[E7]Larmes d'androïde [Octavius]

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Messagepar Euterpe le 30 Octobre 2013, 16:42

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Re: [E7]Larmes d'androïde [Octavius]

Messagepar Octavius le 30 Octobre 2013, 17:46

Après cette longue journée, j'avais bien mérité de me reposer tranquillement dans ma demeure. Je n'imaginais pas que la transaction que j'allais mener serait aussi fatigante. J'avais appris à marchander et à commercer, ça n'avait pas été un problème. Mais mon client avait voulu monter sur le cheval et l'essayer, sans selle. Quelle idée folle ! Je n'avais pas besoin d'être devin pour deviner que l'on courait à une énorme catastrophe. Cet homme était jeune, visiblement inexpérimenté. Le cheval l'avait ressenti et n'avait pas voulu être monté. Les gens croyaient tous que les animaux étaient stupides ! Ils commettaient une redoutable erreur, bien souvent, les bêtes ressentaient le danger et elles tentaient d'en informer leur maître. L'étalon avait senti que son cavalier n'était pas assuré et il s'était mis à ruer. Je dus intervenir pour le calmer, mais mon interlocuteur ne faisait rien pour m'aider. Il se comportait toujours comme un imbécile. Ma patience fut mise à rude épreuve. J'ai finalement réussi à calmer le cheval et je l'ai sellé pour qu'il puisse l'essayer. J'avais visiblement affaire à une brute épaisse. Il se montra très peu précautionneux, trop violent dans ses actions. Heureusement que la bête était dressée, sinon il aurait volé à plusieurs mètres. Il me fit ensuite son offre, beaucoup plus intéressante que le prix habituel. Je sais que les affaires sont importantes mais de ma vie, je n'accepterais jamais que l'on puisse maltraiter mes animaux.

Je n'y suis pas allé par quatre chemins, je lui ai dit ce que je pensais de ses méthodes, de son comportement et je l'ai informé que j'annulais cette transaction. Non, la grande quantité de pièce d'or qu'il me proposait ne pourrait jamais effacer le remords d'avoir envoyé cette si belle monture à une vie aussi courte qu'emplie de souffrance. Il tenta de me convaincre en enchérissant à nouveau mais se heurta à ma volonté de fer. J'étais le gérant de mes écuries, j'avais le dernier mot et là, c'était non. Je me moquais royalement ce que les gens en penseraient. Je n'avais ni peur de leur regard, ni que faire de leur jugement. La sécurité et la vie de ce cheval m'importait davantage que ma réputation. L'homme finit par abandonner et s'en alla, à pied, tel qu'il était arrivé. Hélios, la monture, était visiblement tendue et mal à l'aise. Je sentais la crainte, la méfiance. Je plaçais ma tête sur son cou en caressant doucement son flanc. J'entendais son cœur énergique battre puissamment. Il en fallait de la force pour projeter le sang dans ce noble animal, très sportif. Peu à peu, je le sentis se détendre et s'apaiser, sous l'effet de mes caresses et de mes murmures rassurants. Le soleil couchant menaçait désormais de quitter le ciel et je ne comptais pas rester ici. L'endroit pouvait être dangereux et finir de traumatiser mes chevaux. Hélios était accompagné de Circé, ma jument, qui elle, était parfaitement tranquille et que j'avais monté pour le voyage. C'est en enlevant la selle que je vis qu'il avait une plaie sur le flanc. L'envie d'étrangler cet homme me vint mais comme il n'était plus là, ça ne resta qu'une frustration passagère.

Je ne voulais pas que ça s'infecte pendant le voyage. Méticuleusement, j'ouvris ma besace pour la recouvrir d'un tissu propre, que je destinais normalement à mes propres blessures éventuelles. Je glissais quelques mots réconfortants pour le rassurer puis nous nous miment en route. Le Temple de Pluton m'effrayait toujours un peu depuis que j'étais enfant. Le Dieu régnait sur les enfers et personnellement, j'espérais que mon âme ne finisse pas lacérée par les créatures horribles qui y habitaient. Une crainte fondée, puisque les légendes racontaient souvent la façon inhumaine avec laquelle certaines âmes étaient torturées. La superstition l'emporta. Je fis une halte pour déposer quelques pièces en guise d'offrande. J'étais un adepte de Neptune mais j'avais quand même du respect pour les autres Dieux et je ne voulais en froisser aucun. L'endroit me paraissait froid, inquiétant, je fis le choix de ne pas y rester plus que nécessaire. Je me remis en route. Je me mis à repenser à cet homme, si insouciant, si inconscient. Il devait avoir beaucoup d'argent pour s'acheter un cheval et ne pas en prendre soin... de l'argent qu'il jetait pas les fenêtres. Certes, j'élevais les meilleures montures de la ville mais je n'avais pas le pouvoir de les rendre immortelles et ces braves compagnons ne résistaient pas à toutes les folies. Sans compter qu'il aurait pu perdre la vie. Quand un cheval cabre, il vaut mieux être bien accroché ou bien tomber. J'avais déjà vu des gens se rompre la nuque et s'écrasant au sol.

