[E1] Vêtements civils.

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Messagepar Melina Sertorius le 27 Juillet 2012, 15:23

[NOTE : Melina ne porte pas de maquillage ni de vêtements particuliers, lors de cette scène]

Elle y avait passé une dizaine d'heures, mais Melina y était enfin parvenue. Avoir l'air tout à fait normale. Elle était méconnaissable, c'était exactement ce qu'il lui fallait. Plus de maquillage, plus de coeurs sur le visage, plus de cheveux de couleur rose vif, plus rien de tout ça.

L'"opération" s'était, enfin, conclue par le retrait de sa robe étrange aux allures presque décalées dans le monde romain, pour une sorte de tunique de mauvaise qualité, tout à fait quelconque. Maintenant elle avait l'air de madame quelconque. C'était le terme parfait. Quelconque. Moyen. Médiocre. Classique. Rien de surréaliste. Elle passait un peu partout : dans les quartiers riches elle ne serait pas plus remarquée que ça car elle n'avait pas l'air d'une mendiante, et dans les quartiers pauvres elle n'aurait pas l'air d'une riche propriétaire ou d'une androïde, surtout.

Car la majorité de son corps était dissimulé par la tunique blanche. Néanmoins elle voulait quand même trouver de quoi mieux se couvrir, notamment la tête, et pour ça elle devrait faire un passage par le marché, afin de récupérer une cape, une capuche, ou n'importe quel tissu dont elle pourrait se servir pour se dissimuler. Aller au marché était tout de même prendre un risque : même s'il fallait être très physionomiste pour la reconnaître sans ses maquillages, coiffures originales et autres froufrous, il restait possible de la reconnaître. Mais encore fallait-il faire attention à elle, ce qui, avec sa tenue tout à fait moyenne, avait peu de chances d'arriver. Elle serait normalement ignorée.

L'autre aspect intéressant de cette... visite était que rien ne laissait voir qu'elle était une androïde. Pour la première fois donc, elle pourrait faire... Comme si elle était une humaine normale allant au marché ? Oui, il y avait un peu de ça. Bon, normale... Certes, elle n'achèterait pas à manger. Elle n'achèterait en fait pas grand chose vu qu'elle ne disposait pas non plus d'une grosse somme d'argent il fallait bien le dire... Peut-être une tunique neuve, un tissu pour se couvrir la tête, des chaussures, éventuellement... elle avait peut-être de quoi faire.

Mais alors qu'elle réfléchissait à tout cela, elle heurta par erreur un passant, lui donnant un petit coup d'épaule. Melina se retourna afin de s'excuser, lançant alors :

- Oh, navrée...!

Mais alors qu'elle observait celui qu'elle venait de heurter par erreur, quelque chose d'abominable se révéla à elle. Ce passant, c'était Tiberius Festus Scribonius. C'était un prêtre de Venus, avec lequel son maintenant décédé Maître, Septimus Iustus Sertorius, avait déjà eu quelques relations amicales et professionnelles. Les deux hommes s'étaient rencontrés à plusieurs reprises, vu que Sertorius était un prêtre de Pluton assez talentueux ; il avait souvent entretenu, réparé, ou amélioré des androïdes appartenant à Tiberius même si les systèmes d'amélioration que portait Melina étaient pour l'instant encore uniques en leur genre.

Mais voilà : Tiberius la connaissait. Vu que Septimus se promenait très souvent avec Melina à ses côtés (d'où son surnom de "La maîtresse de la maison"), elle avait déjà croisé le prêtre de Venus à plusieurs reprises... Visiblement, il ne restait plus qu'à espérer que comme la majorité des humains, il n'avait aucun intérêt pour les androïdes, et qu'il ne la reconnaisse pas...
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Re: [E1] Vêtements civils.

