes, des grandes, des petites, des maigres, des grosses, il y en avait vraiment pour tous les gouts. Comment trouver une qui soit parfaite. Déjà que cela l'horripilait, alors au moins, qu'il choisisse quelqu'un qui ne serait pas dans ses pattes tout le temps.

- Peut-être avez-vous une préférence?

Bien tenté, vieux voleur, demander une préférence et éviter de parler des défauts, hmm? Comme pour les derniers fermiers qu'il avait refourgué, n'est-ce pas? Cette fois, le militaire ne se ferait pas prendre.

- Oui, une pas chiante, une qui fait son travail quand on lui demande de le faire, et surtout une sans problème interne...

La phrase en suspend en disait bien plus long et le marchand n'eut pas besoin de plus pour comprendre.

- Ah, j'ai la petite blonde là-bas, très bon modèle, très récent, elle n'a eu qu'un seul maître avant cela et il ne l'a presque pas utilisée. Elle est comme neuve. Parfaite au lit, parfaitement...

- Parfaitement pas pour moi. Je veux quelqu'un de discret. Celle-là, on dirait un lampadaire qui attire tous les yeux de la gente masculine.

Ayant placé sur l'estrade ses plus beaux modèles, le marchand s'éclipsa pour aller farfouiller dans l'arrière boutique. Peu patient pour ce genre de commerce, le militaire observa tout de même le reste de la marchandise proposée. Une brune avec un large sourire et presque des petites étoiles dans les yeux capta un instant son attention. Il fronça les sourcils, mais tant qu'à faire, le temps que le marchand revienne, il s'approcha, longeant l'estrade pour se placer juste aux pieds de l'androïde.

- Quelle est ta fonction première?
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Re: [E2] Choisis moi !

Messagepar Tiziana Acilius le 20 Août 2012, 16:12

L'homme s'entretient avec le marchand et Tiziana ne peut s'empêcher d'essayer de tendre l'oreille à ce qu'ils se disent. Ce serait si fabuleux qu'il cherche une esclave comme elle. Elle est certaine qu'elle pourra accomplir les tâches qu'il lui confiera. Le seul inconvénient c'est comment parvenir à le lui faire comprendre. Elle a bien conscience qu'écouter une conversation à laquelle on n'est pas convié est indiscret mais elle souhaite tellement appartenir à un maître qu'elle ne veut pas laisser filer la moindre occasion. Sa petite voix intérieure que nous appellerons conscience androïde lui fait la leçon aussi elle cesse de tendre l'oreille. Elle n'arrête pas par contre d'observer l'homme. Son regard sur lui n'est pas pesant, elle essaie juste d'attirer son attention, elle espère qu'il va se tourner vers elle et la désigner. Spurius montre malheureusement un autre modèle. L'androïde regarde dans la direction d'une de ses semblables à la chevelure blonde. Allez savoir pourquoi cette fichue couleur plaît tant aux humanoïdes... Comme si avoir une longue tignasse comme les blés faisait d'elle une meilleure esclave ! Les maîtres s'arrêtent parfois sur des détails qui dépassent complètement Tiziana. Cela s'explique sans nul doute par leur intelligence supérieure ! Contre toute attente celui-là ne craquera pas devant la plastique de poupée alors l'espoir revient.

Et justement tandis que le marchand essaie désespérément de trouver l'objet de convoitise de cet inconnu, ce dernier s'avance vers elle et lui adresse la parole. Souriant toujours avec cette éternelle candeur voulue par ses créateurs, l'androïde s'incline très respectueusement devant lui. Elle baisse un peu les yeux dans une attitude de soumission qui sied généralement à ceux qui cherchent une esclave. Pesant avec soin chacun de ses mots elle se fait un plaisir de lui répondre.


« Ma seule fonction est de vous servir, Maître. »

Elle prononce le dernier mot avec déférence. Bien évidemment elle devine qu'il attend plus que ce qu'elle vient de lui donner. Elle souhaite juste lui faire bien comprendre qu'elle vit pour cela, qu'elle a été créé dans ce but et que c'est sa seule raison d'être.

