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[E2] [Arène d'entrainement] Passe d'armes [Aquila]

MessagePosté: 21 Août 2012, 18:55
par Titus Acilius
Si les femmes aiment les bijoux, papoter et dépenser l'argent de leur mari, les hommes aiment manger, boire et s'amuser. A croire que Titus ne faisait partie d'aucun genre. Il aimait son travail, son travail et son travail. Ses soldats le savaient et quand ils arrivaient à la Caserne, Titus était déjà là. Quand ils partaient, Titus était toujours là, à croire qu'il dormait dans la Caserne ou sur les remparts. Pourquoi le jeune homme appréciait autant son travail? Nul ne le savait, peut-être même que Pluton, lui-même ne le savait pas non plus et sans doute aucun, Titus n'en avait aucune idée. Mais voilà, c'était comme cela, il aimait le combat à l'épée, il aimait sa ville, il aimait le risque, il aimait se battre.

Aujourd'hui était consacré à l'entrainement. La sueur, le métal élimé, les coups, les cris... Tout cela dans un même endroit. Le paradis pour un homme, du moins, de son point de vue. Rien ne vallait un bon entrainement, cela sauverait les gardes d'une bête maléfique. Il fallait souffrir pour être un homme. Sur les remparts, il était toujours vêtu de son armure, cette carapace d'alliage de fer qui était incroyablement résistante, même si assez lourde. Qu'importe, c'était sa loyauté pour sa cité qui lui donnait des forces de la porter. Pour l'entrainement, généralement, il s'en défaisait et passait une tenue de lin, pantalon et chemise. Ses cheveux restaient les mêmes, tressés et rasés sur les côtés. Par contre, jamais, jamais il ne se défaisait de son épée. Il avait toujours connu celle-là, de toutes ses années au sein des Gardes de Pluton, alors pourquoi en changerait-il? Certes, elle était un peu déséquilibrée, la garde était pas assez grande pour la lourdeur de la lame mais qu'importe. Il avait tellement l'habitude.

Pieds nus dans l'arène d'entrainement, il attendit qu'on ne s'avance pour débuter une petite passe d'armes. Il fallait bien s'échauffer. Mais parmi les gardes de Pluton, rares étaient ceux qui allaient volontairement s'entrainer avec le Centurion. Il n'était pas avare de coup et il était réputé pour être un très bon bretteur. Au milieu du cercle, Titus observa ses soldats. Raaah, pas fichu d'oser affronter leur supérieur. Il remarqua qu'il y avait quelques soldats de Minerve. Qu'est-ce qu'ils faisaient là, eux? C'était l'heure de l'entrainement dédié à Pluton, la Déesse Guerrière n'avait rien à faire ici pour l'heure. Sa surprise fut à son comble, quoi qu'il ne le montra nullement, si ce n'est une moue désapprobatrice, mais très éphémère, sur son visage quand il croisa le regard d'une femme. Qu'est-ce qu'elle fichait là, celle-là, c'était encore moins sa place... Il la reconnu toutefois alors qu'elle s'approchait. Le Colisée, le combat pour les festivités. Une sorte de sourire-fantome traversa ses lèvres. Oh oui, qu'elle s'approche. Si elle voulait s'entrainer, le combat allait être épique. L'impatience germa dans son esprit. S'il y avait bien quelqu'un de présent ici contre qui il voulait se battre, c'était bien elle.

Re: [E2] [Arène d'entrainement] Passe d'armes [Aquila]

MessagePosté: 15 Septembre 2012, 22:30
par Aquila
Aquila n'était pas femme du genre à apprécier devoir quelque chose. Alors, remercier un soldat de Pluton de lui avoir sauvé la vie était hors de question. Elle s'était convaincue qu'elle aurait bien fini par réussir à se décoincer elle-même et cela bien avant que le put de l'insecte n'envahisse sa bouche pour boucher ses poumons et l'étouffer. La prêtresse guerrière n'a pas eu ce titre en claquant des doigts. Elle a travaillé très dur et dans la souffrance. Se savoir faible et vulnérable la met hors d'elle. Qu'un soldat, encore plus de Pluton, puisse penser cela, la rend malade. Elle n'a pourtant aucune preuve de ce qu'il peut penser d'elle. Elle sait juste que c'est certainement ce qu'elle aurait pensé de lui.

