[E7] Qui êtes vous ? - Prometheus

Tout s'achète au marché de Rome : nourriture, eau, alcools, esclaves, gladiateurs. C'est ici que se tient le marché aux esclaves de Spurius.

[E7] Qui êtes vous ? - Prometheus

Messagepar Elena le 08 Janvier 2014, 16:58

Le soleil ternissait à l’horizon de la cité romaine quand Elena se rendit au marché. La plupart des gens y allaient en cours de journée ou, mieux, dès le début de la matinée mais ce n'était pas son cas. La jeune femme préférait éviter la foule et vu ses différents emplois, elle n'avait pas beaucoup avant la fin de journée. Elle commençait à travailler bien avant le lever du soleil. Certains de ses patrons ne voulaient pas la voir en journée, après leur réveil. Elle se devait donc de faire le ménage de la maisonnée très tôt. Ensuite, les autres maisons ou appartements s'enchaînaient sans qu'elle n'ait le temps de reprendre son souffle. Ce n'est qu'à la fin de journée, qu'elle était plus libre.

Les payes de sa journée dans sa bourse, elle arpentait le marché. La plupart des marchands ramassaient leurs étals. Il ne restait plus grand chose comme souvent mais cela avait un autre avantage. Pour se débarrasser du reste de leurs produits, les marchands soldaient pour pas grand chose leurs produits. Chose qui tombait plutôt bien vu que la paye journalière était bien loin d'être fabuleuse. Quelques pièces tout au plus dont le maximum devait être ramené à la maison sous peine de se faire crier dessus aussi bien par sa mère que par son beau-père, être à qui elle ne souhaitait pas vraiment penser autant que possible.

Vêtue d'une tunique bleu claire délavée qui lui arrivait au-dessus des genoux couvrait un pantalon en toile fine assez semblables aux braies gauloises de l'ancien temps. Le pantalon aussi avait connu des jours meilleurs sans compter qu'après une journée de travail, il apparaissait plus noir que blanc. Pieds nus, la jeune femme aux cheveux blancs traversait les allées pour rejoindre le marchand de pain. Ses cheveux étaient tressés comme à son habitude mais quelques mèches s'étaient échappés de sa coiffure à cause de l'effort du travail. Pour maintenir sa coiffure, elle avait mis une barrette dorée dont le camé central représentait de multiples flammes. La barrette ne lui appartenait pas. S'étant levée en retard, elle avait farfouillé dans une petite boite appartenant à sa mère pour trouver une barrette qui pourrait remplacer celle dont elle n'arrivait pas à mettre la main dessus. Elle fit léger sourire au boulanger qui n'avait quasiment plus rien dans ses casiers.

- Bonsoir monsieur. Est-ce que vous auriez quelques restes de pain ?

L'homme connaissait bien la jeune femme pour la voir régulièrement. Il n'avait rien contre elle mais comme beaucoup ses cheveux et ses yeux avaient tendance à le déranger. Le boulanger renifla avant d'aller chercher une caisse avec quelques pains brûlés dedans.

- Deux sous pour les trois ?

C'était cher pour ce que c'était mais il y avait à manger pour trois, bien plus que si elle avait acheté du pain frais et blanc. Elle hocha la tête et tendit les pièces à l'homme qui lui donna les pains en question. Une fois le brûlé enlevé, il devrait y avoir assez à manger pour tout le monde. Elle se rendit ensuite vers un des vendeurs de fruits et légumes. Celui-là était bien moins amical que son comparse.

- Encore toi !

Elena hocha la tête. Elle osait à peine formuler ce qu'elle souhaitait.

- Vous auriez des fruits ou des légumes pas...
- Dégage ! J'ai rien pour toi !
- Mais je peux payer. J'ai quelques pièces.
- M'en fiche. T'as qu'à taper dans les fruits pourris là-bas. Fiche-moi le camp maintenant.

