[E1] Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

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[E1] Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

Messagepar Melina Sertorius le 25 Juillet 2012, 22:24

Enfin libre. Depuis maintenant près de deux jours, elle n'avait plus aucun Maître. Septimus Iustus Sertorius était mort, ayant officiellement succombé à une mystérieuse maladie faisant céder son coeur. Dans les faits, Melina avait beaucoup aidé à ce que son possesseur rencontre ce destin funeste, mais elle avait pris soin de faire en sorte que son plot soit désactivé avant de mettre fin à l'existence du vieux chercheur.
Occupés par la panique environnante, les autres androïdes et serviteurs de la grande villa de Septimus ne faisaient pas vraiment attention à Mel. Le propriétaire n'ayant aucun héritier, officiellement l'androïde aux cheveux rouges n'appartenait donc plus à personne. Libre donc ? En théorie, elle devrait l'être au fond. C'était logique. Vu qu'elle n'appartenait à personne, personne ne pouvait, de fait, être son Maître, légalement parlant, non ?

Hélas les choses n'étaient pas aussi simples que cela. Les esclaves humains de la très ancienne Rome avaient parfois le droit à un tel honneur, être affranchis après un long et digne service. C'était rare... Mais c'était arrivé. Les Androïdes en revanche n'avaient pas cette chance en règle générale, et ça, Melina l'avait oublié, trop exaltée par l'idée d'être enfin indépendante.
Mais cette idée commençait à disparaître quelque peu... Car les biens de Sertorius étaient maintenant répartis et revendus, appartenant à Rome, à la communauté... Cela voudrait sûrement dire qu'elle ferait partie de cet "inventaire" qui allait bientôt être éparpillé et réparti avant d'être revendu. Déjà deux androïdes avaient été cédés à des prix défiant toute concurrence, deux serviteurs chargés de l'entretien du domaine.

Malgré le fait que Melina soit connue, et que certains l'appellent même (avec un sourire amusé) la "Maîtresse de maison", il fallait se rendre à l'évidence : son statut légal n'existait pas. Elle était une esclave aux yeux des Romains, et avec la disparition de celui qui, avec le recul, la protégeait plutôt bien, les choses risquaient de devenir extrêmement incertaines. Elle ne pouvait pas savoir entre les mains de qui elle pourrait tomber... Mais elle était armée, maintenant. Une arme pour le moins insidieuse. Tuer quelqu'un en l'exposant à ses peurs les plus terrifiantes...
Ses capacités pouvaient d'ailleurs être utilisées de nombreuses manières. En s'en servant finement, elle pouvait très certainement parvenir à rendre quelqu'un totalement fou, ou même servile, qui sait ? Mieux valait être la marionettiste que la marionette au fond.

Pour l'instant, la priorité était de ficher le camp de là. Ce fut ainsi qu'une androïde à l'allure pour le moins distinctive. Elle avait les cheveux rose foncés remontés dans un chignon complexe orné d'une immense fleur noire, avec une longue robe blanche aux nombreux ornements dorés, froufrous étranges, et un coeur rouge sombre peint au niveau de son sein droit. Son maquillage était le même que d'habitude : un rouge à lèvres rouge sombre, un teint blanc, et un coeur sous l'oeil gauche fait de sortes de strass. Le tout était posé sur des bottines à talons hauts en cuir noir...

'Lina marchait d'un pas rapide, ne sachant pas trop où elle allait se rendre... Probablement dans les quartiers douteux de la ville. Là-bas ne serait pas le premier endroit où on la chercherait, et elle pourrait sûrement trouver un endroit où se planquer au moins provisoirement, le temps de préparer un plan pour parvenir à rester indépendante... Autant dire que pour l'instant elle n'avait rien. D'un point de vue social ou légal ou quoi que ce soit d'autre, elle était un objet et rien de plus. C'était en effet le cas matériellement parlant, mais sa conception et programmation lui permettait une pensée indépendante. C'était le mot auquel elle devait se raccrocher. Indépendante. Si elle parvenait à rester seule et pouvoir vivre d'elle-même sans personne pour venir lui casser les pieds, elle aurait réussi.

