[E6]Tout ça, c'est Peanut quand on parle à un Ours [Otho]

Le ludus de Nomatus est assez luxueux et se trouve au milieu d'un vaste terrain où deux cours sont présentes. La cour avant sert de terrain d'entrainement et l’arrière des récoltes.

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Messagepar Nero le 13 Mars 2014, 07:52

Je me retrouve devant la bâtisse, l'oeil inquisiteur. J'avoue que jusqu'à maintenant, je n'ai pas fait attention à cette demeure. Je n'ai pas fait attention non plus à ceux qui y vivent, mais aujourd'hui est un autre jour. La Centurie Ursus n'est pas une simple centurie. Elle est composée des rebuts de la société. Autrefois, je n'aurais pas réellement fait attention à eux, mais avec les temps incertains qui arrivent, je dois rassembler le maximum de force et cela passe par les Ursus.

Il y a quelques jours, Mettius m'a chargé de diriger la défense de la cité. A peine arrivé dans mes quartiers à la Caserne, j'ai envoyé des missives à toutes les Centuries stationnées dans Rome, pour un rassemblement immédiat, mais j'ai pondéré sur celle des Ursus. Il faut savoir s'y prendre avec les mercenaires et même si cela ne me plaisait pas le moins du monde, je m'étais dit qu'il fallait que je me déplace moi-même. Ursus Helvetius ne serait pas un homme facile à convaincre par une simple lettre. Je lui avais donc écrit que je passerais, moi, Praefectus Furius, au Ludius qui lui servait de Caserne. Je n'avais juste pas précisé le jour, expliquant simplement que cela serait dans pas longtemps. Je n'aime pas devoir attendre ou quémander une permission, je suis le Praefectus, je n'ai personne au dessus de moi, si ce n'est le Prélat.

C'est pourquoi, en ce beau matin, de bonne heure, je suis devant le ludius Nomatus. Mon cheval renâcle, signe que lui aussi, il s'impatiente. Droit et fier dessus, je regarde une dernière fois le mur d'enceinte et descends pour frapper à la porte. Un garde, mal luné, visiblement, m'ouvre. Il semble étonné de ma présence matinale, mais rapidement, un éclair de compréhension traverse son esprit et il attrape les rênes de ma monture pour l'entrainer vers les écuries alors que le deuxième garde m'invite à entrer. Lui aussi mal luné, ou bien est-ce l'humeur de tous les Ursus...

Je porte l'Egide de Minerve, comme toujours. Il n'y a que la cagoule que je ne porte pas, mon casque militaire sous le bras, mes deux armes dans le dos, j'avance, suivant le garde et passe outre des regards glacés ou provocateurs des soldats qui croisent ma route. Et puis finalement, le moment arrive où je finis par être devant le fameux Centurion Ursus. Ni la vie, ni le temps ne l'ont avantagé. Je suis peut-être plus vieux que lui, mais je possède encore mon corps d'homme dans la force de l'age. Je n'aimerais pas lui ressembler quand je deviendrais un vieux de la vieille.

Centurion Ursus.

J'ajoute un signe de tête pour le saluer. Tant qu'à faire, autant être poli, même si pour le moment rien ne me disait qu'il en valait la peine. Néanmoins, je connais ses faits d'armes. On le dit excellent soldat et ça, ça me plait, je ne supporte pas les bons à rien, les militaires de pacotille, les sénateurs ayant eu des classes militaires sans jamais avoir été sur le front. J'avais été dans l'armée de pied, je savais que contre les Créatures de Pluton, c'était les fantassins qui en bavent le plus. Je respecte les bons soldats, reste à savoir si lui, il en fait partie.

Rome a besoin de vous.

Oui, parce que je ne me battrais pour personne. Je suis là pour Rome et non pour le Prélat ou pour un sénateur. Et pendant qu'on y est, autant mettre les pieds dans le plat.

Rome a besoin de toutes les forces armées.

Combat épique? Qui restera dans les mémoires? D'après ce que je sais et ce que je vois, le Centurion n'a pas besoin d'un monologue littéraire sur son devoir militaire. Tout ça, c'est peanut quand on parle à un ours mal léché.