Eléna se rendit à l'endroit indiqué. Un espèce d'amoncellement de fruits et légumes et d'autres choses encore dans un très mauvais état. Quelques animaux traînaient autour. La jeune femme les chassa avant de s'agenouiller pour essayer de trier ce qu'elle pourrait peut-être ramener. Après une bonne demi-heure, elle abandonna. Sa tenue était encore pire qu'en arrivant au marché et elle n'avait finalement trouvé que trois oignons et une pomme de terre à peu près consommable. Elle entendait déjà les cris à la maison. Mais c'était mieux que rien. Si au moins sa mère la laissait acheter quelques produits frais de temps en temps, ils mangeraient tous mieux. Elle surtout. Dépitée, le regard encore plus triste que d'habitude, Elena commença à faire demi-tour. Elle allait devoir retraverser tout le marché pour atteindre les rues menant aux bas-quartiers de la cité.
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Re: Qui êtes vous ? - Prometheus -

Messagepar Prometheus le 19 Janvier 2014, 13:45

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Re: [E7] Qui êtes vous ? - Prometheus

Messagepar Elena le 15 Février 2014, 22:27

La récolte était maigre ce soir-là. Elena n'aurait pas gras à ramener à la maison ce qui risquait de lui attirer les foudres de sa mère et de son beau-père. En même temps, ce n'était pas comme si ça changeait quelque chose pour elle. Au fond ce serait comme tous les soirs. Pourquoi s'en inquiétait-elle encore ? Tout ce que cela changerait c'est la quantité de nourriture qui finirait dans son estomac et il fallait parier que ce ne serait pas grand chose. La jeune femme aux cheveux blancs se demanda si elle ne devrait pas utiliser son argent pour s'acheter à manger. Après tout, c'était elle qui travaillait le plus, elle avait bien le droit d'en profiter un peu. Une colère sourde lui noua l'estomac. Cela était de plus en plus fréquent. Il y a encore quelques mois, cela ne lui serait jamais venu à l'esprit mais désormais, la colère la prenait quasiment chaque jour. Cela ne durait pas plus d'une ou deux minutes mais ça ne changeait rien. Elle s'énervait intérieurement, rien ne transparessait sur son visage et elle s'en voulait tout de suite après d'ailleurs. Si sa mère et son beau-père n'étaient pas là, elle vivrait dans la rue ou pire. Elle devait leur être reconnaissante pour avoir un toit au-dessus de sa tête, du travail et à manger. Honore ton père et ta mère. C'était le précepte qu'on lui avait matraqué dans sa tête toute sa vie. Elle ne se voyait pas y déroger. Son beau-père n'était pas son père biologique mais c'était tout comme. Elle lui devait le respect même si elle préférait l'éviter.

Prenant son maigre butin sous les bras, elle s'empressa de gagner les abords du marché. Rester au milieu des gens la mettait mal à l'aise. Les épaules rentrées, elle avançait à pas vifs mais au limite du marché, elle ralentit le pas. L'angoisse de rentrer la reprenait. Cela lui semblait de plus en plus dur de rentrer chez elle. Elle secoua la tête. Elle se posait trop de questions. Mieux valait ne pas réfléchir et mener sa vie comme elle l'avait toujours fait.

Elle ne perçut pas les pas qui s'approchaient rapidement. Elle s'était isolée dans sa bulle, se coupant du reste du monde. La main qui l'attrapa, la surprit. Elle se retourna et chercha à se dégager avec une certaine violence. Elle ne chercha pas à frapper l'homme. Elena voulait juste qu'il retire sa main et elle s'écarta brusquement de lui, fuyant le contact de la peau. Elle ne supportait pas qu'on la touche. Elle évitait toujours au maximum les contacts avec les gens. C'était sûrement une ds raisons pour lesquelles elle détestait la foule. Il était alors difficile d'échapper au contact des autres. Elle mit un moment avant de répondre à la question. Elle observait l'inconnu. Un homme riche sûrement au vu de sa façon de se tenir et de ses vêtements. Mais pourquoi l'aborder elle ? Elle n'était qu'une miséreuse.

- Ma barrette ? Je ne comprends pas. Ce n'est qu'une simple barrette monsieur. Elle est très jolie mais... elle appartient à ma mère.

Elena ne comprenait pas. Sa mère aurait-elle pu voler cette barrette ? Pourtant, elle l'avait toujours vu chez elle. Sa mère ne la portait jamais. Elle la conservait dans une boite mais ne la mettait pas. C'était aussi pour ça qu'elle la lui avait prise ce matin. Elle savait qu'elle ne lui manquerait pas. Pourtant, elle n'aurait pas imaginé que quelqu'un puisse l'arrêter de la sorte pour cette chose dans ses cheveux. Sa mère n'était pas la femme la plus honnête du monde. Elle décrocha la barrette de ses cheveux et la tendit à l'inconnu.

- Je ne sais comment elle l'a eu. Je l'ai toujours vu à la maison d'aussi loin que je me souvienne. Si jamais elle vous l'a prise, je suis désolée. Vous pouvez la reprendre si c'est le cas.