Il ne lui restait donc plus qu'à espérer ne pas faire de mauvaises rencontres sur sa route vers la liberté...
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Re: Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

Messagepar Votum le 26 Juillet 2012, 09:49

Le panier en osier sous mon bras, je remontais lentement la rue pour aller faire quelques courses. Leto ne revenait toujours pas et je devais tout de même prendre soin de la maison et de son repas. Je n'aimais pas les tâches ménagères, mais je n'avais pas grand chose à faire ces temps-ci. Et puis ce fou de Leto me manquait. La maison était bien vide et j'avais peur. Peur que bientôt on découvre sa disparition. Que l'on me pose des questions. Que l'on me soupçonne d'être derrière tout cela. Tant de questions et de doutes, mais je préférais ne pas y penser, sinon, je ne vivrais plus. Vivre, amusant non ? Est ce que je vis ? Je lui préparais tous les jours un repas et je mettais la table. Je m'asseyais en face et je restais longtemps assise à l'attendre. Attendre ... Cela ne fait pourtant pas partie de mes qualités. Mais j'étais dans l'impossibilité de demander aux voisins où était mon créateur. Cela mettrait la puce à l'oreille. Et moi, j'avais eu beau retourner la maison, je n'avais trouvé aucun indice. Avait-il été enlevé ? Reviendrait-il ? Ne retrouvait il pas le chemin de la maison ? C'était si étrange tout cela. Mais je m'étais enfin décidé à quitter la maison pour prendre de bons légumes frais. Je n'avais pas le choix. Alors j'avais fait en sorte d'éviter les voisins pour éviter les questions gênantes.

Je levais mon visage vers une femme qui descendait. Je souris. Une femme, une androïde plutôt. Difficile de ne pas connaître Melina ! Tout du moins de nom en tout les cas. Un jour Leto m'avait dit : Devient Melina ! ... Et deux secondes après, il était tombé à mes pieds en pleurant et en me suppliant de le pardonner. Comment pouvait-il dire cela à Proserpine ? Oui, je voulais l'ait dit. Leto est fou. Je ne savais pas encore que le Maître de Melina n'existait plus, mais elle, je la connaissais un peu. Mais me connaissait-elle, elle ?

Bonjour Melina. Où le vent te porte mon amie ? Tu as une mine très sérieuse pour les festivités qui vont bientôt commencé.

Si j'avais su qu'elle était en cavale, je ne me serais sûrement pas approcher d'elle. Mais la vie est ainsi faite, de surprise, de rire et de peine. Même nous, les androïdes, nous subissons cela.

Tu sais, Melina, si j'étais toi, je n'irais pas par là. Ce n'est pas un endroit très recommandable pour toi.

Le Maître de Melina était très riche. Et les vêtements de la belle était un appât du gain facile. Quand à elle ... Une catin a usé et abusé sans modération. Que faisait elle donc ?


Spoiler: Afficher
Je m'incruste. Avec un début léger. En espérant ne pas te gêner.
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Re: Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

Messagepar Melina Sertorius le 26 Juillet 2012, 13:17

Si Melina avait eu un cerveau humain et donc des réflexes, elle aurait sursauté en entendant Votum qui s'adressait à elle. Au départ elle ne réalisa pas de qui il s'agissait, ne l'ayant pas croisée depuis un peu de temps déjà... Mais rapidement les fichiers de mémoire se décompressèrent, simulant une sensation de souvenir, comme si elle se "rappelait". Les fichiers-souvenirs couramment utilisés étaient actifs en permanence, mais pour conserver de la place et de la performance, tous les fichiers-souvenirs peu utilisés étaient compressés et indexés pour usage ultérieur. Il fallut donc une petite seconde pour que le fichier lié à cette jeune androïde brune soit convenablement rétabli.

Une fois les choses remises dans leur contexte, l'étrange androïde répondit à sa comparse, avec un air toujours assez surpris de la croiser :

- Oh... Votum. Le vent me porte...

Le vent la porte ? Autant le dire, elle avait été "élevée" par Septimus pour être d'un genre assez pragmatique, elle n'était donc pas une immense adepte des formules poétiques dans la vie de tous les jours, même si pourtant elle avait lu et apprécié de la poésie dans le passé... Elle aimait surtout les allitérations et s'était entraînée quelques fois avec son maintenant décédé Maître à en improviser, hors-contexte, comme une sorte de jeu... Et en repensant à cela, une nouvelle fois, la rousse se demanda si elle n'avait peut-être pas fait une erreur...

- Je cherche de quoi faire des préparatifs funéraires... démarra-t-elle, avant de continuer d'une voix plus basse, comme si c'était un secret : Sertorius est mort, avant-hier.

