
Échange crépusculaire entre la Belle et la Bête.
- Flashback récent - Calypso.
Une claque sur la tête d'un de ces gars et ce denier grogna mais baissa les yeux. Il avait fait le con en draguant la fille d'un Centurion dans une de ses permissions. Otho savait que ces espèces de prétentieux ne voulaient pas qu'un soldat de sa Centurie ne touche aux filles de militaires, même si son fort intérieur lui criait "Mes hommes restent des hommes comme les autres, pourquoi n'auraient-ils pas droit à la croupe de ta fille si elle lui offre?" La gamine restait silencieux au coté de son père. Otho s'excusa pour la formalité et fit reconduire les visiteurs à la porte de la Centurie sans un mot de plus. Il avait autre chose à foutre qu'à gérer les abats sexuels de ses gars avec des gamines en mal de vrais mâles. A la porte un autre type attendait et vu sa gueule et son attirail, à cause sur il avait le matos à moitié déficient et la langue vipérienne. Un futur sénateur. Il en aurait parié son pagne. L'incident terminé, le camp militaire reprit le cour quotidien habituel, et Otho repartit à ses obligations, jusqu'au soir. Il faisait beau et le soleil tapait calmement sur les terres de Rome, chauffant doucement les remparts et rendant les soirées agréables là haut. Mais personne n'avait la folie de monter là haut, encore moins les gens du peuple, les femmes, ou le sénat. Le sénat... Les remparts étaient le miroir du danger qui menaçait Rome, mais pour Otho , le Sénat était un fléau bien plus grand, dormant et agissant en douce dans le dos des plus faibles, clamant leur puissance sur des actes lâches et sournois. Alors quand un militaire de haut rang, devenait en plus sénateur... la belle affaire, et voilà que maintenant ils y mettaient aussi des femmes? Quelle foutèse...
Misogyne Otho? Plus ou moins oui. Bon ok, totalement. Déjà qu'elles ne pouvaient leur donner des enfants que depuis quelques décennies, la population avait eu du mal à remonter, voila que maintenant certaines préféraient à "qui a le plus gros pénis" sans même en avoir, juste pour combler un complexe d'infériorité mal placée... Otho considérait la femme comme un atout sublime, un complément, un réconfort... Une femme ne devait pas avoir le travail des hommes...cela dénaturait totalement l'équilibre d'un possible couple... Otho pensait la chose suivante: Une femme est plus forte qu'un homme dans bien des domaines... la maternité... la douceur, la compréhension, la beauté, la force mentale... Chaque femme ayant accouché avait la force de faire la guerre ensuite tant cette épreuve vaut une torture de guerre... Alors pourquoi changer ces qualités magnifiques pour devenir ... une pédante à toge bourrée de prétention et de vanité. Peu importe ce qu'une de ces femmes lui dirait, il n'exprimerait rien de plus que ce qu'il exprime aux hommes de ce même rang... La politique... Ou comment masquer ses couilles par des pièces d'or et une langue de bois. Ces pensées l'irritaient... Et quand il était irrité... très irrité... Il montait là haut, sur les remparts, face à la vérité du Monde, face au silence mortel d'une vie dure... la vraie vie... Parfois l'envie lui prenait de monter les foules près à foutre en l'air tout ce système bancal... Tous à se faire la guerre pour la première place... Et ces élections. Pourquoi les dieux se battaient aussi? Les hommes étaient-ils aveugle? Ce monde était un beau bordel. Otho savait que cela éclaterait tôt ou tard. L'histoire de Mettius, et celle aussi du temple de Pluton où on avait tenté d'accuser ses hommes d'avoir piller le lieu.... Juste parce qu'ils étaient rustres et priaient Minerve. Ce jour là, il avait eu envie de planter son glaive dans deux trois bides et d'aller y secouer les tripes comme un vulgaire gladiateur. Même si ses hommes n'étaient pas des seins, on ne touchait pas aux temples, quand bien même le salopard en question soit le dieu Pluton. Il avouait qu'en son fort intérieur, il avait contemplé l'idée d'aller foutre le bordel là bas, mais jamais ne l'avait fait et l'idée qu'un autre ait pu faire la connerie à sa place lui prouvait qu'au moins, il n'était pas le seul à avoir une dent contre ce foutu dieu. Il avait eu un sourire en coin, mais ne s'était pas manifesté davantage. Au final, il s'en foutait.
Arrivé en haut des remparts, après avoir vaguement répondu au salut de jeunes gardes en ronde, il s'arrêtait sur une renfoncement , posa les mains sur la pierre large, dans la poussière. Il était en uniforme de Centurion, sans casque, juste le haut de l'armure, une cape avec le sigle de la Centurie Ursus en rouge sang sur un tissu ocre... Le vent était fort , par bourrasques mais ses tresses ne bougeaient pas, laissant ses iris clairs heurter le soleil descendant, et le ciel rougissant, mettant le relief en contrejour. Rien à l'horizon, tout semblait calme...Mortellement calme... Pourtant ce n'était pas du sable... ce n'était pas le désert... A chaque fois qu'il plantait ses pupilles sur l'horizon, son coeur s'ébranlait, comme l'appel de l'animal sauvage qui sommeillait en lui et qui le composait... Un appel... Depuis toujours. Aller toucher les collines et les reliefs là bas, au loin... Il soupira, pensif et baissa ses yeux sur la gauche en voyant revenir un groupe d’humanoïdes, soldats ou autres, ils étaient trop loin pour le dire. Il resterait ici jusqu'à la nuit, à réfléchir sur les vérités du monde et ses actes... ses souvenirs... et à demain...