Cette barrette ne représentait rien pour elle et sa mère n'y tenait certainement pas plus que ça pour ne jamais la porter. Si elle avait eu une quelconque valeur, elle l'aurait vendu depuis bien longtemps. Alors si elle l'avait volé comme Elena se l'imaginait autant que cet homme la récupère. Elle devait compter pour lui pour qu'ainsi, après des années, il s'en souvienne au point d'apostropher une inconnue dans la rue.

- Elle semble compter pour vous.

Elena avait une voix atone, presque dénuée de vie. Elle avait peu l'habitude de parler et elle s'était renfermée depuis longtemps sur elle. Elle tenait la barrette du bout des doigts pour éviter tout contact direct avec l'homme. Elle espérait juste pouvoir rapidement rentrer chez elle avant de se faire sérieusement prise à parti.
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Messagepar Prometheus le 21 Février 2014, 12:57

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Re: [E7] Qui êtes vous ? - Prometheus

Messagepar Elena le 23 Février 2014, 23:06

Elena fronce les sourcils. L'homme a un comportement étrange mais il semble plus aller mal que de vouloir lui en faire. Elle ne comprend pas son attitude. Sa main reste suspendu dans le vide, tenant toujours la barrette avec le dessin des flammes. L'homme ne semble pas vouloir la reprendre mais elle semble quand même compter pour lui. La jeune fille commence à s'inquiéter lorsqu'elle le voit suer. Il n'allait quand même pas tomber dans les pommes ? Elle n'était pas du tout capable de jouer les infirmières.

Finalement, il parvient à parler mais là, c'est la femme aux cheveux blancs qui fait des yeux ronds. C'est à un amour passé qu'il aurait donné cette barrette. Elena a bien du mal à se dire qu'il puisse s'agir de sa mère même si l'idée lui effleure un bref instant l'esprit. La logique voudrait que sa mère eut volé ou emprunté, laissons lui le bénéfice du doute, l'objet à la femme autrefois aimée. Elena ne voyait pas cet homme, visiblement riche et faisant parti de la haute société, aimer sa mère et vouloir lui offrir quelque chose. Ou alors il avait été l'un de ses clients. Difficile à dire. Mais s'il l'avait aimé autant qu'il semblait le dire, sa mère aurait tout fait pour rester avec même si elle ne l'aimait pas. Après tout, la jeune femme avait appris très jeune que l'argent comptait plus pour sa génitrice que n'importe quel sentiment.

Et puis les années sortirent de la bouche de l'homme. 19 ans. Son âge. Serait-il possible que... Non, cela ne pouvait être. Son père, elle ne l'avait jamais connu mais l'imaginait comme un ancien client issu des basses couches de la société. Certainement pas comme ça. Elle se faisait des histoires. L'homme semble vraiment choqué et s’appuie contre le mur. La jeune fille pose ses maigres emplettes sur le sol pour s'approcher de l'inconnu. Délicate, elle pose une main sur son front. Il ne semble pas bien du tout et cela l'inquiète. Si un moment une idée saugrenue lui avait traversé l'esprit, elle savait cela impossible aussi était-elle bien moins choquée que lui. Elle chasse l'idée de sa tête préférant s'inquiéter pour l'homme.

- Ma mère se nomme Sophia Petronius Musa mais avant son mariage, elle portait le nom de Fabricius. Je ne pense pas que vous la connaissiez. Elle a du avoir cette barrette par la femme que vous aimiez. Restez-là, je vais vous chercher un peu d'eau, vous ne semblez pas aller bien.

Sans attendre, remettant la barrette dans ses cheveux, Elena repartie en direction du marché, mettant un point d'honneur à trouver une gourde d'eau même si cela devait lui coûter son maigre salaire. Elle n'allait pas laisser un homme en mal dans la rue. Après cinq bonnes minutes, elle revint et incita l'homme à s'asseoir avant de lui tendre la gourde.

- Tenez c'est de l'eau, ça vous fera du bien. Si vous voulez que je garde la barrette, je la garderai. Comme je vous ai dit, je ne pense pas que la femme dont vous parlez soit ma mère. Ma mère était une prostituée. Elle a arrêté quand elle a épousé mon beau-père.

La jeune femme s'assit auprès de l'inconnu et essaya de lui sourire. Elle n'avait pas de raisons de se montrer désagréable avec lui. Elle essayait juste de maintenir une distance avec lui comme avec tout le monde. Elle pencha la tête sur le coté.

