[E1] Souris au monde et le monde t'achètera [Marcus]

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[E1] Souris au monde et le monde t'achètera [Marcus]

Messagepar Aelia Valerius le 08 Août 2012, 15:45

L'insecte escalada sa main, patrouillant de ses antennes la peau, inspectant le moindre millimètre, le plus petit recoin où il pourrait s'abriter, pour la nuit, pour un temps, pour plus longtemps encore. Elle ne savait pas encore combien de temps elle resterait là, mais elle était encore là, elle fit frissonner son corps comme pour se prouver qu'elle était en effet bien vivante. L'insecte prenant cela pour un tremblement de terre fila aussi droit qu'il put, dégringolant les doigts effilés et traversant le banc de pierre pour trouver un havre inattendu dans un trou du mur. L'androïde pianota de ses doigts, au niveau de son visage, posé sur le côté, sur ce même banc. L'ennui ne la guêtait pas encore, elle avait tout le temps nécessaire, mais cela lui tardait de trouver un maître ou une maîtresse, quelqu'un qui pouvait lui dire quoi faire. N'avait-elle pas été créée pour cela? N'était-ce pas son but?

Les bruits du forum la réveillèrent et elle se redressa, lentement, dans la grâce que son créateur lui avait offert, ses pieds se regroupèrent, ses genoux se joignirent et son dos se redressa, parfaitement droit. Elle n'attendait qu'une chose, que le propriétaire des lieux, son maître temporaire ne lui ouvre sa cage et qu'elle puisse retourner sur l'estrade, afin de trouver acheteur, afin d'attirer les clients. Si elle ne trouvait pas de maître, les regards se tournaient facilement sur sa personne peut vêtues, mais son prix rebutait plus d'un, aussi ne trouvait-elle pas preneur. Peut-être que si son maître la proposait moins chère, peut-être même pourrait-elle partir d'ici plus rapidement. Petit à petit, les gens commençaient à encombrer le marché. Les premières lueurs d'un soleil estival apparurent aux travers les barreaux d'un ventail de la cellule.

Du peu qu'elle pouvait se rappeler, elle avait toujours vécu seule avec les humains qui la possédaient. Aussi, la conversation entre androïdes ne lui venait pas rapidement et cela était difficile d'engager les présentations quand beaucoup partaient et beaucoup arrivaient. Cela en devenait presque lassant. Ainsi, l'androïde avait pris pour habitude de rester silencieuse et de patienter, encore et toujours. Un tintement de chaînes parvint à ses oreilles et bientôt ce fut le visage de son maître qui passa la porte. Il était l'heure de se vendre. Aelia se leva, épousseta ses habits, arrangea ses cheveux et traversa la petite pièce pour entrer dans la lumière du jour. Il faisait déjà chaud et elle était contente de porter peu. Sur l'estrade, non loin de là, elle s'assit sur une boite en bois. L'androïde plaça son voile sur ses épaules et sa tête, on fanait rapidement au soleil. Elle avait beau être artificielle et ne pas être marquée par le temps, une décoloration de la peau était toujours possible, à force de rester trop longtemps dans les rayons du soleil sans jamais rien faire.

Un premier esclave partit rapidement, bien bâti, il était apte aux travaux manuels. Aelia contempla la foule, identique à une colonie de fourmis en plein travail. Cela venait de gauche, de droite, du nord et du sud, cela s'arrêtait à un étal de légume, d'autres préféraient une démonstration d’ustensiles, des androïdes ou des humains, elle ne savait pas. Son maître temporaire passa derrière elle et lui demanda de sourire, pour au moins attirer les clients potentiels, ce qu'elle fit. Pourquoi le sourire attirerait le client, elle ne savait pas, mais l'ordre était donné, il se devait donc d'être exécuté. Etudiant toujours ceux qui passaient non loin de l'estrade du marchand, la population ne désemplissait pas de cette grande place encombrée, la ville était en ébullition complète et il tardait Aelia de vivre au milieu de tous ces êtres, mécaniques ou bien vivants...
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Re: Souris au monde et le monde t'achètera [Marcus]