Une guerre se prépare et le Prélat m'a nommé pour monter une défense solide de la ville.
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Re: [E6]Tout ça, c'est Peanut quand on parle à un Ours [Otho

Messagepar Otho le 13 Mars 2014, 12:14

Cette missive... Otho l'avait lu comme un mauvaise nouvelle, mais cette idée que le responsable des armées viennent jusqu'à eux était anormal. Chaque fois qu'il allait sur les remparts ces derniers temps, pour voir le soleil mourir un peu plus chaque jour sur un horizon trop silencieux à son gout, il pouvait sentir le parfum de la mort vicieuse, cette putain de senteur plutonienne qui le suivait comme une femelle en chaleur et que jamais il n'avait accepté d'enlacer. Il pouvait se gratter lui et ses créatures. Il ne savait plus quoi inventer pour faire pisser Rome dans le slip des sénateurs, alors il ne faisait plus rien. Il n'y avait rien de pire que le silence, celui qui ne présage rien de bon, celui qui fatigue plus qu'il n’apaise, celui qui obsède parce qu'on ne sait pas, à la limite de la paranoïa. Ce silence là puait Pluton, et ces fichues bestioles sorties dont ne sait où pour remettre Rome à sa place dans l'humanité. Déjà qu'ils n'étaient plus beaucoup, mais si c'était pour se faire décimer par une menace inconnue, c'était moche. Il jeta un regard au Temple de Pluton , de visu par une ouverture de la pièce officielle , un genre de bureau rustique, et plissa les yeux. Qu'est-ce que cette pourriture des enfers leur réservait-elle encore? Il expira et en pleine réflexion s'enfila un verre d'alcool. Rah , cette vinasse était dégueulasse. Foutus sénateurs et leur décision de limité les ressources pour cette centurie...

Un jour, ça le gonflerait et il balancerait ses hommes en pleine réunion du Sénat , histoire de bien faire comprendre leur utilité et leur importance. Rester dans l'ombre devenait pesant. Ils ne demandaient pas la gloire mais juste un semblant de respect en étant au même niveau que les autres centuries, du moins financièrement. Mais s'il y avait bien une chose qu'Otho avait appris avec son Oncle, centurion de carrière, c'était qu'il ne fallait jamais abaisser toutes ses cartes, même face aux plus hautes sphères. Oh cela n'avait rien à voir avec de quelconques fourberies politiciennes. C'était de la stratégie militaire adapté. Étudié l'ennemi, écouter, observer et apprendre en silence de lui et sur lui, pour mieux l’exposer le jour venu et faire en sorte qu'il ne se relève jamais. Comme dans l'arène. En parlant d'arène, le fait de voir ce chaton impulsif et autoritaire qu'était le fameux dirigeant des armées entrer dans son arène, son ludus, avait le don de le rendre sceptique et un peu amer. Pourquoi venait-il? Et en plus, il ne précisait pas le jour. Mais bordel c'était quoi cette idée qu'un supérieur se sent obligé de ne pas préciser quand il vient? Il s'attend à quoi, à surprendre des actes monstrueux ou criminels, pour faire fermer cet endroit ? Otho n'aimait pas ça mais ne dit mot et renvoya l'approbation de présence par simple respect. Respect.... Comme si l'armée avait du respect pour les Ursus... Il les considérait comme des merdes, des fils de putain... alors que ces hommes avec plus d'honneurs que toutes ces petites tafioles en uniforme. Le vrai honneur, celui qui ne s'offre pas, ne s'achète pas. Et d'ailleurs son plus gros problème ne serait pas ses hommes mais Nero lui même. Il se méfiait. Cet homme était redouté, même si Otho s'en foutait mais sous-estimait un autre combattant était une erreur de débutant.

Quelques jours plus tard...

