[E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

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[E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

Messagepar Valentina Aquilius le 14 Août 2012, 10:20

La journée atteignait son zénith et les festivités battaient leurs pleins. Valentina Aquilius était debout depuis l'aube et même bien avant. Son mari devait être mis à l'honneur aujourd'hui et elle avait mille et une chose à faire avant la soirée. La maison devait être décorée pour les fêtes et alliés les dieux Vénus et Neptune vu que les deux époux penchaient vers des dieux différents. Cela ne gênait nullement Valentina qui comprenait le choix de son époux. Ayant elle-même choisit son inclinaison personnelle pour servir Vénus, elle n'allait pas lui lancer la pierre parce qu'il suivait le dieu qui lui correspondait le mieux.

Les directives donnés aux androïdes, la jeune femme quitta le domus pour se rendre en ville. Elle avait là encore des achats à faire et devait aussi prendre la température. Au marché, on parvenait toujours à avoir des échos sur les tendances, les gens, ceux qui étaient populaires, ceux qui tombaient en disgrâce. Pour le moment, son époux bénéficiait d'échos plutôt favorables et elle en était ravie. Même si elle avait une légère tendance à mener une vie parfois un peu décadente, elle éprouvait des sentiments très profonds pour Caïus. Ce n'était pas le cas au départ, il ne devait être qu'un faire valoir mais, au fur et à mesure, il s'est révélé un mari attentionné, qui prenait soin d'elle. Valentina se rendait alors compte qu'elle commençait à avoir de sentiments pour lui.

Bientôt midi sonna et pourtant la Romaine avait encore du travail devant elle. Elle allait de magasins en magasins, se montrant parfois dure avec les commerçants. Même si elle était riche, elle ne dilapidait pas à tort et à travers. Elle aimait les choses luxueuses mais savait aussi y mettre le juste prix. Une bonne heure s'écoula encore avant que le dame ne finisse par vouloir faire une pause et éventuellement manger quelque chose. La chaleur était imposante aussi décida-t-elle de se rendre aux jardins suspendues, là où même à cette heure, il ferait relativement frais.

Parcourant les allées fleuries, Valentina arriva dans un recoin où trois lits étaient posés en « u » sous une toiture de branchage et de feuilles qui préservaient à al fois fraîcheur et intimité. Un bon endroit pour prendre quelques repos. La blonde, vête d'une toge jaune pâle, s'allongea pour profiter d'un moment de répit. Avisant un androïde, elle lui demanda de lui apporter une légère collation qui moins de dix minutes plus tard, se trouvait devant la dame. Vin, pain, fromage et fruits. Un repas modeste mais qui suffisait bien à la jeune femme qui se mit à grignoter raison et fromage du bout des doigts songeant à tout ce qui lui restait encore à faire.
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Re: [E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

Messagepar Tiberius le 17 Août 2012, 10:43

Esquive à droite, esquive à gauche, je serpentais dans les allées des jardins suspendus pour fuir mes assaillants. Tous des hommes, aucune femme. S'il s'agissait d'assaillante, je n'aurai pas fuit. Je repensai aux propos de Camila, elle avait raison. Une forme certaine d'hypocrisie m'envahissait. Je fuyais les réunions où le sénat me conviait, je fuyais les sénateurs recherchant leur nomination. Mais cette convoitise, les égards qu'il m'adressait en cette période de festivité, ce pouvoir sur leur vie avaient des côtés plaisants, électrisants même. Oui, Camila avait raison. Je ne lui admettrai jamais, sinon elle me bassinerait chaque jour où Venus m'accorde vie. Mais aujourd'hui, quand je vis ces trois sénateurs, j'avais aussitôt emprunté les escaliers qui menaient sur les hautes terrasses des jardins suspendus.