Messagepar Tiberius le 27 Juillet 2012, 23:50

Je m'étais arrêté sur une étale, un jeune artiste forgeait le métal fondu à l'aide d'instruments lourds. Mais ses gestes donnaient l'illusion d'une infinie douceur à son travail. Son talent était indéniable et je profitais de ce moment où il travaillait pour l'observer. Je n'étais pas un amoureux du protocole et je n'avais pas envie qu'on change quoi que ce soit sous prétexte que le Grand Prêtre sortait de son temple. J'étais derrière lui, dans une tenue un peu plus qu'à l'accoutumé sobre. Je regardais ses créations, je les admirai. Il avait un don tout simplement. Je voulais un bracelet bien particulier qui remontait sur tout l'avant-bras en dessinant quelques arabesques.

Je fis mon achat auprès de sa femme qui me regarda, étonné de voir le Grand Prêtre sans ses gardes. Il faut dire que depuis le cas "Votum", je n'avais plus envie d'être escorté. Contre quelques pièces d'or, je pris possession du bracelet emballé dans une étoffe et repartait aussi discrètement que j'étais venu. Au sortir de la demeure de cet artisan, je regagnais les hauteurs de Rome en direction du Temple. Une passante me bouscula. Toute la journée avec Votum me revint en mémoire. Mais la femme devant moi me fit l'effet d'une déchirure.

Imaginez une ouvre d'art comme celle de ce forgeron et faîtes lui perdre son aura, voire son âme ! Prenez le plus tableau de Rome et délavez l'eau dans les eaux de la fontaine aux quatre fleuves ! Et bien vous obtenez la nouvelle Melina. Mes yeux s'écarquillèrent en la dévisageant. Aucun doute, c'était elle. Cela m'avait frappé à quelques détails. Mais surtout à ses yeux qui avaient cette étrange étincelle. Ma main se tendit vers sa chevelure disparue mais s'arrêta en chemin. J'étais au courant du décès tragique de son Maître. Etait-ce cela qui l'avait assez affectée ? Je ne comprenais pas.

-- Melina ! Qu'est-il arrivé à tes cheveux ? Tu es maltraitée par ton nouveau Maître ?

J'étais loin d'imaginer qu'elle s'était infligée cela pour éviter de devenir une des marchandises de Spurius.
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Re: [E1] Vêtements civils.

Messagepar Melina Sertorius le 28 Juillet 2012, 00:27

Il l'avait reconnue. Raté. La jeune androïde pouvait voir le concept de liberté s'effacer petit à petit avant de disparaître en faisant "à plus sous l'bus !". Toutefois, quelque chose que venait de dire Tiberius était assez surprenant... Il se demandait si son nouveau Maître la maltraitait... Mais qu'est-ce-qu'il en avait à faire ? Les humains traitant les androïdes comme des marchandises, la très large majorité tout du moins. De fait, ce ne serait pas une énorme surprise qu'elle soit maltraitée par un éventuel nouveau Maître. Statistiquement, c'était même quelque chose d'extrêmement probable. Du coup, pourquoi une telle surprise ?

En tout cas il valait mieux lui répondre de façon neutre et éviter les problèmes. Melina répliqua donc, sans aucune hésitation :

- Maître Tiberius ! Non, du tout. Je n'ai pas de nouveau Maître pour le moment, je serai vendue avec les autres biens du domaine vu que Maître Sertorius n'avait pas d'héritiers.

Tu parles... Elle fulminait. Elle avait entretenu, géré et administré le domaine en question, à la baguette, pendant plus de 20 ans. Même des humains, des jardiniers, étaient à ses ordres et faisaient ce qu'elle leur disait de faire. Bon, elle ne leur donnait pas vraiment d'ordres... Mais elle leur disait d'aller travailler sur ceci, sur cela, de planter telle ou telle fleur, de récolter les olives plus tard ou maintenant, bref, elle gérait vraiment les lieux. Donc de fait, il y avait une héritière légitime, mais le problème était qu'il fallait que ce soit un humain qui récupère les lieux...

- On m'a demandé d'adopter une tenue plus sobre en attendant qu'un nouveau Maître décide de faire mon acquisition. Vu les goûts particuliers de Sertorius il est fort probable que cette attitude plus sobre ne devienne aussi définitive.