Alors que j'arrivais au détour d'un chemin, j'entendis des pleurs et des sanglots, visiblement féminins. Que se passait-il encore ? Je me stoppai, regardant autour de moi l'origine de ce bruit. A une cinquantaine de mètres, je vis une silhouette humaine. Je descendis de selle une nouvelle fois pour m'approcher silencieusement. Mon but n'était pas de la surprendre mais je me disais qu'on lui faisait sans doute du mal pour qu'elle soit dans cet état. Un jugement logique, en somme. Quand je fus à cinq mètres d'elle, je jetai un œil de tous côté. Personne... ni bête sauvage, ni homme pour la violenter... Juste une sorte de masque sur le sol. Je lui dis alors de ma voix la plus douce pour ne pas la faire sursauter :

- Je vous demande pardon... je vous ai entendue pleurer... vous êtes... blessée ?
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Re: [E7]Larmes d'androïde [Octavius]

Messagepar Euterpe le 05 Novembre 2013, 12:19

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Re: [E7]Larmes d'androïde [Octavius]

Messagepar Octavius le 06 Novembre 2013, 01:43

Ce que je craignais arriva... Au son de ma voix, la jeune femme sursauta. Par réflexe elle essuya ses yeux noyés de larmes. Elle semblait fort mal en point et je me mis à analyser la situation. Aucune trace de violence, près d'elle, tout semblait paisible. Même son corps ne comportait aucun élément susceptible d'étayer une agression. Et pourtant, elle me fit de la peine. Je ne savais pas comment l'aider, ni quoi dire ensuite. J'avais déjà du mal à communiquer avec mes contemporains, alors les réconforter... Pourquoi la vie était-elle si compliquée parfois ? J'avais l'impression de me noyer sous les réactions anecdotiques. Sale journée décidément ! J me languissais du calme de ma demeure, de l'isolement et de la solitude, ma meilleur amie, ma confidente en l'absence de Caïus. Je me dis que je ferais mieux de rebrousser chemin, tant pis si cela passait pour de l'impolitesse, mais le regard de la jeune femme me captiva pendant quelques secondes. Elle semblait un peu animale, comme si elle cherchait à s'isoler elle aussi. Je me rendis compte que j'étais mal tombé. J'avais pensé bien faire alors qu'elle n'avait réclamé aucune aide ! J'étais un intrus dans son moment de faiblesse. Je m'en voulus aussitôt. Pour avoir vécu cette situation moi aussi, je peux dire que c'est extrêmement désagréable !

Je m'apprêtais à me confondre en excuses lorsque j'aperçus le chat. Contrairement à sa maîtresse qui avait tourné la tête de l'autre côté, il me contemplait, calme, paisible. J'avais le pouvoir de ressentir ses émotions. Je sus immédiatement qu'il n'y avait aucun danger. Le félin ronronnait doucement, il perçut mon amitié, mon amour pour les bêtes et ses ronronnements redoublèrent d'intensité. J'aurais tendu la main, il serait venu chercher une caresse sans crainte. Mais je n'en fis rien. Il voulait réconforter sa maîtresse et je souhaitais de tout coeur qu'il y parvienne. Je l'avoue, il s'agissait purement d'égoïsme, car je n'étais guère doué avec les humains. Elle me fit judicieusement remarquer qu'elle n'avait pas besoin d'être blessée pour pleurer. C'était la solitude qui la mettait dans tous ses états. Etait-elle perdue ? Elle était trop belle pour être humaine. J'eus raison de croire qu'elle était une androïde car elle me le confirma en parlant de Spurius de façon à peine voilée. Elle s'exprimait comme une endant et je me dis qu'elle devait sans doute être jeune. Doucement sans la brusquer, je m'approchais d'elle. Un petit mètre nous séparait, je mis un genou à terre pour tendre ma main vers le chat. Ce dernier s'approcha, renifla mes doigts et se laissa caresser.

