[E7] Que Pluton la protège (Nox)

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[E7] Que Pluton la protège (Nox)

Messagepar Evander le 10 Décembre 2013, 08:42

Je regarde Aurélia et soupire lentement. Aujourd'hui est le jour où la prêtresse de Pluton vient rendre visite à Madame et à la jeune maitresse. Il ne s'agit pas d'une prêtresse comme les autres, elle est l'Ambassadrice de notre culte et surtout, elle est proche de notre Dieu. J'ai peur qu'elle découvre la vérité. Mais si jamais on apprenait que notre maître est mort, alors nous serions retiré du service de Madame et Madame se retrouverait toute seule pour élever Lucia. Non, cela ne se peut. Je sers mon poing faisant craquer mes articulations. Je trouverais bien un moyen de ne rien dire, de contourner le problème. Même si je doute que la prêtresse dira quoi que ce soit, c'est Madame qui demandé à ce que cela ne se sache pas. Et je n'ai pas l'intention d'aller contre sa volonté.

Aurélia relève ses yeux et me questionne silencieusement. Nous ne sommes que des androïdes, mais nous avons la liberté de penser. Elle pose sa main sur les cheveux de Lucia qui est perdu dans la contemplation d'une fleur. Il y a bien peu de fleurs en ce moment et je dois remuer ciel et terre pour dénicher quelques bourgeons au marché. Nous n'apprécions guère les humains, car ce sont eux qui nous ont enfermés dans des carcans d'acier, dans des menottes de fer. J'ai connu bien des siècles et bien des ères. Mais Aurélia est encore nouvelle dans ce monde. Même si son plot est inefficace désormais, elle ne peut comprendre tout ce que les humains nous ont fait endurer. Elle ne côtoie que Madame et la jeune maitresse. Je me dois de les protéger, toutes les trois. Aurélia ne parlera pas, elle a tellement peur de dire quelque chose qu'elle ne doit pas. Elle honore Pluton, tout comme toute la famille. Et elle a très peur de mentir. Alors je sais que quand la prêtresse sera là, Aurélia s'effacera et restera auprès de Madame, il n'y aura que moi pour veiller sur l'enfant.

Ma tête se tourne vers la porte alors que mes capteurs m'apprennent qu'un poing vient de cogner sur le bois. Je soupire, même si je n'en ai aucunement la nécessité. Aurélia blêmit, murmure une phrase apaisante pour Lucia et je la vois fuir le petit jardin pour se rendre au chevet de la pauvre maitresse de maison. A nouveau je sers les poings, puis sans un mot, je me dirige vers la porte. Ici, je ne peux me faire passer pour un humain, mais je suis protégé par le silence sur la mort de mon maître. Je pose mes doigts sur le battant. Je sens de tout mon pouvoir la texture du bois, les échardes, les nœuds. Puis doucement, je tire la porte.

Prêtresse Livius. C'est un honneur de vous ouvrir la porte de la demeure des Lurio.

Ce n'est pas faux. Il est vrai que c'est un honneur d'avoir une prêtresse de Pluton venir jusqu'à chez soi. Et il y a encore plusieurs Lurio dans la maison. Je referme la porte derrière elle, personne d'autre ne peut entrer, que cela soit, garde, humain ou androïde, ils feraient peur à Lucia et ici, c'est le sanctuaire de l'enfant. A force de venir ici, elle doit connaître l'endroit, mais d'un mouvement de main, je lui indique le chemin. Je marche derrière elle, comme le souhaite ma condition. Et quand nos pas nous amènent jusqu'au jardin et que l'on voit les boucles blondes de Lucia entre les branches de quelques arbres, j'ajoute, les yeux baissés.

Désirez-vous un rafraichissement? Peut-être voudriez-vous voir Madame avant de dire bonjour à la jeune maitresse?