Messagepar Marcus le 12 Août 2012, 20:27

Voila presque quarante ans que l'ancien soldat suit les préceptes de Venus, il est vrai que sa vie a changé à bien des égards. Aujourd'hui il continue de s'entrainer au combat, autant pour entretenir son physique que pour la complexité des arabesques dessinées de façon éphémères dans les airs de leurs armes. Combattant assez habile et rusé, il n'égale probablement pas les champions de Minerve, sauf ceux trop fiers de leur entrainement sous-estiment le grand blond, le pensant trop lourd et malhabile pour en faire une quelconque menace.
Evidemment l'effet de surprise ne fonctionne qu'une fois mais c'est souvent suffisant pour remettre à leur place certains grandes gueules comme il aime les nommer.
Au dela des entrainements et de la surveillance somme toute assez légère des adeptes de Venus, il n'est pas rare d'assister à quelques débordements, l'alcool et autres drogues nébuleuses aidants. La présence de quelques partisans discrets pour limiter la casse est toujours judicieux et Marcus est l'un d'eux. Outre son expérience passée, sa carrure, dominant la plupart de ses concitoyens, a de quoi refroidir certains lorsqu'ils dépassent les bornes.
En attendant que ces débordements viennent troubler l'apaisante mélodie des rires, des discutions artistiques, des murmures, des gémissements et autres couinements exprimant l'explosion d'orgone s'éparpillant de chaque pore de leur peau que ce soit dans les couloirs, les bains ou les alcoves du temple. Marcus participe avec plaisir en particulier dans les plaisirs de chair féminine avec un appétit quasi infini.
Occasionnellement, il échange quelques passes d'armes ou fait de la lutte pour amuser la galerie. Certains et certaines appréciant particulièrement de voir des corps musclés recouverts d'huile et vêtus simplement d'un pagne, confronter leur force et leur agilité, dans une mêlée humaine luisante.

S’étant rapprocher de sa demi-sœur Aria quelques années après son changement de divinité, Marcus réside dans l’un des derniers biens des Valérius à savoir leur demeure familiale. Ayant profiter des androïdes d’Aria ces derniers temps, apres un remplacement qui semblait jamais s’opérer concernant son esclave personnel, Marcus décida de prendre les devants et un tour au marché semblait s’imposer.
Enfilant une tunique carmine assez modeste mais possédant malgré tout les armoiries des Valerius, le grand blond quitta sa demeure et se rendit au marché, parcourant les allées pavées, veillant bien entendu que sa bourse reste bien en place sous sa tunique, bien que son épée large devait intimider plus d’un voleur.
Comme a son habitude le marché était bondé à cette heure ci, les étales étaient assez variés et c’est peu dire, lorsqu’on repensait une seconde qui tout ce qui était en vente venait forcément de cette cité, car rien ni personne ne parlait d’objet exotique ou du moins provenant d’en dehors des remparts, si ce n’est quelques marchands douteux tentant de vendre plus cher leurs marchandises qui viendraient d’une autre cité. Malgré que cela était de beaux gros mensonges, certains clients naïfs semblaient être attirés, Marcus s’en détourna rapidement, apres tout, il venait chercher un androïde et peut être une tunique ou deux, voir un peu d’equipement en cuir si cela lui semblait de bonne facture.
Alors qu’il posa son regard sur l’une des estrades de vente d’esclaves, un grand androïde presque aussi imposant que lui descendit leurs quelques marches, se dirigeant vers son nouveau propriétaire, une dame de petite taille qui palpa l’entrejambes de son esclave avec un sourire satisfait de ce qu’elle ressentait entre ses petits doigts fins. Lui attachant un collier et suivi d’une laisse, elle se fendit la foule, sa nouvelle acquisition sur ses talons.