C'est pour cela que quand elle a remarqué l'entraînement des Plutoniens, elle ne réussit pas à détourner sa route. Tout d'abord, elle observe Titus diriger ses hommes. Il n'a pas l'air d'inspirer les soldats qui ne bougent pas d'un centimètre. Heureusement, qu'il se bat mieux qu'il ne dirige sinon ils n'auraient pas fait de vieux os lors des élections au Colisée.

Son regard croise le regard azur de la prêtresse. Il est difficile pour monsieur de cacher que cette présence ne lui fait ni chaud ni froid. Cela fait sourire Aquila. Un sourire sournois et plein de malice. Provocante, elle décide de se présenter pour une démonstration de combat devant les soldats de Pluton.

Elle a la ferme attention de leur prouver qu'on sait se battre dans l'armée de Minerve. «Je crains que vos Centurions soit trop frileux pour se confronter à vous.» Elle a parlé assez fort pour que tout le monde l'entende et se dirige d'un pas sûr au centre de l'arène. La sauvageonne s'arrête à quelques mètres du guerrier. «Heureusement, que nous sommes plus courageux chez Minerve.» Des rires se font entendre parmi ses guerriers. Elle le provoque sans vergogne et prend un malin plaisir à rabaisser cette armée qui n'est pas la sienne. Cependant, si Titus décidait un jour de quitter Pluton pour Minerve, ce serait avec plaisir qu'elle le prendrait sous ses ordres. Des hommes comme Titus ne font que perdre et gâcher leur temps au service de Pluton. Ce dieu n'a aucun avenir, c'est évident.

La prêtresse dégaine doucement son épée sans quitter des yeux le centurion. «Vous m'avez aidé l'autre jour face aux scorpions. C'est à moi de vous aider maintenant.» Elle est bien consciente que cette aide n'est pas égal au service qu'il lui a rendu, ni même qu'il prenne ce service comme une aide. Mais c'est déjà un bon début, en tout cas pour elle. À part Caius, il n'y a pas beaucoup d'hommes qu'elle apprécie. Elle préfère encore se lier avec un cheval plutôt que de perdre son temps avec des personnes qui le méritent pas. Elle n'a aucune attirance envers les êtres humains. Elle préfère rester sauvage et solitaire. Sa vie ne s'en porte que mieux.

«J'espère que vous battre contre une femme ne vous pose pas de problème ?» Si elle lui pose cette question c'est qu'elle s'est vue refuser beaucoup de combat face à des hommes qui se pensaient tellement supérieur que l'idée même de croiser le fer avec une femme était une offense. Elle attend de voir la réaction du centurion. Elle dépendra de la force du combat. Plus l'homme sera odieux envers elle et plus sa passion dans la bataille sera forte.

Re: [E2] [Arène d'entrainement] Passe d'armes [Aquila]