Les hommes étaient levés depuis un moment, comme un commun sentiment que ce jour serait celui où il ne faudrait pas mollir. Et ce n'était pas Otho qui dirait le contraire, lui qui était debout depuis trois heures du matin à cause d'une fête qui avait animé une villa pas loin, et le raffut que ramenait ces fils de poules de luxe , et les rires de ces crétines qui s'envoyaient en l'air, avaient empêché l'ours de bien dormir et les hommes s'étaient excités comme des furets à tourner en cage. Certains avaient opté pour le choix direct du partenaire masculin, pourquoi s'emmerder quand on est rustre et qu'on a un cul à porter. Les pucelles voisines n'avaient qu'à pas gueuler si fort. Oui voila, c'était leur faute. Toujours était-il que le matin, à l'aube, tous les hommes étaient debout en tenue classique sans missions, pagne de tissu entre le beige, ocre et rouge, puis pagne de cuir par dessus, et tenue différente en haut mais généralement des protections de cuir, typiques des gladiateurs, et bottes de cuir ou sandales pleines avec protection de tibia. Simples, efficaces, près pour s'entrainer dans l'arène du Ludus, car tel était le programme aujourd'hui. Otho était sensé donner le son de cloche en fin de matinée pour évaluer la progression de chacun. Mais tout ça , ça aurait été sans le passage du Préfet qui se pointa fièrement, comme une fleur, aussi blanc qu'une jeune fille à marier, et qui lorgna ses hommes comme s'ils étaient des rebuts. Ils n'en firent pas moins, dédaignant cet homme qui les avait snobé jusque là ou qui avaient des subalternes plein de secrets. Otho avait observé en coin de fenêtre l'arrivée de cet homme, qui était venu seul d'ailleurs. Un bon point pour lui, il n'y aurait pas de guerre entre ses hommes et les siens.

Otho se décala de la fenêtre et balança une missive d'essai au feu. Il se frotta les mains, rajustant un peu mieux un protège poignet de cuir et de tissu rouge. L'homme fit son apparition. Il se redressa calmement mais ne fit pas les mêmes formalités typiques aux Centurions classiques, ces choses comme les garde à vous et autres léchouilles morales pouvant flatter l'égo de ce gros chat. Il connaissait déjà sa réputation, tout comme lui avait peut être une idée de la sienne.

- Praefectus.


Un signe de tête suffit. Le Centurion se tenait près du feu. Il fit un signe de main à Nero vers un fauteuil massif confortable s'il avait envie de s'asseoir, ne le lâchant pas du regard, le visage fermé , les traits francs. Otho eut un sourire en coin, légèrement moqueur à la phrase directe du préfet. Au moins, c'était clair, sans détour. Ils avaient au moins ça en commun. Ses yeux pales se perdirent dans les flammes, pensif, et sa voix raisonna calmement dans la pièce un peu sombre.

- Rome est dans la merde surtout. J'm'attendais à vous voir tôt ou tard. Mettius n'a plus les couilles assez grosses pour gonfler l'ambition militaire de Rome et sa puissance? *un regard provocateur à Nero et un rictus malsain, puis il plissa les yeux, son ton se fit plus dur, toujours aussi calme* Et s'il ne passe pas aux élections, nous devrons obéir à des paires de nibards en mal de supériorité? Pluton doit se branler là haut de ce spectacle pathétique qui voit Rome plonger le nez droit dans son dépotoir politique... et cette fois-ci, le prétexte des créatures ne marchent plus. Elle va se noyer dans sa propre vantardise. J'ai toujours refusé que mes hommes prennent par à cette mascarade, par honneur, aussi peu fréquentables soient-ils, et vous v'nez me d'mander de vous aider à nettoyer votre merde accumulée depuis des années, qui attirent en plus d'autres charognards conscients de votre possible faiblesse?
Il eut un rire léger et grave en secouant la tête légèrement , regardant de nouveau le feu et non Nero, bras imposants croisés sur un torse puissant.
- Protéger Rome... Quelle connerie? Et rester parqués ici comme des lions en cage, qu'on attend de foutre dans l'arène, contre dix ou quinze gladiateurs par tête... et se faire saigner comme des porcs, tout ça parce que celui qui vous dirige... *tourne la tête vers Nero et le fixe durement , les traits hargneux mais toujours passif* est certes un bon orateur, mais n'a aucune capacité stratégique sur le terrain... Quand on se fera envahir... quand vous verrez vos femmes chialer et vos enfants courir... Quand on se fera assiéger... Ce sera trop tard.