- En voila une qui va prier Venus dans les plus brefs délais…

Dit il à voix basse pour lui-même, reportant ses yeux sur les autres produits qui défilaient l’un apres l’autre. Une esclave fit son apparition, une peau halée, un visage calme, presque serein et un regard seduisant bien qu’il trahissait comme une grande impatiente ou une envie de liberté, sur le moment Marcus ne sut en être certain. Le marchand, que l’ancien soldat connaissait pour lui avoir justement acheté son dernier androïde toujours en réparations, lista les atouts de cette esclave comme a son habitude, mais lorsqu’il en arriva au prix, si ce n’est quelques huées , personne ne sembla prêt à investir presque le double du tarif habituel pour les esclaves femelles.
Voyant la mine déconfite de l’attroupement de clients, le marchand attendit un instant avant de revoir légèrement a la baisse, mais même ainsi les clients ne furent aucunement satisfaits, certains criant à l’arnaque.
Marcus se rapprocha des marches de l’estrade, grimpant l’une d’elles, pour dépasser encore d’une tête la majorité des badauds.


- Voyons, voyons, mon ami, pourquoi insister sur un tarif pareil, tu vois bien que la peuplade n’est guère naïve, aussi ravissante et exotique que puisse être cette création, en demander plus que tes tarifs habituels, c’est manquer singulièrement de raison, non ?

Alors que le marchand regarda longuement celui qui venait troubler sa vente mais en prenant parti pour sa clientèle, il réfléchit un instant pour sortir une réplique pour reprendre le dessus, mais déjà Marcus reprenait la parole.

- Ne souhaitant guère te faire perdre d’avantage et fortiori ton argent, je te propose ceci et concluons en bons termes un arrangement et oublions le …..petit différent qui nous liaient ces dernieres semaines jusqu’à aujourd’hui , marché conclu ?
Ne pensez vous pas que c’est un bon compromis peuple de rome ?

Marcus avait tendu au marchand sa bourse avec environ la moitié du prix qu’il demandait, ayant gardé quelques pieces pour les autres achats qu’il comptait faire apres avoir user de son don d’orateur. Le marchand ouvrit la bourse et compta en un clin d’œil son contenu, mais ne grimaça pas pour montrer qu’il se faisait enfler. Mais lorsque le grand blond évoqua leur petit différent, il remercia en silence son interlocuteur de ne pas avoir mis en avant un défaut de marchandise toujours pas réglé depuis bien trop longtemps, ce qui lui aurait valu un sacré coup pour sa reputation.
Le marchand approuva d’un signe de tête, avec un petit rictus faisant comprendre à la populace qu’il était satisfait de cette vente, ce qui n’était pas totalement exact, financièrement parlant, mais bon la reputation n’est pas à exclure dans le commerce.


- Je suis ton maitre à présent, approche que je t’observe de près.

Dit il à l’intention d’Aelia en lui faisant un signe de venir à lui de l’index, souhaitant tâter un peu la marchandise qu’il venait d’acquérir à un prix juste à premieres vues. Une fois les usages effectués, il descendit des marches et s’éloigna de l’estrade, recouvrant de son bras les reins de son esclave, la guidant vers une marchande d’étoffes.

- Singulière esclave, quel est ton nom ?

Lui demandant son maitre en rapprochant son visage de son oreille, il attendit qu’elle lui réponde un instant, avant de jeter son regard sur quelques tuniques exposées et autres ensembles plus ou moins communs, y compris quelques tenues affriolantes et transparentes, probablement pour les danseuses et/ou esclaves, voir des adeptes de Venus.
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Re: Souris au monde et le monde t'achètera [Marcus]