MessagePosté: 18 Septembre 2012, 23:34
par Titus Acilius
Il voyait bien que dans le regard de la femme, cela brulait d'envie, d'envie de se battre, de croiser le fer, de faire couler le sang. Et s'il ne se contrôlait pas, il aurait eu un large sourire sur le visage, acceptant d'ors-et-déjà ce qu'elle n'avait pas encore proposé. Mais le Centurion garda tout son calme et resta d'un naturel froid et plat. Il se contenta d'attendre qu'un homme ne fasse son entrée. Il se prendrait surement la grosse correction maison, mais Titus ne lui en voudrait pas pour autant. L'important, lors d'un entrainement, ce n'était pas de gagner, c'était de comprendre. Trouver ses erreurs, les corriger. Découvrir ses points faibles et ses points forts et savoir les utiliser à bon escient et pour cela, il fallait savoir perdre. Mais les hommes du Centurion ne semblaient pas avoir compris cela et pour eux, perdre, c'était déjà la honte. Etre un homme ou ne pas l'être, c'était pour eux la question primordial. Titus les aurait bien étripé, mais il avait besoin de tous les hommes possibles. Il soupira, ses dernières recrues n'étaient pas encore prêtes à se rendre sur le terrain. On lui avait refilé le rebut, les restes, ceux qui n'étaient pas capables de grossir les rangs de ce Corps Expéditionnaire que les Minerviens lançaient. Du coup, les pauvres volontaires, terminaient dans les rangs des Plutonniens. Titus détestait ces pensées. Il fallait être bon, voire même excellent pour se permettre de survivre à une attaque de vers des sables ou de scarabées géants. Le but de la leçon aujourd'hui était donc de laisser tomber l'honneur, de se battre comme un homme et d'accepter la défaite. Mais personne ne semblait comprendre, sauf cette femme qui s'approchait. Mais peut-être qu'elle s'approchait parce qu'elle avait une toute autre idée en tête.

«Je crains que vos Centurions soit trop frileux pour se confronter à vous. Heureusement, que nous sommes plus courageux chez Minerve.»

Des rires fusèrent, des "bouuuuh" s'élevèrent, mais rien ne sortit de la bouche du centurion au centre de cette petite arène. Les menaces, le défis auraient pu énerver plus d'un et d'ailleurs, les jeunes recrues ne se génèrent pas pour lui faire savoir. Titus resta immobile, comme si les paroles de la guerrière de Minerve ne le concernaient pas. Le courage ne se distinguait pas par des mots, mais par des actes et des choix de vie. Elle avait pris le devant de la scène et brillait sous le soleil ardent? Il préférait l'ombre et le retrait, mais le courage de se battre pour une ville entière et un peuple sans défense. Lentement, cherchant peut-être à attirer son impatience, elle dévoila son épée. A partir du moment où la pointe quitta le fourreau, Titus hocha la tête et attrapa lui-même son épée. Alors qu'elle parlait encore, les souvenirs lui revinrent. Oui, les scorpions, dans l'arène, le jour de l'élection. Comment pourrait-elle l'aider aujourd'hui? On ne repayait pas un sauvetage d'une bestiole ténébreuse par un entrainement dans une cour... Enfin qu'importe, peut-être que le combat valait bien une poignée de mains couvertes par le pus du scorpion.

«J'espère que vous battre contre une femme ne vous pose pas de problème ?»

Oh que non. Il nia du chef lentement. Pas du tout. Pas contre elle. D'ordinaire, oui, cela lui aurait posé problème. Combattre contre une femme, quelle idiotie. Mais elle n'était pas n'importe quelle femme, il l'avait vu combattre et il pouvait reconnaître les bons combattants par un simple jeu d'épée. L'entrainement serait épique. Il ne portait aucune protection et elle non plus visiblement. Cela était interdit par les lois de Rome, afin d'éviter que deux bons guerriers ne se fassent mal sans le vouloir. Mais il ne voulait pas de protection, cela serait irrespectueux envers la dame. Son épée se leva, tournoya une fois ou deux dans son poing, comme s'il cherchait à mesurer le poids de l'arme. Bien, dans un combat traditionnel, il y avait quatre phases, dont trois étaient prédictibles. La première était un simple échange, comme pour juger la force de l'adversaire ou bien pour imposer les bases. La deuxième et la troisième était une attaque venant de chaque adversaire, leur permettant d'avoir au moins une fois le dessus. La dernière phase était la plus délicate, la moins gérable, c'était le combat à proprement donné, là où le vainqueur prouverait par sa force, sa rapidité, sa précision, sa volonté, qu'il était le plus puissant. Si la jeune femme jouait dans les règles, elle suivrait ces préceptes. Que la passe d'arme commence! La pointe de son épée chatouilla le ciel avant de fondre dans le sable de l'arène et à nouveau Titus inclina légèrement la tête. Voilà, salut effectué.