Otho se décale de la cheminée et regarde les remparts par la fenêtre.
- J'vous suivrai à une condition... Il faut faire une sélection de vos meilleurs hommes, une cinquantaine tout au plus, une élite, et je prendrai ma cinquantaine. Il faut les frapper sur leur terrain, avant qu'ils ne touchent nos remparts, les diviser là où la végétation était encore abondante, dans les marécages ou dans les chemins escarpés, par des pièges, des embuscades, ne jamais se faire voir , leur trancher la gorge la nuit, les affronter par groupe divisés... Ils arriveront ici dispersés, avec des forces qui douteront de leur réussite tant on aura foutu le bordel avant... C'est risqué , on peut perdre des hommes, mais les miens combattent comme ça. Ils deviendront fous s'ils attendent sur les remparts... Ils ont besoin d'autre chose. On n'explose pas une montagne en la percutant de plein fouet... on la détruit en creusant des galeries en son coeur... jusqu'à ce qu'elle s'effondre sur elle-même. Les Ursus n'ont pas pour devise d'attendre que la mort vienne les baiser avec le sourire.
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Messagepar Nero le 14 Mars 2014, 08:51

Je me suis attendu à tout... sauf à ça. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Quand on sait que devant soi, il y a un rustre, on s'attend à ce qu'il parle en rustre non? J'avoue ne pas avoir ma langue dans ma poche, mais de là à sortir des mots grossiers à tout va. Je crois que cela montre bien notre différence d'éducation. J'ai reçu les enseignements de la Haute Société, précepteurs, cours particuliers, la crème, le fin du fin. Lui, il a vécu l'école de la rue. Peut-être pas, mais c'est ce qui ressent en tout cas. L'homme devant moi, à toiser le feu, se lache dans un monologue que j'écoute avec attention. Rome est dans la merde surtout. J'm'attendais à vous voir tôt ou tard. Mettius n'a plus les couilles assez grosses pour gonfler l'ambition militaire de Rome et sa puissance? Oui, comme il le disait si bien, Rome va connaître un tournant décisif dans son histoire. Mettius le savait et c'est pourquoi il m'a donné les rènes de l'armée. Il est un politicien, ce n'est pas un militaire. Je passe outre le regard qu'il me lance subitement. On dirait qu'il cherche à me défier. Mais je ne réagis pas. Je préfère écouter. Et même si ma patience a des limites, j'ai toujours écouté autour de moi. On peut apprendre bien plus en écoutant et observant qu'en bataillant. Et s'il ne passe pas aux élections, nous devrons obéir à des paires de nibards en mal de supériorité? Pluton doit se branler là haut de ce spectacle pathétique qui voit Rome plonger le nez droit dans son dépotoir politique... Par Minerve, pourquoi faut-il qu'il soit aussi vulgaire... Si les soldats sont des hommes brutaux, francs, sans diplomatie, je crois que celui-là tient la palme d'or. J'ai toujours refusé que mes hommes prennent par à cette mascarade, par honneur, aussi peu fréquentables soient-ils, et vous v'nez me d'mander de vous aider à nettoyer votre merde accumulée depuis des années, qui attirent en plus d'autres charognards conscients de votre possible faiblesse? S'il pense que j'aime cet endroit, il se trompe bien lourdement. Je ne veux pas nettoyer la merde, comme il le dit si bien, je veux vivre, c'est différent. Je veux que mon nom soit porté dans les mémoires, je veux qu'il soit loué et chanté par les guerriers, je veux sentir la reconnaissance et être... peut-être pas apprécié... mais reconnu, oui, comme l'a été Caïus, cet homme dont je suis jaloux, à en être malade. Quand vous verrez vos femmes chialer et vos enfants courir... Quand on se fera assiéger... Ce sera trop tard. Je le regarde aussi froidement qu'il ne me toise. S'il pense que je fais cela pour les femmes et les enfants. Ils peuvent bien donc tous mourir, cela ne me dérange pas. Je ne dis toujours rien, je le laisse finir de s'exprimer, déverser cette haine, cette colère, cette véhémence qui visiblement s'était entassée là depuis pas mal de temps. Maintenant qu'il a l'occasion de s'épancher, il ne se gène pas. Le Centurion quitte la cheminée pour se rendre à la fenêtre. - J'vous suivrai à une condition... Tiens donc. Un rictus amusé traverse le coin de ma bouche. Il y a toujours des conditions. J'ai posé les miennes à Mettius et voilà qu'il pose les siennes. Son plan, au final, n'est pas mauvais, cela montre qu'il pense comme moi. Nous ne sommes pas de taille pour se battre en terrain découvert. Pas contre ces monstres à demi-humains. Mais nous n'avons pas le nombre pour se battre contre toute leur armée.