Messagepar Aelia Valerius le 13 Août 2012, 06:14

Comme d'habitude, quand vint son prix, les badauds et passants huaient le marchand. Elle comprenait pourquoi, c'était presque le double de ce qu'il demandait pour les autres esclaves et pourtant, il y avait des forts, des érudits, des beaux, des intéressants. Mais elle ne comprenait pas pourquoi il lui attribuait ce prix-là? Pour l'androïde, elle devait forcément avoir quelque chose de plus. Pourtant, sa mémoire était défaillante, vu qu'elle ne se souvenait que de très peu avant son arrivée ici. Et donc, comme toujours, elle n'intéressait pas grand monde, certains même partirent quand ils entendirent la première annonce de son maître temporaire. Ce dernier s'en aperçut rapidement et se décida enfin à demander moins. Aelia tourna la tête vers lui. Voulait-il vraiment se débarrasser d'elle? Sans doute, car cela faisait des mois qu'elle prenait la poussière dans son débarras. Mais malgré le rabais, personne n'était intéressé.

Et puis s'éleva une voix, un homme sortit du lot, grimpant la première marche de l'estrade. Plus grand que la moyenne, il n'en avait pas besoin, mais comme tout bon représentant de la foule, il fallait toujours se détacher de la populace, le marchand et cet homme se mirent à discuter, comprenant que ce n'était pas une conversation pour elle, l'androïde détacha son regard de ces deux visages et observa la foule. Certains riaient de voir le marchand dans la déconfiture, certains ignoraient totalement ce qu'il se passait sur les marches de l'estrade, d'autres s'ennuyaient et les derniers attendaient. Un bruit de pièces attira toutefois son attention, la concentrant sur le dialogue des deux hommes. Le sourire revint sur les lèvres d'Aelia, allait-on vraiment l'acheter? Il fallait croire car le marchand laissa la place sur les marches et l'homme l'appela.

Obéissante, l'androïde se leva et s'approcha. Elle se devait de mémoriser parfaitement les traits de son nouveau maître si elle voulait le retrouver dans une foule aussi ne détacha-t-elle pas son regard de son visage, analysant le moindre centimètre de peau. L'humain la patrouilla et elle se laissa faire, sans un mot, sans une expression. Il avait le droit après tout, n'était-il pas son maître? Elle en profita pour remettre un peu d'ordre dans ses programmes, mettant en avant ceux qui servaient à obéir et à servir les maîtres humains. Il ne fallait pas décevoir cette fois, car elle ne voulait pas retourner sur l'étal et attendre indéfiniment que quelqu'un l'achète. Il l'entraina loin du marchand, fondant dans la foule et les pas qu'elle fit, furent pour elle comme une nouvelle envolée, comme si on venait de la libérer.


Elle n'avait aucune idée de comment ce nouveau maître allait l'entretenir et la préserver, mais qu'il soit tolérant ou non, cela serait toujours mieux que les insectes et la poussière d'une cellule froide. Elle allait pouvoir apprendre de nouvelles choses, voir de nouveaux endroits, rencontrer des gens. Du moins, dans une partie sans défaut de son crâne d'androïde, c'était ainsi qu'elle voyait l'arrivée chez ce nouveau maître. Au milieu de tous ces gens, il fallait remettre en place et dépoussiérer tout ses programmes. D'ailleurs elle s'en aperçut bien vite quand il lui demanda son nom.

- Aelia, Maître.

Sa voix sonnait faux tout à coup. A rester trop longtemps sans bouger, cloitrée dans une cage humide, même si sa technologie était de pointe, la poussière s'infiltrait partout. Elle se racla la gorge pour retrouver la voix qu'elle avait au moment de sa création. Elle adapta également ses programmes auditifs et tactiles alors qu'ils arrivaient près d'un stand d'étoffes, lourdes et légères, pour homme ou pour femme, colorées, à motifs, ternes ou unies, laissant ses doigts glisser sur les matières.

- Maître? Afin de vous servir au mieux, puis-je connaître votre identité?