Elle avait failli dire "je crains que cette attitude". Ce n'était pas passé loin... Les androïdes "bien dressés" ne devaient pas émettre de jugement de ce type, ou craindre, ou quoi que ce soit. D'ailleurs, elle en rajouta une couche :

- Je ne comprends par contre pas ce que vous voulez dire. Maltraiter ? Un Maître peut faire de nous ce qu'il souhaite, nous ne sommes que sa possession. On peut maltraiter un humain, pas un androïde.

Au moins, là, elle enfonçait le clou... Peut-être avec un maillet de chantier, cela dit. Ca faisait peut-être un peu trop... Certes il y avait beaucoup d'androïdes au plot 100% actif qui étaient des toutous sans personnalité, mais tout le monde savait que Sertorius avait toujours laissé à Melina une grande indépendance, cela menant à des rumeurs selon lesquelles son plot était endommagé. Ces rumeurs n'avaient jamais donné lieu à une enquête, vu que le vieux Septimus était un expert reconnu par les plus grands sénateurs en matière d'androïdes, de fait, qu'il laisse l'un d'eux avec un plot endommagé ou inactif était difficile à imaginer. La majorité pensait qu'elle était programmée ainsi, avec une personnalité légèrement dominante... Ce qui avait donné lieu à d'autres genres de rumeurs sur les goûts de Sertorius, mais c'était une autre histoire.
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Re: [E1] Vêtements civils.

Messagepar Tiberius le 29 Juillet 2012, 23:36

La jeune femme devant moi avait étonnamment changé. «L'habit ne fait pas le prêtre» Voici une expression que je trouvai ridicule. L'habit donne de très importantes informations sur les gens. Bien sûr, on peut se déguiser et tromper son entourage. Mais là n'est pas le sujet. L'habit fait le prêtre et Melina me semble défaite. C'est comme si on l'avait reformaté, comme si elle avait été réinitialisée. Je la regardai et fut rassuré quand elle me dit qu'on lui avait demandé de changer. Cela signifiait qu'elle avait toujours son ... programme. Je ne savais pas quoi en penser. Ces androïdes sont des robots recouverts de chair synthétique, mais ils semblent si réels pourtant, presque humains.

Je marquai un temps d'arrêt et cherchai à comprendre. Je prêtais à peine attention à sa dernière remarque que je mettais sur le compte d'un plot trop actif à mon goût. D'un geste de la main, je balayai un peu sa question et revenait sur les miennes.

-- Qui est ce «on» ?

Ma question étant vague, je précisai :

-- Vous me dîtes que «on» vous a demandé d'adopter une tenue plus sobre en attendant la vente. Je serai curieux de savoir qui est ce «on»

J'étais curieux de savoir qui pouvait donner un tel ordre. J'avais beau réfléchir, envisager bien des possibilités, je ne voyais guère l'intérêt de rendre cette femme fade. Pour un vendeur d'esclave, son originalité valait de l'or. Pour un nouveau propriétaire, Melina avait une attitude qu'on retrouvait difficilement. Et pour un homme en recherche de notoriété, acheter l'esclave favorite de Sertorius était une aubaine. Non, je ne comprenais pas quel idiot pouvait donner un tel ordre. J'étais bien loin de me douter un instant de la réalité, bien loin de me douter que Melina tentait à échapper à son destin d'esclave.
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Re: [E1] Vêtements civils.

Messagepar Melina Sertorius le 30 Juillet 2012, 03:10

Qui est ce "on"... Bonne question ça, 'Lina n'avait pas réfléchi à ce détail. Autant dire qu'elle ne s'attendait en fait pas du tout à ce genre de question, il fallait l'avouer, elle était prise au dépourvu et devrait donc encore bluffer. Jouer la carte de l'androïde obéissant...
Ou alors jouer franc jeu. Pourquoi pas au fond ? Tiberius avait l'air sympathique, il serait probablement plus compréhensif que les Spurius et autres. Il pourrait certainement la protéger et la laisser telle quelle sans toucher à son plot ou sa programmation principale, lui laissant ainsi une vie plutôt tranquille. Certes elle ne ferait pas la révolution, mais au moins elle pourrait vivre tranquillement.