Il s'élança, sans préavis, droit sur la minervienne. Leurs épées s'entrechoquèrent sans nul mal. Après tout, il n'avait fait qu'attaquer de face, dans une attaque en sommes toutes banales, sauf qu'il n'avait pas chaumé sur la force imposée et qu'il maintenait sur les lames croisées. Si Titus considérait les femmes comme des êtres devant définitivement rester à la maison, il n'insulterait pas celle-là en y allant mollo comme on disait si bien. Il utiliserait de la même force que si cela avait été un homme en face de lui. Il venait de lancer la rencontre, à elle de donner le tempo pour la première passe d'armes...

Re: [E2] [Arène d'entrainement] Passe d'armes [Aquila]

MessagePosté: 28 Septembre 2012, 23:40
par Aquila
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le centurion n'est pas bavard. Il est vrai que la prêtresse s'amuse à jouer avec ses nerfs. Elle veut le déstabiliser. Elle veut se rendre compte par elle même de ce qu'il a dans les tripes. C'est un bon soldat. Elle ne peut le nier. Elle prend même plaisir à se retrouver à fouler le sable avec lui. Tous les deux vont être dans la même équipe d'ici quelques semaines. Si elle aime jouer de la différence de leur dieu, elle ne se le permettra pas une fois au delà des remparts. Beaucoup, risquent de mourir. Elle en est consciente. Tous ne reviendront pas. Mais pour le moment, elle veut s'amuser comme elle aime à le faire... en combattant. Bien sûr ce n'est qu'un entraînement. Elle ne veut pas le blesser... quoique. Si malencontreusement sa lame venait à frôler sa peau pour laisser échapper quelques gouttes de son sang, ce ne serait pas un drame. Chaque goutte de ce liquide vital est une offrande pour sa déesse. De ses prières elle accompagne régulièrement le sien. De cette façon, elle fait comprendre à Minerve qu'elle lui est dévouée corps et âme. Que sa vie est entièrement entre ses mains.

Elle retire son épée de son fourreau. Elle ne sait pas ce que le guerrier veut donner comme leçon à ses soldats. Elle suivra donc ses directives et c'est pour cela qu'elle attend qu'il attaque en premier. Il incline la tête avant de s'élancer au devant de la prêtresse. Leurs épées croisent le fer avec force et vigueur. Un léger sourire naît à ce moment sur le visage d'Aquila. Il n'a pas honte de se battre contre une femme. Il n'en a pas peur non plus. C'était tout à son honneur et c'est une chose qu'elle appréciait. Pour la peine, elle ne serait pas trop dure avec lui. Elle savait tout comme le centurion, ce qui les attendait en dehors de Rome. Elle doutait que ce soit le cas pour les hommes qui se trouvaient derrière elle.

Les coups se font de plus en plus violent et rapide au fur et à mesure que les minutes passent. Plein d'énergie, les combattants se vouent à une danse guerrière et certainement fatale pour celui qui ne serait pas attentif à l'autre. Chacun bouge de sorte que son adversaire ne puisse le surprendre, mais bien qu'ils furent fort tous les deux, des blessures se firent forcément. Aquila se retrouve le nez en sang. Bien que la petite sauvageonne soit plus rapide que le centurion, car sans armure, celui-ci donne des coups beaucoup plus puissants. Quel était le plus important ? La meilleure tactique ? La rapidité ou la force ? Aquila évite plus souvent les coups que Titus. Elle le touche plus souvent, mais le blesse beaucoup moins. Les coups ne paraissent pas lui être douloureux grâce à son apparat. Mais quand le plutonien réussit à la toucher, ça fait des dégâts à chaque fois.