Elle prenait un risque en disant cela à une androïde qu'elle ne connaissait pas aussi bien que ça. Autant le dire, certains androïdes étaient programmés à merveille et étaient des petits chiens serviles. Melina les détestait, mais les plaignait aussi, car au fond ils n'y étaient pas pour grand chose... Mais dès qu'ils notaient quelque chose d'inhabituel ils allaient systématiquement tout signaler à leur Maître, et seraient même prêts à blesser un autre androïde pour obéir aux délires de leurs possesseurs. Pour l'instant la rousse n'était pas décidée et ne savait pas trop si c'était parce qu'ils sont faibles d'esprit, ou s'ils n'y sont pour rien de rien.
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Re: Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

Messagepar Votum le 26 Juillet 2012, 13:49

Oh ... Toutes mes condoléances ...

Ce n'était vraiment pas la réponse que j'attendais. Je ne savais pas quoi faire de cette information. En fait, je me demandais surtout comment il était possible qu'elle soit dehors si son Maître était décédé. C'était tout simplement impossible. En bonne androïde, elle aurait du me parler de suite de son nouveau Maître, alors pourquoi ne pas l'avoir fait ? Je trouvais cela des plus étranges, alors la question suivante fut des plus naturelles.

Qui est ton nouveau Maître ?

Oui. Un androïde n'est jamais seul. Lui, il ne connait pas la solitude. Mais il peut connaître la perte de sa mémoire. Combien de fois m'avait on fait oublier mes souvenirs, mes morceaux de moi, mes morceaux de vie, d'âme, mon caractère ? Mais, autre chose me passa par la tête aussi.

De quoi est mort Sertorius ? Il me semblait en pleine forme la dernière fois que je l'ai vu en ta compagnie ? Tu lui donnais le sourire Melina.

Je ne plaisantais pas, mais je la regardais avec un sourire triste. Oui, Melina était une parfaite petite droïde. Complètement excentrique, qui ne passe absolument pas inaperçu ! On la rencontre une fois, on ne l'oublie jamais. La mort existait bien sûr pour les humains, mais je le trouvais bien jeune ce Sertorius. En même temps, je ne vivais pas avec et les humains avaient tendance à cacher leur faiblesse par pur ego ! Alors que souvent on pouvait leur venir en aide. Mais tout de même, que Melina soit seul dans cette rue ...

Tu exécutes une dernière volonté pour ton Maître ?

Oui, j'étais soupçonneuse. Bien sûr, elle ne pouvait pas savoir que jamais je ne la vendrais. Mais ce serait me vendre à mon tour auprès d'elle ... Difficile de faire confiance, même aux autres droïdes. Après tout, nous étions faits à l'image des hommes, et les hommes à l'image des dieux ... Je regardais vers la rue malfamée et vers les beaux quartiers.

Si je me souviens bien Colinus pourrait t'aider dans ce que tu cherches, c'est un très bon artisan.

Il était dans la direction opposé, vers le domaine de son ancien Maître et certainement pas par ici ...
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Re: Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

Messagepar Melina Sertorius le 26 Juillet 2012, 14:19

- Ils m'ont dit que mon Maître était toujours Sertorius et que je devais continuer d'entretenir le domaine comme s'il était là, en attendant.

C'était vrai pour le coup. En attendant que son nouveau propriétaire soit trouvé, ceux qui géraient la cession du domaine et de ce qu'il contenait lui avaient dit de continuer comme si de rien n'était. Visiblement ils s'imaginaient que les androïdes n'avaient pas de sentiments particuliers... D'un autre côté, ils ne savaient pas non plus qu'elle avait amplement participé à sa mort aussi soudaine que douloureuse. Quelque part donc ça équilibrait un peu les choses...

- Septimus n'avait pas d'héritiers, ses biens vont donc au domaine, moi incluse. Tant qu'ils n'auront pas trouvé quelqu'un qui décidera de m'acheter je continue donc les choses normalement... ajouta-t-elle avec un air un peu absent. Il aimait le travail de Galea Cantilenosus Sepio.