- Vous vous sentez mieux ? C'est étrange. Ma mère a du connaître votre ancienne amie quand elle était enceinte de moi. J'ai aussi 19 ans. Pardonnez ma curiosité mais qui êtes-vous monsieur ?

Elena se demandait qui pouvait bien être cet homme et elle se demandait encore plus qui pouvait être cette femme qu'il avait aimé et qui l'avait vraisemblablement quittée. Sa mère n'aurait jamais fait cela selon elle. Elle soupira en regardant le marché se vider de ceux qui s'y trouvaient.
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Re: [E7] Qui êtes vous ? - Prometheus

Messagepar Prometheus le 18 Mars 2014, 16:35

Les mots tournent dans ma tête. Je ne parviens pas à calmer le trouble qui règne en moi. Il faut
avouer qu’avec les derniers évènements, j’ai un peu de mal à tout encaisser. Entre la mort de Katla, qui n’avait en soit rien fait, la vision des dieux, ma discussion avec eux, cette idée qu’ils ne sont pas des dieux à proprement parler. Tout cela. La vie de romain est un peu compliquée. Sans compter que je me sens complètement perdu la plupart du temps et même si je parviens à avoir un faux masque qui fait croire que tout va bien, il suffit de peu pour que je me sente complètement dépourvu de force.
Le nom tourne dans ma tête. Fabricus…Sophia Petronius Musa…j’ai une boule amère au fond de ma gorge en essayant de me rappeler, pourquoi, tout cela avait pris fin. Je ne voulais pas l’épouser, je ne l’aurais jamais fait, elle le savait. Si je l’ai aimé ? Comme j’ai aimé beaucoup de femme avec qui rien ne s’est véritablement terminé. Je l’ai aimé comme le fantasque que je suis, comme le gamin indomptable que je sais être. Elle voulait le mariage, j’ai dis non. Pour protéger mon frère. Pour Proteus, pour moi, pour les Ignis. Comment aurais-je pu l’épouser ? Sincèrement ? Comment aurais-je pu faire d’elle ma femme ? Elle aurait voulu chasser Proteus, il aurait eu peur d’elle et il comptait bien plus pour moi qu’elle. Encore aujourd’hui, il compte plus pour moi, même s’il se détache totalement de tout le rouage, même s’il semble mieux comprendre que moi tout ce qui se trame.

Les fesses sur le sol, j’essaye de me reprendre, de retrouver ma respiration. Elle n’aurait pas osé faire cela. J’avais été son client, mais je l’avais embarqué pendant un mois entier en privé, souhaitant être seul à la posséder. J’avais fait d’elle une amante presque attitrée, me foutant éperdument des regards, des avis, des mots des autres romains. Complètement…mais tout ça pour quoi au final.
Pour qu’elle décide de s’en aller. Elle n’aimait que la fortune, je ne suis pas idiot, elle était laide de l’intérieur, mais je n’ai jamais su me détourner de mon attirance, jusqu’à ce qu’elle se barre. Je l’ai aimé, je lui ai demandé d’accepter ce que je lui offrais, je ne lui ai laissé que cette barrette. Rien d’autre. Pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce temps à avoir voulu l’oublier.

Elle revient avec de l’eau et je n’ose pas lever mon regard sur elle. Je n’ose même pas la regarder, je ne peux pas. Je n’y arrive pas. La gourde d’eau est attrapée, les doigts blanchies sous la force brute de se saisir de l’objet, être certain, de ne pas le faire tomber, se raccrocher à quelque chose.

-Je suis…Prometheus. Prometheus Ignis. Et j’ai connu ta mère il y a dix neuf ans. Oui, je l’ai très bien connu. Elle voulait que je l’épouse, je ne voulais pas l’épouser. Je ne voulais pas me marier, je ne le désire toujours pas…elle est bien assez garce pour s’être vengée en me cachant sa grossesse…je…

Je passe une main sur mon visage, repoussant la chevelure tombant sur mon front, apportant le goulot de la gourde à mes lèvres. L’eau glisse, rappe ma langue presque, je me tais, je ne peux pas me laisser emporter comme ça. Avoir des enfants…cela fait longtemps que j’ai abandonné l’idée ou presque. Avouons le. Le sommet de mon crâne tombe contre les briques du mur, un gémissement effleurant mes lèvres, les yeux clignant quelques instants, je laisse le silence, regardant le ciel.