« Mon programme principal servait à la base à rendre la justice, j'ai la faculté de démêler le mensonge de la vérité et de la faire éclater. Cette particularité n'étant plus très exploitée on m'a ajouté un programme plus classique. Je peux me charger de la cuisine, de l'entretien de la maison, de prendre soin de vous Maître et de bien d'autres choses encore. Je suis ce que vous voudrez que je sois. »

L’androïde s'incline à nouveau puis demeure silencieuse. Elle sait qu'elle est sa place et qu'elle ne doit prendre la parole que lorsqu'on l'y invite. Les humains n'aiment pas que leur propriété soit trop bavarde. Alors elle attend sagement, elle espère qu'il aura suffisamment éveillé son intérêt pour qu'il décide de faire son acquisition ou tout au moins qu'il se renseigne d'avantage. Et celui là, il est hors de question qu'elle le déçoive.
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Re: [E2] Choisis moi !

Messagepar Titus Acilius le 21 Août 2012, 15:06

« Ma seule fonction est de vous servir, Maître. »

Bah tiens. Ce n'était pas nouveau comme réponse. Et le pis de tout, c'était que ce genre de réponse était exactement ce que les propriétaires peu scrupuleux enseignaient aux androïdes ayant des dysfonctionnements. Ainsi, ils partaient plus facilement, ni vu, ni connu, je t'embrouille. Titus avait déjà eu à faire avec ce libidineux petit personnage, voleur, menteur, fourbe et radin. Les derniers androïdes seraient bien les derniers ayant des problèmes. Cette fois, il voulait une androïde qui fonctionnait parfaitement.

Celle-là était bien jolie, en effet. De longs cheveux presque noirs, de jolies boucles, un regard presque enfantin. Presque le genre d'épouse qu'il souhaiterait, presque le genre de femme parfaitement à son gout. Elle savait se tenir, il n'y avait pas à dire, mais cela aussi, ça ne pouvait être qu'une façade. Bah, il attendrait le retour du vendeur voleur pour causer plus longuement de ce qu'il avait en magasin.


« Mon programme principal servait à la base à rendre la justice, j'ai la faculté de démêler le mensonge de la vérité et de la faire éclater. Cette particularité n'étant plus très exploitée on m'a ajouté un programme plus classique. Je peux me charger de la cuisine, de l'entretien de la maison, de prendre soin de vous Maître et de bien d'autres choses encore. Je suis ce que vous voudrez que je sois. »

Voilà que l'androïde se remet à parler. Le centurion allait la faire taire, car au final, il ne lui avait rien demandé de plus, mais il fut intéressé par sa première phrase, aussi ne dit-il rien. Intéressant, très intéressant. Disserner le vrai du faux, cela était toujours intéressant. Ses doigts tapotèrent sur l'estrade, tic qu'il avait pris quand il réfléchissait. Et puis, alors que plusieurs longues secondes s'écoulèrent pendant lesquels il n'avait plus bougé. Il reprit la parole, haut et fort, tournant brusquement la tête vers l'arrière-boutique.

- Marchand, reviens.

Son regard se porta de nouveau sur l'androïde. Il avait horreur de se faire arnaquer et il n'y avait aucun doute que le marchand avait mis sur sa table les modèles les plus allèchants et surtout les plus chers. Celle-là, vu son programme, vu l'apparence ravissante qu'on lui avait donné, ne serait pas dans les petits prix. Ledit marchand galopa pour revenir auprès du client, dans l'espoir de faire la vente du siècle. Voyant que le client était attiré par un article, il s'empressa d'ajouter quelques bons côtés :

- Ah, vous avez l'oeil. Elle est très utile. Elle fait absolument tout ce que vous voulez. Très douce de nature. Et puis ses pr... son précédent propriétaire ne l'a pas cassée, elle est..

- Son plot est actif?

- Oh ouiiiii.


Question bête, mais la seule qu'il avait trouvé pour le faire taire. Evidemment qu'il allait confirmer l'histoire du plot. Mais était-ce vraiment la réalité? Bah, le principal, c'était qu'il ne voulait pas d'ennui. Et pour dire la vérité, il avait envie de croire que l'androïde était de nature douce, il n'avait vraiment pas envie de se prendre la tête, c'était déjà suffisamment le cas avec les humains, alors avec les androïdes, il allait passer.

