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[E7] Un nouveau départ (Camila)

MessagePosté: 19 Novembre 2013, 02:53
par Brictius
Une nouvelle vie commençait pour moi. Malgré toutes mes années de bons et loyaux services, j'éprouvais une certaine appréhension. Mon ancien maître avait été le dernier de sa lignée. Contrairement à ses aïeux, il se montrait plus capricieux, moins respectueux à mon égard. Je ne lui en voulais pas. Après tout, on m'avait créé pour servir et protéger, il me résumait à cela sans plus de réflexion. Mon plot était inactif mais tout le monde l'ignorait. Et ça allait continuer ainsi encore longtemps, du moins je l'espérais. Le fait de me retrouver à nouveau sur le marché des esclaves, à la merci de Spurius m'inquiétait. On pouvait très bien décider de façon arbitraire de me réinitialiser. J'ai redoublé de vigilance pour que ça n'arrive pas. Tous les jours, j'assistais, impuissant et docile à l'éternel manège auquel se livraient les humains. De l'aube au crépuscule, des centaines de romains arpentaient la place à la recherche d'un "esclave". J'avais oublié comment c'était. Et je fus très surpris par l'audace de certains. Les guerriers testèrent ma résistance en me donnant un grand coup de poing dans le ventre ou dans le tibia. On examina aussi ma dextérité en me faisant manier une épée et un bouclier en bois. Les femmes m'observaient avec une envie certaine. Ma créatrice m'avait voulu beau, désirable... et son œuvre persistait toujours aujourd'hui. Quelques unes, sans-gêne, n'hésitèrent pas à toucher mes attributs, avec un air envieux qui me mit mal à l'aise. Je voulais qu'on me choisisse pour mes compétences, pas pour ma plastique. Je gardais un souvenir plutôt sombre de mes précédentes relations sexuelles. Un instant, je craignis qu'on ne me destine à satisfaire des désirs purement charnels.

Mais Spurius ne voulait plus me vendre pour une bouchée de pain comme il avait été contraint de le faire autrefois. Il connaissait ma valeur et son côté vénal reprenait le dessus. Il me fixa donc un prix élevé qui calma nombre d'intéressés. Ce ne fut qu'au bout de six jours que j'eus un acquéreur. Une femme, qui m'avait observé plus tôt dans la matinée. Elle se prénommait Camila Veturia. Je devinai rapidement qu'elle était guerrière, à sa tenue et à son maintien, fier et solide. La vaillance se lisait sur son visage mais j'y décelais aussi une forme d'inquiétude, comme si elle appréhendait quelque chose. On ne m'avait pas informé de certaines tractations politiques et des dangers qui en découlaient. Cette femme m'était étrangère et la seule chose que je souhaitais, c'est qu'elle ne me cogne pas dessus. Je ne sentais peut-être pas grand chose mais j'espérais la servir dignement et la protéger véritablement, pas simplement jouer les potiches... Camila et Spurius s'isolèrent pour finaliser la transaction et pendant ce temps, je mis mes affaires sur mon dos. Je n'avais pas grand chose, à part mon armure de cuir et des toges. J'espérais qu'elle me demande de me couvrir une fois chez elle et qu'elle m'autorise à me laver. Attendre en simple pagne sur la place publique par un soleil caniculaire ne me dérangeait pas, si après je pouvais ôter cette odeur de transpiration et de crasse naissante. Alors que je patientais, un imbécile heureux me jeta un grand seau d'eau glacée. Je l'avais vu venir... mais je ne devais pas répliquer sous peine de me trahir. Cela déclencha des rires et une myriade de moqueries.

Puis les énergumènes s'en prirent à un autre androïde plus loin. Pourquoi agissaient-ils ainsi ? Nous ne leur avions rien fait... parfois les humains ont de drôle de façon de se comporter envers les plus faibles... à mi-chemin entre l'animal et le chaos. Dix longues minutes passèrent avant que Camila ne ressorte. Sans plus tarder, elle m'ordonna de la suivre, ce que je fis promptement. Je n'avais pas envie de la décevoir dès le premier jour. Durant tout le trajet, je me fis silencieux, me contentant de regarder autour de moi pour essayer de me repérer. Elle m'emmenait au Sénat, quelques souvenirs anciens me revinrent en tête. Un idée les effaça... Et si elle n'était qu'une intermédiaire, envoyé par un Sénateur pour m'acheter ? Malgré mon courage, l'inquiétude me gagna. Dans quoi allais-je tomber ? Les souvenirs de maltraitance restaient ancrés au fond de moi, comme s'ils avaient été imprimés au fer rouge. Nous parcourûmes les couloirs du bâtiment pour arriver bientôt à une grande pièce ajourée. Sans doute le bureau du politique. Je restais près de l'entrée, n'osant m'approcher davantage ni même poser mes maigres affaires. Le soleil m'illuminait de ses rayons, venant sublimer mon corps d'éphèbe. J'étais encore un peu mouillé mais ça séchait vite par ce temps. Je restais silencieux, attendant qu'elle prenne la parole d'elle-même. Mes craintes allaient peut-être être balayées ou pas... je l'ignorais et cette attente était le pire des supplices.