Cela faisait incroyablement du bien de se remettre à jour, de tout remettre à niveau, comme une véritable liberté de nouveau acquise. La proximité de son maître qui la tenait par la taille ne la dérangeait pas le moins du monde et elle l'observait avec ce regard particulier, ce regard digne d'un chien loyal envers son maître.
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Re: [E1] Souris au monde et le monde t'achètera [Marcus]

Messagepar Marcus le 19 Août 2012, 02:32

L’ancien soldat laissa son regard vagabonder sur les étoffes exposées ici et là, apres que son esclave s’identifia et qu’il approuva avec un tres léger signe du menton, son sourire satisfait flottant sur son visage depuis qu’il avait acheté l’androïde. Puis elle lui demanda son nom, en effet il ne lui avait pas indiqué le nom de son maitre, ce n’était guère un oubli, bien assez tot il lui aurait révélé son prénom et son nom de famille mais vu qu’elle semblait soucieuse de poser un nom sur son maitre pourquoi la faire attendre d’avantage.

- Bien entendu, Marcus Valerius c’est ainsi qu’on m’a nommé.

Lui répondit le grand gaillard blond en la regardant un instant, avant de survoler de nouveaux les tenues et voiles à demi transparents, se disant que certaines de ces dernières devraient fort bien convenir à sa nouvelle acquisition. Il reluqua son esclave un moment, estimant à peu près ses dimensions, se disant qu’au besoin d’une retouche elle s’arrangerait elle-même.
Il pointa du doigt une tenue jaune délavée composée d’un corset-body en étoffe assez épaisse et de multiples voiles transparents un peu plus clairs qui faisaient office de manches longues et de jupe arrivant probablement jusqu’aux chevilles.


- Faites donc moi voir cela brillante artisane.

Il laissa la marchande décrocher la tenue jaune et l’étaler sur les autres étoffes. Marcus survola le tissu du corset puis les voiles, approuvant de la tête la douceur et la fraicheur du produit. La marchande précisa qu’il était possible de retirer les voiles facilement en défaisant les lacets autour du cou et au niveau de la taille.
L’ancien soldat se tourna vers son esclave lui montrant de la main la tenue qu’il examinait.


- Elle te plait cette tenue ? Si oui, je l’achète.

Il attendit sa réponse un instant, puis tournant son attention vers un autre produit et son choix se porta sur une chemise noire avec quelques motifs brodés blanc et argent avec un pantalon assorti. Désignant ce choix de l’index, il demanda à l’humaine ce qu’il lui devait et paya avec les pieces qu’il lui restait. Il pris sa bourse avec la poignée de pieces restantes et la tendit à Aelia.
La marchande prépara avec vélocité les achats et les présenta à Marcus.


- Garde ceci à l’abris des mains curieuses jusqu’à que nous soyons rentrés et les paquets également.
Les courses sont bientôt finies.
Sinon des questions à me poser qui ne peuvent attendre?

Lui demanda son maitre sur un ton calme en regardant autour d’eux un instant avant de reporter son regard sur son esclave.
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Re: [E1] Souris au monde et le monde t'achètera [Marcus]

Messagepar Aelia Valerius le 20 Août 2012, 03:36

- Bien entendu, Marcus Valerius c’est ainsi qu’on m’a nommé.

Très bien, cela était enregistré. Elle garderait cette information précieusement, en espérant ne jamais l'oublier. Elle ne savait pas ce qu'il se passait avec sa mémoire, mais elle n'arrivait pas à se souvenir de tout. Peut-être un bug dans son programme? Enfin, là n'était pas l'importance, pour le moment, il fallait suivre son nouveau maître, apprendre de lui et le servir comme il le voulait. Ce dernier était en train d'étudier les articles proposés sur un étal où s'enchevêtraient tissus en rouleau, ensembles, vêtements, uniformes de toutes les matières, on trouvait aussi bien du lin que de la laine, des voiles de soies, des étoffes plus grossières et des tissus plus fin qu'un fil d'araignée. Il y en avait pour tous les gouts et toutes les couleurs. L'androïde qu'elle était reconnaissait les couleurs, les analysant grâce au spectre de la lumière implanté dans ses programmes.