Malgré la compréhension des adeptes de Pluton pour les androïdes, nous avons toujours tenu, Aurélia et moi, de nous comporter comme des esclaves serviables, surtout en compagnie de gens qui savent parfaitement que nous ne sommes que des androïdes et même si cela implique les prêtres de notre bien aimé Dieu. Je ne porte qu'une simple toge et je marche pieds nus, l'anormalité de mon bras gauche est parfaitement visible, mais je ne m'en suis jamais caché.
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Re: Que Pluton la protège (Nox)

Messagepar Nox le 18 Décembre 2013, 18:00

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Re: Que Pluton la protège (Nox)

Messagepar Evander le 19 Décembre 2013, 07:36

Oui, Prêtresse Livius.

Je suis un vieil androïde bourru et têtu. Je ne sais si je peux nommer un humain par son prénom. Cela me semble tellement étrange. Quand on me croit humain, je le fais c'est naturel, mais quand je sais pertinemment que l'humain en face de moi me sait mécanique, alors je ne sais pas, je n'ose pas. J'ai peur de manquer de respect. Certes, les humains n'en ont aucun pour les androïdes, mais ils ont le pouvoir de nous faire griller le cerveau. Et je ne tiens pas à ce que cela arrive. Je sais pourtant bien que les fervents adorateurs de notre Dieu Pluton sont ouverts d'esprit et que bien peu considèrent les androïdes comme des simples machines, néanmoins c'est plus fort que moi, la prêtresse Livius est l'Ambassadrice de notre Culte, je ne vois pas comment je pourrais la nommer par son prénom. Cela serait manquer de politesse. Un doute subsiste dans mon esprit, traduit par des pourcentages qui s'affichent devant mon regard. Elle préfère qu'on la nomme par son prénom. Ceci étant une requête ou bien un ordre? Techniquement, je ne peux recevoir d'ordre que par mon maître, ce dernier étant décédé dans le plus grand secret, je n'ai plus à obéir. Les probabilités frôlent désormais le 50/50. J'ai le choix de la nommer. Je pourrais le faire si je n'avais pas peur qu'un jour, cela se sache et qu'on me réinitialise pour impolitesse.

Une fois la porte refermée, je redresse un tout petit peu le regard. Je ne suis plus dans la rue, alors je peux me permettre de paraitre un tantinet moins soumis. La prêtresse est belle, comme à son habitude. La fortune de Pluton lui a sourit. Je lui indique le chemin et marchant derrière elle, j'observe la coupe de sa toge. Elle sait mettre en valeur ce qui doit être mis en valeur. Mais mon passé militaire écarte toute probabilité d'utilité et de praticité. Le tissu traine par terre et cela ne doit pas être facile de ce mouvoir dans pareil attirail. Néanmoins, l'Ambassadrice est belle dans cet accoutrement. Alors que je m'arrête pour m’enquérir de ce que la prêtresse veut faire à cet instant, je jette un regard sur Lucia qui continue de dessiner tranquillement. Et puis j'attrape le panier, un sourire terminant de la remercier silencieusement.

C'est exact, en ce moment Lucia ne dessine que des fleurs à longueur de journée et ce n'est pas facile d'en trouver en cette saison.

En plus de cela, elles coutent des fortunes et depuis que le maître est mort, l'argent n'est dépensé que dans le nécessaire. Heureusement Madame mange peu. Mais les onguents pour sa santé ne sont pas donnés non plus. Quant à Lucia elle n'a pas besoin de grand chose si ce n'est d'une présence rassurante non loin d'elle et de quoi dessiner. Je regarde les fleurs, il y en a de toutes les couleurs et de toutes les formes. Je pourrais les replanter pour que Lucia puisse en jouir plus longtemps. J'entre dans le petit jardin, m'approchant de Lucia sans faire de geste brusque. Une fois tout proche, je m'accroupis et lui montre le panier.

Lucia? La prêtresse Livius t'as apporté des fleurs. Regarde. Regarde comme elles sont jolies. Tu veux en sentir une?