Les botanistes et les architectes avaient réalisé des prouesses. La simple fraîcheur qui envahissait ce lieu en témoignait. J'aimai l'art, toutes les formes d'art et ce lieu, cette esplanade, ces jardins, ces arbres rares et préservés des catastrophes que la cité avaient pu connaître me parlaient énormément. Je posai ma main sur le tronc de l'un d'entre eux. Je ressentait toute sa mesure. Majestueux, il épousait une voûte sur laquelle un petit chemin permettait de se rendre en des jardins supérieurs. Je n'étais pas suivi. Je devrais rebrousser chemin et me rendre au temple. Ce soir, j'aurais un discours à prononcer la fin de la cérémonie des coupes. Je pressentais que nos résultats seraient médiocres. J'espérai une seconde place. Mais la troisième me semblait malheureusement plus réaliste. Le choix des sénateurs revenaient à mes prêtres. Pour ma part, mes consignes étaient clairs. Usant de mon pouvoir de veto, j'interdisais à tout prêtre le droit d'accorder un siège à un sénateur voulant son quatrième mandat.

Le quatrième mandat était très important dans la carrière d'un sénateur. Il ouvrait ou refermait définitivement les portes du Sénat. Lors de la candidature à ce mandat, le sénateur ne doit pas se contenter d'une nomination. Quatre prêtres, un de chaque grand temple, doit lui accorder son consentement. Et ce pouvoir là, je refusai de le déléguer. Trop d'erreurs avaient été commises par le passé. Venus avait cette aura de manipulatrice qui lui collait au corps. Et nous avions donc peu de sénateurs à nommer. Nous avons alors fait des choix regrettables. Je savais précisément qui j'allais virer du sénat et qui j'allais nommer. Mes choix étaient scellés depuis peu de temps.

Ma main se détachait de l'arbre. Dans ma précipitation à fuir les sénateurs, je m'étais trompé de chemin et me retrouvai à l'entrée d'une impasse où une femme déjeunait. Réalisant mon erreur, j'allais faire demi-tour sans l'importuner. Mais je vis son visage. Valentina Aquilius, l'épouse du nouveau préfet ! Quelle surprise ! En ce jour, je l'imaginais courir partout et donner les dernières directives à ses androïdes, je l'imaginais prendre soin de son époux. J'allais quitter les lieux, mais elle me remarqua. La bienséance imposait désormais que je la salue.

Je m'approchai d'elle, mais j'en éprouvai du plaisir. Ce n'était un tâche fastidieuse que je me contraignais à faire pour la bienséance. Bien au contraire. Valentina Aquilius et son époux étaient deux nobles romains que j'admirai. Je suivais leur destinée, même si nous ne nous étions jamais rencontrés.

-- Valentina Aquilius, quelle surprise de vous voir ici ! Permettez-moi de vous saluer ! Promis, je ne troublerai pas plus ce dernier instant de repos.

Je m'approchai d'elle et tendait ma main gauche, paume vers le bas pour qu'elle m'offre la sienne. Mes lèvres s'approcheraient de sa peau et mimerait un baiser à quelques centimètres d'elles, sans la toucher.
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Re: [E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

Messagepar Valentina Aquilius le 19 Août 2012, 00:06

Valentina profitait de ce repos bien mérité d'autant plus qu'il ne serait que de courte durée. Beaucoup d'affaires requéraient sa présence et elle ne pouvait s'accorder une pause trop longue. Juste le temps de reprendre quelques forces et de bénéficier d'un peu de fraîcheur. La jeune femme n'était pas du genre à se plaindre. Cela n'avait jamais été le cas par le passé, cela ne serait pas le cas actuellement non plus. Surtout qu'elle n'avait pas vraiment de raison de se plaindre. Elle était l'épouse d'une des étoiles montantes de Rome et son mari était un homme bien, qui la traitait avec courtoisie et tendresse aussi même s'il ne le montrait que rarement en public. Alors ce n'était pas quelques courses et la cérémonie de ce soir qui allaient lui faire demander grâce.

Elle poursuivait son grignotage quand soudain un geste et une silhouette attirèrent son attention. Quelqu'un semblait s'être perdu. Valentina se redressa sur son lit, cherchant à apercevoir l'intrus. Rapidement elle se releva en voyant le visage de la personne. Tibérius Scribonius, grand prêtre de Vénus. Elle ne l'avait jamais rencontré, tout juste entraperçu rapidement quand elle allait au temple de la déesse. Mais il était connu. Elle savait d'autant plus qui il était qu'elle-même était adepte de Vénus. Difficile dans un tel cas de ne pas savoir qui était cet homme. Par contre, elle était fort surprise qui lui la connaisse. Quoiqu'il devait la connaître par le biais de son époux peut-être. Valentina s'inclina avant de tendre la main au prêtre qui la baisa.