- Elle te plait cette tenue ? Si oui, je l’achète.

Ah. Plaire? Est-ce qu'elle connaissait la définition du mot plaire? Oui, elle connaissait ce mot, mais pouvoir l'utiliser, en était-elle capable? Elle n'était pas sûre. N'ayant pas d'émotion, elle ne pouvait pas dire, affirmer ou penser qu'une chose lui plaisait. Mais comment répondre à son maître? Elle regarda l'étoffe, tenta de percer le secret du mot "plaire", mais non, elle ne pouvait pas dire si ça lui plaisait. L'ensemble semblait pratique, léger. Elle préférait les vêtements légers, c'était plus pratique pour travailler.

- Elle me plait si elle vous plait, Maître Valerius.

Elle espérait qu'avec cette phrase, cela ferait plaisir à son nouveau maître et que cela répondait à la question comme il le fallait. Visiblement, cela était suffisant, car il prit la tenue, ainsi qu'une chemise. Il plaça dans ses mains sa bourse avec encore quelques pièces à l'intérieur et lui demanda de faire attention aux chapardeurs. Aelia serra instantanément ses doigts autour de la bourse et baissa sa main pour que cette dernière soit dissimulée sous le châle qu'elle portait encore sur ses épaules. Si quelqu'un en voulait à l'argent de son maître il allait falloir arracher ses vêtements et passer ses doigts aux os de métal. La marchande lui tendit le paquet préparé et l'androïde la remercia. Il fallait toujours être polie, cela, elle le retenait bien. Son maître voulait continuer un peu les courses. Aelia était prête à le suivre, mais avant cela il posa une question. Celle qui venait d'être achetée réfléchit un instant. Non, cela pouvait attendre, à moins que...

- Où devrais-je vous retrouver si je venais à vous perdre dans la foule?

Oui, cette question était primordiale, car elle ne voulait pas faire patienter son maître, elle ne connaissait pas l'adresse de sa maison, aussi ne pouvait-elle pas rentrer directement chez lui. Le reste des questions pourraient attendre, ce n'était pas bien important, du moins pour le moment.
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Re: [E1] Souris au monde et le monde t'achètera [Marcus]

Messagepar Marcus le 21 Août 2012, 17:06

A sa question, elle prit le temps de réfléchir, comme un peu perdue, puis elle lui répondit astucieusement sans donner son avis, peut être en était elle incapable. Cela faisait quelques dizaines d’années que Marcus interagissait avec des androïdes et que certains d’entre eux pouvaient aisément dépasser les limites de leur condition d’esclave alors que d’autres étaient bridés par quelques artifices obscurs que le grand gaillard serait bien incapable de comprendre, comme l’ensemble des romains très certainement.
Et puis, il y a un ou plusieurs groupes d’androïdes marginaux, certains souhaitant simplement vivre à l’instar des humains avec les mêmes droits, d’autres plus dangereux n’hésitant pas à effectuer des actions agressives voir mortelles contre les humains.
Marcus réagit à la réponse de son esclave par un léger sourire avant de reporter son attention ailleurs, indiquant à la marchande d’empaqueter la robe suivi de l’autre article qu’il lui plaisait également. Les courses dans les mains d’Aelia, son maitre lui demanda donc si elle avait des questions.


- Je doute que cela arrive mais tu as raison, sait-on jamais. Tu me retrouveras à la demeure des Valerius.

Il lui indiqua comment rejoindre cette dernière depuis le marché, ajoutant qu’elle pourrait demander à un garde ou un passant si jamais elle ne trouvait pas. Voyant qu’elle ne semblait pas avoir d’autres interrogations urgentes, il pivota et avança de quelques pas et s’arrêta à un marchand d’épices, pointant du doigt des bâtonnets de cannelle séchée, il donna la piece qu’il avait gardé dans la main au marchand.