- Non, je ne vais pas vous emmener là-bas. Pourquoi le ferais-je ? Vous ne m'avez pas attaqué, vous n'avez fait de mal à personne. Mais vous devez cesser de pleurer. Votre chat n'aime pas cela, il s'inquiète, comme je l'ai fait. C'est une brave bête, je vois que vous le traitez bien et je vous en félicite.

Je me trompais rarement sur les gens, sans doute parce que je les côtoyais de façon très sporadique et souvent sans m'engager personnellement. J'avais donc un point de vue objectif et perspicace. Elle traitait son chat avec amour, respect et par conséquent, elle en faisait de même avec les humains. Elle avait l'air attachante, comme une fillette innocente, en quête de sens à donner à son existence et aux choses alentours. Le chat se roula sur le sol de sorte que je puisse lui gratter la gorge, ce que je fis volontiers. Puis je repris la parole, calmement :

- Je m'appelle Octavius Aquilius Geminus, disons Octavius pour faire plus simple. Je passais par là quand je vous ai entendue pleurer. J'ai pensé que vous étiez blessée. Ce n'est visiblement pas le cas, mais vous aviez dit être seule. Vous êtes-vous perdue ? Il ne fait pas bon de rester sur les routes pour une androïde. Si quelqu'un vous trouve, vous risquez d'être raccompagnée chez Spurius...
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Re: [E7]Larmes d'androïde [Octavius]

Messagepar Euterpe le 14 Novembre 2013, 22:17

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Re: [E7]Larmes d'androïde [Octavius]

Messagepar Octavius le 19 Novembre 2013, 02:10

Je souris lorsqu'elle me tutoya. Elle fit cela avec un air si naturel que je ne lui en tins pas rigueur un seul instant. Je me sentis un peu maladroit et désemparé lorsqu'elle répéta mon nom, en l'écorchant au passage. Germinus... j'eus envie de rire mais vu qu'il s'agissait d'une androïde, la logique aurait voulu que je la reprenne, sèchement. Je n'en fis rien, me contentant de rester un peu idiot face à elle. Pourquoi me sentais-je si mal à l'aise ? Elle parlait comme une enfant, mais dans un corps d'adulte. Je sentais qu'elle était innocente, emplie de naïveté et de dévotion. Elle aimait beaucoup ce Mortis, dont j'ai d'ailleurs, vaguement entendu parlé. Je ne savais pas qu'il était mort. Je m'intéressais très peu à la vie de la Cité de toute façon. En général, je ne m'informais que sur ce qui était important à mes yeux, à savoir le temps, les prix, la sécurité à l'extérieur et Neptune. Je me voyais un peu comme elle d'ailleurs. Abandonné moi aussi par Caïus, mon frère. Bien sûr, ça n'était pas mon amoureux, je ne savais pas si j'avais le droit de comparer. J'imaginais que oui, car il s'agissait tout de même de mon frère jumeau, celui avec lequel je partageais beaucoup depuis notre naissance. Notre relation restait fusionnelle, un peu comme une moitié mais fraternelle. Nous étions les fils du Dieu Neptune mais lui seul avait reçu la preuve de sa filiation. Je n'avais guère reçu le même honneur. Je vivais ça difficilement, comme si j'avais été rejeté. Mais notre père devait avoir ses propres raisons. Et même si Camila avait essayé de me dire le contraire, je ne forcerais pas les choses en me servant du fameux trident offert à mon jumeau par la déité.

- N'aies crainte, Euterpe, je ne parlerais de ça à personne. Tu me vois peiné pour Mortis... il est toujours douloureux et difficile de perdre quelqu'un que l'on aime... Je sais ce que c'est...