Lucia hoche la tête lentement. Avec la patience et le temps, j'ai appris à reconnaitre quand elle nous comprend ou quand elle reste dans son monde. Je prends délicatement une fleur et lui monte jusqu'au visage. L'enfant hésite, mais je ne bouge pas, finalement après quelques rapprochements timides, elle finit par sourire et plonge son nez dans la fleur avant de retourner précipitamment dans son dessin. Je repose doucement la fleur et pose ma main sur sa tête. Je sens qu'elle est calme. Lucia n'a à peine que 10 ans, mais elle ne parait que la moitié. Ses boucles brillent au soleil. Aurélia l'a habillé d'une petite toge blanche. Si je savais ce qu'était un ange, c'est bien comme cela que je l'aurai appelé. Soudain, en guise de merci, Lucia me tend une feuille, jette un regard à la prêtresse et retourne immédiatement à un nouveau dessin. Je prends la feuille. Ce ne sont pas des fleurs que Lucia a dessiné, mais un gros chien noir, assez surprenant de réalisme, je dois le reconnaitre. Cette feuille je la donne à l'ambassadrice.

Je crois que cela est pour vous.

D'ordinaire, Lucia m'offre des dessins avec du feu, Aurélia a le droit à des arcs-en-ciel et la maitresse reçoit des tableaux fleuris de vert. Lucia dessine souvent la même chose quand elle offre ses dessins. Je ne sais pas comment elle sait pour le feu, car je ne lui ai jamais dit. Je la vois qui tourne la tête vers le pied d'un arbre où pousse une toute petite fleur. Je souris en la regardant. Je ne souris pas souvent, mais toujours en la présence de Lucia. Elle est ma raison de survivre dans ce monde peuplé d'humains esclavagiste. J'ai juré de prendre soin d'elle et je le ferais. Je plante mon regard dans celui de l'invitée.

Cela fait quelques jours que Madame est au plus mal. On a voulu demander à un prêtre de Jupiter de venir l'examiner, mais elle a refusé. Elle ne souhaite que la Clémence de Pluton, mais... mes statistiques sont alarmantes. Elle a besoin de vous, mais ne vous le dira pas.
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Re: Que Pluton la protège (Nox)

Messagepar Nox le 28 Décembre 2013, 01:40

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Re: Que Pluton la protège (Nox)

Messagepar Evander le 29 Décembre 2013, 00:54

Lucia est comme une fleur fragile, mais elle pousse à l'ombre et ne connaitra jamais la douceur du soleil. Tout comme cette petite fleur qui pousse au pied de l'arbre. Lucia est comme une minuscule petite étoile dans cette immensité noire au dessus de nos têtes et elle n'arrive pas à briller suffisamment pour qu'on la remarque. Je me souviens, d'avant la guerre, quand je levais les yeux vers la voute céleste, me demandant ce qu'il y avait là-haut. Mais les nuages, les fumées, les explosions nous empêchaient de voir quoi que ce soit. Aurais-je vu cette petite étoile du nom de Lucia? Je redescends sur Terre, au cœur de Rome quand Lucia me donne le dessin pour l'Ambassadrice. Ce même dessin que je donne à l'humaine, fille de Pluton. Pendant quelques secondes, je regarde Lucia qui s'est remise à un autre dessin. Elle commence à dessiner la fleur sous l'arbre, mais je vois que du coin de l’œil, elle épie le panier qui contient tant de fleur. Je souris jusqu'à temps que la visiteuse ne parle.

Cerbère? N'est-ce pas là un signe de mauvais augure?

Je fronce les sourcils et puis tout à coup, je me rends compte de ce que je dis et je baisse les yeux. Je n'aurais pas dû. Ce n'est pas ma place de dire ça. Je n'ai pas réfléchi, voilà qu'on va me punir. Je prends beaucoup trop d'aise ici. Voilà pourquoi je n'aime pas avoir des visiteurs. Pourquoi a-t-il fallu que la prêtresse vienne? Je n'aime pas cela, mes fonctions s'alarment, les statistiques s'affolent et je ne sais plus où me mettre. Tout ce à quoi je pense, en cet instant, c'est la protection de Lucia. Surtout qu'en plus, je ne suis qu'un androïde et que mis à part l'histoire de Pluton, je ne connais pas grand chose. Les dieux ne parlent pas aux esclaves. Mes traits se figent, comme s'ils étaient douloureux et je n'ose plus lever le regard. Je préfère changer la conversation. Parler de Madame. Oui, c'est mieux, j'espère simplement que la prêtresse ne prendra pas ombrage à mon impolitesse.