Je ne me suis pas assis sur le fauteuil proposé, j'y ai juste déposé mon casque pour avoir les mains libres et pour faire comprendre que j'avais bien vu son signe. Je n'ai pas besoin de m'assoir, je ne suis pas un petit vieux qui doit reposer son précieux fessier sur du velours cotelé ou du cuir tanné. Je reste grand et fier dans mon uniforme. Il est vrai qu'à côté de Otho Helvetius, je dois faire gringalet. Et d'une certaine manière, c'est la même sensation. J'ai beau avoir un âge avancé, avoir connu maintes et maintes combats, il n'en reste pas moins que ce Centurion en a connu des vertes et des pas mures. J'ai l'impression de n'être qu'un petit garçon face à un ours gigantesque. Cette pensée me fait sourire avant que je ne prenne la parole, je ne cherche pas à m'expliquer, je lui donne, platement, ce que je suis en train de faire, ou ce que je compte faire dans les jours à venir.

Le Prélat s'occupe des politiciens et des civils, il m'a donné carte blanche pour organiser l'armée. J'ai abaissé le recrutement à 16 ans et fait rappelé les vétérans. Il me faut désormais coordonner l'armée toute entière, que cela soit les prétoriens, les marins qui remontent le fleuve en ce moment-même, les fantassins, les mercenaires, les gardes des temples, les civils du Génie et les androïdes qui seront enrôlés automatiquement. D'après les dires de l'Etrangère, les ennemis ne se comptent pas en milliers. Mais en dizaines de milliers. J'aime votre idée, je l'ai eu également, mais une centaine d'hommes ne sera jamais suffisant... Pas pour un tel nombre.

Je m'approche moi aussi de la fenêtre et regarde le haut bâtiment du Sénat que l'on peut apercevoir, au coeur de la ville.

Je veux protéger Rome, non pas pour ce qu'elle est, une ville aux milliers de femmes et d'enfants, mais pour ce qu'elle deviendra : un ville qui chantera nos exploits. Je ne veux pas nettoyer la ville de la crasse des politiciens. Qu'ils pataugent dans leurs erreurs eux-mêmes, mais je veux être là quand la guerre sera terminée, vivant et vainqueur et si pour cela, je dois protéger Rome, alors je le ferais.

Je détourne le regard du dehors pour observer le dedans. La pièce est typique d'un militaire de carrière. Et quelques fois mes yeux reconnaissent une ressemblance frappante avec mon propre intérieur. Nous sommes tous les deux des soldats de renoms. Il est simplement entré par la petite porte alors que j'ai fais mes preuves sous les feux de la rampe.

Je ne fais pas confiance à l'Etrangère. Peut-être ne viendront-ils pas, mais peut-être seront-ils encore plus nombreux que tout le Cheptel de Pluton réuni. D'après le Prélat qui m'a rapporté les dires de cette femme androïde, ils seraient suffisamment intelligents pour utiliser les armes de nos aïeux, pourtant, je ne reconnais aucune intelligence militaire à chaque fois qu'ils attaquent nos remparts. Si nous restons dans la ville, oui, nous serons en position de faiblesse, il suffit d'un simple siège et en quelques jours, cela sera terminé. Mais nous ne pouvons aller nulle part ailleurs, les bêtes du Dieu des Morts nous traqueraient sans relache. Et puis, pour aller où? La Colonie? Cela fait des semaines que nous n'avons plus eu de nouvelle. L'Olympe? Caïus a tenté et il a raté. Le désert nous entoure, seul le Tibre nous donne la vie. Il n'y a ni végétation, ni marécages aux alentours. Si vous avez une idée, Centurion, je suis tout ouïe. Mais il n'y a pas de condition, vous êtes un militaire et vous avez sous vos ordres des hommes qui le sont également, sous mon commandement, il n'y a aucune menace, ni aucune condition. Je peux vous accorder beaucoup de liberté et même vous confier des hommes, mais vous vous battrez pour Rome.
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Re: [E6]Tout ça, c'est Peanut quand on parle à un Ours [Otho