- Tu comprends bien que le prix demandé est... exagéré.

- Mais... Centurion, elle est d'une qualité... très respectable, son prix vaut son service.

- Oui, comme les derniers que tu m'as vendu...

- Dans ce cas... On peut s'arranger, peut-être... 5%.

- 20.

- Je ne peux pas descendre en dessous de 10.

- Peut-être pourrait-on demander à l'androïde ce qu'elle en pense...


Ah ah. C'était ici que l'on allait voir si l'androïde avait été conditionné par le marchand où non. Elle pouvait répondre que son prix était exagéré, mais elle jouait à un jeu dangereux, au risque de faire penser qu'elle était pas très utile, mais au moins, elle se détachait du marchand. Mais si elle disait qu'elle valait le prix indiqué, le marchand avait programmé l'androïde pour qu'on la vende plus chère et donc, il avait surement menti sur les capacités de l'esclave. Titus tourna son regard sur l'androïde.

- Dis-moi, te vendrais-tu pour pareille somme?
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Re: [E2] Choisis moi !

Messagepar Tiziana Acilius le 24 Août 2012, 15:24

Tiziana ne bouge pas, se tenant dans une position respectueuse et soumise. Il lui est interdit de se mettre en valeur d'avantage, d'une part parce que l'on n'attend pas d'une esclave qu'elle prenne des initiatives ou bavasse sans autorisation généralement. D'autre part en faire trop tendrait à convaincre les autres qu'elle est défaillante et elle n'a aucune envie de l'être ou pire d'être réparée, reformatée. Ce serait prendre le risque d'être reprogrammée entièrement à faire autre chose alors qu'elle aime servir un maître. Non, jamais elle ne les laissera faire une chose pareille. Elle serait parfaite cette fois, pas une faille, pas une faute. Elle observe l'homme qui se tient là, très discrètement. Il semble indécis, à moins qu'il ne réfléchisse juste. Au moins il ne s'est pas déjà retourné ce qui n'est pas un si mauvais signe. Quand il appelle le marchand, l'androïde sent ses circuits s'emballer.

*Choisis moi ! Pense-t-elle. Choisis moi et tu ne le regretteras pas, je te servirai bien, je te serai fidèle et loyale, je m'occuperai de toi et ferai en sorte que tu sois toujours bien.*

C'est ce que diraient ses yeux clairs si le garde y plongeait, heureusement pour elle il a l'attention tournée vers Spurius. Elle se reprend bien vite, baissant le regard et attendant dans cette posture droite, gracieuse mais néanmoins soumise. Ce qui ne l'empêche pas de tendre l'oreille aux mots échangés tout près d'elle. L'homme questionne le vendeur d'esclaves sur son plot puis ils argumentent au sujet de son prix. Tiziana peste un peu intérieurement. Elle trouve aussi que la somme demandée est trop onéreuse. Le temps passé ici lui a fait rapidement réalisé combien ce Spurius s'enrichissait de manière éhontée par ce commerce. Elle les écoute marchander et voit le client potentiel se retourner vers elle pour la prendre à partie. Dilemme, elle ne peut donner tort à un humain, les humains sont tout-puissants, ils ont toujours raison quoi qu'ils fassent. Mais elle ne peut pas mentir non plus à un maître, peut-être qu'il le deviendra. Sa loyauté doit elle aller à celui qui la vend ou à celui que l'achètera peut-être ? Néanmoins en analysant la question elle aperçoit une porte de sortie qu'elle compte bien emprunter.