« Je suis enchantée de vous rencontrer grand prêtre Tibérius Scribonius. Je pensais que nous nous croiserions seulement ce soir dans la tribune d'honneur mais vous me voyez ravie de vous rencontrer en ces lieux. - De la main, elle désigna le lit en face d'elle – Puis-je vous convier à mon en-cas ? Ce serait un grand honneur mais peut-être avez-vous mieux à faire. Après tout vous devez être très occupé en ce jour. Je ne voudrais pas vous monopoliser. »

Elle ne voudrait pas mais s'il lui en laissait l'opportunité, elle ferait tout pour en profiter. Une telle rencontre fortuite, hors des carcans stricts du protocole, était une bénédiction. Un petit tour de Vénus en personne ? Il ne fallait pas pousser mais rencontrer un homme de son importance alors que son mari devait prononcer un discours devant le peuple ce soir et qu'elle-même souhaitait entrer au Sénat pour le compte de la déesse qu'ils servaient tous deux, c'était une sacré aubaine. Bien que Valentina soit ambitieuse, elle n'était ni aveugle, ni stupide. Elle savait que pour cette année, elle n'avait pas de chance d'être choisie. On ne la connaissait pas vraiment si ce n'est par certaines frasques et son côté libertaire. Mais côté politique, bien qu'elle s'y connaisse bien plus que bon nombre de sénateurs, personne n'avait encore put véritablement s'en apercevoir et devenir sénatrice, cela se préparait. L'année prochaine, ses chances seraient bien meilleures. Mais il ne fallait négliger aucun allié et le grand prêtre pouvait être l'un des plus précieux. Mieux valait donc être dan ses bonnes grâces et Valentina comptait bien s'y employer.
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Re: [E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

Messagepar Tiberius le 20 Août 2012, 14:12

Je souris simplement à cette invitation et m'assis d'abord sur le lit. Je me contentais de prendre un grain de raisin pour ne pas refuser son accueil mais ne pas manger plus. Elle allait avoir une rude journée. Cet encas semblait sa seule pause et je ne comptai pas l'importuner.

-- Occupé ? Et bien, en fait, pas tant que cela. Je me contente d'esquiver les sénateurs en mal de soutiens. Je pense qu'il est trop tard pour eux. Leurs preuves doivent être faîtes au Sénat et non en venant me lécher les bottes.

Désinvolte comme à mon habitude, je croquai le raisin, puis m'allongeai sur le dos. Mes pieds dépassaient du lit et mes mains se croisèrent derrière ma nuque. J'observai à nouveau cet arbre qui nous apportait une divine fraîcheur.

-- Ne lui dîtes jamais, mais une sénatrice, Camila Veturia, m'a fait remarquer que j'avais bon dos de râler. Elle a raison, cette situation est confortable. Mais ce sont les sénateurs qui doivent briller au Sénat et non leur or pour obtenir nos faveurs. C'est pour cela que je ne reçois que les «débutants».

Mes mains désormais levés vers le ciel, je mimai des apostrophes avec les doigts en prononçant le mot «débutant».

-- Mes choix sont faits depuis longtemps de toute façon. Mais je suis content de vous rencontrer avant les festivités.

Je ne tenais jamais en place au début d'une discussion. Preuve en était, je me tournai déjà sur le côté pour observer son hôte.

-- Au moins ici, nous pouvons parler librement.

Je ne supportai ni le protocole, ni Mettius Aurelius. D'ailleurs Mettius me le rendait bien.

-- Et je suis très heureux que votre époux ait obtenu ce poste. J'espère qu'il apportera un regard neuf sur la ville. Il est connu pour son talent et cela me plait énormément de voir qu'un homme peut réussir sans pot de vin et sans user de son nom de famille. Rome est une belle cité et mérite un homme tel que lui à ce poste. Tout comme vous méritiez ce type d'époux.

J'étais ennuyé, je parlai de l'époux de Valentina, mais elle était aussi une femme intelligente. Et je ne voulais pas qu'elle pensât que je ne voyais dans cette union que l'homme. Car, même sans lui, elle ne serait qu'une adepte comme bien d'autres. La première fois que j'avais entendu son prénom, ce fut lors de l'enterrement de son premier époux, Rufus Silius, si ma mémoire ne me faisait pas défaut. À l'époque, j'avais le souvenir d'une femme effacée.