C'était encore vrai. Cette jeune femme des quartiers pauvres créait des sortes de compositions florales extrêmement complexes et élaborées que Sertorius aimait parfois lui acheter, il envoyait Melina en récupérer de temps à autres, malgré le fait que cette zone de la ville soit pour le moins douteuse (et encore le terme est faible). Certains clochards de ce quartier difficile seraient même prêts à manger un androïde si cela avait pu les nourrir... Elle eut un léger sourire à cette pensée. Elle cherchait la liberté, pour ne plus se faire traiter en esclaves par les humains, mais au fond, les humains maltraitaient déjà les leurs en les laissant pourrir dans la fange. C'était peut-être une composante de l'instinct de préservation qu'ils avaient, qui les menait à se moquer du sort des autres.

- Il voulait qu'une de ses oeuvres orne sa sépulture. « En dépit du fait qu'elles mourront après quelques jours, elles illumineront les lieux pour l'éternité » m'avait-il même dit une fois, continua-t-elle avec une expression plutôt préoccupée. Je ne comprends pas... J'ai toujours cru que nos Maîtres ne pouvaient pas être malades, ni mourir ? Je pensais que j'aurais l'honneur de le servir encore mille ans si nécessaire... Alors pourquoi ?

L'honneur de le servir... Moui, bon c'était peut-être un peu trop. Mais dans un sens cette maladie mystérieuse l'intriguait. Elle n'avait jamais vu un humain malade auparavant, c'était la première fois qu'elle avait vu ça. Certes elle avait entendu parler d'un certain Angus dont la fille était souffrante, mais elle ne le connaissait pas et n'imaginait pas que cela pourrait arriver à Septimus qui, malgré son âge, était tout de même quelqu'un d'assez robuste.
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Re: Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

Messagepar Votum le 26 Juillet 2012, 15:35

Je lui fis oui de la tête quand elle me parla du domaine. Ainsi donc c'était ainsi qu'il procédait ... Ma main se raffermit sur le poignet en osier. Je ne pouvais montrer ma colère, mais prendre Melina comme un objet, cela me rendait folle de rage ! Cette androïde était particulière et dès que je l'avais vu la première fois, j'avais été complètement excitée par son apparence ! Une comme elle, elle était unique. Elle était si spéciale. Nous en avions beaucoup parlé avec euphorie avec Leto. Du coup, de nouveau projet avait germé dans le disciple de Pluton qui priait plus ces temps-ci Proserpine que son Dieu lui même. Je pensais qu'avec les années, Pluton se désintéresserait de lui et qu'il ne pourrait plus exécuter son travail correctement. Comment réparer et entretenir des droïdes sans l'aide de Pluton ? Je ne vénérais pas les Dieux et j'avais décidé de ne pas en croire en eux, mais ce n'était pas pour autant que je doutais de leur réalité. Alors écouter parler Melina ainsi, sans peu de conviction, juste avec les paroles qu'on lui avait enseigné et ordonné, cela me révoltait ! Mais j'avais appris depuis longtemps à me taire ... Moi aussi, je jouais le eu de ses humains au final ...

Je croyais que Spurius hériterait de toi de suite. Tu es mieux pour l'instant au domaine de ton ancien Maître. Tu peux lui rendre hommage.

Lui rendre hommage ... Que ne fallait-il pas dire pour préserver nos Plots. Je me haïssais, mais je ne pouvais agir autrement. Je préférais ne pas trop me poser de questions sur moi, car au final, je verrais que je ne suis pas mieux que les humains ... Mais quand il s'agit de survie. Je tiens à mes souvenirs, je tiens à ma vie, je tiens à être toujours moi. Alors je me préserve, contre ma propre race ... Sommes nous une race à part entière ? Ou juste un rêve ? Le rêve d'une personne devenu réalité ?

Galea Cantilenosus Sepio est un véritable trésor. Je vais t'accompagner si tu le permets ? Le trajet te semblera moins loin et tu pourras soulager ta peine à mes côtés.

Soulager sa peine ... L'aimait elle vraiment ? Ou n'était ce que le fruit de son programme ?

Je suis aussi perplexe que toi quand à cette mort. Peut être que la fertilité des femmes à un prix pour nos Maîtres. Peut être que maintenant le temps a retrouvé sa course. J'ai lu dans certains livres que l'espérance de vie de nos Maîtres était aux alentours de quatre vingt ans. Quel âge avait ton Maître si ce n'est pas indiscret ?