« Non Maître, j'aime servir pour moi c'est un privilège et non un bien qui se monnaie. Et même si Spurius Aebutius ment en disant qu'il ne peut pas descendre en dessous de 10% je suis certaine que c'est pour une bonne raison. »


Après avoir lâché cette dernière phrase polémique néanmoins vraie avec le ton et les traits des plus innocents, l'androïde redevient silencieuse. Elle a bien sûr remarqué le regard incendiaire que lui jette le marchand romain visiblement fort mécontent de son audace. Mais que devait-elle faire ? Le soutenir au risque de voir un autre jour prendre fin sans que sa vie ne s'illumine par la présence d'un maître ? De toute façon il est loin d'imaginer que son acte est prémédité autant que réfléchi. Il mettra cela sur le compte de son programme principal qui souligne le mensonge. Sans doute par déformation Tiziana n'aime pas mentir. Elle sait le faire si on le lui ordonne, autant que possible elle l'évitera. Elle réalise que ce qu'elle vient de faire est osé. Si la vente ne se fait pas, Spurius voudra peut-être la brader pour de vulgaires travaux de ferme. Il n'y a rien de déshonorant à travailler la terre évidemment mais ce genre d'esclaves est le plus souvent confiné dans un coin et ne fait que se crever à la tâche sans avoir la chance de vivre près de son maître. Une vie peu réjouissante à ses yeux. Est-ce que les humains peuvent avoir une volonté de vengeance vis à vis d'une simple machine ? C'est tout de même peu probable d'autant qu'il perdrait de l'argent en la bradant. Il refusera sans doute d'ailleurs de la vendre à cet homme bien que même avec 20% de moins il se ferait déjà une très jolie marge sachant qu'il a eu Tiziana pour une bouchée de pain quand son ancien propriétaire l'a ramené ici, plus de cinq fois moins cher que ce qu'il en demande maintenant.
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Re: [E2] Choisis moi !

Messagepar Titus Acilius le 24 Août 2012, 18:25

Titus n'aimait pas qu'on lui mente. Il ne supportait pas les mauvaises surprises et ce qui l'intéressait ce n'était pas forcément le prix de l'androïde, il gagnait suffisamment sa vie pour payer sans regarder, mais il n'aimait pas qu'on se fasse de l'argent sur son dos. Les ventes des récoltes des Acilius étaient réputées pour être de prix justes. Pluton était peut-être le Dieu des Portes de l'Enfer, mais il était juste, oui. Alors Titus le serait aussi. Voilà pourquoi il n'appréciait pas du tout les personnes comme ce voleur de marchand. Faisant une pierre deux coups en le faisant enrager et pour connaître l'honnêteté de l'acquisition potentielle, il se tourna vers l'androïde et lui demanda si elle vallait son prix. Cela était un gros dilemne visiblement, car elle prit quelques secondes pour répondre. Le marchand garda la machoire serrée, mais cela se voyait qu'il bouillonnait de rage. Et puis, finalement, elle répondit, ni par oui, ni par non, mais au moins, elle ne se vanta pas d'être aussi chère pour une raison. La réponse était suffisante pour Titus. Elle était honnête. Replaçant son regard sur l'humain voleur, il ajouta.

- 20% ou je reviens ici avec les androïdes et demande réparation pour de la marchandise en mauvais état.

Sa voix ne faisait aucun doute. Il le ferait, il était des plus sérieux. Les Acilius étaient des gros demandeurs d'androïdes, beaucoup se perdaient dans les dunes de sable, entre les pattes des scorpions géants, dans les crocs des vers des sables. Si le marchand perdait la Maison Acilius, il perdait un gros pactole. Alors peut-être que oui, une petite concession. Bon gré, mal gré, le vendeur hocha lentement de la tête. Titus tendit la main paume vers le ciel et l'humain tapa de sa propre main. Marché conclu. Le Centurion farfouilla dans une poche de pantalon, trouva une bourse de cuir et sortit les pièces nécessaires. Le marchand zoomait déjà sur la monnaie rutilante et il se plia plus d'une fois pour remercier le client. Titus tourna alors le regard vers l'androïde, replaçant la bourse de cuir là où il l'avait trouvé.

- Viens.

Il lui tendit la main pour la faire descendre de l'estrade. Quand elle mit pied sur la terre ferme, il se rendit compte de sa taille. Bon sang, elle était petite, mais tant pis, il préférait en plus. Enfin bref. Il y avait beaucoup de monde en clair matin. Il indiqua une direction et la fit avancer, une main sur son épaule, elle devant et lui qui la dirigeait. Il n'y avait pas de grande douceur, mais cela était sans douleur également, disons qu'il y la menait fermement. Tout en marchant, zigzagant entre les habitants de Rome, les étales, les animaux de traits, il prit la parole.