-- Valentina... Le ton était plus sérieux Vous avez changé depuis la perte de Rufus. Vous n'êtes plus femme à rester dans l'ombre d'un homme. C'était presque insolent mais franc et vu la femme qu'elle était aujourd'hui, je pensait qu'elle avait su se retourner sur son passé, l'observer froidement et changer au point d'accepter ma franchise. Allez-vous profiter de ce tremplin ?

Direct...
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Re: [E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

Messagepar Valentina Aquilius le 21 Août 2012, 17:38

Valentina était ravie de s'accaparer le grand prêtre pour quelques instants. Elle le laissa s'installer avant de faire de même, retrouvant sa place sur son lit. Accoudée sur le côté, la jeune femme suivait attentivement les propos de Tibérius. Il était vrai qu'il était un peu tard pour demander des appuis. Il fallait le faire bien avant. Et encore fallait-il le faire avec une certaine mesure. Ce n'était pas en collant aux sandales des gens que ça aidait davantage. Par contre, concernant l'or, Valentina n'était pas dupe. Que certains hommes influents comme Tibérius ne prônent pas les dessous de table était une chose louable, tous n'avaient pas la même façon de faire. Il fallait savoir louvoyer en politique, c'était une chose vitale. Elle sourit à l'évocation de son époux.

« Oui, je suis très heureuse aussi qu'il est été choisi. C'est un homme d'une grande probité pour qui des termes comme « honneur » ont une véritable valeur et retrouve leurs significations premières. Je ne doute pas que ce soir il recevra un écho favorable auprès du peuple. »

Elle passa sous silence ses inquiétudes. Oui, son époux était un homme intègre mais cela pouvait lui attirer des ennuis. Certains sénateurs ou anciens sénateurs pouvaient trouver cela dérangeant notamment Mettius Aurelius. La jeune femme ne lui faisait pas confiance. Son mari était un brillant stratège et un grand soldat mais il connaissait peu les vicissitudes du monde des politiciens. Elle se devait de surveiller ses arrières pour le protéger et lui garantir le meilleur avenir possible. L'évocation de Rufus la fit se renfrogner. Elle n'aimait guère cette période de sa vie, dans la mesure où on pouvait appeler cela une vie d'ailleurs.

« Mon défunt mari avait une vision assez arrêtée sur le rôle de la femme et je ne peux pas dire que ma vie avec lui ait été heureuse. »

Un bref instant son air renfrogné devint incroyablement triste. Elle n'évoqua pas les mauvais traitements qu'il lui avait infligé. Personne ne savait. Personne ne devait d'ailleurs savoir.

« Après sa mort, j'ai choisi de prendre ma vie en main. Jupiter n'a jamais répondu à mes prières et je ne me sentais guère en phase avec son culte. J'ai préféré choisir notre déesse, plus en accord avec moi-même. Et pour l'instant, je suis bien loin de le regretter. - son sourire et son bonne humeur semblaient enfin revenus. - Je compte apporter tout mon soutien et mes conseils à mon époux, cela va de soit mais j'espère bien pouvoir faire carrière en politique. Cela apporterai un soutien supplémentaire à Caïus mais je pense pouvoir aussi apporter quelques idées nouvelles au sein du Sénat. J'ai toujours vécue dans ce monde même si je ne m'y suis encore jamais engagée. J'ai beaucoup écouté, beaucoup lu, beaucoup appris. J'espère donc pouvoir l'année prochaine y entrer. »

Et voilà, les choses étaient dites. Une manière de faire savoir au grand prêtre qu'elle postulait clairement pour un rôle en tant que sénatrice. Elle avait encore du chemin à faire pour y parvenir mais cela était loin de lui sembler insurmontable. Elle avait confiance en elle et en ses capacités. Elle avait aussi confiance en son époux. Tout comme elle lui apportait son soutien, lui aussi le lui apporterait. Elle en était certaine.
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Re: [E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

Messagepar Tiberius le 22 Août 2012, 13:40

La discussion prenait un virage intéressant et devenait passionnante. Je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part. La mort de Rufus était triste, quand bien même je n'appréciai pas spécialement cet homme. Mais le malheur des uns délivrait les autres apparemment. Je souris sans feindre quand elle m'annonça aspirer au Sénat.