- Nous pouvons rentrer à présent.

Les morceaux de cannelle attachés par une cordelette dans la main, l’autre posée sur le postérieur d’Aelia, ils traversèrent le marché pour prendre la direction des quartiers résidentiels. Une fois un peu éloigné du brouhaha incessant, il reprit la parole.

- Comme tu le sais, tu seras chargée des taches ménagères, bien qu’elles se limiteront à mes quartiers, mes affaires et de temps à autres à faire les courses seule.
Il est peu probable que ma demi-sœur Aria te donne d’autres corvées, vu qu’elle a souvent un à deux androïdes à ses ordres, mais au cas ou, tu es prévenue.
Je te la présenterais quand nous la croiserons.
Sinon, je suis le seul à qui tu dois obéir et je n’ai pas pour habitude d’être tyrannique.

Il laissa un instant à son esclave pour assimiler cela, croisant un ami, il échangea quelques courtoisies et une tape sur l’épaule avec que ce dernier ne s’éloigne. Il reporta son attention sur Aelia.

- As-tu compris Aelia ?
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Re: [E1] Souris au monde et le monde t'achètera [Marcus]

Messagepar Aelia Valerius le 21 Août 2012, 18:33

Un sourire. Ah, elle a bien répondu. De ce fait, elle sourit aussi, avant de se charger des paquets et de la bourse de son maître. Quand ce dernier se dirigea vers d'autres marchands, il n'eut pas besoin de lui dire de le suivre, Aelia le fit instinctivement. Ses programmes d'obéissance comportait également des capacités d'autonomie, alors tout bonnement, elle marcha dans son ombre, observant tout ce qui se passait autour d'elle et tous ceux qui passait près d'elle. Il avait dit de protéger sa bourse, c'est bien ce qu'elle ferait. Son maître lui avait aussi dit comment se rendre à sa demeure. Elle avait enregistré les directions, donc normalement, elle saurait se diriger et n'aurait pas besoin de demander, cela serait faire honte à son maître d'avoir un androïde incapable de rentrer chez elle. Non, elle ne devait pas le lacher des yeux et marcher où il marchait. Ce qu'elle fit immédiatement et tant qu'il avançait, elle fixait l'arrière de son crâne. Il s'arrêta chez un marchand d'épice et elle le regarda faire, sans un mot.

L'humain décida qu'il avait terminé ses courses et d'une main sur ses fesses, il l'entraina, fendant la foule du marché. Aelia continuait de regarder son maître, mais avec le monde qui pululait, cela était bien difficile de faire attention où elle mettait les pieds et regarder dans une autre direction, aussi se contenta-t-elle de fixer devant elle et d'éviter toute personne qui était sur sa route. Les étals regorgeaient de couleurs, d'odeurs, de saveurs, de matières, il y en avait pour tout les gouts, cela changeait de l'arrière boutique du marchand d'androïdes. Elle préférait largement être ici, au service d'un maître, plutôt que d'attendre dans le silence et l'ennui. Elle allait vivre ici et n'aurait plus le visage des nouveaux androïdes qui arrivaient, toujours vide d'expression. Oui, elle se sentait mieux d'être sortie et elle ne remercierait jamais son maître assez.

Ils prirent une rue qui s'éloignait du marché et son maître parla de nouveau, donnant de nouvelles directives. Ménage, rangement, dépoussiérage, courses. Ca c'était bon, elle savait faire. Elle apprit que dans la demeure de son maître, il y avait une femme, mais elle ne lui donnerait pas beaucoup d'ordre, de toute manière, elle fut vite renseigner, elle ne devait obéir qu'à son maître. Cela allait de soit. Elle voulut répondre, mais l'humain tourna son attention vers un passant et Aelia attendit patiemment que son maître termine avant de parler, voire même de bouger. Finalement, le passant départit et Marcus se tourna vers elle, continuant leur conversation.