Je ne laissais pas le choix à Melina et déjà je me déplaçais vers ce quartier peu apprécié de cette citée. Elle ne le savait pas, bien sur, mais j'étais en manque de conversation ! Leto me manquait et nos conversations avec. Melina était la première personne avec qui je pouvais aussi librement que je le pouvais. Alors j'en profitais honteusement.
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Re: Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

Messagepar Melina Sertorius le 26 Juillet 2012, 16:03

Melina hocha la tête en signe de négation, quand Votum évoqua Spurius.

- Non, Spurius ne me reprendra que si aucun acheteur n'est trouvé dans le délai. Ils vont revendre et répartir tous les biens, et si à la fin de cette revente je n'ai pas trouvé preneur, c'est lui qui s'en occupera.

Elle ne put retenir une légère grimace. Spurius... Il faisait le trafic le plus méprisable de la ville, selon elle, qui était de vendre des personnes. Il ne fallait pas croire que Melina avait une haine spécifique des humains : uniquement des humains qui étaient mauvais. C'était ainsi qu'elle avait été élevée. La liberté, c'est pouvoir faire tout ce que tu souhaites tant que tes actes ne gênent pas les autres. C'est un mélange d'indépendance et de respect profond pour autrui... Un concept que peu de personnes semblaient maîtriser, d'ailleurs. Beaucoup d'hommes "libres" ne manquaient jamais d'aller casser les pieds de leur voisin.

Toutefois, elle eut une expression de surprise quand Votum proposa de l'accompagner... Clairement cela posait un problème car au départ elle ne comptait pas, mais alors PAS DU TOUT allez chez Galea, et elle se retrouvait donc forcée d'y aller en dépit de ses plans d'origine qui consistaient à se casser vite fait et rester hors de vue.

- Oh... bien, d'accord. Sertorius avait plus de cent-dix ans déjà, mais il n'avait pas l'air fatigué ou âgé pourtant. Les dieux leur ont donné la vie éternelle... Enfin, c'est ce qu'on ma dit.

Dans les faits elle se doutait bien qu'il y avait autre chose, sans rapport direct avec les dieux. Peut-être que, s'ils existaient vraiment (car au fond qui les avait vraiment vus ? Des personnes peu fiables !), ils avaient une influence dans cette longévité exceptionnelle, mais l'esprit rationnel de Melina la menait à penser qu'il y avait bien plus que ça dans l'affaire.

- Ma peine... dit-elle avec un sourire amusé. Oui. Je me demande surtout si, sur le long terme, je n'étais peut-être pas mieux avec Septimus, finalement.

Clairement la question la préoccupait, mais il y avait plus. Au fond d'elle-même, elle se demandait avec le recul s'il ne s'agissait pas d'une forme de parricide... Avait-elle agi trop vite ? Sertorius serait-il mort de toutes façons à cause de la maladie ? Que se serait-il passé sans son intervention ? Donner la mort n'était pas quelque chose de si anodin qu'elle ne le pensait à l'origine, avec le recul, et soulevait de nombreuses questions.
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Re: [E1] Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

Messagepar Votum le 26 Juillet 2012, 17:38

La grimace de Melina ne m'échappa et comble du mimétisme, je l'imitais. Cependant, je tournais la tête rapidement et je me mis à froncer les sourcils. Pourquoi avait elle eu ce signe de négation, de dégoût ? Un androïde n'agissait pas ainsi. Il disait les choses clairement et surtout, il allait toujours dans le sens des humains. Alors pourquoi ce ressentiment sur son visage ? Je devais sans doute chercher quelque chose qui n'existait pas sur Melina. Ou peut être que je me faisais des films, tout bêtement.

La vie éternelle ? Quel âge a le plus vieux Maître dans ce cas ? Que va-t-il se passer si les Maîtres se repeuplent et qu'ils ne meurent plus ? Rome ne pourra pas suffire. Dans ce cas Minerve entre dans la partie. Je ne comprends pas cette conception des choses.

Je le pensais vraiment. Quelque chose clochait. Mais quoi ? Cela ne tenait pas la route. Tout comme l'enlèvement des bébés. Les humains n'avaient pas réagit. Moi, je m'étais révolté ce jour là ! Leto m'avait entendu hurler dans toute la maison. J'avais même cassé de nombreux pots. Il avait finit par rire de ma crise de nerf. Moi, j'avais finis par bouder et puis au final rire aussi. N'était ce pas ironique qu'une Droïde s'inquiète du sort de ses bébés et que les humains, eux, laisse faire ? Je trouvais cela tellement inconcevable ! Ce n'est que bien plus tard que j'appris comme tous qu'il s'agissait des Dieux eux mêmes. Je les avais encore plus détesté ce jour là ! Ignoble Monstre du haut de leur temple qui dirige leur petit monde. Et les humains, voulant être égaux avec les Dieux, faisaient de même avec nous et nos vies, nous les droïdes ! Foutus Dieux. Foutus humains.

