Je sortais très peu du Temple. Ma maîtresse, même si elle détestait ce terme, ne m’avait pas encore menti. Comme Sybilla, elle me respectait. Mais, plus que Sybilla encore, elle me traitait avec respect. Cela m’inquiétait, car je craignais qu’en public, elle n’ait le même comportement respectueux. Dès lors, je risquai la réinitialisation. Les tribunaux romains avaient quelque indulgence envers les maîtres trop doux, mais pas envers leurs esclaves.
Alors je sortais peu du Temple avec elle. En son absence, je restais au Temple pour garder cette immense bibliothèque. Et quand elle rentrait, j’y restais également tant ce lieu débordait de richesse. Aussi étrange que cela puisse paraître, j’avais rapidement compris le classement des livres. Rien avoir avec un classement temporel, ou un classement thématique, rien à voir non plus avec un malheureux classement alphabétique. Non les textes étaient liés entre eux par une trame que je comprenais désormais.
Je lisais énormément, mes seules sorties étaient pour Lia. Je l’observais à distance, car, lors de notre seule rencontre, j’avais conclu à sa réinitialisation, comme moi. Mais son visage restait gravé en moi. Alors que je faisais des recherches sur la mémoire et le subconscient, on frappa à la porte. C’était un fait habituel.
Je fis un signe de tête à Valeria pour ne pas briser le silence et la prévenir que je me rendais à la porte. Je l’ouvris grâce au savant système mécanique. La porte ronde coulissa sur sa tranche et une femme m’apparut. Je la connaissais, je l’avais remarquée sur le parvis du temple à la mort du grand prêtre Mortis. Elle avait un très haut rang au sein de ce temple. Je me penchai en avant en signe de respect et m’écartai du chemin pour qu’elle puisse entrer. Aucun garde ne l’accompagnait. Étrange ! Une femme de son rang, sans adepte pour la secourir en cas d’attaque ! En même temps, j’imaginais difficilement un intrus parvenir jusqu’ici. Les gardes de Pluton témoignaient chaque jour de leur talent en protégeant l’enceinte romaine.
Elle entra et je refermais la porte derrière elle. Je la suivais à distance respectueuse. Mes fonctions primaires androïdes analysèrent son corps malgré moi. J’observai et découvrais chacune des zones érogènes de cette femme. Même si Valeria n’avait jamais voulu de mon corps contrairement à Sybilla, mes fonctions premières restaient celles d’un esclave sexuel.