- Tu appartiens désormais à la Famille Acilius, je suis Titus Acilius. Je suis Centurion parmi les Gardes de Pluton, mais ma famille possède l'une des plus importantes fermes.

Il l'arrêta auprès d'un étal de fruits et légumes. Un androïde a qui il manquait un oeil salua en se penchant en avant. Titus esquissa un mouvement qui signifiait de retourner au travail plutot que de bailler aux corneilles, ce que l'être synthétique fit immédiatement, retournant auprès des clients intéressés par les beaux légumes verts et les prix raisonnables.

- Voici Cocles, si tu es perdue dans la ville, il te guidera. Il tient l'étal de la maison dans le marché. C'est également lui qui vérifie que les androïdes fermiers font bien leur travail. Tu n'auras pas à lui rendre des comptes, mais il est là si tu as besoin de quelque chose.

Toujours d'une main sur son épaule, il la guida vers le bord du marché, il voulait quitter cette place bien trop surpeuplée à son gout. Un peu de calme dans ce monde de brutes. Quand la foule se fit moins oppressante et que le bruit s'assourdit loin derrière eux, Titus la lacha.

- Comment t'as-t-on appelé?

La rue qu'il prenait était connue pour les échoppes de tissus diverses et variés. Une marchande sortait d'une maison avec quelques rouleaux de beaux tissus. Bah, c'était plus ou moins les mêmes, alors tant qu'à faire.

- Entrons-ici, il va te falloir des vêtements appropriés.
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Re: [E2] Choisis moi !

Messagepar Tiziana Acilius le 29 Août 2012, 12:19

Tiziana a eu toutes sortes de maîtres, étrangement ceux qu'elle préfère sont forts et dominateurs. Elle apprécie une certaine douceur mais on la traite rarement avec respect et soins. Elle ne s'en offusque pas, l'humain est roi, l'androïde son esclave c'est dans l'ordre des choses comme la nuit qui succède au jour, le ciel en haut, la terre en bas et elle dessus. Ce maître là a l'air de savoir ce qu'il veut et le fait comprendre, ce sera sans doute quelqu'un d'exigeant. Elle se sent prête à relever le défi, non elle ne ferait rien pour le décevoir. Un nouvel apprentissage allait commencer. Chaque humain possédant ses propres goûts, ses attentes et ses exigences, il lui faudrait bien ouvrir les yeux, les oreilles et faire tourner ses circuits pour tout retenir et ne pas commettre d'impair. Ce qui est certain c'est qu'une agréable sensation s'empare d'elle quand elle comprend qu'il est en train de faire son achat. En terme humain, cela s'apparenterait probablement à de la joie. Elle n'en laisse rien paraître, les maîtres n'aiment pas toujours qu'elle semble ressentir des choses, sauf certains qui aiment qu'on le leur fasse croire. Avec des personnes si différentes il n'est pas toujours facile de s'y retrouver.

Elle sourit d'un air radieux à l'homme qui lui tend la main et ne se fait pas prier pour l'accompagner, pas même un regard en arrière pour tous ces pauvres androïdes qui n'avaient pas sa chance. Elle se laisse guider docilement, avançant d'un pas assez rapide pour suivre l'allure imposée par le militaire. Telle une poupée ou une marionnette elle est sensible aux moindres gestes, à la moindre pression de celui à qui elle appartient désormais. Elle avance selon ses souhaits. A ses phrases elle se contente de hocher la tête pour signifier qu'elle a compris. On lui a enseigné qu'une esclave ne parle que quand on le lui a demandé. C'est pourquoi lorsqu'il lui pose une question, elle répond avec simplicité.


« Tiziana, Maître. »

Ce prénom elle l'aime bien, en fait ce qu'elle aime surtout c'est la façon dont les humains qui la possèdent le prononce. Ça sonne bien à son oreille cybernétique. Parfois les maîtres l'appellent juste esclave ou androïde, elle apprécie moins mais elle a appris à s'en contenter. Après tout les Hommes ont tant de choses à faire et à penser qu'on ne peut pas leur en vouloir de ne pas retenir le simple nom de celui ou celle qui les sert avec loyauté et qui s'use à la tâche juste pour leur bien-être. Les humains sont si merveilleux et intéressants.