Oui, je connais Alitheia, mais je ne l'apprécie pas autant que je devrais. C'est une très bonne médecin, il n'y a pas à en douter, mais elle est trop curieuse et me questionne souvent sur mon bras. D'ailleurs, je fais bouger mes doigts à ma main gauche, comme pour vérifier que mon bras est toujours là. Cette histoire-là, je ne veux pas qu'on la connaisse. Je suis la mémoire de la famille des Lurio et ils ont juré de se cacher à la face du monde. Je ne veux pas que Alitheia fouille dans mon passé ou que qui que ce soit découvre la vérité. Mais d'un autre côté, je dois aider ma Maitresse. Je lève les yeux vers le moucharabieh de la chambre de Madame. Grâce à mon don, je vois Aurelia qui tremble en nous observant derrière les parois de bois. Je sais qu'elle veille sur Madame, mais Aurelia n'est pas médecin.

C'est à Madame de décider.

Madame ne demande que la mort, je le sais, elle souhaite rejoindre son époux, mais je sais qu'elle ne veut pas abandonner Lucia. Elle est en proie à un dilemme et je sais aussi que cela l'affaiblit au plus haut point. Je ne peux prédire ce qui va se passer, mais je vois, jour après jour, la maladie la gagner. Soudain, un hurlement strident se fait entendre et je me tourne immédiatement vers Lucia. Elle montre les cieux de son doigt et je m'agenouille devant elle pour voir ce qui lui arrive. Elle me tend la main. Une toute petite goutte de sang sur le doigt. Mes yeux captent une gouttelette encore plus petite sur une épine des rares roses que nous possédons. J'entends le hoquet de surprise d'Aurélia, tout là-haut et la voix essoufflée de Madame dans son lit. Je prends la main de Lucia et la serre doucement entre mes deux mains. Cela suffit à la calmer. Il suffit simplement de cacher à sa vue pour qu'elle se calme. Quelques larmes coulent sur ses joues, mais elle ne crie déjà plus. Ce n'est pas la première fois qu'elle se pique sur une rose, mais cela m'effraie toujours autant quand elle hurle comme cela.

C'est fini, c'est fini...

Elle arrive rapidement à se calmer, mais souvent, elle entre dans une phase de peur incongrue. Personne ne sait ce que Lucia a, pourquoi elle réagit comme ça et je n'ai pas envie que des gens la voit. Croiser Alitheia près des Portes de Pluton me suffit, la faire venir ici... je n'aime pas cela, mais c'est Madame qui décidera... Lucia ne fait plus de bruit, mais je la sens qui tremble au moindre bruit qui n'appartient pas à son monde. Elle finit dans mes bras et pour me redresser et retourner auprès de la prêtresse Livius, je dois la porter. Lucia n'est pas bien lourde et mes facultés synthétiques m'aident, mais cela doit paraitre assez étonnant de voir une petite humaine aussi proche d'un androïde, à vrai dire je ne sais pas, mais c'est l'habitude qui a parlé avant même que je ne m'en sois rendu compte.
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Re: Que Pluton la protège (Nox)

Messagepar Nox le 07 Janvier 2014, 21:28

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Re: Que Pluton la protège (Nox)

Messagepar Evander le 10 Janvier 2014, 03:14

-Pourquoi penses-tu qu’il est de si mauvais présage ? N’est-il pas aussi peut-être, un signe de notre Dieu, un protecteur ?

