par Thalie Helvius le 03 Septembre 2012, 14:45
J’ai toujours du mal à réellement me rendre compte sur la façon qu’on les citoyens, fidèles et autres romains de me voir. En tant que prêtresse de Vénus, je considère qu’il est de mon devoir d’être au plus proche de tous ceux qui auraient besoin de moi, de me parler, de se confier. C’est une forme d’amour pour son prochain. Faire preuve d’empathie, de compassion, de soutien moral, psychologique. Je suis également toujours prête à apporter mon aide, selon mes moyens et possibilités. Naturellement, je suis d’avantage disponible pour les prêtres et prêtresses du Temple de Vénus, cela va de soit. Je crois néanmoins sincèrement que ma mission ne s’arrête pas aux portes du Temple, ni à ses fidèles non. Ce n’est pas ainsi que nous pourrons attirer d’autres croyants, fidèles. Je suis heureuse de voir que cette femme aille beaucoup mieux. Il est vrai je suis tête en l’air, j’ai bien souvent du mal à remettre un nom sur un visage. Aussi, lorsque je me trouve au Temple, il est bien rare que je reconnais des fidèles, sauf les habitués, les plus présents et assidus naturellement. Ainsi, dès à présent, je pourrais enfin aller moi aussi saluer Cassiopéa, lorsqu’elle viendra au Temple. Je ne cherche pas la popularité mais j’aime l’idée que ceux qui auraient besoin de parler à une prêtresse de Vénus, puissent venir vers moi sans timidité, gêne…
"Si je suis prêtresse de la déesse de Vénus, c’est avant tout pour servir, aider, écouter mon prochain Cassiopéa. Je n’ai pas à choisir les personnes avec lesquelles je souhaiterais m’entretenir. Je ne serais pas digne d’être prêtresse."
Je connais bien le nom de son père oui. C’est un généreux donateur pour le Temple, un fidèle exemplaire. J’ai bien souvent entendu son nom. Je regarde les mains de Cassiopéa, alors qu’elle me confie être une musicienne. J’aurais aimé être une musicienne inspirée, pouvoir enchanter les foules par des sons tout droit sortis de ma harpe. Non moi je suis une excellente oratrice. L’on dit souvent de moi au Temple et en dehors, que je possède une présence, une aura exceptionnelle. C’est déjà beaucoup, un don de Vénus elle-même. Lentement, j’attrape avec souplesse et délicatesse les mains de la belle romaine, les contemplant attentivement, effleurant leurs dessus sous mes doigts fins et agiles en de délicates caresses…
"C’est pour cela que tu as des mains magnifiques… peut-être que je pourrais faire appel à toi, lors d’une soirée, d’un banquet ? Je serais heureuse de découvrir ta musique."
Je demeure ainsi, fixant ses mains, objets d’un don précieux de notre déesse, quand soudainement, la taverne semble se vider, plongée dans un silence inattendu, abyssale. Je lève la tête pour capter le regard de Cassiopéa, mais celle-ci ne semble pas le moins du monde remarquer un quelconque changement. Un vent d’une fraîcheur inconnue s’engouffre alors dans ma chevelure, des lèvres effleurent mon oreille, alors que je frissonne sous la surprise, cette sensation. Des mots sont murmurés à mon oreille, disparaissant avec le bruit de deux chopes qui s’entrechoquent. Je secoue la tête et tout semble redevenir normal. Mon cœur bat la chamade, je sens des frissons me parcourir l’échine. Anxieuse, déboussolée, je cherche à retrouver mon calme. Il n’en faut pas plus pour que je me mette à ronronner fortement. C’est une réaction indépendante de ma volonté, provoquée lorsque je suis stressée, fatiguée ou excitée. Un son qui ne laisse aucun doute sur sa provenance. Le rouge me monte aux joues…
"Je… tu ? … là maintenant… je suis désolée, je ne me sens pas très bien"
Je suis perplexe et perdue. En une journée à peine, voici que je vis deux expériences étranges, surnaturelles. Je ne crois pas aux coïncidences. Je suis une religieuse, je crois en Vénus, aux dieux vivants. Lâchant les mains de la romaine, je viens porter l’une d’elles sur ma poitrine, la déposant sur mon cœur comme-ci cela pouvait faire cesser les battements puissants de mon cœur affolé…
"Je… je suis une prêtresse de Vénus… j’ai été choisit par notre déesse à ma naissance…"
Mon regard est perdu dans le vague tandis que je cherche à comprendre ces mots, ce qu’il vient de se passer juste à l’instant. Ma foi n’est nullement remise en doute mais je reste perplexe par ce message que je crois fermement venu de Vénus elle-même. J’ai l’impression alors d’avoir fauté, de mettre trompée jusqu’ici. Peut-être n’avais-je pas totalement saisi ma mission. Je viens d’être éclairée, guidée par la déesse elle-même. Je suis encore perdue, déboussolée, mais rassurée. Si l’on m’indique le chemin, ce que je suis attendue sur cette route, que l’on fait attention à ce que je ne m’en écarte pas. Je ne fais pas tout cela pour rien, au contraire et cela me comble de joie. Mon ronronne s’intensifie d’ailleurs jusqu’à ce que des regards se tournent vers moi, me faisant rougir de plus belle. Je reporte alors mon attention complète sur la belle romaine…
"Excuse moi… c’est… indépendant de ma volonté "
Certaines novices adorent m’entendre ainsi, beaucoup trouvent cela reposants. Il est même dit que mon ronronnement sera capable d’accélérer les guérisons, cicatrisations. Je n’ai jamais eut à essayer en de telles situations mais naturellement, si cela devait arriver, j’en serais honorée…
"Je suis issue d’une famille ordinaire. A ma naissance, il fut dit que Vénus elle-même m’aurait choisit. Je suis entrée au Temple à mon adolescence, où j’y ai grandit. J’aime beaucoup la musique, même si je ne suis pas musicienne moi-même. J’aime peindre. Ma mère s’est toujours adonnée à la peinture."
Il est bien rare que je parle de moi, de ma vie d’avant celle du Temple…