Re: [E7] Un nouveau départ (Camila)

MessagePosté: 27 Novembre 2013, 13:45
par Camila
Les prochains jours s’annonçaient de plus en plus épuisants. Ma fidèle amie et androïde, Caeso m’avait persuadée de prendre un nouvel androïde pour ma sécurité. Caeso était toujours présente près de moi, autant au Sénat qu’à la demeure mais comme elle me l’avait fait remarquer, elle ne pourrait pas être partout pour assurer ma protection. Les élections avançaient à grands pas et rien ne me mettrait à l’abri d’un attentat pour me faire taire. Elle n’avait pas tort à ce sujet. Elle préférait s’occuper de la demeure, la rendre inviolable. J’avais donc besoin d’une autre personne, d’un garde du corps. Mais comment trouver l’androïde qui me sera fidèle ? Ma relation avec Caeso datait de plusieurs années. Elle faisait partie de la Cause Rebelle et moi, dans l’ombre, je les aidais. Personne ne savait vraiment ma position auprès des androïdes sauf Tibérius même si je défendais leur place dans notre société au Sénat. Je m’étais faite de nombreux ennemis et plus encore depuis que j’étais revenue victorieuse de l’expédition militaire et que j’avais pris la place de Caius dans ces élections pour représentait nos idéaux.

Deux gardes du Sénat m’accompagnaient jusqu’à cette boutique immonde de Spurius. Cela faisait longtemps que je n’avais pas franchi ces rideaux ni posé le pied dans cet endroit sordide. Je me demandais si ce nouveau pouvoir, celui que j’avais découvert auprès de Tibérius, marcherait sur cet endroit ? Désintégrer les barreaux de chaque cage. Désintégrer les affaires de ce fou, son argent … Cela serait une jubilation totale mais je n’étais pas là pour cela. Il me fallait une personne de confiance et tout le problème serait là. Spurius m’avait entrainée à l’arrière de sa boutique pour me décrire chaque esclave qu’il avait en sa possession. J’aurai pu prendre une femme mais la seule qui était présente ne possédait que des programmes visant à satisfaire sexuellement son maitre. Je n’avais pas besoin de cela. J’avais une idée bien précise de ce que je désirai et le maitre des lieux m’entraina à l’extérieur, sur l’estrade où d’autres esclaves attendaient sous un soleil de plomb. Mon choix se tourna vers un androïde nommé Brictius. Je savais déjà la réaction de Tibérius et j’espérai qu’il me fasse assez confiance pour ne pas me faire toute une crise de jalousie matinée d’égo dans quelques heures …

Je n’échangeais avec lui que quelques mots. Je n’avais pas l’intention d’avoir Spurius comme témoin. Une fois la bourse pleine de pièce remise à cette pourriture, j’ordonnais à Brictius de me suivre sans ajouter de mots supplémentaires. Les gardes nous accompagnèrent sur le chemin du retour jusqu’au Sénat. Une fois à l’intérieur de mon bureau, j’invitais Brictius à y entrer, lui qui était resté sagement devant l’entrée. Je fermais la porte dans son dos, laissant les gardes monter la sécurité avec pour ordre de ne laisser entrer personne sauf si urgence. Je retirai ma longue cape que je plaçais sur le dossier d’un fauteuil. Je savais que les androïdes n’avaient pas besoin de se nourrir mais parfois, comme avec Caeso, ils possédaient des programmes particuliers.

- Installe-toi, Brictius sur l’un des fauteuils. Veux-tu quelque chose à boire ?

Je me servais un grand verre de limonade bien fraiche, et s’il acceptait, je lui servirai un verre à lui aussi. Je pris appui contre le rebord de mon bureau. Aujourd’hui, je n’avais pas revêtu la toge des sénatrices mais les habits de la guerrière de Minerve.

- Je me doute parfaitement que le monde politique ne fait pas partie de tes priorités mais il va devoir le devenir Brictius. Comme tu le sais, je me nomme Camila Veturia, je suis sénatrice et guerrière de Minerve. Je me présente aux nouvelles élections du Prélat de notre belle cité. Et je vais avoir besoin d’un garde du corps …

Je restais ainsi devant lui, sans prendre place derrière mon bureau. Ce n’était pas une entrevue d’embauche ou une réunion politique. Je voulais lui faire comprendre que je ne désirai pas me servir de mon rang avec lui.

- Parle-moi un peu de toi. Sais-tu te battre ? Quelles sont tes programmes pour protéger ton maitre ? Tes dons ? Tes capacités.

Une confiance commence par des bases très simples. Et si ces bases ne sont pas concrètes, le reste ne pourra suivre.

- Tu peux aussi me poser toutes les questions qui te passent par la tête. J’y répondrai avec la plus grande sincérité.

Re: [E7] Un nouveau départ (Camila)

MessagePosté: 28 Novembre 2013, 01:34
par Brictius
Je ne savais pas ce qui m'attendait. En vérité, j'espérais que ma nouvelle maîtresse ne serait pas comme ma créatrice. Loin d'avoir la conscience tranquille, je me demandais comment j'allais faire pour cacher l'inactivité de mon plot. Je ressentais les émotions, comme n'importe quel humain. Et même si je me faisais très discret, je n'étais pas à l'abri d'un dérapage, d'une réaction anormale. Il devenait compliqué de feindre la soumission lorsqu'on avait brisé ses chaînes. Ce bureau contrastait avec la tenue de Camila. Habillée comme une guerrière, elle logeait au Sénat. J'y voyais là une curiosité plutôt intéressante, un indice quant à sa profession véritable. Au moins s'y connaissait-elle en combat ! Ce n'était pas donné à tous les Sénateurs, malheureusement. Alors que je m'attendais à ce qu'elle parle avec autorité et rigueur, comme tous les militaires le faisaient avec leur androïde, elle me demande de sa voix douce et chaleureuse si je voulais boire quelque chose et elle m'invita même à m'asseoir sur un fauteuil. Je ne pus m'empêcher d'être surpris par sa requête. Voilà une chose à laquelle je n'étais pas du tout habitué. Je réalisai la complexité de ma situation... je m'étais attendu à tout autre chose et elle me prenait au dépourvu ! Que devais-je faire ? Incertain, je bredouillais :

- Je... euh... le devoir m'oblige de vous dire qu'au vu de mon état... je risque de salir vos fauteuils, Maîtresse... Et je m'en voudrais de les abîmer tant ils sont splendides...