Elle pénètre à l'invitation du militaire dans une boutique. Son regard passe brièvement sur les différentes étoffes rassemblées là. Une femme s'extasierait forcément et se réjouirait à l'idée d'avoir tout plein de jolies nouvelles tenues. L'androïde elle sait d'expérience qu'elle n'aura pas son mot à dire et que son maître choisira en fonction de ses goûts à lui, de la pratique ou du prix, selon ses considérations et préoccupations. Les mâles un peu malhabiles dans ce domaine se rangeaient parfois à l'avis de la vendeuse mais jamais à leur fidèle machine. Tiziana porterait de toute façon ce qu'on lui demanderait de porter, même un vulgaire sac en patate tant que cela convient à son propriétaire.
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Re: [E2] Choisis moi !

Messagepar Titus Acilius le 29 Août 2012, 13:48

L'androïde suivait la moindre indication que la main sur son épaule lui commandait. De toute manière, il ne lui aurait pas laissé le choix. Elle garda le silence, acceptant non seulement sa condition, mais également les explications qu'il lui donnait. Bien, c'était bien, ça, au moins il n'aurait pas à subir des monologues interminables. Tant mieux. Et puis, quand il le lui demanda, elle lui répondit avec le moins de mot possible. Aaaah, ça aussi, il appréciait. Pas la peine de s'attarder sur la grammaire ou la syntaxe. Net, clair et précis. Donc il avait son nom maintenant. Tiziana. Il hocha la tête, enregistrant son nom dans sa mémoire. Il préférait connaitre son nom car à la maison, ça le changerait un peu des soldats sur les fortifications. Bref, l'achat de l'androïde était fait, le nom de ses propriétaires avait été donné, il manquait encore les vêtements, les corvées, la maison et les habitants de la demeure des Acilius. Bon, bon, bon, une chose à la fois. Le militaire passait devant une échoppe, c'était sur la route, alors tant qu'à faire, autant passer aux vêtements.

- Bien le bon jour, monsieur. Puis-je vous renseigner?

- Il lui faut des vêtements plus appropriés.

- Aaaah? Nouvelle acquisition? Parfait, parfait... Viens par là. Mets-toi là, lève les bras... Très bien, très bien.

A peine avait-il fini de parler que la marchande avait des étoiles dans les yeux. Elle enchaîna immédiatement, attrapant le poignet de l'androïde et l'entrainant en plein milieu de l'échoppe, son maître ruban autour du cou. Avec professionnalisme, la tenancière s'activait autour de Tiziana ne se gênant pas pour prendre la moindre mesure. Titus suivit les deux femmes avec plus de lenteur, fort peu à l'aise dans ce genre d'endroit. D'une part parce qu'un militaire n'avait rien à voir avec boutons et coutures, d'autres part parce que c'était bien une des premières fois qu'il entrait dans ce genre d'endroit. Il avait simplement hocher la tête pour autoriser l'androïde à suivre la femme. Il finit par s'asseoir sur une chaise coincée entre des monceaux de rouleaux de tissus, de livres d'esquisse, de ciseaux, de bouts de tissus et autres bidules nécessaires. En gros, c'était le bazar pour parler poliment. Mais après tout, ne reconnaissait-on pas un génie à son bordel? Titus était lui-même parfaitement ordonné, mais il n'avait jamais dit qu'il était un génie.

- Vous avez des gouts particuliers? des matières? court, long? Des robes, des pantalons? Des tenues affriolantes peut-être?

Le sourire de la femme était espiègle, son regard pétillait, sa propre robe rutilait de couleurs chaudes. De l'autre côté, le militaire gardait un visage inexpressif et ses vêtements restaient sobres et sombres. Il était assez évident qu'il n'y n'avait aucune envie de rester là.

- Je veux un ensemble en lin noir, pantalon et chemise, amples pour les travaux domestiques. Je veux une robe légère à hauteur de genou d'une couleur discrète.