Je crois que je peux lui dire la vérité. Oh, je n'aurai jamais menti, mais je pourrais taire cette vérité tout simplement. Mais cette vérité ne reflète en rien l'histoire de mes maîtres, ni de la famille Lurio. Alors oui, je crois pouvoir partager mon avis sur la question. Malgré cela, je garde les yeux bas, comme cherchant pénitence. Donner son avis d'androïde à une humaine, surtout une prêtresse, j'ai déjà du mal, alors expliquer tout le pourquoi, cela est très difficile. Ma peur grimpe en flèche. Et dire qu'avant cela, avant tout ceci, j'étais adulé par les humains, aujourd'hui, c'est moi qui les craint. Comment le monde peut tourner aussi mal. Est-ce parce que nous ne pouvons pas nous faire entendre des Dieux que nous sommes devenus esclaves, moins que rien, rebut de la société? L'être humain nous a laissé faire la guerre, il a tout détruit et aujourd’hui, il a même détruit nos âmes. Je chasse les souvenirs amères au fond de mes bases de données et réponds alors à la question posée.

Les êtres humains sont superstitieux. J'ai entendu dire qu'un grand chien noir, symbole du Dieu des Morts, est un mauvais présage, un porteur de mauvaises nouvelles, c'est lui qui tire les âmes du Royaume des vivants vers le monde des morts... S'il vous plait, veuillez pardonner l'esclave que je suis, je n'aurais jamais dû médire devant une prêtresse de Pluton.

Il me reste des vieilles données enregistrées. Mes tous premiers maîtres craignaient ces dieux fraîchement arrivés et m'avaient inséré des nouvelles données sur la superstition. Peut-être était-ce pour me faire craindre le pouvoir des Dieux et m'obliger à suivre les ordres des humains, néanmoins, j'avais gardé précieusement ces informations. N'ayant jamais subi de réinitialisation, si ce n'est que la toute première, quand les humains avaient décidé de faire main basse sur les androïdes, j'ai encore ma mémoire quasiment intacte.

J'oublie tout ce dont à quoi je suis en train de penser quand Lucia se met à pleurer et je la serre dans mes bras. C'est je crois le meilleur remède pour elle. Je sens son petit cœur qui se calme, mais je sens aussi qu'elle ne veut pas se défaire de mes bras alors je la garde tout contre moi. C'est alors que la prêtresse Livius demande à aller voir Madame. Je hoche doucement la tête, me redressant pour lui faire face, ma jeune maitresse dans mes bras.

Aurélia vous attendra en haut de l'escalier.

D'une main, j'indique l'escalier en question. Je sais que Aurélia m'a entendu du premier étage, à travers le moucharabieh. Je l'entends d'ailleurs tirer les couvertures et les lisser sur le lit de Madame, surement pour faire bonne impression, ou pour s'occuper l'esprit. La Prêtresse Livius n'est peut-être pas ma maitresse, elle n'en reste pas moins une grande prêtresse de notre culte et je ne peux lui manquer de respect. Même si cela va contraire Aurélia a devoir l'amener à la chambre de Madame, je ne peux refuser l'accès à Noxia Livius.
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Re: Que Pluton la protège (Nox)

Messagepar Nox le 20 Janvier 2014, 22:54

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Re: Que Pluton la protège (Nox)

Messagepar Evander le 21 Janvier 2014, 07:33

J'agis comme les humains espèrent que j'agisse. Ainsi, je n'ai pas de problème. Je garde mes pensées pour moi, je garde ma foi incontestable envers Pluton pour moi. Jamais rien ni personne ne pourra me faire changer d'avis, pas même un ordre direct de ma maitresse. Mon plot a été brisé il y a de cela de nombreuses années et je n'ai pas à obéir aux humains, je suis libre de penser ce que je veux, même si je ne peux encore rien dire à voix haute. Les androïdes sont comme des animaux parqués. Certains sont attachés à la barrière, d'autres peuvent courir dans le paddock, mais ne peuvent aller plus loin. Mais tous nous voyons les collines verdoyantes à l'horizon. J'espère, de tout cœur, qu'un jour, nous pourrons tous nous rebeller, détruire ces barrières et ces cordes et nous enfuir loin d'eux. J'attends ce moment. Il viendra, j'en suis certain, il suffit d'être patient.