Je me sentis profondément idiot, même si j'avais réussi à rattraper le coup avec une petite pirouette. J'avais soif. C'était un programme que l'on m'avait incorporé à ma conception. Attendre sous ce soleil de plomb même après avoir pris un saut d'eau glacée, avait été pénible, davantage pour esprit que pour mon corps, d'ailleurs. J'acceptais donc de la tête qu'elle me serve un verre. Je fus pris d'un léger doute. Et si elle me testait ? Voilà qui n'était pas idiot mais c'était trop tard. J'avais accepté. Alors que je restais debout, n'osant pas souiller son mobilier, je l'écoutais très attentivement m'exposer la situation. Elle ne se trompait pas en me disant que la politique ne faisait pas partie de mes attributions ni de mes priorités. J'avais des notions, je savais comment cela fonctionnait mais sans plus. Elle confirma un de mes doutes, à savoir que j'allais devoir en apprendre davantage sur le sujet et m'occuper d'histoires qui jusqu'à présent me dépassaient. Dans un sens, j'aimais cette nouvelle aventure, ça me plaisait de découvrir des choses. Mais je me demandais si j'allais pouvoir la satisfaire. Elle se présenta. Veturia. Ainsi serais-je appelé moi aussi. Et elle m'indiqua ma mission, sans véritablement me la confirmer. Je serais son garde du corps. De façon involontaire, comme un tic, je mis mes mains dans mon dos en gonflant légèrement mes pectoraux. Je voulais lui faire comprendre que j'étais fier de servir une guerrière de Minerve, et que je la protègerais de ses ennemis coûte que coûte. Elle me questionna alors sur mes fonctions, mes aptitudes et mon histoire. C'était la première fois qu'on s'intéressait vraiment à moi...

- Maîtresse Veturia, j'ai été créé et programmé pour assurer la sécurité de mon propriétaire. Je maîtrise le combat à mains nues, le maniement des couteaux et des poignards, celui des épées et dans une moindre mesure l'utilisation des arcs. Afin de pouvoir accomplir ma mission, je dispose d'un programme d'analyse stratégique et d'un capacité d'anticipation me permettant de contrer toute attaque venant au maximum d'un seul adversaire. Mes précédents propriétaires m'ont également enrichi de plusieurs aptitudes supplémentaires. Cela va de connaissances médicales, à la confection d'armures de protection, en passant par l'endurance, l'entretien des cheveux et des armes. Je sais également cuisiner des rations et accomplir quelques tâches ménagères. J'ai... euh... j'ai aussi été programmé pour... satisfaire d'autres envies... notamment la possibilité d'exercer des massages pour libérer les tensions de mon propriétaire.

J'étais mal à l'aise sur la fin et ça se voyait. Par transparence, je me devais de tout lui lister... même ce que j'aurais bien aimé cacher. Je n'avais jamais été à l'aise sur les occupations charnelles, surtout depuis que mon plot se montrait défaillant. Et mon précédent maître m'avait échaudé, mis en colère aussi. Ses pratiques furent étranges, contre-nature pour moi. Et si je m'étais donné, c'était davantage par obéissance que par plaisir. Mon trouble risquait de me trahir, alors comme elle m'y avait invité, je l'assaillis un peu brutalement de questions. Mon côté téméraire allait finir par me perdre un jour...

- Maîtresse, puis-je vous demander quels sont vos ennemis ? Pourquoi le sont-ils ? Quelles sont les personnes en qui vous avez confiance ? Vous a-t-on déjà agressée, voire blessée ? Puis-je me permettre également de vous remercier pour m'avoir servi ce verre malgré le fait que ce n'était pas à vous de faire ce service ?

Re: [E7] Un nouveau départ (Camila)

MessagePosté: 02 Décembre 2013, 19:47
par Camila
Je soupirai silencieusement de voir comment j’étais incapable de voir un androïde comme un esclave. Avec Caeso, nous étions rodées depuis de nombreuses années. En public, elle était la parfaite androïde qui servait sa maitresse. Mais une fois seules, il n’y avait plus de rangs et de races. Nous étions des amies et des confidentes. J’avais bien remarqué les vêtements de Brictius mais je ne m’étais pas souciée du fauteuil qu’il pourrait souiller. Je ne répondis rien à sa remarque. Que pouvais-je rajouter de plus alors que nous nous connaissions à peine ? Il resta donc là à attendre mes paroles, à m’écouter tandis que je nous servais deux verres de limonades bien fraiches. Commença alors un résumé de qui j’étais et pourquoi je l’avais acheté lui. Certains androïdes n’étaient pas tenus au fait des évènements politiques de la cité. Donc autant savoir ce qu’il connaissait de tout cela. Mais c’était avant tout lui en tant que personne, avec ses capacités qui m’intéressait. Il semblait presque surpris de voir à quel point je désirai en savoir plus. Et bien sûr j’écoutais avec une attention dès plus sérieuse tout ce qu’il me révélait sur lui et ses programmes. J’énumérai mentalement tout ce qu’il me listait de ses compétences. J’avais fait le bon choix pour assurer ma sécurité. Il avait d’autres qualités à ne pas mettre de côté comme des connaissances médicales, à l’entretient des chevaux ainsi que …d'exercer des massages pour libérer les tensions musculaires. Voilà ce qui était intéressant sauf que j’aimais un homme jaloux et que je n’imaginais pas une seule seconde me faire masser par Brictius même s’il n’y aurait rien de plus qu’un massage plaisant. Sous mes yeux, je voyais défiler une scène, celle de la porte de mon bureau avec la silhouette de Tibérius.