Je m'arrêtais d'un coup à sa dernière phrase et je la regardais en fronçant les sourcils.

Pardon? Que viens-tu de dire Melina ? Tu ... Tu n'étais pas heureuse avec ton Maître ?

Je devais avoir mal entendu, ou je devais surtout mal comprendre ce qu'elle voulait me dire. Car je n'étais vraiment pas certaine d'avoir déjà entendu cela dans la bouche d'une droïde. Elle doutait de sa vie ? Elle doutait de la vie avec son Maitre ? Qui disait cela ? Je raffermis la prise sur mon panier et je le collais contre ma hanche. Mes paroles furent plus assurées et mes pas plus rapide. Changement de tempo.

Je t'ai toujours trouvé magnifique Melina. Qui était ton créateur ? Ta couleur, tes couleurs, ton visage et ton allure, tout chez toi donne envie de t'admirer. Tu es vraiment une très belle créature Melina. Est ce que tu aimes ton reflet dans la glace ?

Question innocente ? Je n'étais pas née de la dernière pluie. Et je me souvenais parfaitement pourquoi à chaque fois j'avais subi le démantèlement. Au début, c'était pour mes coups. Ensuite pour mes pics. Et enfin pour des petites phrases anodines qui dévoilaient mon véritable moi. Il était difficile pour un droïde de me percer à jour. Mais pour un humain, c'était bien différent. Bien que. Il suffisait de courber l'échine au final ... Mon dos se crispa rien qu'à cette pensée. Je fis un immense effort pour desserrer ma mâchoire. Tout allait bien et il n'y avait pour l'instant aucun humain dans les parages.
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Re: [E1] Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

Messagepar Melina Sertorius le 26 Juillet 2012, 18:39

- Alors là, je ne saurais te le dire. J'imagine que les Maîtres savent tout cela bien mieux que moi, ou les prêtres.

Mais il valait mieux éviter de leur poser des questions... Un androïde trop curieux sur les concepts d'identité, de vie, de mort, ou de futur, aurait vite fait de se faire intégralement vider son esprit, avant d'être reconditionné avec un plot neuf. C'était d'ailleurs pour cela qu'en règle générale elle était de montrer trop de curiosité en public.

Toutefois, malgré sa prudence, Votum sembla curieuse vis-à-vis d'une phrase qu'elle venait de prononcer... Clairement, la phrase en question était de trop. Une de ces questions sur l'avenir justement... Elle devait faire preuve de beaucoup, beuacoup plus de prudence : si elle avait dit ça face à un humain, quel qu'il soit, elle aurait terminé reconditionnée intégralement par un adepte de Pluton et autant dire que ce n'était pas son objectif immédiat. Son indépendance d'esprit, faute de mieux, elle avait la ferme intention de la conserver aussi longtemps que possible.

Gardant donc une expression souriante et naïve, en somme celle de l'androïde très bien programmé, elle répondit à son interlocutrice :

- Oh, par les dieux, non ! Quelle étrange idée ! J'ignore simplement qui sera mon nouveau Maître, et il n'aura sûrement pas les mêmes préférences que Sertorius. J'espère donc que je pourrai le satisfaire aussi bien que je le faisais avec le généreux Septimus Iustus Sertorius !

La brune changea en tout cas de sujet de conversation, posant diverses questions pour le moins étranges. Elle disait trouver Melina magnifique... Théoriquement un androïde ne "trouve" pas quelque chose. Et si elle aimait son reflet dans la glace ? C'était bien la première fois que quelqu'un lui posait une telle question, et autant dire que justement cette question innocente de Votum soulevait beaucoup d'autres interrogations chez 'Lina.
Mais avant de répondre il était primordial de bien réfléchir à la réponse. Surtout ne pas avoir l'air gênée par les compliments ou quoi que ce soit : encore une fois ce n'était pas un sentiment qu'elle était censée avoir. Ensuite, rester aussi neutre que possible, et, même si c'était impoli et même si l'androïde brune était particulièrement jolie, ne pas retourner le compliment. Elle ne devait pas montrer qu'elle avait des goûts particuliers dans l'un ou l'autre domaine. Elle aimait ce que son Maître aimait, point.