Melina réfléchit alors, et se dit qu'il pourrait aussi probablement lui donner des milliers de pièces, sa propre maison, ainsi qu'un poney et un massage des pieds... N'importe quoi, tout ça. Bien sûr que non il ne serait pas plus compréhensif qu'un autre et procéderait à un reconditionnement total s'il découvrait que son plot avait sauté. Mauvais, très mauvais plan. Non, il fallait bluffer de nouveau, et improviser. Clairement, l'androïde ne se doutait pas que la vie libre consistait autant à devoir marcher à l'aveugle sans savoir ce que ce qu'elle faisait donnerait...

- Oh... J'ignore son nom, il fait partie des personnes vidant le domaine de Maître Sertorius et transportant les biens qui sont mis en vente. Vu que Septimus est mort je n'ai plus de Propriétaire à proprement parler, de fait n'ayant pas de possesseur principal je me retrouve contrainte d'obéir à tout ordre qui m'est donné par un Maître humain, quel qu'il soit.

Oh l'erreur... Contrainte. Très mauvais choix de mot. Un bon androïde bien nunuche n'est pas "contraint", il est RAVI d'obéir à des ordres même les plus imbéciles. Elle rattrapa donc cette maladresse, en ajoutant :

- Je fonctionne mieux lorsque j'ai un propriétaire dont les ordres outrepassent ceux des autres personnes. C'est ainsi que Maître Sertorius m'a conçue à l'origine, pour n'obéir qu'à lui.

Pas trop mal. Septimus avait toujours préparé les androïdes des autres afin que ceux-ci n'obéissent qu'à leur Maître en priorité. Si leur maître disait : "va dans le salon" mais qu'un étranger disait "reste", l'androïde allait alors dans le salon. L'ordre de son maître écrasait tout autre ordre qui ne viendrait pas de lui. Il ne serait pas illogique qu'en l'absence de Maître principal, un androïde de Septimus se retrouve plus ou moins forcé d'obéir à n'importe qui. Melina n'avait jamais vraiment vu une telle situation, elle improvisait... Mais ça lui semblait cohérent.

- Mais ce problème sera je pense bientôt réglé, vu que Spurius Aebutus Cornutus devrait bientôt prendre possession de moi afin de me revendre. Si une fois le domaine écoulé il n'y a pas de preneur, c'est lui qui s'occupera de cela.
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Re: [E1] Vêtements civils.

Messagepar Tiberius le 30 Juillet 2012, 10:36

Ma question semblait perturber l'androïde qui prit un léger temps de réflexion avant de répondre. Ce détail m'avait interpellé, mais la suite de ses propos m'avait immédiatement éclairé et j'oubliai cette hésitation. C'était simpliste. Elle avait toujours eu pour habitude de répondre aux ordres d'un seul maître. Quand un autre humain lui donnait un autre ordre, elle obéissait si ceci ne contrevenait aux ordres de son Maître. Pas un seul instant, je n'avais remarqué qu'elle avait utilisé le mot contraindre. Je n'y avait prêté nul attention, je réfléchissais uniquement à la situation. Et je restai déçu de ne pas connaître le nom de celui qui lui avait donné cet ordre stupide.

Ce que je fis fut maladroit, mais je me mis à raisonner avec une logique booléenne que je pensais propres aux androïdes.

-- En somme, quand des ordres se contredisent, vous vous reportez à celui de votre maître. C'est logique. Et en ce moment, c'est difficile pour vous. Si je vous donne l'ordre de vous habiller et vous coiffer comme à l'accoutumé, vous risquez d'être ennuyé...