La voix de Brictius me fit sortir de mes réflexions, reprenant la suite de notre conversation. Je n’étais pas dotée de télépathie ou d’empathie puissante mais je percevais quelque chose de particulier en lui sans vraiment savoir ce que cela pouvait bien être. Je l’avais invité à me poser des questions et c’est en toute logique je les écoutais.

- Avant de répondre à chacune de tes questions, je vais revenir sur tes compétences et ta mission auprès de moi. Tu es exactement le garde du corps que je désirai. Ton expérience me sera enrichissante. Tu n’es par contre pas là pour faire le ménage ou cuisiner. Je veux que tu te concentres uniquement à ma sécurité, à tout ce qui m’entoure. Tu me suivras partout : dans mon bureau, au Sénat lors des réunions, dans mes déplacements. Je te présenterai aussi à mon androïde que j’ai avec moi depuis de longues années : Caeso. C’est elle qui m’a conseillée de prendre un autre androïde. Elle a eu raison. Elle restera dorénavant dans ma villa pour en assurer la protection tandis que toi tu seras constamment avec moi. Je te dresserai une liste des personnes de mon entourage, ceux en qui je fais confiance. Ils ne sont pas nombreux et je te les présenterai.

Une liste de quelques noms devrait lui suffire pour qu’il retienne leurs visages. Je restai en appui contre le rebord de mon bureau puisqu’il ne voulait pas s’asseoir. Je pris une gorgée de ma limonade avant de poursuivre.

- Mes ennemis peuvent être des politiciens, des sénateurs. Tu verras par toi-même à la prochaine réunion. Observe-bien leur façon de parler, de se mouvoir. Leurs réactions trahissent leur nervosité mais aussi leur aversion pour moi. Je me présente aux élections du prélat. Je n‘ai aucune idée de la finalité de tout cela mais certains ne manqueront pas de vouloir me blesser ou de me tuer car je suis un adversaire de taille malgré que je sois une femme …

Cela me fit sourire. Je me souvenais su sénateur Faustus au sujet de l’implication de mon amant à me soutenir lors des divers votes …

- On ne m’a jamais agressée...Pas physiquement ...

Je repensais à la mort de Valentina et de ses jumeaux et cela me fit froid dans le dos. En devenant une figure de la politique de Rome, je mettais les gens que j’aimais en danger.

- Retiens bien ces noms Brictius. Pour le moment, tu ne les connais pas mais tu feras leur connaissance au fur et à mesure. Mes parents bien évidement. Ma sœur, grande prêtresse de Minerve : Aquila Veturia. L’Ambassadeur du culte de Vénus : Tibérius Scribonius. Un ami très cher : Octavius Aquilius. Mon mentor : Sapiens. Il y en aura d’autres mais pour le moment focalise-toi sur ces noms.

Je regardais mon verre presque vide et le sien me souvenant de ses dernières paroles.

- Tu n’as pas à me remercier…Je ne considère pas mes androïdes comme des esclaves. Parle-moi de ton ancien maitre ou ancienne maitresse ? Comment se comportait-il avec toi ?

Re: [E7] Un nouveau départ (Camila)

MessagePosté: 18 Décembre 2013, 01:27
par Brictius
J'eus du mal à comprendre si elle me parlait sérieusement ou pas. Elle venait de me dire que je n'avais pas à m'occuper des tâches ménagères que ma seule mission c'était de la protéger... Et elle m'annonça cela si sérieusement que je ne pus en douter. Serait-il possible que je sois tombé sur une maîtresse uniquement intéressée pour mes qualités de guerrier ? Je devais l'avouer au fond de moi, cette nouvelle me réjouissait. Je n'en montrais rien, il ne fallait pas que je lui donne le sentiment d'être fier de sa décision, même si c'était le cas. Elle me demandait de veiller sur sa sécurité, sur son intégrité. Voilà une mission que je réaliserais avec grand plaisir, surtout vu la façon dont elle m'accueillait auprès d'elle. Je me savais chanceux, d'autres androïdes tombaient hélas sur bien pire ! On m'avait programmé pour risquer ma vie, pour me sacrifier afin de sauver mon propriétaire. Je ne l'avais pas oublié, je ne m'étais jamais défaussé, même maintenant que j'avais mon propre libre arbitre. Né pour combattre, telle était ma destinée. Je restai extrêmement attentif à ce qu'elle me disait. Il y avait une autres androïde, nommée Caeso. Je lui devais ma présence et intérieurement, je me fis la promesse de la remercier dès que je la verrais. Nous allions nous partager la tâche et le dialogue entre nous serait stratégique. Je ne manquerais pas de lui donner des informations importantes quant à la sécurité de Camila. Elle allait être en sécurité avec nous deux pour la protéger !

J'étais enthousiaste désormais. Soulagé d'avoir été acheté par une bonne personne. Elle me fis un descriptif de ses ennemis... Sénateurs, politiciens... hélas il s'agissait exactement du genre d'individus dont j'avais appris à me méfier ! Et pour cause ! Le pouvoir rendait les humains corruptibles, extrêmement dangereux entre eux. Combien de fois mes différents maîtres me mirent en garde contre eux ? L'ironie du sort voulait qu'aujourd'hui j'entre au service d'une sénatrice. Mais ce n'était pas n'importe qui. Elle me respectait, elle me parlait comme si j'étais son égal. Elle ne savait rien de moi, de mon passé et elle m'accordait sa confiance. Et puis, elle se souciait de mon état. Elle m'offrait à boire. Oh je sais, c'est quelque chose de simple comme démarche. Mais tout le monde ne le faisait pas. Elle était la première pour tout dire. Je ne pouvais le nier, son attitude m'intriguait. Je me permis de boire une infime gorgée lorsqu'elle en fit de même, par politesse. Je connaissais l'aversion... j'avais servi de grands guerriers et dans les yeux de leurs ennemis, il n'y avait qu'un profond sentiment de haine et de mépris. Au fond de moi, j'en déduisais que Camila ne m'avait pas non plus acheté que pour ma programmation. Sans me vanter, j'étais un grand gaillard, musclé, qui en imposait. J'allais avoir un effet plus dissuasif que Caeso. Elle avait raison de se rappeler qu'elle était une femme. Malheureusement, elle était vu par la gente masculine comme plus faible, plus facile à atteindre. Je ne remettais nullement en cause ses talents. Au contraire, elle était réfléchie, ingénieuse, très intelligente.