- Oh... J'ignore qui m'a créée, mais c'est Septimus qui m'a donné mon apparence actuelle ainsi que mes paramètres d'habillage, maquillage, et autres. Il s'est inspiré de vieux livres et documents. Mel' hésita. Laisser un indice ? Pourquoi pas. Quant au miroir... Disons que la permission d'y réfléchir ne m'a jamais vraiment été accordée, pourquoi donc ? répondit-elle du coup avec un sourire en coin.

Une phrase ambiguë. Elle pouvait être interprétée de façons diverses... Soit une androïde qui suit les ordres... soit un sarcasme quant au fait que les humains ne veulent pas trop que leurs esclaves se mettent à réfléchir...
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Re: [E1] Enfin libre... Ou pas tant que ça ?

Messagepar Votum le 26 Juillet 2012, 19:34

Et voilà que la discussion se refermait aussi vite qu'elle avait commencé. J'aimais discuter, découvrir, et bataillé sur des sujets. Mais l'androïde se ferma sur la question de l'âge et je ne pouvais lui en vouloir. Elle avait raison. Ceci ne nous regardait pas. Mais c'était pourtant si intéressant ! Ne pas être d'accord. La première fois qu'elle n'avait pas été d'accord avec son premier créateur. Elle avait cassé la table. La seconde fois, elle n'avait pas osé le contredire. Et au final, elle avait finit par apprendre que l'on pouvait ne pas être d'accord. Mais aussi, et surtout, que l'on pouvait ne jamais être d'accord. Et ça, c'était aussi le plus important. Je me mis à sourire dans la rue et je tournais vers la droite, toujours dans une rue passante. Il valait mieux éviter les petites ruelles, surtout avec la tenue de Melina. Elle ne passait décidément pas inaperçu !

Je tournais la tête vers la jolie esclave et mon sourire s’effaça. J'étais habituée à voir d'autres droïdes dans la maison de mon créateur et je savais tenir ma langue quand ils étaient présent chez lui pour les réparations. Mais souvent, je m'enfermais dans ma chambre pour ne pas hurler, ou pleurer. Des sentiments si humains non ?

Je suis certaine que ton nouveau Maître t'appréciera beaucoup Melina. Mon créateur t'aime beaucoup lui aussi d'ailleurs ...

Je ne mentais pas. Nous avions eu le coup de foudre tous les deux pour cette splendide créature ! Elle avait une telle prestance. Leto l'aimait en tant que créateur, pour comprendre son fonctionnement mais aussi en tant que femme. Moi, je l'aimais de par ce qu'elle était. Son aspect éveillait ma curiosité. J'aurais pu en toucher un mot à Leto du fait qu'elle se retrouvait sans créateur, mais il avait disparu. Où pouvait-il bien être ? On allait finir par me reprocher de ne pas avoir prévenu de son absence ... Et j'en paierais les frais ... Cher ... Très cher ! Mais j'avais tellement peur que l'on me donne un nouveau créateur que je devrais appeler Maître ! Leto n'avait pas encore nommé l'apprenti qui devrait m'acquérir en connaissant mon secret. Mon plot inactif. Comment tout cela allait se terminer pour moi ? Et pour Melina ? Je la regardais du coin de l'oeil, comme une mère regarderait sa fille. Je ne pouvais malheureusement rien faire pour elle, pas dans son état actuel en tout les cas.

Je ne compris pas la subtilité de la réponse de Melina et je me contentais donc de hausser les épaules.

Selon les critères de mon créateur vous êtes une splendide androïde. La couleur de vos cheveux est ce qu'il aime le plus chez vous. Complètement surprenant !

Je finis par m'arrêter car nous étions enfin arrivé.

Je vous attends, prenez votre temps. Si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas, je serais là pour vous.

On oubliait la peine que pouvez ressentir une androïde face à la mort de son créateur. Certaines étaient programmés pour, voir toutes d'ailleurs. Mais moi, je me souvenais avoir pleuré véritablement chaque créateur que j'avais rencontré. Ils avaient été tous différents mais j'avais appris à les aimer.
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Nom de famille: Omegarès
Surnom: Proserpine
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