-- Il en est de même pour moi. J'ai dû prier une ou deux fois Jupiter pour lui demander de soigner une de nos prêtresses, mais la fièvre a eu raison d'elle.

Les morts de maladie étaient rares à Rome. Les prêtres de Jupiter avaient des dons incroyables pour soigner les gens. Mais il n'avait rien pu faire pour elle. Tout ceci n'aurait pas éveillé de colère en moi, si elle n'avait pas eu un différent peu de temps avant avec le temple de Jupiter. Il s'agissait d'une histoire adultère avec un novice jovanien, un prêtre en devenir. Je ne fis pas mention de mes doutes à Valentina, mais ma colère se sentait encore dans le timbre de ma voix quand j'en parlais.

Et aujourd'hui, j'avais envie de parler avec elle de ses aspirations, de ses idées. Je savais qu'elle était naïve des coups fourrés du Sénat. Je ne considérai pas cette naïveté comme un défaut, mais comme une qualité, comme une saine fraîcheur que je retrouvais chez Camila.

-- Vous savez ce que je trouve beau dans ces nominations ? C'est que l'intérêt n'est pas d'être le premier. Certains prétendent que je dis cela, car nous finissons souvent derniers des quatre cultes majeurs. En réalité, je place des hommes et des femmes avec le plus grand soin. Et parfois un ou deux sénateurs peuvent renverser tout le Sénat s'ils ont le charisme qu'il faut.

Mon visage changea et le masque de l'enfant gâté de Venus disparut de mon visage. Mon aura rayonnait malgré moi. Les mots grondèrent par l'importance vitale qui se cachait derrière eux. Le Sénat n'est pas un jeu, pour ceux qui veulent l'essor de la cité plus que le leur.

-- Rome, quelques dizaines de milliers d'habitants, une croissance démographique importante. Les sillos ne se remplissent plus comme avant, la nourriture ne manque pas. Mais elle manquera. Les plaines agricoles s'étendent mais plus elles s'étendent, plus le danger est important pour les agriculteurs. Que comptez-vous faire ? Créer un rempart autour des plaines agricoles ? Si oui avec quelles pierres ? La ville n'en a pas assez. Chercher une carrière ? Démanteler certaines maisons, creuser le sol au centre de Rome ? Envoyer un corps expéditionnaire de 5000 hommes à la recherche d'une autre cité pour commercer ? Je vous écoute.

Je laissai une ou deux secondes de la sorte. Il y a des choses graves qui se trament à Rome. Et mon rire coupa le silence de plomb. Ma désinvolture reprenait le dessus, mon aura disparaissait, comme si cet instant d'une cruelle importance était devenu secondaire. Mes yeux ne quittaient pourtant pas les siens. Un message passait derrière tout cela. Je savais qu'elle trouverait une réponse, une proposition. Je savais qu'il était très difficile de répondre à cela. C'est pour cela que je riais d'ailleurs.

-- Il n'y a pas de bonnes réponses Valentina. Et si je les avais, je les donnerai aux sénateurs déjà élus. Donc ne vous inquiétez pas de votre réponse, mais j'aimerai connaître votre point de vue sur cette situation.
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Re: [E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

Messagepar Valentina Aquilius le 28 Août 2012, 10:30

Le grand prêtre de Vénus semblait aussi peu apprécier Jupiter qu'elle même. Valentina fut cependant étonnée de le découvrir. Elle s'attendait peut-être à quelque chose de plus policé de la part de Tibérius surtout devant une pseudo-inconnu mais vu qu'il ne semblait guère aimer le protocole, cela pouvait se concevoir qu'il lui parle avec franchise et sincérité. La jeune femme en fut très touchée. Quand aux nominations sénatoriales, elle le rejoignait. Même si le nombre pouvait aider, l'histoire nous avait appris qu'un seul homme pouvait bien changer la donne. Un homme ou une femme d'ailleurs. Pourquoi ces messieurs auraient-ils toujours le beau rôle ? Une femme pouvait faire aussi bien voir mieux qu'eux. Et Valentina espérait bien l'année suivante mettre cela en avant. Elle ne comptait pas révolutionner le Sénat mais bien faire entendre sa voix et ses idées. Plaider pour le peuple de Rome comme son mari le faisait.