Je comprenais mieux ses larmes, ses sanglots et l'inquiétude de son félin. Bonbon était intelligent, il savait que sa maîtresse n'était pas en forme, mentalement du moins. Il veillait sur elle, en plaçant de temps en temps son regard incandescent sur les alentours, comme pour la prévenir à la moindre menace. Rester ici, en plus d'être une folie, c'était aussi dangereux. Il y avait des rôdeurs, des bêtes... et des romains qui n'auraient pas hésité à l'agresser vu sa relative crédulité. Je ne pouvais pas m'imaginer la laisser ici, en proie à tous les dangers de la nuit tombante. Et si quelqu'un d'autre lui parlait, il l'emmènerait voir Spurius pour la réinitialiser... Quel drame que sa condition d'androïde. Je n'aimais pas qu'on les maltraite. Ils étaient humains, en tout cas en apparence et on ne pouvait bloquer leur conscience indéfiniment. Tôt ou tard, l'humanité finirait par payer les souffrances qu'elle leur infligeait. Leur sort était peu enviable... condamnés à servir pour l'éternité et dans des conditions indignes. La race humaine avait parfois ce don de m’écœurer. J'étais bien content de rester isolé de tout ça, même si en y pensant une colère sourde m'envahissait. Je jetai un coup d’œil aux alentours pour m'assurer qu'il n'y avait personne. Puis, j'ajoutai, n'osant pas lui tendre la main :

- Ecoute, Euterpe... Tu ne peux pas rester ici... N'importe qui peut te trouver et nombreux seraient ceux qui te feraient réinitialiser. Disons qu'il n'est pas courant qu'un androïde éprouve de la tristesse... ou choisisse de se cacher après la mort de son maître. Sans compter les voyous et les bêtes sauvages... Tu n'es pas en sécurité ici...

Mes paroles étaient sensées, mais peut-être un peu trop brute. Je me mis à réfléchir et j'avisai alors que nous avions le temps de discuter de tout ça tranquillement. Je fis quelques pas en direction du grenadier pour en cueillir deux fruits mûrs. Je m'assis sur une racine et lui tendis une grenade. Je n'étais pas amateur des pique-nique improvisés mais je sentais qu'elle avait besoin de parler d'autre chose, d'avoir confiance en moi. J'étais patient, elle avait beaucoup de questions qu'elle retenait sans doute. Ce serait l'occasion de lui répondre.

- Tiens, mange un peu, ça te fera du bien... Je ne peux pas te laisser toute seule ici... il y a trop de dangers. Ce que je te propose, si tu es d'accord c'est de m'accompagner jusqu'au Domaine. Tu y seras en sécurité, personne n'y vient sans mon autorisation et tu auras un abri plus chaud que le Temple de Pluton. Personne ne pourra te faire de mal.
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Re: [E7]Larmes d'androïde [Octavius]

Messagepar Euterpe le 08 Décembre 2013, 15:03

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Re: [E7]Larmes d'androïde [Octavius]

Messagepar Octavius le 18 Décembre 2013, 14:42

Comment pouvais-je me douter qu'en lui proposant de reprendre des forces, elle allait s'asseoir sur mes genoux ? Ce contact humain me décontenança pendant un bon moment. Je sentais que mes joues brûlaient sous le feu ardent de la gêne. Comment devais-je réagir ? Depuis le début, je sentais que l'androïde avait besoin d'aide, qu'elle était perdue. Elle ressemblait à une enfant, en quête d'une famille, en quête des réponses à ses questions. Je ne m'attendais absolument par à ce qu'elle recherche un contact quelconque bien que j'eusse pu m'en douter lorsqu'elle posa quelques instants plus tôt, son doigt sur mes lèvres. Paralysé par ce renversement de situation, incapable de lui dire que ce n'était pas bien, qu'elle ne devait pas violer ma bulle de cette façon, que je m'en sentais profondément mal à l'aise, je restais là, à l'écouter. J'avais chaud, à cause de la gêne. Comme s'ils m'avaient compris, les chevaux émirent un hennissement léger, étrangement taquin. Ils se gaussaient de moi ! N'importe qui aurait fait pareil ! Je devais quand même lui montrer que j'étais humain, que ce que je lui avais dit était sincère. En pensant à la façon dont Camila, mon amie aurait réagi, je me rendis à l'évidence. Elle avait besoin d'un câlin, amical, réconfortant... Les épreuves furent intenses pour elles et extrêmement pénibles à supporter. Hésitant, je mis ma main dans ses cheveux pour la serrer doucement contre moi. Elle devait sentir que j'étais nerveux et pas vraiment habitué à ce genre de situation. C'est avec un ton moins sûr de moi et légèrement troublé, que je lui répondis :

- Je... je ne veux pas te forcer. Si tu restes ici et que quelqu'un te trouve, je ne sais pas quelles seront ses intentions... Ici, c'est dangereux, surtout pour quelqu'un comme toi... tu peux venir ou rester, je te laisse décider librement. De toute évidence, ton plot est défaillant... moi ça ne me gêne pas... mais d'autres voudront tout effacer dans ton esprit pour te revendre au plus offrant. Je suis navré que les choses soient ainsi... c'est profondément injuste... Si tu viens avec moi, tu resteras libre.