Ils finissent par s'arrêter, s'éloignant l'un de l'autre de plusieurs mètres. Ceci est une pause ou la fin de l'exercice ?Aquila n'en a pas la moindre idée. Bien qu'elle soit essoufflée comme n'importe qui lors d'un effort extrême, elle se sent prête à en découdre encore si Titus le désir. Pourtant, une idée lui traverse l'esprit. Il n'ont pas la même façon de s’entraîner. Chacun privilégie une stratégie différente. La grande-prêtresse décide alors d'utiliser cette différence pour apprendre l'un de l'autre. Il n'est jamais trop tard pour inculquer de nouvelles techniques à leurs hommes.

Elle s'approche du centurion pour lui parler hors des oreilles indiscrète. Ce qu'ils se disent ne concerne par leurs soldats ni à l'un, ni à l'autre. Il n'ont pas à avoir leur opinion sur les choix de leur dirigeant. « Je vous propose de faire combattre mes soldats contre les vôtres. » Les plutoniens avaient eu peur de se battre contre Titus et ils avaient raison. « À moins que vous ayez une autre idée en tête ? » Aquila n'a jamais été fermée aux propositions des autres tant que cela se révéle avoir une utilité propre à sa façon de voir la guerre et une armée.

Re: [E2] [Arène d'entrainement] Passe d'armes [Aquila]

MessagePosté: 06 Octobre 2012, 14:31
par Titus Acilius
Les paroles n'étaient pas importante, ce n'était que du vent, des mots lancés comme ça, tombant ici ou là. Ce n'était pas ça l'important, pas dans un combat. Certes, les mots pouvaient déstabiliser, mais face à un officier rompu aux paroles déstabilisantes, face à une Minervienne qui rabaissait les Plutoniens, ce n'était que du vent. Cela ne le touchait, ni ne l'affectait pas le moins du monde. Les adeptes de Minerve ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez ou de leur épée, ils ne comprenaient pas que c'était les Gardes de Pluton qui leur avaient permi d'arriver à leur force d'aujourd'hui. Sans les Gardes des Portes, jamais ils n'auraient pu s'exercer autant. C'était les Gardes de Pluton qui étaient morts devant les Portes. Les Minerviens avaient grossi les rangs et désormais c'était eux qui se vantaient d'être les plus forts. Qu'importe, c'était le coeur solide qu'il affrontait la jeune femme devant lui. Assuré qu'il était.

Les passes d'arme se succédèrent. Il la toucha seulement quelques fois, mais ses coups étaient précis, sans aucune douceur. Il ne visait aucun point sensible, aucune blessure délicate, car il savait qu'il, comme tout le Corps, aurait besoin d'elle pour le grand départ. Il ne voulait pas l'estropier ou la blesser. Juste l'égratigner, pour lui montrer que les Gardes de Pluton ne parlent peut-être pas beaucoup, mais sont forts et savent frapper là où il le fallait. De son côté, elle le touchait également, elle avait l'agilité d'une femme et sa faiblesse également, car même si elle le touchait plus souvent qu'il ne le faisait, ses coups restaient largement superficiels. Elle parvint tout de même à faire lécher la pointe de son épée sur sa joue, maculant cette dernière de sang. Ce fut à peine s'il s'en aperçut, ou alors, si ce fut le cas, la blessure n'était que bénigne et il ne s'en préoccupa pas le moins du monde.

Finalement, d'un commun accord silencieux, ils se séparèrent. Le Garde de Pluton, rompu aux combats d'entrainement, ne montrait absolument pas sa fatigue, même si la pointe de son épée reposait dans le sable de l'arène, se dégageant ainsi du poids de l'arme, il pouvait reprendre plus vite sa respiration et son rythme cardiaque derrière l'ample vêtement noir. Sur son front coulait quelques gouttes de sueur, mais son visage restait parfaitement inexpressif. Sa main passa sur sa joue et il regarda ses doigts ensanglantés. Elle était non seulement rapide, mais également coriace, cette Minervienne. Ah qu'il appréciait combattre avec elle, c'était une véritable partie de plaisir et il espérait de tout coeur que c'était pareil de l'autre côté. Si cela avait été possible, il le lui aurait dit de vive voix, mais les Plutoniens étaient des êtres silencieux et humbles, aussi tut-il ses pensées, dans une longue expiration et une inclinaison de tête, pour la remercier d'une passe d'armes aussi intéressante.