-Désolé…je ne voulais pas traiter ta mère de garce.

Déclarais-je dans un souffle rauque, à peine audible…
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Re: [E7] Qui êtes vous ? - Prometheus

Messagepar Elena le 20 Mars 2014, 12:28

L'homme est vraiment secouée par sa rencontre avec Elena. Celle-ci ne sait trop quoi en penser. Parfois certains hommes l'abordaient mais de manière très différent et surtout vulgaire. Dans les bas quartiers, sa mère avait la réputation d'être une prostituée. Beaucoup croyaient que sa fille allait suivre ses traces mais la jeune fille aux cheveux blancs préférait encore mourir que de devoir subir un homme dans un lit. Son beau-père lui suffisait et elle supportait sa présence par habitude et parce que sa mère n'hésiterait pas à la mettre dehors. Elle se demandait si elle l'avait même jamais aimée. Mais une fois dehors, elle ne saurait pas où aller, elle n'avait personne. Elle se souvenait de sa rencontre avec Octavius. Il avait été gentil mais elle ne se voyait pas aller l'embêter et encore moins expliquer les raisons de sa présence. Elle avait trop honte pour ça.

Mais pour le moment, elle devait s'occuper de celui qui était assis au sol, visiblement sonné par sa révélation. Son nom ne lui disait rien du tout. Sa mère ne l'avait jamais prononcé. Ce n'était même certain qu'elle se souvienne de lui en même temps vu le nombre de clients qu'elle avait eu. Ainsi elle voulait l'épouser et pas lui. Il avait bien fait. Elle ne devait certainement pas l'aimer, seulement sa richesse, la connaissant. Par contre, Elena fut troublée de l'entendre dire que sa rencontre avec elle, remontait à dix-neuf ans. Et puis soudain, voilà qu'il avançait l'hypothèse d'être son père. Elle fronça les yeux. Non, c'était impossible. S'il était bel et bien riche, sa mère l'aurait fait chanter d'une manière ou d'une autre.

- Je suis désolée, je ne connais pas votre nom. Ne vous excusez pas. J'ai déjà entendu bien pire à son sujet.

Garce paraissait presque gentil face à des mots maintes fois entendus dans les rues surtout quand elle était enfant. A cette époque, il lui était arrivée de prendre sa défense. Ce n'était plus le cas depuis longtemps même temps. L'amour qu'elle avait éprouvé pour cette dernière s'était étiolé au fil du temps car il n'y avait jamais de retour. Elle restait par habitude, par peur de l'inconnu, parce qu'elle n'avait rien de mieux à attendre dans la vie persuadée de ne pas avoir beaucoup de valeur.

- Vous vous sentez mieux ? Sans vouloir vous paraître méchante, je ne pense pas que vous soyez mon père. Ma mère aurait trouvé le moyen de vous faire chanter pour voir de l'argent à défaut d'un mariage. Je ne sais pas qui est mon père mais je ne pense pas que ma mère le sache non plus. Un de ses nombreux clients je pense. Elle ne m'en a jamais parlé et j'ai jamais voulu savoir.

Elle ne précisa pas que d'apprendre qu'elle était la fille d'un ivrogne qui avait quelques pièces le droit de profiter de sa génitrice ne lui ferait aucun bien. Elle se sentait déjà bien assez misérable sans en rajouter comme ça.

- Je ne serais pas une bonne fille en plus. Vous êtes bien mieux sans... en tout cas sans moi.

Elle essaya de sourire même si la tristesse se lisait clairement dans son regard. Elle maintenait toujours une certaine distance avec l'inconnu par habitude, par refus du moindre contact. Elle était désolée qu'il se sente si mal pour ce qu'elle estimait pas grand chose au final.

- Cela va aller ? Vous voulez que j'appelle quelqu'un pour vous aider à rentrer chez vous ? Vous savez, vous ne devriez pas vous mettre dans un tel état pour elle. Elle ne le mérite pas, vraiment pas. Pensez à l'avenir et non au passé et surtout pas à elle.

Elena espérait que l'homme, Prométheus, allait se remettre. Il ne fallait surtout pas qu'il se rende malade pour sa mère. Elle ne connaissait bien sûr pas cet homme et peut-être agissait-il comme son beau-père vu que tous les hommes faisaient ça à priori, mais il valait probablement mieux que sa mère et il devait vite l'oublier, reprendre sa vie.

- Vous ne voulez vraiment pas de la barrette ? Elle serait bien mieux avec vous, vous savez.
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