A croire qu'il savait pourtant ce qu'il voulait exactement. Son regard dévia sur l'androïde. S'il s'adressait à l'humaine en premier temps, il termina sa phrase par des paroles pour Tiziana, mais jamais il ne dévia son regard de l'androïde.

- Laissez-la choisir deux autres tenues... Ne fais pas dans le voyant.
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Re: [E2] Choisis moi !

Messagepar Tiziana Acilius le 07 Septembre 2012, 14:00

L'androïde se tient droite, silencieuse et immobile tandis que son maître donne ses consignes à la marchande. Elle se laisse tout aussi docilement mesurer, tourner, se pliant comme une poupée à ce qu'on attend d'elle. Quand l'attention est tournée ailleurs, elle en profite pour détailler la boutique et ses trésors, s'imaginant vêtue de cette fine étoffe colorée ou de ce drapé qui a l'air si doux. Quel mal y a-t-il à imaginer ? Aucun. Enfin, elle espère qu'il n'y en a pas. Elle avait entendu une fois un de ses maîtres qui relevait la tenue de sa nouvelle servante pour la caresser intimement que ce que sa femme ignorait ne pouvait lui faire de mal. Il en allait sans doute de même pour une esclave aux circuits électroniques. Son humain ne pourrait pas souffrir de ses erreurs internes tant qu'il les ignorait. Elle reporte toutes ses pensées vers son nouveau possesseur, lui souriant à nouveau en souhaitant qu'il trouve cela agréable. Elle avait remarqué que certains êtres supérieurs n'aimaient pas sourire pas plus qu'ils n'aimaient que les autres semblent aller mieux qu'eux.

La femme prend des notes sur ses mensurations, y ajoutant les annotations sur les exigences de son client qui parait savoir exactement ce qu'il veut. A la surprise de Tiziana celui-ci lui accorde le choix de vêtements. Son programme tourne rapidement pour déterminer ce qui convient le mieux à sa nouvelle vie. Le constat est simple, elle n'aaucune idée de ce que l'on attend d'elle là-bas. Le maître a parlé de travaux domestiques, donc elle œuvrera sans doute comme une servante. L'androïde se sent plus à l'aise en robe qu'en pantalon. Les deux commandes seraient visiblement faites sur mesure et donc ne pourraient être emportées dès à présent. Il lui faudrait de quoi s'habiller, la tenue qu'elle porte n'est pas digne de son maître. Elle parcourt donc les vêtements mis en exposition, analysant d'un coup d’œil la taille comparée à la sienne. Elle désigne deux robes toutes prêtes et à un prix abordable, une en lin qui n'a aucune fantaisie mais dont la coupe mettra ses formes en valeur, les soulignant sans tomber dans le trop suggestif qui déplaira à n'en pas douter à l'homme. L'autre est un peu plus élégante et travaillée, idéale pour les mondanités s'il y en aurait et assez discrète pour montrer le rang d'un humain sans laisser de doute sur la position d'esclave de l'androïde. Dans le monde de ces êtres supérieurs les apparences comptent souvent.


« Si ces deux là vous conviennent Maître, nous pourrions les emporter de suite. »

Elle s'incline respectueusement, même si pour une fois elle a voix au chapitre Titus devait avoir le dernier mot. Elle ne conçoit pas que les choses puissent être autrement. Elle redevient silencieuse le laissant régler les derniers détails avec la commerçante quand au prix, à la livraison et aux deux tenues supplémentaires. Une fois chose faite, elle prend le paquet et se dirige non sans une dernière révérence à l'humaine vers la sortie. Elle attend sagement que son maître sorte à son tour et lui donne la direction. Elle avance un pas devant lui bien que la coutume veuille habituellement que l'esclave se place en retrait car c'est le choix de l'homme. Vont-ils regagner sa demeure à présent ? Tiziana se demande à quoi elle ressemble et qui y vit. Elle s'interroge aussi sur ses tâches quotidiennes. Tout un tas de questions qu'elle ne posera pas néanmoins sauf si on l'y invite. En attendant elle garde le silence et suit les instructions.
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