- Maîtresse, je tâcherais d'observer vos ennemis comme je garderais un oeil permanent sur vous. Je suis là pour vous servir, pour vous protéger. Je le ferais avec grand honneur et avec ténacité. Nul n'attentera à votre vie. Et ceux qui oseront essayer n'auront nullement le temps de comprendre ce qu'il leur arrive. Si je puis me permettre, vous avez fait le bon choix en me prenant pour serviteur. Je vous resterai dévoué jusqu'à ma mort et j'accomplirai ce que vous m'ordonnerez.

Je mis ma main sur mon coeur et je m'inclinai légèrement. Elle n'allait peut-être pas trop apprécier que je conserve ma position d'esclave. Je venais d'arriver et pourtant, j'avais la vague impression qu'elle voulait sympathiser. Au fond, je sentais un vent de panique. J'étais toujours maladroit dans ce genre de situation. Je redressais la tête lorsqu'elle me parla du fait qu'elle n'avait pas été agressé physiquement. Elle laissa sous-entendre que moralement, on l'avait attaqué. Je me mis aussitôt à éprouver de la compassion. J'ignorais qui on avait pu attaquer à sa place mais cette personne lui était chère. Je restais silencieux, ne sachant comment la réconforter. Je ne pouvais pas lui promettre de la protéger de ces attaques. Tout simplement parce que jamais je parviendrais à tenir cette promesse. Mais si elle priait Minerve, la Déesse veillerait sur son entourage. J'en avais la conviction profonde. Elle me fit la liste des rares personnes en qui elle avait confiance. J'inscrivis ces noms dans ma mémoire, en retenant leurs fonctions. Ils étaient nos amis, nos précieux alliés. Je ne pus m'empêcher de lui poser une question :

- Maîtresse... vous avez parlez de... Aquilius. Je connais ce nom. Beaucoup de gens en parlaient dans le marché de Spurius. C'est le guerrier victorieux, n'est-ce pas ? Celui qui a bravé bon nombre de dangers ? Il est un exemple pour moi. Et pour beaucoup c'est un héros.

Je ne savais pas qu'en réalité elle me parlait de son frère jumeau et que ledit guerrier avait disparu. Je n'avais pas été suffisamment attentif pour le relever en vérité. Elle avait déjà fini son verre alors que le mien était à moitié plein. Je me hâtais d'engloutir les quelques gorgées restantes pour ne pas la retarder, si elle avait des choses à faire ou à me demander. Et justement elle me posa deux questions auxquelles je ne m'attendais pas... Je parus confus, et même si je me repris, elle l'avait sans doute remarqué.

- Mon ancien Maître était un guerrier... mais... il n'appréciait... enfin il ne voulait pas que je sois là pour le protéger en permanence. Il me demander d'accomplir d'autres tâches, ménagères ou...

Je me mis à rougir. Devais-je vraiment tout lui dire ? Là, j'y étais bien obligé, parce que je ne pouvais laisser ma phrase en suspens. Si elle était observatrice, elle allait commencer à se douter que mon plot était défaillant...

- Il me demandait parfois... des tâches plus... charnelles... Je ne crois pas lui avoir donné satisfaction aussi souvent qu'il l'aurait voulu. Il n'aimait pas cela. Mon Maître était valeureux mais je l'ai déçu, il ne m'estimait pas beaucoup. Je n'ai jamais réussi à me montrer digne de ce qu'il attendait de moi... j'ai pourtant obéi à chacun de ses ordres... même ceux pour lesquels je n'étais pas... à l'aise. J'ai fait de nombreux efforts mais ça ne lui a pas suffi. Maîtresse Veturia, je vous prie de faire preuve d'indulgence, je présente des défauts et des lacunes que ma programmation ne me permet pas de compenser. Et je vous en demande pardon...

J'étais tout à fait sincère. Et j'espérais qu'elle ne tienne pas rigueur ni de mes propos, ni de mes aveux. Au fond, j'étais quand même soulagé qu'elle n'ait pas l'intention de faire de moi un esclave sexuel. J'avais déjà donné par le passé et ça ne me plaisait pas du tout. Mais si elle m'ordonnait, je m'exécuterais. Avais-je seulement le choix ?

Re: [E7] Un nouveau départ (Camila)

MessagePosté: 17 Février 2014, 11:14
par Camila
Je m’étais jurée de ne plus posséder d’androïdes autre que Caeso mais devant l’ampleur des enjeux et des dangers, je ne pouvais nier qu’elle avait eu raison de me pousser à prendre quelqu’un d’autre pour garder un œil sur tout ce qui pouvait se passer ici même au Sénat et lors de mes déplacements. A la fois un espion et un garde du corps avec lequel je pourrai m’entendre, établir une confiance qui ne serait pas établie par la hiérarchie de nos statuts mais bien par le respect de l’un envers l’autre. J’avais donc exposé à Brictius pourquoi je le voulais auprès de moi et qu’elles seraient ses fonctions dorénavant. Il n’était pas averti de la politique qui se tramait actuellement et je tentais de lui exposer les différents problèmes sur les prochaines élections du nouveau prélat. Mais bien plus encore mes ennemis, car j’en avais, ne se contenteraient pas de rester dans l’ombre ou de me viser seulement. Non mes proches étaient tout autant concernés. Ses paroles firent écho à ce lien de confiance que je désirai instaurer entre nous deux. J’acquiesçais doucement d’un signe de tête pour le remercier de tout cela.