Je sais qu'elle comprend ce que je lui dis, et qu'elle angoisse probablement à l'idée d'être réinitialisée. Je sais aussi qu'elle peut représenter un danger en ayant son libre-arbitre, comme tout être humain. Mais je ne veux pas qu'elle se sente enchaînée à moi, encore moins qu'elle se sente obligée de me servir. Après tout ce qu'elle a traversé, elle mérite d'être réconfortée et laissée en paix. Je jette un oeil aux chevaux qui m'observent tranquillement. Je perçois une petite lueur moqueuse dans leur regard. Quelle bande de muffles ! Après tout ce que j'ai fait pour eux, il se plaisent à regarder la situation ! Je suis toujours aussi rouge, je n'ai qu'une envie, m'enfuir, prendre mes jambes à mon cou et me terrer dans un trou pendant des heures. Mais mes jambes refusent de m'obéir, tout simplement car la jeune androïde est assise dessus. Je reprends, en essayant de faire abstraction en vain de ma gêne persistante.

- Tu ne m'appartiens pas, Euterpe, tu n'appartiens à personne. Si tu veux aller au temple de Pluton tu pourras le faire librement. La seule chose que je te de demande, c'est de faire attention à toi, de ne pas faire confiance à des étrangers s'ils viennent te parler, sauf si tu sens qu'ils ont un coeur d'or. Si tu veux aider au Domaine, tu pourras le faire mais ça n'est pas une obligation, d'accord ?

N'importe quel romain m'aurait traité de fou devant mon indulgence et ma compassion. Je ne lui ai toujours pas dit qui était la personne que j'avais perdu... en réalité il y en avait plusieurs mais mon coeur demeurait trop lourd, trop écorché pour que je me livre si facilement à la première personne venue. Je ne jouais pas le jeu, elle parlait d'elle comme un livre ouvert et moi, je me repliais sur moi. La politesse, la complicité aurait voulu que je sois transparent, moi aussi. Ca m'était impossible pour le moment, trop d'émotions, trop d'appréhension... trop de solitude. Je profite d'un bref silence pour enchaîner et changer de sujet. Je veux lui parler de mon domaine, de ma maison et de ses occupants...

- C'est grand... très grand... Il y a une maison construite par mon père et derrière, un grand... jardin, avec de magnifiques chevaux. Tu verras, ils sont splendides. Tu pourras les caresser si tu le souhaites. Et Bonbon pourra chasser lui aussi, j'ai quelques souris qui font peur aux chevaux.

Je lui souris. J'ai l'impression de tenir une enfant dans mes bras. Et je me découvre un côté paternel, protecteur et prévenant que je ne me connaissais pas. Serait-il possible que moi, Octavius, je puisse faire un jour un chef de famille attentif et conciliant ? Moi qui reste toujours célibataire et très pudique sur mes sentiments ? Je n'ose y croire et je mets ça sur le compte de la fatigue. Peut-être serait-il temps que nous nous mettions en route.

- Qu'en dis-tu ? Tu veux peut-être réfléchir encore un peu ?
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Re: [E7]Larmes d'androïde [Octavius]

Messagepar Euterpe le 27 Décembre 2013, 14:58

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Re: [E7]Larmes d'androïde [Octavius]

Messagepar Octavius le 06 Février 2014, 22:55

Elle n'a pas besoin de me préciser qu'elle n'est pas très éduquée. Je l'ai remarqué depuis le début de notre conversation. Mais je ne lui en veux pas. Qui serais-je pour la juger ? Elle est une androïde, conçue pour servir, sans se poser de questions. Elle a été fabriquée pour répondre à des requêtes, pour exécuter des tâches plus ou moins nobles. Qu'on lui ait appris à servir mais pas à comprendre le monde qui l'entourait ne m'étonnait guère. Mes semblables se montraient tous très élitistes et hautains envers les plus faibles qu'eux. Je soupçonnais Euterpe de se montrer plus fragile qu'elle ne l'était vraiment, consciemment ou inconsciemment. Elle était émotive, visiblement enfantine. J'avais la sensation qu'elle ne vivait pas dans un monde d'adultes, du moins qu'elle essayait en vain de s'en extirper. Quand elle aborda la question de sa dangerosité, je n'eus pourtant aucune crainte. Rien ne me permettait de dire que la jeune créature en face de moi garderait son apparence angélique pendant que j'allais dormir à poings fermés. Le seul ressenti que j'avais, il me venait de son chat, dans lequel je ne lisais aucune crainte particulière. Pour autant les félins savaient se montrer égoïstes, on murmurait qu'ils n'étaient pas fiables, un vieux relent de haine envers ses si jolis animaux. Je n'écoutais jamais les rumeurs, surtout quand elles se fondaient sur de vieilles superstitions débiles. Elle a perçu ma gêne et elle se demande ce qu'elle a fait de mal. Je la rassure, en tout cas j'essaie :