« Et bien comme vous le dites Tibérius, il n'y a hélas pas de solution idéale ou miracle. Ce dernier point étant l'ouvrage des dieux. Mais il est certain que quelque chose doit être fait. La disette puis la famine risquent de faire leur apparition d'ici quelques temps et ce n'est pas nous, riches citoyens, qu'elles frapperont en premier mais bien les plus démunis de la cité. C'est la plèbe qui risque de payer un lourd tribu si nous ne faisons rien. Et c'est ce qui fait la défaveur de Jupiter en ce moment c'est son immobilisme. A danser d'un pied sur l'autre, ses sénateurs n'avancent pas. Ils savent qu'ils ne craignent pas grand chose durant des temps difficiles. Leur argent leur permettra de toujours acheter à manger. Personnellement je ne suis pas pour l'expédition et l'envoi massif d'hommes par delà notre cité comme le veut les sénateurs de Minerve. C'est stupide à mon sens et dangereux. »

En cela elle rejoignait les idées de son époux. Ils en avaient déjà longuement parlé tous les deux. Caïus non plus n'était pas pour l'immobilisme mais de là à envoyer 5000 hommes hors les murs c'était de la folie pure.

« Envoyer des hommes sans savoir ce qu'il y a en face revient à les envoyer à la mort tout simplement. Autant les aligner contre un mur et leur trancher la jugulaire, ce sera plus rapide mais le résultat sera le même. Non, pour moi, il faudrait envoyer des détachements, des éclaireurs, des soldats qui iraient vite et en petits groupes dans différentes directions et feraient des rapports réguliers pour savoir sur quoi ils tombent au fur et à mesure de leur progression. Bien sûr ces hommes risqueraient aussi la mort malheureusement mais le nombre restreint serait moins dommageable pour notre cité. Le corps expéditionnaire ne partirait qu'une fois qu'une carte des environs de Rome eut été dressé en ayant un objectif bien précis et pas simplement une expédition qui irait au petit bonheur la chance. »

Valentina fit une pause. Son ton était quelque peu monté alors qu'elle exposait son avis montrant un côté assez passionné chez elle. Elle avala quelques gorgées de vin afin de reprendre contenance et de poursuivre.

« Navrée Tibérius. Veuillez excuser mon côté enflammé mais je suis femme de soldat, je ne peux que me mettre aussi à la place de toutes celles qui vont devoir regarder leurs maris, leurs frères, leurs pères, leurs fils partirent pour un voyage à l'issue très incertaine. Un vrai gâchis à mon sens. Sans compter que si la cité est attaquée, c'est nous aussi qui en pâtirons. Non l'idée du corps expeditionnel n'a pas mon aval, loin de là. Mais je ne peux, hélas, y faire grand chose. »

Elle n'était pas sénatrice, ne pouvait voter contre un projet aussi suicidaire à son sens et maintenant il était trop tard. De toute façon, il y avait peu de chance qu'on l'ait écouté. Elle soupira.

« J'espère que quelques uns sauront prendre les bonnes décisions en temps voulu pour éviter un bain de sang. »

Les yeux perdus dans la vague, Valentina avait presque l'impression de voir les soldats partir et ne pas revenir. Un vrai gâchis !
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Re: [E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

Messagepar Tiberius le 28 Août 2012, 12:11

Le début du discours m’ennuya, elle m’expliquait ce que je savais déjà. Les pauvres crieraient famine avant les riches, les prêtres de Jupiter seraient encore plus sollicités pour leurs soins et la civilisation s’enliserait. Je le savais bien. Mais je comprenais qu’elle prenne des gants face à moi. C’est la suite qui me plut. Ses joues s’empourprèrent, son ton s’enflammait et la pertinence de ses propos me plaisaient. Je reconnaissais en elle les mêmes qualités qu’on prêtait à son époux : stratégie, perspicacité, rigueur et sens du devoir en envoyant des hommes au sacrifice.

Non je ne vous excuse pas. Oui je titillai toujours. Je n’ai rien à fichtre des ronds de jambe et des guinguettes sénatoriales. Emportez-vous ! En plus ce rouge vous va bien au teint.