- Oui, Maître Valerius, j'ai compris.

Elle avait des questions, mais elle n'avait pas eu la permission de les poser. Ces questions-là précisaient le mode de vie et le mode de conduite qu'elle devait adopter. Mais l'androïde se disait qu'une fois dans la demeure de son maître, elle apprendrait bien plus en observant et ce, sans poser de question. Car ce n'était pas bien d'être curieux. Ils reprirent visiblement leur marche et Aelia se laissa guider à travers les rues.
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Re: [E1] Souris au monde et le monde t'achètera [Marcus]

Messagepar Le conteur le 28 Septembre 2012, 17:55

Il pointa du doigt l'androïde de l'adepte de Venus. L'androïde à sa droite ferma les yeux pour se concentrer. Il tentait de la retrouver. Il voyait les âmes des humains, elle miroitait de mille couleurs. Parmi ses âmes, il recherchait des codes barres. Sa tâche était difficile, il vacilla devant son maître et tomba à terre. Son maître ne daigna ni le rattraper, encore moins le relever. L'androïde était allongé sur le toit plat de cette masure du marché. Il cherchait la cible identifié. Il travaillait efficacement mais son maître s'impatientait toujours. Jusqu'à maintenant, ses expériences se soldaient toujours par un échec.

-- Cible acquise !

Le maître attendit. Cette étape de l'assassinat n'était guère difficile aujourd'hui. Il fut un temps où son androïde échouait sans cesse. Mais à force de réinitialisation, de formatage, de reprogrammation, le Consul avait réussi à faire évoluer l'androïde. L'assassin se tenait prêt. Il devait désormais lire le code barre de l'androïde. Il attendit.. Encore et encore et encore...

-- 1 4 5 6 8 7 9 1 0 2 3 5

Le consul vérifia le certificat d'achat entre Marcus et Spurius. Son assistante à droite sourit.

-- Vas-y ! lança le consul.

L'ordre était donné, la connexion entre les deux androïdes s'établit. Le transfert commença, l'androïde fut pris de convulsion et Aelia s'arrêta nette. Ses programmes la quittait, son âme se décrochait de son corps et l'androïde devait maintenant l'absorber. Au sol, les convulsions de l'androïde devenaient particulièrement violente. L'assistance émit la remarque qu'il allait encore grillé.

-- Oui mais le spécimen vient de s'arrêter net au milieu de la rue. le Consul sourit un bref instant.
-- Le transfert a dû commencer...

Mais sitôt eut-elle finit sa phrase que l'androïde allongé restait par terre. Immobile, inconscient, grillé même. Comme Maximus sur Votum, l'apprentie se concentra sur l'âme de l'androïde. Il n'en restait quasiment rien. Il avait grillé et il faudrait le réinitialiser une nouvelle fois. Elle recula d'un pas craignant le courroux de son maître.

-- C'est un échec... Mais nous sommes maintenant capable de tuer n'importe quel androïde en ne nous basant que sur son code barre.

L'assistante fut rassurée. Elle s'avança vers le parapet et regarda au loin. Aelia était immobile, une coquille vide, un corps sans âme, dépourvu du moindre programme, vierge de toute intelligence. Elle ne fonctionnerait plus, elle ne servirait plus de maître. Le corps inerte restait au milieu des passants et quoi que décide Marcus, il ne pourrait que constater l'inactivité totale de son androïde, en veille... permanente.

-- Quintus a des soucis à se faire !
-- Quintus n'est pas ma cible. lâcha le maître alors que la lame de son arme s'enfonçait dans la gorge de son apprentie. Quintus est humain, imbécile ! Humain et rebelle, comme moi. Tu n'aurais pas du fouiller dans mes affaires, petite !

L'apprentie suffoquait et aussi fort pressait-elle sur sa gorge, elle ne put en retenir le sang. Elle se vida de son sang et expira son dernier souffle avant de s'effondrer inerte.
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