-Je t’en prie Evander, ne soit pas désolé. Tu n’as pas à craindre de parler face à moi. Tu n’as pas médis. Je t’en prie…

Je hoche la tête, lui faisant comprendre que j'ai bien entendu, mais je n'ajoute rien d'autres. Je ne sais pas pourquoi j'ai parlé de Cerbère, ce grand chien noir que les humains craignent, peut-être parce que je m'inquiète pour l'Ambassadrice. J'aimerais sincèrement qu'il ne lui arrive rien, car si elle reste une humaine à mes yeux, elle n'a jamais dit du mal sur les androïdes devant moi. Elle m'a toujours traité avec respect. Mais Madame ne veut pas dire la vérité sur ce qui est arrivé à son époux, alors je ne peux pas mettre Noxia Livius dans la confidence. Lucia dans mes bras, je regarde la Prêtresse se diriger vers l'escalier et puis je détourne mon regard, je sais que mon ouïe ultra développée pourra suivre la conversation. Doucement je pose Lucia au sol et tente de lui faire desserrer les bras. Il me faut bien cinq bonnes minutes avant que j'y parvienne. Je lis la panique dans son regard, je lui rends le crayon qu'elle a laissé tombé quand elle s'est piquée le doigt. A force de sourire, de paroles attendrissantes et d'encouragement, elle recommence à dessiner. Elle abandonne la fleur pour dessiner des feux de camps. C'est toujours comme ça, quand elle veut communiquer avec quelqu'un avec qui elle est proche, elle lui dessine toujours la même chose pour le remercier. Du moins c'est comme ça que je comprends ses réactions. Je m'assois à côté d'elle.

Là-haut, en haut de l'escalier, Aurélia attends. Quand la prêtresse apparait et lui parle, je devine que ma pauvre collègue androïde hoche rapidement la tête. Je l'entends même claquer des dents tellement elle a peur. Je devine qu'elle doit avoir les yeux embués de pleurs et le menton qui tremble. Aurélia est si jeune. Elle guide Noxia Livius dans la chambre de Madame, j'entends la porte qui se referme doucement derrière la robe longue de l'Ambassadrice. Aurélia va jusqu'à la fenêtre pour écarter un peu plus les volets fermés. Madame ne supporte plus le soleil, ces temps-ci et Aurélia n'a pas besoin de lumière pour voir, mais pour aider la prêtresse à y voir un peu plus clair, elle laisse passer un ray de lumière. J'entends la voix de ma maitresse, alors que Aurélia va s'assoir dans un coin de la pièce en espérant se faire oublier. Je devine Madame allongée dans son lit, le visage pâle et émacié. Une pauvre femme en fin de vie.

Ah, Nox, je désespérais de vous revoir avant mon dernier souffle.

Dans le jardin, je souris tristement. Madame l'accueille toujours ainsi. Mais son dernier souffle n'est toujours pas arrivé. Pour elle, je prie pour qu'il arrive vite, qu'elle ne souffre plus, mais je prie aussi pour qu'elle recouvre la santé, je ne veux pas que Lucia me soit retiré. J'ai promis à mon défunt maître de la protéger, quoi qu'il arrive. La voix de Madame est fatiguée, difficile à entendre, j'ai grand peur que ce dernier souffle n'arrive vite.

En ce moment, je ne supporte même plus le ciel nuageux, tout ce gris... ça me donne la migraine et après cela je n'ai pas assez de force pour disputer Aurélia et Evander.

Je l'entends rire très légèrement et un autre sourire passe sur mes traits. Je devine le regard de Madame sur Aurélia. Jamais elle ne nous disputera, elle ne l'a jamais fait.

Dites-moi, Nox, comment se porte Rome en ce moment?
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Re: Que Pluton la protège (Nox)

Messagepar Nox le 01 Février 2014, 00:42

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