- Tu n'as rien fait de mal... le problème vient de moi... Je n'ai jamais été très doué pour les rapports humains. Je ne suis pas habitué à ce que des gens viennent chercher du réconfort dans mes bras. Mon quotidien, je le partage très souvent avec la solitude. Je n'en suis pas malheureux, mais quand tu es venue sur mes genoux, je ne m'y attendais pas du tout.

J'en avais même oublié ce qu'une accolade surprise pouvait faire comme bien. Euterpe avait immédiatement mis le doigt sur mon point faible, innocemment, sans penser à mal. Je me sentais apaisé, en harmonie avec elle. Insouciante, passionnée, elle me choqua par sa matûrité. Elle n'était pas si juvénile qu'il n'y paraissait. Elle savait que j'allais devoir dire que je serais son propriétaire. Tant mieux, je ne tenais pas à ce qu'elle prenne mal le fait de porter officiellement mon nom de famille. Je désapprouvais cette méthode d'ailleurs qui consistait à enlever aux androïdes toute identité personnelle. En plus de leur imposer une remise à zéro dès que quelque chose n'allait, on décidait de comment ils allaient utiliser leur vie pour nous rendre service, ou encore de comment ils s'appeleraient. Je n'aimais pas l'esclavagisme. Mais lorsqu'elle poursuivit sa phrase, je ne compris pas tout de suite qu'elle parlait des chevaux. C'est en constatant qu'elle les désignait que je fis le rapprochement. Sa question me glaça les sangs. Quels individus sinistres pouvaient élever des chevaux pour les dévorer ? Je savais que cela se pratiquait malheureusement sur le champ de bataille. Lorsque les soldats étaient trop affamés, on tuait les plus vieux destriers pour nourrir les hommes. Caïus m'avait raconté cette pratique. J'en avais été fou de rage. Il était rare que je m'énerve et que je perde mon sang froid mais de savoir que l'on pratiquait cette barbarie, cette ultime offense à mon Dieu, cela me révulsait profondément. J'avais envie de hurler ma rage et mon impuissance. Je n'en fis rien, je restais simplement interdit quelques instants alors qu'elle poursuivit. Je la regardais se lever de mes genoux et s'approcher de la monture... Quand elle posa sa main sur lui, craignant que le cheval ne rue par crainte, je m'approchais à mon tour.

- Celui que tu caresses s'appelle Hélios. A côté, se trouve ma jument, Circée. Ce sont des chevaux de mon domaine. Je ne laisserais personne les manger, même si ton ancien maître le faisait. Je les élève pour en faire de belles montures, agiles pour le commerce, robustes pour la guerre, endurantes pour les travaux agricoles ou les voyages. Si tu viens au domaine, promets-moi que tu ne leur feras aucun mal. Pluton ne se préoccupe peut-être pas des chevaux mais mon Dieu, Poséidon, si. Ceux qui mangent des chevaux subissent ses malédictions et je n'ai pas envie que ça t'arrive...

On aurait pu croire que je disais ça pour l'effrayer quelque peu et m'assurer qu'elle ne toucherait pas à mes bêtes. Mais la vérité c'est que j'y croyais dur comme fer ! Hélios parait un peu nerveux, il a senti qu'elle pouvait être potentiellement dangereuse à cause de son enseignement. J'étais loin de me douter qu'elle était une gorgone, et qu'elle agissait simplement par instinct. Je posai à main à mon tour sur l'encolure de l'étalon pour le rassurer. Mieux valait cependant qu'elle monte Circée, ça serait plus sage... Comme elle avait évoqué l'idée d'aller chercher ses affaires, je décide d'enchaîner là-dessus :

- Il faudrait aller chercher tes affaires oui... je ne te cache pas que je n'ai aucun habit féminin dans mon domaine... Tu étais au Temple de Pluton c'est ça ? Tu sais monter à cheval ?
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