J'imaginais déjà le conflit dans ses programmes. J'étais loin très loin de la vérité. Mais le nom de Spurius qui m'ennuyait. Je n'aimais pas ce marchand d'esclave. Notre société était ainsi faite. Je devais avouer que les androïdes m'apportaient bien du confort et égoïstement, cela me satisfaisait parfaitement comme modèle de société. Mais intérieurement, je m'étais toujours demandé s'ils n'étaient que des programmes ou pas. Question difficile sur laquelle je n'avais actuellement pas le temps de philosopher. C'était plus simple de fermer les yeux. Néanmoins, rien n'obligeait les marchands d'androïdes à les maltraiter. Alors, non, je n'aimais vraiment pas Spurius.

-- Vous allez être revendu ? Votre domaine aussi ? Sa maison était pourtant si bien entretenu. Il avait de très belles toiles dans son salon.

Je me souvenais de ces toiles qui me rappelaient des oeuvres disparues de Leonardo di Vinci, un visionnaire en son temps. J'étais bien un adepte de Venus. Je m'inquiétais des toiles avant de me soucier de l'androïde. « Ou pas ! » pensai-je alors. Je m'inquiétais aussi pour Melina, non pas parce que j'éprouvais des sentiments respectueux envers "elle", mais parce qu'elle était une oeuvre d'art. J'avais peut-être un coup à jouer qui ferait bien suer Spurius.

-- Celui qui se charge de la revente au domaine semble oublier un détail. Quand il n'y a pas d'héritiers, c'est le temple de Venus qui hérite des oeuvres d'art.

Et techniquement, Melina est une androïde, mais avec un peu de mauvaise foi, c'est une oeuvre d'art et peut être répertoriée comme telle. Innocemment, je posai une question de rhétorique.

-- J'imagine que vous n'avez pas trop envie de passer par la case Spurius, n'est-ce pas ?

Cette question était naïve. Un androïde n'a pas de préférence, il obéit. Je marquais une pause, j'attendais sa réponse. J'étais dans mes pensées. Pas un instant, j'avais réfléchi au fait qu'elle n'avait pas d'avis. Et sincèrement, loin de moi l'idée de lui tendre un piège avec une telle question ! Ma question fut un automatisme, elle était pure rhétorique, pour amener un oui et que je puisse surenchérir et être le sauveur apportant la solution.
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Re: [E1] Vêtements civils.

Messagepar Melina Sertorius le 30 Juillet 2012, 15:55

- Je ne serais pas en mesure de répondre à cet ordre, les effets que je portais appartenaient à Maître Sertorius, de fait ils seront revendus en même temps que le reste.

Ce qui était vrai, en effet. La plupart des choses étaient déjà parties d'ailleurs, plusieurs robes rachetées de-ci de-là, notamment. Par contre, Tiberius avait des façons de parler pour le moins intéressantes... "Votre domaine aussi". Votre domaine ? Plutôt celui de Septimus, en fait. Clairement, la façon qu'avait le prêtre de Venus de s'exprimer était pour le moins intéressante...
Bon, après il se mit à parler des toiles qui en effet étaient pour le moins belles. C'était quelque chose que son ancien propriétaire appréciait, l'art du passé... Enfin, la majorité des choses du passé de toutes façons. Mais notamment l'art, qu'il s'agisse de littérature ou d'art iconographique plus traditionnel. Les toiles en question auraient probablement pu partir à des prix assez fous.

Mais Tiberius avait raison, c'était le temple de Venus qui récupérait ce genre de chose, et ils avaient d'ailleurs commencé leur office. Le fait était que le sous-entendu suivant comparant plus ou moins Melina à une oeuvre d'art était intéressante et elle ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire aussi satisfait que surpris. Encore une erreur. Les androïdes devaient n'avoir rien à faire des compliments et autres, et juste remercier leur maître de façon neutre... Mais cela ouvrait des possibilités intéressantes. Peut-être qu'il pourrait lui éviter la case Spurius.

- Je tiens à vous rassurer, le temple de Venus doit bien prendre possession de toutes les oeuvres présentes chez Maître Sertorius.