La discussion continua ainsi plus longtemps que prévu. Nous échangeâmes longuement des idées pour le corps expéditionnaire. Elle l’ignorait, mais elle venait de m’offrir sur un plateau une solution à tous mes problèmes et une méthode admirable pour officialiser la guerre avec Mettius. Je remerciai Venus de m’avoir apporté Valentina et Camila dans ma quête. Il était temps de me trouver des alliés. À affronter seul le prélat, je finirais assassiné et on retrouverait mon corps inanimé dans un Lupanar histoire de ternir ma réputation. Jolie recette pour assaisonner ma mort !

... et c’est pour cela que Minerve remportera suffisamment de sièges pour lever ce corps expéditionnaire. Les sénateurs jovaniens appuieront cette décision car sur 5000 hommes, 4000 soldats prient Minerve, 800 experts en créatures prient Pluton et 200 médecins prieront Jupiter. Les jovaniens se garantissent ainsi la majorité absolue au sénat l’an prochain. Vous ne pourrez pas lutter contre. Mais savez-vous pourquoi Mettius à demander à votre mari d’être à sa droite ce soir ?

Voilà, je n’avais pas besoin d’en dire plus. À son visage, je savais qu’elle avait compris.

Oui, votre époux à le vent en poupe. Mettius n’a que les jeux pour contenter le peuple. Il sait qu’en cas de famine, le peuple se soulèvera, les plus démunis chercheront un héros pour les guider contre les désignés responsables de leur situation. Les héros sont des hommes et des femmes droits, intelligents, stratèges. Mettius est mauvais mais malin. Le Général de ce corps doit être soutenu par le peuple. Votre mari. Il partira à sa tête. Mettius ne prend pas un grand risque. S’il meurt, le plus probable, Mettius n’aura plus d’adversaire. S’il revint, l’armée défaite, le peuple sera mitigé. Certains parleront de son incompétence au combat, d’autres verrons en lui un survivant. Cette armée ne peut pas revenir, nous le savons. Arrêtons de gémir sur le sort de ces soldats, le peuple les porte, ils sont convaincus de leur réussite et veulent s’engager. Qu’ils assument ! La première chose à accepter au Sénat c’est que vous ne les sauverez pas malgré eux. Par contre, votre époux doit revenir lui ! Et il a intérêt à ne pas revenir les mains vides.

Je n’aimais pas passer la brosse à reluire à mes interlocuteurs, mais je ne pouvais nier leurs qualités. Alors j’utilisai des mots forts pour atténuer mes éloges.

Caius n’est pas un homme en s’enticher d’une potiche. Les plantes vertes, ce n’est pas son style. Il vous écoute, votre avis compte plus que celui de quiconque. Son Amour pour vous est plus grand que le vôtre pour lui Les effluves d’Orgone, ça aide Valentina, désolé, ce n’est pas un reproche mais un constat. Alors, laissez à votre époux la stratégie, il est plus brillant que vous en ce domaine. Mais conseillez-le et orientez vraiment ses objectifs. Il doit accepter la défaite, la limiter et revenir et de préférence avec quelquechose. Après les élections, venez me rejoindre chez le défunt Sertorius. Il possède un livre instructif.
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Re: [E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

Messagepar Valentina Aquilius le 30 Août 2012, 15:03

Les paroles du grand prêtre étaient dures, très dures pour la Romaine qui pourtant devait lui reconnaître une grande honnêteté et clairvoyance. Il avait raison, hélas, aussi bien pour ce qui concernait le corps expeditionnel que son époux. Le cœur de Valentina se serra en l'entendant dire qu'il l'aimait plus qu'elle. Elle n'était pas stupide et le savait même si cela faisait mal de l'admettre. Pourtant, elle aimait Caïus énormément. Mais visiblement, elle avait encore quelques progrès à faire pour arriver au niveau de son mari. Le fait de le voir partir pour la mort lui faisait peur. Perdre Rufus n'avait pas été une épreuve énorme pour elle. Elle ne l'aimait et même bien pire. Mais Caïus... C'était si différent. Elle ne pourrait empêcher son départ, c'était un fait. Mais pouvait-elle assez l'influencer pour faire en sorte qu'il revienne ? Il faudrait aussi bien pour lui, pour elle que pour Rome et son peuple. S'il parvenait à s'en sortir et à revenir, il ferait figure de héros et pourrait s'opposer au prélat qui n'était qu'un tyran ne pensant qu'à lui et pas au peuple qu'il est pourtant sensé diriger.