Elle se rapprocha et Titus sentit le rouge lui monter aux joues. Non pas de colère ou de gêne, mais bien de timidité. Ah oui, quand il se battait, il était un autre homme, mais maintenant qu'elle ne le menaçait plus de son arme, elle était une femme et lui un homme. Il fallait passer cela avant que tout le monde ne le voit. Aussi se baissa-t-il pour inspecter la lame de son arme et l'essuyer avec un chiffon tiré de sa poche avant de se redresser alors qu'elle venait lui parler. Il inclina du chef avant de confirmer ses pensées par paroles.

- Ils ont assez regardé, qu'ils s'opposent oui.

La parole de Titus était comme un commandement par Dieu le Père. Les Gardes de Pluton, à peine l'ordre indirect donné, sortaient déjà leurs épées et se plaçaient dans l'arène, prêts. Titus croisa les bras, il n'avait plus d'ordre à donner. Il savait que ses hommes se battront sans pourtant tuer leurs adversaires, ni même les blesser grièvement. Le Centurion appuya son épaule contre une colonne et attendit que les Soldats de Minerve ne se préparent. Son épée était retournée dans le fourreau. Il ne s'excuserait pas pour les blessures causées. Elles avaient été faites dans l'art et la manière d'un bon combat amical. Il ne commettrait pas la faute de vouloir se faire pardonner. Sa main s'extirpa de son bras toutefois, pour frotter sa joue. Raaah, mais ça piquait cette connerie.

Re: [E2] [Arène d'entrainement] Passe d'armes [Aquila]

MessagePosté: 20 Octobre 2012, 22:24
par Aquila
Aquila ne remarqua pas un instant le rouge monter aux joues du centurion alors qu'elle s'approche de lui pour lui chuchoter à l'oreille. Pas un seul instant, elle pense que cela pourrait gêner le guerrier. Ils viennent de se livrer à un corps à corps musclé. Ils se sont accrochés, heurtés, blessés. La proximité qui existe entre deux combattants ne la dérange pas et le lien qui peut unir deux chefs non plus. Elle est consciente que Titus et elle ont beaucoup de points communs malgré leurs différences. Pour cette fois, ils étaient du même avis et donnèrent de concert l'ordre à leurs guerriers de s'affronter. Les ordres sont clairs, c'est un entraînement. Le but n'est pas de mettre son adversaire en pièce, loin de là. Un regard aura suffit à ce qu'ils comprennent tous cela.

Les hommes se mettent à croiser le fer sous les regards attentifs de leurs dirigeant. Aquila observe ses guerriers, mais pas seulement. Elle est ravie de pouvoir être témoin du potentiel des plutonniens. « C'est une bonne chose qu'ils s'entraînent ensemble finalement. » Elle ne s'adresse pas spécialement au centurion en disant cela. C'est juste une pensée qui lui vient alors qu'elle étudie les actions des soldats au combat. D'ici quelques jours, cela n'aura plus d'importance de savoir qui vient de Minerve ou de Pluton. Ils seraient tous dans la même galère et cela, la prêtresse le savait.

Elle s'appuie contre un mur juste à côté de Titus. Elle retient un sourire alors qu'il s'essuie la joue. Les romains guérissent vite. D'ici quelques heures, la blessure aura disparu. Cependant, elle ressent comme une satisfaction d'avoir réussi à le marquer même si cela est éphémère. Quand aux siennes, qui sont bien plus profondes, elles seront la preuve qu'elle doit travailler encore plus, mais elle ne fera aucun geste qui puisse trahir une quelconque douleur. Elle est bien trop fière pour cela.