Messagepar Otho le 14 Mars 2014, 11:23

Otho lança un regard inquisiteur à Nero qui se voulait justifié, mais le laissa parler.
- Vous voulez envoyer des gamins qui pissent même pas droit et des vieux qui crachent leurs dents à chaque fois qu'ils avalent du pain trop dur à la guerre?
Un rire grave et révolté s'échappa de sa gorge et il contourna la table pour attraper une cruche rempli d'un vin épais et deux coupes. Il en remplit deux et poussa de deux doigts sommairement le pied du second sur le bois vernis d'une vieille table, dont l'état témoignait des énervements passagers d'Otho à coup de dague dans la menuiserie. Il laissa Nero parler... laissant grandir en lui ce qui le révoltait dans les propos de cet homme, qui se disait chef des armées. Il était clair qu'ils allaient devoir trouvé un terrain d'entente, et un gros. De toute façon , ses gars avaient besoin d'action, ils allaient devenir fous à ne plus avoir de missions. Tout était trop calme. Ses lèvres laissèrent le passage au vin et il renifla en avalant courtement la gorgée, réfléchissant.

- Votre génie civil n'a pas l'air de valoir mieux que ces pisseux que vous avez engagé sans formation, et qui vont pleurer dès qu'il verront leurs frères tomber, à même pas savoir ce qu'ils foutent ici. Quant aux vieux, vous aurez du bol, si la moitié claquent pas d'une crise cardiaque, ou oublient qu'ils doivent aller se battre. Dans une fourmilière, ceux qui sont trop faibles restent cachés sous des mètres de Terre.
Otho posa sa main sur la carte de Rome qui était déroulé sur la table et indiqua un endroit.
- Nous allons avoir de très nombreuses pertes dans vos petits guerriers . On ne se bat pas pour la même Rome. Vous vous battez pour votre future gloire, moi je me fous d'être reconnu. Ce qui m'importe c'est la Rome de demain, et ça commence par protéger ceux qui gonfleront nos rangs dans dix ans, les enfants, et ces femmes qui accoucheront d'une nouvelle génération pour rendre un nouvel espoir à une Rome blessée. Les dieux emporteront nos guerriers comme cela l'a toujours été et après il restera quoi si vos mômes de 16 ans sont plus là pour engrosser les gamines qui ont grandi? Merde, vous n'avez peut être pas de femme, ni d'enfants, mais les trois quart de vos hommes en ont. Et si vous ne mettez pas en sécurité sous terre tous ceux à quoi ils tiennent, vous n'aurez jamais tout leur potentiel, ils seront ailleurs, pas dans la bataille. C'est le prix à payer si vous voulez la reconnaissance et la gloire après... Donnez à un homme l'assurance que ce qu'il chérit ne périra pas, c'est décupler sa rage de vaincre par dix. Ignorez cette démarche de protection des femmes et des enfants, et vous aurez des cas de désertion à foison. Et nous ne vous suivrons pas.
Otho rappuya à l'endroit près d'un des remparts , dans le secteur dangereux des bas fonds.
- J'ai quelque chose à vous exposer. J'y ai réfléchi. Je connais les bas fonds, pour y avoir trouver certains de mes hommes, anciens gladiateurs. Ici... Il y a l'entrée d'une cave où se déroulent des combats illégaux, des bordels dégueulasses, là où les civils qui n'ont rien crèvent dans la merde et la moisissure. Tout un dédale qui mène à des caves encore plus bas, avec des grilles et des couloirs étroits. Ce devait être une mine, je l'ignore. Tout ce que je sais, c'est qu'en faisant le ménage, on peut réquisitionné tout ce dédale pour y mettre les civils. Si tant est que ces connards entrent, il n'y a pas meilleure que l'armée de Rome pour connaitre Rome sur le bout des doigts. Combien de fois vos gardes ont fait le mur pour baiser des catins dans des ruelles à l'abri des regards?
Il eut un sourire en coin, le regard amusé, du style, ouais j'en croise tous les jours de ces soldats exemplaires aux pulsions viriles.