- J’espère sincèrement que tu n’auras pas à enlever une vie pour sauver la mienne mais les temps que nous vivons sont sombres. Si tu as une question, un doute, une personne que tu aperçois et dont tu ne sais rien sur elle, tu n’hésites pas à m’en parler. La communication entre nous deux sera certainement le plus solide des liens que nous pourrons avoir. Et je désirerai, Brictius, que tu ne m’appelles pas Maitresse. Je sais bien que cela peut te déconcerter, te mettre aussi mal à l’aise vis-à-vis des autres humains, et je ne voudrai pas te causer un quelconque problème mais tu es mon serviteur, et je n’ai pas l’intention de faire comme tous les autres avec les esclaves. Appelles-moi simplement Dame Veturia ou Sénatrice Veturia, comme tu le souhaiteras.

Je savais qu’il aurait beaucoup de mal avec ce que je venais de lui imposer mais je pouvais entendre toute la journée ce surnom de « maitresse ». J’en avais toujours eu horreur et ce n’était pas aujourd’hui que je changerai ma façon de penser. Mais pour ne pas éveiller les soupçons sur ma façon de me comporter envers mes androïdes, je préférai, comme le faisait Caeso, que Brictius me nomme par mon rang de Sénatrice ou de Dame. A lui de voir. La liste de noms de mon entourage semblait éveiller en lui un souvenir. Je compris rapidement à qui il faisait allusion lorsqu’il parla d’Aquilius.

- Celui dont tu parles, se nommes Caius Aquilius. Il fut le Chef de la cavalerie. Il a mené à la victoire l’expédition militaire mais malheureusement le destin fut plus funeste pour lui. Il a disparu et son corps n’a pour le moment jamais été retrouvé. Il fut mon supérieur durant ce voyage et un ami aussi. Octavius, c’est son frère jumeau. Il ne s’est jamais mêlé de la politique de la cité. Il préfère ses chevaux, ce que je peux parfaitement comprendre. Son domaine est splendide. Il peut être une cible parfaite pour mes ennemis : éliminer le frère du glorieux guerrier pourrait être un motif séduisant.

Je n’espérai pas. J’avais prévenu Octavius mais il paraissait beaucoup plus optimiste que moi. Peut-être avais-je tort de me faire autant de soucis mais je ne pouvais pas fermer les yeux sur les personnes qui m’étaient chères. Maintenant que j’avais exposé les bases de son nouveau quotidien, mes questions furent plus directes. Je souhaitais en savoir un peu plus sur Brictius, comment avait été sa vie avant de se retrouver derrière les barreaux de Spurius, qui il avait servi et comment. Il était embarrassé dès l’instant où il commença à me répondre. J’étais gênée d’avoir été aussi indiscrète. Je resservis nos verres vides de limonade tandis que j’écoutais son récit avec la plus grande attention. Je le laissais aller au bout de ses explications sans le couper car je comprenais que cela n’avait rien de plaisant et de facile pour lui.

- Il n’y aura rien de charnelle Brictius. Je ne suis pas là pour te forcer, ni à te faire faire quelque chose qui te dégoutera. Et tu n’as pas à t’excuser. Sache que je ne toucherai jamais à ta programmation même si tu prétends avoir des lacunes. Je veux que tu te sentes à l’aise auprès de moi. Viens, je vais te faire visiter les coulisses du Sénat.

Je pus une nouvelle gorgée de mon verre et je passais devant lui pour le guider hors de mon bureau. Nous marchâmes suivant un long couloir.

- là, ce sont les différents bureaux des Sénateurs. Tu ne devras pas les regarder dans les yeux sauf s’ils t’accostent. Tu n’as pas non plus à leur obéir et tu peux leur répondre. Je me ferai une joie de les remettre à leur place s’ils osent élever la voix ou te critiquer. Ce bâtiment dispose de beaucoup de couloirs. C’est un vrai labyrinthe et comme tu peux le voir, certains sont bien moins éclairés que d’autres. C’est là que tu devras vérifier la moindre ombre.

Au bout de ce même couloir, nous bifurquâmes sur notre gauche pour arriver au cœur de la salle des débats.

- ici tu ne pourras pas y rentrer. C’est exclusivement réservé aux Sénateurs. Par contre, il y a des coulisses.

Je repris mon chemin vers un autre couloir, grimpant plusieurs marches d’un escalier en colimaçon.

- Nous sommes dans les gradins. Tu peux observer tout ce qui s’y passe. A toi de choisir, où tu voudras te positionner : ici même ou près de la porte d’entrée que je t’ai montré.

Re: [E7] Un nouveau départ (Camila)