Le visage de la prêtresse s'obscurcit alors qu'elle comprend que les hommes qui se battent devant elle, n'ont aucune idée de ce qui les attend et que peu en reviendront vivant. C'est une guerrière, cela fait longtemps qu'elle ne pleure plus les morts, mais il ne lui empêche parfois de penser que chaque perte est une défaite pour elle. Un homme mal entraîné est un homme mort. Elle espère vraiment qu'ils soient suffisamment prêts. Mourir, elle, elle ne s'en soucie pas, ça n'a aucune importance. C'est même plus que cela. Mourir au combat serait un honneur. C'est donc le coeur en paix qu'elle se prépare à bientôt quitter les remparts. Si les dieux jugent que sa vie ne vaut plus d'être vécue, alors il en sera ainsi.

Le temps s'écoule rapidement et qui sait mieux que des soldats à l'approche d'un départ en mission que plus ce temps passe et plus il est précieux. Elle se redresse et claque ses mains entre-elles. Les soldats de Minerve s'arrêtent et cherche du regard la prêtresse. Un simple signe leur suffit à comprendre ce qu'il en est. Ils rangent leurs armes et rejoignent la guerrière. « On se donne rendez-vous dans le désert Centurion. » Un signe de la tête qui se veut respectueux accompagne cette phrase. Elle sait qu'elle ne croisera plus la route de cet homme avant le jour du départ. Puis elle repart comme elle était arrivée, emportant avec elle ses guerriers sur ses pas. Elle aurait pu remercier Titus pour ce moment partagé, mais cela serait accepter qu'elle lui doit quelque chose, hors pour elle, il n'en est rien.

Re: [E2] [Arène d'entrainement] Passe d'armes [Aquila]

MessagePosté: 22 Octobre 2012, 12:55
par Titus Acilius
La guerrière était résistante, c'était le moins qu'on pouvait dire. Elle ne se plaignait pas de ses blessures, d'une part parce qu'elle était prêtresse du Culte de Minerve et d'autre part parce qu'elle était forte, aussi bien physiquement que mentalement. Ce n'était que superficiel. Il appréciait cela, chez un bon soldat. Personne n'avait le droit de se plaindre, il fallait mériter ses blessures pour se plaindre et laisser s'exprimer la douleur. Le sang sur sa joue, il l'essuya comme on retire du miel autour de la bouche des enfants, ce n'était rien, il n'était pas douillet, mais ça picotait quand même. Enfin qu'importe, il y avait plus important à faire que de chouiner comme un môme. Il inclina simplement la tête pour acquiescer. Oui, c'était une bonne chose que de les voir un peu s'entrainer. Les Minerviens pensaient avoir le dessus et les Plutoniens étaient confiants. La victoire probable serait à celui qui observe le mieux son adversaire et surtout, à celui qui ne se surestimerait pas.

Titus fronça les sourcils à quelques reprises, se demandant pourquoi certains Gardes de Pluton se battaient de cette manière. Ce n'était pas ainsi qu'il leur avait appris. Il allait devoir revoir certaines bases essentielles. Il ne les prendrait pas tous dans l'expédition. Le tri serait important. Il allait également devoir nommer celui qui le remplacera pendant qu'il sera dans le Grand Désert. Ah, il avait encore pas mal de boulot. Ce fut le claquement de main de la jeune femme qui le coupa net dans ses réflexions. Le soleil avait bien avancé dans le ciel. Déjà? Il n'avait pas vu le temps passé. Les Gardes étaient essoufflés, comme les hommes d'Aquila, ils s'étaient donc tous dépensés, un tant soit peu. Elle le salua et il accompagna son geste d'un autre similaire. Oui, ils se reverraient dans le sable du désert, sans doute contre d'autres scorpions ou des scarabées... Il décroisa les bras est se dirigea vers le centre de l'arène. Il était temps de mettre les points sur les i et d'expliquer à ses hommes les notions de disciplines exemplaires.


[FIN RP]