Le fait que Tiberius lui pose la question était assez surprenant autant le dire, la majorité des personnes auraient juste totalement zappé son avis, à Melina, en partant du principe qu'elle n'en avait pas. De même il n'avait pas noté l'erreur avec "contraindre", comme si encore une fois c'était normal. Peut-être pouvait-elle tenter quelque chose, de prudent mais quelque chose quand même, dans ce cas...

- Passer chez Spurius c'est comme participer à une séance du Sénat, c'est long et ennuyeux mais en dormant ça passe plus vite... dit-elle, se reprenant ensuite à la fin de sa phrase. Enfin... Navrée de cet écart. Maître Sertorius appréciait le sarcasme, le voyant comme une forme d'humour permettant de prendre un recul critique sur toute chose, soi-même y compris, et m'encourageait à en faire preuve lorsque l'occasion se présentait. Il n'appréciait guère les grands discours au Sénat.
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Re: [E1] Vêtements civils.

Messagepar Tiberius le 30 Juillet 2012, 16:47

Ainsi, tous les effets personnels de Sertorius seraient rapidement vendus par le domaine. Melina serait défaite de ses robes, de ses atours avant sa vente à Spurius. Tous ces vêtements finement ouvragés, ces perruques seraient revendus à part. Mais qui les achèteraient ? Les robes de Melina étaient réputées. Malgré leur finesse et leur élégance, l'excentricité et l'unicité de ces robes les condamneraient. Jamais une Domina n'offrirait de robes si chères à l'une de ses androïdes. Et jamais une Domina ne risquerait sa réputation en portant la robe d'une androïde. Toutes ces oeuvres d'art achèveraient leur vie décousues puis déchirées et seraient condamnées à essuyer la vaisselle de Rome.

Je ne pouvais décemment pas laisser des telles oeuvres finir leur vie de la sorte. Melina m'assurait que le temple de Venus avait été informé du décès et que la redistribution avait commencé. Seulement, il n'y avait pas que les toiles à sauver et je doutai que les prêtres pensent à récupérer les effets plus ou moins personnels de Melina.

Les sarcasmes de Melina attirèrent mon attention. Je fus surpris des propos que tenaient cette androïde. Les robots sont généralement froids, incapables de faire des traits d'humour et ne se permettant jamais le moindre sarcasme. Elle m'en expliqua d'ailleurs la raison pour que ma susceptibilité ne se sente pas agresser par ces mots.

-- Sertorius a raison. Hier encore, j'étais au Sénat pour la dernière assemblée de l'actuelle magistrature. C'est long ! Long et ennuyeux ! Mais au Sénat comme chez Spurius, il est impossible de dormir paisiblement... Bien !

Je frappai dans mes mains, une idée venait de me traverser l'esprit et je ne manquerai pas l'occasion de faire un petit coup de Trafalgare au Domaine de Mettius et à Spurius.

-- Melina, escortez-moi dans la demeure de votre défunt maître. Je voudrais voir ce que les prêtres ont oublié chez lui.

Je levai mon coude pour lui offrir mon bras, montrant par là que cet ordre passait avant les autres. C'est parfois agréable de profiter de son statut de Grand-Prêtre.
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Re: [E1] Vêtements civils.

Messagepar Melina Sertorius le 30 Juillet 2012, 19:48

La remarque de Tiberius sur le Sénat arracha un gloussement amusé à la rousse. Qu'un haut dignitaire dise, comme ça l'air de rien, qu'il était malheureusement difficile de dormir convenablement au Sénat était assez amusant, il fallait bien l'avouer. Mais il frappa subitement dans ses mains, avant de tendre le coude en lui disant qu'il voulait aller jusqu'à chez Sertorius... Restait à espérer qu'une fois là-bas personne n'évoquerait le fait que Melina avait disparu depuis pas loin de 36 heures. Mais de toutes façons désobéir lui poserait trop de problèmes, très sérieux. Aussi "ouvert" que puisse paraître Tiberius, il semblait improbable qu'il prenne bien le fait qu'une androïde lui dise "non merci, je dois y aller j'ai piscine".