MessagePosté: 09 Mars 2014, 01:15
par Brictius
Ne pas l'appeler "Maîtresse" ? Je ne comprenais pas... en même étais-je conçu pour comprendre l'être humain ? Pas vraiment... même si mes nombreuses années de service me permettaient d'avoir un avis sur leurs comportements et leurs façons de faire. Camila était étrange, dans le sens positif du terme. J'avais l'impression d'être considéré pour mes aptitudes, d'avoir une sorte de reconnaissance silencieuse quand elle m'écoutait ou qu'elle me regardait. Un serviteur, c'est ainsi qu'elle m'appela. Le mot me plaisait, davantage qu'esclave. Je lui obéirai, quoi qu'elle me demande, sauf peut-être si son ordre impliquait sa mort. Elle venait tout juste de m'acquérir et déjà, ma dévotion à son égard ne connaissait aucune limite. Elle se montrait patiente, attentive. Je n'y connaissais pas grand chose en politique, on ne m'avait jamais réellement impliqué dans les complots qui s'y tramaient. Mes précédents maîtres se contentaient d'obéir aux ordres militaires, desquels découlaient mes missions. Mes vieilles habitudes protocolaires étaient mises à mal. Je pouvais lui parler sans y avoir été invité et sans lui demander la permission par un geste. Je pouvais être transparent avec elle, faire part de mes doutes et de mes réflexions. Je pouvais l'appeler Dame ou Sénatrice... en général on réservait ce privilège aux humains. Cela me fit prendre véritablement conscience qu'elle me considérait ainsi. Je fus gêné et comme souvent dans ses cas là, j'effectuai un geste très masculin, en me grattant l'arrière de l'oreille et en fuyant son regard.

Elle évoqua les frères Aquilius, des jumeaux, qui avaient pourtant deux personnalités différentes. Une question me brûla les lèvres mais je la retins, estimant que le moment était inopportun. Pourquoi personne ne partait à sa recherche ? Il avait peut-être besoin d'aide... si ce guerrier était blessé, il fallait bien qu'on lui porte secours ! Je me souvins alors des sages paroles d'un de mes maîtres. Il me disait souvent qu'être un soldat c'était avant tout ne pouvoir compter que sur soi-même. Personne ne se souciait du petit pion en détresse. Ce qui comptait c'était la victoire, rien d'autre. Chaque guerre impliquait des pertes, des malheureux qui souvent mourraient plusieurs jours après de leurs blessures. On ne s'occupait que des blessés que l'on avait à portée. Et si Caïus faisait partie des disparus depuis un bon moment, il y avait peu de chances que quiconque le revoit un jour. Ce qui rendait son frère vulnérable. Camila parlait avec sagesse lorsqu'elle suspectait cet homme d'être en danger, il le demeurait d'autant plus s'il était insouciant. Je n'émis cependant aucune hypothèse, craignant de l'affoler. Mes confidences sur les choses que l'on m'avait contraint de faire par le passé ne furent pas si faciles que ça à exprimer. En quelques mots supplémentaires, elle parvînt à me rassurer quant à ses intentions. Je ne faisais pas un bon amant. Physiquement parlant, j'étais adapté à ce genre de pratique mais depuis que mon plot était défaillant, j'avais du mal. Je me posais des questions sur ce que cet acte symbolisait, sur la difficulté à ne pas éprouver de sentiments envers la personne... sur la normalité de certains gestes. On ne me demandait pas mon avis en principe, on m'ordonnait. J'avais n'être qu'un serviteur, ce manque de respect me touchait davantage qu'il ne l'aurait du.

- Je... je vous remercie... J'accomplirai les missions que vous me confierez sans vous décevoir, je vous le promets.


Je me démènerais s'il le fallait mais une telle occasion ne se présenterait pas deux fois. Etait-il possible qu'après des décennies passées sous le joug de la domination, je puisse enfin être traité comme un égal, du moins comme un être vivant ? Mon esprit s'embrouillait dans des réflexions profondes, je la suivis donc en me tenant près d'elle, légèrement en retrait. Ainsi, je pouvais avoir un autre angle de vision, voir venir les menaces potentielles sur les côtés. Et vu qu'elle me guidait, mieux valait m'inscrire dans ses pas, au risque me perdre dans cet immense bâtiment. L'endroit semblait paisible, pour l'instant. A en juger par la taille des couloirs, il y avait beaucoup de passage en temps normal. La largeur du corridor offrait une meilleure fluidité de passage. Les assassins ne pouvaient se cacher sur les côté, il n'y avait aucune alcôve. Par contre, se glisser dans la foule serait aisé pour eux. Je me rendis compte que ma tâche ne serait guère facile. Je devais redoubler de vigilance. Mes yeux bleus se posèrent sur la porte d'un des bureaux. Ne jamais regarder un sénateur dans les yeux, sauf si j'étais suicidaire. En même temps, ça me convenait, je pouvais ainsi me préoccuper davantage de leurs mains, beaucoup plus aptes à tuer qu'un simple regard. Je fus un peu plus réservé lorsqu'elle me laissa la possibilité de leur répondre. Je préférais opter pour le silence, pour ne pas attirer l'attention sur moi et préserver mon pouvoir. Savoir frapper et parler au bon moment, je savais faire ! En même temps que nous marchions, je me fis très attentif aux décors, aux repères. Facile de se perdre dans un tel endroit, il fallait d'entrée que j'adapte mon orientation à ce terrain qui ne m'était pas coutumier. Après plusieurs minutes, nous nous retrouvâmes dans les gradins, au dessus de la salle des débats. Pour moi cet endroit était parfait.

- Maîtresse... pardon... euh... Dame Veturia, cet endroit me parait parfait pour surveiller à leur insu les sénateurs qui vous sont hostiles. J'ai déjà repéré l'angle parfait. Légèrement en retrait, derrière vous. Je pourrais intercepter les regards que l'on vous lance, observer les mouvements, les messes basses. Je pourrais aussi surveiller ceux qui vous entourent...

Je me rendis compte que mon propos était abrupt, plus que je ne l'aurais voulu. Je me repris donc, en essayant de ne pas la vexer en doutant de ses amis :

- Je veux dire que... je pourrais aussi veiller sur eux... pas les surveiller comme vos ennemis...