« Je lui parlerai. »

C'était bien la seule chose qu'elle pourrait faire. Son poids était bien négligeable pour tout le reste même si Tibérius la jugeait capable de beaucoup de choses à priori. Elle prierait aussi la déesse. Cette dernière pourrait peut-être aussi intervenir aussi bien pour son époux que pour les Romains.

« Sertorius ? Mais pourquoi ? De quel livre parlez-vous ? Et qu'avez-vous exactement en tête me concernant ? »

Valentina n'était effectivement pas une plante verte, elle avait des idées et du plomb dans la tête. Même si elle était blonde, elle était loin d'être une imbécile. Elle sentait bien que le grand prêtre avait des idées derrière la tête. Des projets dans lesquels elle semblait avoir un rôle à jouer. Non pas que cela lui posa problème dès l'instant où cela allait dans son sens d'une part et qu'elle était au courant d'autre part. Il n'y avait rien de plus désagréable que de se sentir manipuler comme une vulgaire marionnette, une chose encore qu'elle n'était pas.
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Re: [E2] Une rencontre intéressante [Tibérius]

Messagepar Tiberius le 01 Septembre 2012, 13:04

Mes mots avaient été durs et forts de sens. Mais je ne voulais pas construire une relation de confiance sur des fondations instables. Mensonges, non-dits envenimaient les relations trop vite pour pouvoir bâtir quoi que ce soit. J'estimai Caius, un rare romain à avoir réussi grâce à son seul talent. Il ne pouvait jouir d'appuis des prêtres de son culte, trop peu nombreux. Son intégrité et ses talents faisaient de lui un homme d'exception. Je connaissais moins Valentina. Mais des prêtresses m'avaient témoigné leur sympathie pour elle. Je n'accorde guère d'importances aux rumeurs, mais j'estimai mes amies et prêtaient l'oreille à leur témoignage. Et cette discussion me montrait encore une fois que les prêtresses ne se trompaient guère. Elle voulait en savoir plus, la confiance ne régnait pas. Et je la comprenais. Le contraire eut été étonnant, naïf voire suspect. Elle ne me connaissait pas et n'allaient pas mettre le pied dans un panier de crabes sans savoir pourquoi.

Je me redressai pour m'apprêter à partir.

-- La frontière entre le génie et la folie est mince. Sertorius la franchissait sans cesse. Ses oeuvres d'art ne connaissent pas de précédents. Suite à son décès, le temple vient de récupérer ses biens. J'ai découvert des livres anciens qui précèdent la grande guerre. J'ai beaucoup de peine à les traduire, mais je sais reconnaître des cartes. Je ne tiens pas à parler de leur contenu ici.

Pour l'instant, la place était aux festivités. Certains sénateurs, certaines sénatrices, quelques prêtres et quelques prêtresses n'avaient pas forcément la tête aux jeux. Les magouilles et conspirations pouvaient les occuper.

-- Mais l'heure n'est pas à ces discussions. Ce soir est un grand soir pour les Aquilius. Profitez de votre soirée ! Demain, je passerai le soirée dans la demeure de Sertorius. Vous aurez tout le loisir demain de vous demander s'il peut être intéressant pour vous de venir.

Mes décisions étaient prises. Une occasion telle la famille Aquilius ne se représenterait pas avant un bon siècle. Il leur manquait un accès au Sénat, il me manquait des hommes et des femmes intègres et suffisamment courageux pour affirmer leurs idées. J'avais l'intention de nommer Valentina au Sénat et de déclarer la guerre à Mettius en lui jouant ensuite un coup de Trafalgar.

-- Je vous estime beaucoup Valentina. Cette discussion m'a permis de connaître vos valeurs. Je vais vous laisser maintenant.

Je la saluai et ne m'attardai pas plus. L'un comme l'autre, nous avions largement débordé sur nos plannings.

[Fin du RP pour moi, j'ouvre un autre RP avec Melina dans la demeure de Sertorius ;)]
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