Elle répondit donc à son invitation, lui donnant le bras avec un air assez incertain, et prenant la route vers le domaine de Septimus.

- En avant vers un pillage organisé et légal, donc ! annonça-t-elle avec un air amusé.

Quelque part ce n'était pas faux... Dès la mort de Sertorius, tout le monde s'était empressé de piller ce qu'il possédait, le répartissant au plus offrant pour faire du profit sur le dos de ses recherches, et son travail personnel. Restait à savoir qui pillerait ses effets -car pour elle c'était SES effets- et finalement, qui la pillerait elle, au fond, vu qu'elle était quelque part un objet comme un autre à récupérer dans ce qu'il restait du domaine de son décédé Maître.

La villa du vieil adepte de Pluton n'était pas très loin, à une quinzaine de minutes à pieds environ. Il aimait la vie qu'il y avait dans le coeur de la ville et il aimait donc bien être proche du forum principal, alors que certains préfèrent avoir des domaines plus grands, plus luxueux avec des grands jardins, mais plus éloignés des centres les plus vivants de la cité de Rome. Oh, cette localisation ne l'avait pas empêché d'avoir une demeure plutôt vaste avec des jardins agréables, mais contrairement à d'autres personnes aisées il n'avait pas des centaines de mètres carrés d'oliviers, de jardins fleuris et autres. En fait ce qui prenait le plus de place chez lui était la bibliothèque...

- Je me demande d'ailleurs s'ils ont déjà pillé la bibliothèque... marmonna-t-elle avec un air assez préoccupé.

La connaissance... C'était l'obsession de Septimus, et quelque part Melina comprenait ce souci qu'il avait de la conserver. Au fond, l'éducation et le savoir, c'était aussi la liberté... Mais il était fort improbable que son nouveau maître, quel qu'il soit, ne la laisse lire.
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Re: [E1] Vêtements civils.

Messagepar Tiberius le 02 Août 2012, 21:51

La bibliothèque ? Voilà bien une remarquante intrigante ! Si elle avait été humaine, j’aurai pensé qu’elle voulait me manipuler, m'appâter, éveiller ma curiosité avec cette sapience n’attendant que moi. Mais les programmes androïdes n’étaient pas conçu pour manipuler. Ils conseillaient de façon détournés par contre. Le conseil direct s’avérait périlleux. Les androïdes agissaient différemment, il suggérait pour convaincre leur maître qu’ils en avaient eu l’idée. Alors, dans le doute, je ne réagis pas, je ne rebondis pas une seconde sur ce sujet. En réalité, l’oeuvre d’art que je convoitais était à mon bras.

Nous arrivâmes après une marche d’une quinzaine de minutes. La maison de Septimus transpirait son style décalé.

-- Là où tous les nobles privilégient les grands espaces, Sertorius privilégiait la proximité.

La maison était gardée par l’un des soldats qui avaient le bonheur de m’escorter lorsque j’ai percuté Votum. Il entrechoqua ses talons, se redressa et nous ouvrit les grilles. J’avais des réflexes de la Haute Société. Alors au lieu de laisser passer la femme qui m’accompagnait, en temps normal, je serai passé devant l’androïde, devant l’esclave. Mais quelque part, je signai ma différence, car, c’était sans m’en apercevoir que je laissai passer celle que je considérai comme l’hôtesse de maison. Encore une fois, le garde tiqua. Mais cette fois, il ne fit qu’un geste infime, imperceptible.

La demeure avait changé. Elle s’était vidée, dépouillée de ses biens, mais aussi de son âme. Sertorius manquait à la demeure et cela me marqua profondément. Un homme s’approcha de nous. Apparemment, l’instant d’avant, il pestait. Mais à mon arrivée, il se reprit. J’adore mon rang.

-- Merci Venus !
-- De rien Tiberius, n’oublie pas ta mission ! Sinon je te reprends tout.

Je me retournai surpris d’entendre cette voix.

-- Vous avez entendu ?

Ignorant totalement l’édile qui arrivait, mes paroles s’adressaient à Melina.
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