- Ils connaissent tout comme leurs poches. Régulons le flux de l'ennemi, comme on draine une rivière en canaux , pour arroser uniquement les endroits qu'on veut. Ils seront chez nous. Ce seront nos règles. Si nous ne pouvons pas diviser leurs milliers d'hommes en les découpant comme un cochon frais, alors il faut les griller sur place, les noyer, les piéger. Ils ne sont pas d'ici. Jouons sur leurs faiblesses, utilisons le désert, le Tibre et même Rome en elle-même.
Otho resta un instant silencieux, fixant la carte et reprit, sérieux et concentré.
- Certains de mes hommes sont très bons en apné, et j'ai un spécialiste en piège... des pièges que vous n'aimeriez pas croiser. Je les ai testé en expédition ou entrainement. Il faut piéger le désert. Et il faut le faire dès aujourd'hui. J'irai avec mes gars s'il faut mais il me faudra certains de vos hommes et des chevaux. Plus il y aura de bras et plus vite on sera de retour. Tout comme il faut piéger le Tibre. J'ignore quelles spécificités ils ont, ni s'ils ont des capacités sous l'eau mais on ne doit pas laisser ce doute. Il suffirait d'une seule infiltration par les égouts et ça deviendrait ingérable. On l'a vu avec les Drakes... Tendez de filets métalliques sous l'eau, des pièges à ours, des tiges de lames, et placez des soldats au dessus sur des endroits stables , sur des ponts avec des lances , qu'ils plantent tout ce qui passe. Il faudra boucher toutes les arrivées secondaires avec des pierres ou du sable. On va les drainer comme le ferait les fourmis... Une autre technique utilisée par les fourmis est de creuser des cônes dans le sable du désert. S'ils tombent dedans, ils grilleront au soleil le temps qu'ils remontent. S'il faut , balancez-y des insectes charognards, attachez-y des serpents venimeux, mettez des pieux en bas, des lames aiguisées, peu importe, tout ce qu'il faut c'est qu'ils crèvent. Ne laissons que certains passages entre les cônes immenses, et ils y passeront avec leur armée. Placez archets et catapultes et exploser au fur et à mesure les flux plus étroits. Les corps gêneront, et les chutes finiront pas s'agrandir , surtout s'ils ont de lourdes charges, les charriots et l'armement lourd y basculeront. Il y a aussi le feu ... Je l'ai utilisé avec mes gars. Tracez des lignes, gorgez les de poudres, de liquide inflammable, ce que vous voulez, tout ce qui ne peut pas pénétrer dans le sable, ou bien faites faire de tubes coupés en deux , pour drainer l'huile selon des couloirs définis comme un aqueduc mais au sol, et foutez-y le feu en pleine journée, au soleil, qu'ils suffoquent . Le feu augmentera la chaleur, la fumée diminuera leur visibilité et ralentira leur progression. Et la nuit , quand la température baissera, lâchez des nuées de rampants et de saloperies de scorpions si vous avez, sur le sol , direct des remparts. empêchons les de dormir, et ils se refroidiront en plus, ce sont des reptiles... La nuit est une sœur ici. Si vous avez des animaux sauvages ce sera le moment de les lâcher... Et s'ils arrivent jusqu'à nous, ouvrez les portes. Ils ne trouveront que rues bloquées et soldats. Drainons-les dans notre ville , amenons-les ou nous voulons. Laissez les arènes ouvertes. Videz la prison dans le Colisée, donnez des armes à ces détraqués et drainez les ennemis vers ces cirques, pour qu'ils se battent entre salopards. Vous voulez utiliser tous les bras, ils n'y a pas plus meurtriers que ceux qui n'ont pas de limites. Nos soldats se chargeront de rattraper les rares survivants après la bataille. Lâchez les fauves. Empoisonnez la nourriture qu'ils trouveront dans les maisons. Pour le reste, nos soldats devront manœuvrer dans les bâtisses en silence, écrouler des murs, faire des pièges, tendre des Guets apens. La pire peur de Rome c'est le siège. Alors, faisons le contraire. Trompons les, assiégeons-les dans notre propre Cité. Rome sera le labyrinthe et nous serons les Minotaures. Pour moi, c'est la seule éventualité possible, pour affronter une armée dix fois plus grosse que nous. En ce qui concerne les androïdes, j'en ai rien à foutre. C'est pas mon domaine.
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Re: [E6]Tout ça, c'est Peanut quand on parle à un Ours [Otho