Même si j'allais quand même garder un oeil sur ces personnes. Mon histoire personnelle m'avait appris que bien souvent le danger vient de là où on s'y attend pas. Et mon Maître n'avait jamais cessé de dire qu'il fallait garder un oeil ouvert sur ses alliés. Je doutais cependant que l'on fasse du mal à Camila dans cette salle, pas devant tout le monde, pas au risque de déclencher une vague de contestation et d'indignation. Les Sénateurs étaient amoureux du pouvoir, ils n'envisageaient pas de finir en prison, voire pire, tués dans l'arène... Ils se montraient plus subtils, en payant des assassins pour faire le sale boulot à leur place. La plupart du temps, ils ordonnaient même à leur androïde de le faire. Ainsi, si ce dernier était découvert, ils l'accusaient d'avoir un plot défaillant, et faisait tout retomber sur lui. Quelquefois, l'androïde se retournait contre son maître et s'en tirait par un procédé mesquin, vil. J'avais vécu ça, par le passé et j'en gardais un souvenir traumatisant. Comme nous étions seuls, je m'avançais vers la rambarde en marbre pour appuyer mes coudes dessus. Les muscles de mes bras se bandèrent et mon regard se posa sur ma propriétaire :

- Sénatrice... Puis-je vous demander ce que vous ferez si vous êtes élue, sans vouloir outre-passer mon rang ?

Re: [E7] Un nouveau départ (Camila)

MessagePosté: 09 Mars 2014, 19:12
par Camila
Il y avait encore tellement de choses à expliquer à Brictius, tant de choses à lui montrer qu’il me serait impossible de tout lui raconter en quelques heures. J’avais l’intime conviction que j’avais fait le bon choix en le choisissant. Si Caeso était et demeurerait une amie, une confidente et une alliée. Brictius deviendrait lui aussi plus qu’un androïde, plus qu’un esclave pour moi. Mon combat auprès d’eux n’avait jamais était vain et je continuerai comme je l’ai toujours fait : rester fidèle à mes idéaux et mes principes. Je savais quand me révélant peu à peu à Brictius, je pouvais le troubler et le déconcerter. Jamais je n’avais abaissé un androïde à son simple rang de soumis et encore plus les miens aujourd’hui. Mais pour éviter tous les soupçons aussi bien sur eux que sur moi, je donnais une image de Domina, et tout c’était toujours très bien passé en présence de Caeso. Avec Brictius, je le ferai encore. Devant la population, auprès des autres sénateurs, nous garderions ce statut imposait par la société. En dehors de tout cela, en tête à tête, nous serions deux Etres qui s’entraident et se respectent malgré la différence due à nos natures respectives.

- J’ai toute confiance en toi, Brictius. Même si cela peut paraitre illogique en si peu de temps. Mon intuition ne m’a jamais déçue.

Mon tatouage au poignet : un talisman offert par mon mentor se mit à étinceler comme si j’avais aussi l’accord de celui qui même au-delà de sa disparition mystérieuse de la cité, resterait auprès de moi pour toujours. Je souris à sa bienveillance. Sapiens m’honorerait toujours de sa présence à travers ce lien qui ne cesserait de nous unis. Et aves les prochaines élections, j’aurai besoin de tous mes amis. J’invitais Brictius à me suivre, à lui faire découvrir les coulisses du Sénat qui ne s’arrêtaient pas seulement aux bureaux des divers sénateurs et sénatrices. Il y avait bien plus que cela : là où siégeait le pouvoir. Là même où les décisions et les votes se prenaient : le cœur du Sénat. La fameuse salle des débats. Puis, je lui montrais un endroit plus en retrait qui permettait à certains d’être témoins des discours. Plus en hauteur, nous grimpâmes les marches d’un escalier en colimaçon et enfin parvenir aux gradins qui surplombaient toute la salle majestueuse. Je lui laissais le choix de se positionner là où il le souhaiterait à chaque fois que je passerai ces lourdes portes. Ses paroles étaient directes et j’appréciais cela.

- A la veille de ces nouvelles élections, observent chaque personne qui m’approchera ami ou ennemi. Non pas que je doute sur mon entourage, comme tu le soulignes, il faudra aussi les protéger. Chaque personne qui m’est chère est aussi un moyen de m’atteindre directement et de m’affaiblir.

Je calquais ma position à la sienne, m’accoudant contre la rambarde en marbre. Les yeux perdus dans le vide, je soupirais discrètement. Une tension venait de m’envahir soudainement. On me prêtait la force d’une guerrière, la puissance des mots d’une sénatrice mais j’étais avant tout une femme.

- Les changements font peur Brictius et bousculer la population et les Grands de notre cité ne sera pas une mince affaire. Mais si nous voulons évoluer et perdurer, il faudra faire cet effort-là. Je me souviens d’une discussion avec la sénatrice Décima Fanius. Il faut garder nos traditions mais apporter un souffle nouveau. Le dossier des androïdes est délicat mais c’est un point qui m’est tout aussi important. Il faut protéger Rome de cette menace persistante qui va bientôt foncer sur nous. S’allier les uns aux autres quel que soit le culte. Nourrir notre peuple avec des nouvelles contrées. Lors de l’expédition militaire, nous avons trouvé grace aux Dieux, un oasis. Il faut consolider tout cela. Niveau économique, il faut se battre contre ceux qui magouillent et qui versent l’argent directement dans leurs poches au lieu d’aider les paysans. Je voudrai faire prendre conscience que les innovations sont faites pour préserver notre cité. C’est un travail de longue haleine, j’en suis consciente.

Enfin, je tournais mon visage vers lui, un sourire sincère sur mes lèvres.

- Tout dépendra qui sera à la tête de notre belle cité et quel que soit le résultat, je ne perdrai pas ma verve. Il est temps de partir. Nous allons chez moi … Je te montrerai ta chambre. Tout comme Caeso, tu auras ton jardin secret, un lieu qui sera inviolable.

[fin du rp pour moi. Merci <3
Je te Mp pour la suite par rapport à l’Event ;) ]