Messagepar Nero le 26 Avril 2014, 07:06

Je reste parfaitement stoïque malgré le fait qu'il rit comme un âne. Pourtant, il tend tout de même un verre de vin. Cela serait agréable, mais je suis officiellement de garde et je refuse qu'on me voie prendre du bon temps alors que je porte l'uniforme. Et même si, dans cette pièce, il n'y a que le Centurion et moi-même, je ne prends pas la coupe, mais incline très brièvement le chef pour le remercier. Je le laisse reprendre la parole et écoute son monologue, sans le couper, sans même à chercher à l'interrompre. J'aurai pu, car ses propos sont quelques fois erronés, pour moi, j'entends. Mais je le laisse terminer, je connais la valeur de ce centurion capricieux et si je suis peut-être imbu de moi-même, j'ai appris à écouter d'autres chefs de guerre tout aussi valeureux. Plus il parle et plus je fronce les sourcils, rongeant mon frein, me mordant la langue pour éviter de parler. Mon regard se perd des toits que je contemplais par la fenêtre, il erre tant et si bien qu'il me faut quelques secondes pour revenir à la réalité. Je me tourne lentement vers Otho qui avait sorti la carte de Rome. Je m'approche lentement, sortant l'un de mes sabres de son fourreau pour poser la pointe sur la carte. Le métal glisse entre les rues, sur les bâtiments, pour finir sur Isla Sacra, il s'y arrête quelques secondes, mais ma main continue de l'entrainer jusqu'au Sénat et la pointe se plante à cet endroit, s'enfonçant dans la table comme dans du beurre. Je lâche le sabre, prends appui sur les bords de la table et me penche au dessus de la carte.

Donc au lieu de sacrifier des jeunes et des moins jeunes, vous préférez sacrifier nos racines?

Un sourire sarcastique traverse mes lèvres. La question était rhétorique, je me contrefiche de sa réponse. Qu'importe ce qu'il pense, il s'agit d'un sacrifice, que cela soit mon idée ou la sienne.

Pensez-vous que j'ai pris cette décision à la va-vite? Je préfère de loin sacrifier des hommes et des femmes, plutôt que de perdre le seul endroit hospitalier dans ce désert maudit. Sans Rome, nous mourrons, pour certain. Il n'y aura même plus d'espoir, plus rien, pas même la demeure des Dieux. Vous n'y croyez peut-être pas, mais ce sont eux qui nous permettent de survivre, il faudra bien faire avec, que vous le vouliez ou non.

Je me redresse, reprenant en main mon épée plantée dans la table, pourtant, je ne la retire pas. Mon regard s'éternise encore sur les traces des murs du Sénat. Les politiciens, je ne peux pas les voir en peinture. Finalement, je retire la lame et la replace dans son fourreau.

Ce que vous proposez serait un bon plan pour si nous savions où nous replier. Mais nous n'avons aucun endroit où aller après. Et si vous pensez à la Colonie, cela fait des lunes que nous n'avons plus eu de nouvelle.

Je caresse le bois blanc poli du fourreau.

Les égouts seraient un excellent terrain de guerre, oui. Mais les rats empoisonneurs courent toujours. En plus des monstres qui vont nous attaquer, nous aurons les rats de Pluton. Les Khoriens sont peut-être des reptiles, mais ils restent à moitié humain d'après ce que j'ai vu. S'ils savent nager, s'ils ont besoin du soleil, s'ils ont peur du feu... tout cela, nous n'en savons rien. Sans parler de notre nombre... Je crains que ce n'est pas 1 contre 10, mais plutôt 1 contre 100... Si ce n'est plus.
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