La société que nous connaissons ? Elle n'existe plus du tout.
L'être humain a fait ses plus grands progrès lors des guerres. Acculé au mur ou animé par une soif expansionniste, depuis longtemps, la science progressait au profit d'avancées guerrières. Les techniques de guerres des prétoriens romains, les techniques défensives des phalanges grecques, les armes de siège médiévales, la poudre à canon, la TNT, les armes nucléaires furent autant « d'avancées » technologiques. Faisant fit des leçons de la seconde guerre mondiale, une guerre nucléaire éclata entre l'Iran et l'état d'Israël et marqua le début du déclin de l'humanité. Elle fut aussi rapide que violente pour se solder par la vitrification du sol iranien. Cette guerre marqua également l'apparition des premiers droïdes de combat. Des robots de forme humanoïde étaient envoyés sur les champs de bataille infréquentables pour les humains en raison de la radioactivité. Les premiers androïdes à faciès humain apparurent vers la fin de la guerre et permirent des missions d'infiltration chez l'ennemi.
Cette guerre expéditive fut une bulle d'oxygène pour les états fabricants d'armes et les pays technophiles. Mais cela ne les aida pas longtemps à survivre à une nouvelle catastrophe. Celle-ci menaçait depuis notre ère. Nous le savons, des états avaient emprunté trop d’argent, les taux d’intérêts se sont simplement élevés après la guerre et les premières puissances économiques ont commencé à faire faillite, incapable de rembourser leur dette. L'effet domino fut immédiat. Et les états plongèrent un à un. Les banques ont suivi et les “consommateurs finaux” ne purent récupérer l’argent qu’ils avaient déposé en banque. Le système économique des pays « riches » s'effondra, leur industrie disparut en quelques jours et les approvisionnements en ressources primaires comme la nourriture et l'eau furent compromis en quelques jours. Avec la famine, l'anarchie s'installa, l'armée réussit à maintenir un semblant d'ordre. Mais devant l'étendue de la catastrophe, elle fut rapidement submergée.
Après cette catastrophe économique, ces famines et les épidémies qui naquirent de ce chaos, l'humanité replongea sous la barre du milliard d'êtres humains. L'humanité en difficulté et en quête d'espoir se tourna vers Dieu. La ferveur fut alors à son paroxysme. Les religions monothéistes se sont voulues plus encore plus prosélytiques et plus intégristes que jamais. En une petite décennie, les factions intégristes et xénophobes arrivèrent au pouvoir de nouvelles nations émergeantes. Mais au milieu d'une froide nuit, le soleil nucléaire se leva. L’un des ses gouvernements religieux a attaqué l’autre, prétextant que seul “son Dieu” existait, que les autres n’étaient que hérésie. La frappe et les ripostes ont dévasté toute la Terre, la plongeant dans un chaos et un hiver nucléaire absolu.
Les androïdes, les drônes de combat furent la seconde vague de cette guerre, mais ces ressources étaient rares, hors de prix. Le bétail humain coûtait moins cher et, endoctrinés, les soldats n'hésitaient pas à se sacrifier sur les champs de bataille. Les nanosciences ont alors fait un bon technologique extraordinaire. L’être humain s'est alors dopé avec ces nanotechnologies avec plus ou moins de succès. La manipulation génétique sur des créatures et des insectes notamment sont allés bon train également, transformant ces créatures en bête de combat pour les larguer dans les territoires ennemis. Chaque camp s’est livré à des exactions sans précédents. Les pertes humaines s’élevaient de plus en plus. Et puis, un matin, ce fut le grand silence.
Le passé reste flou sur cette période. Les récits remplaçaient les blogs. Il faut dire que le net avait disparu avec les premières explosions nucléaires. Pourquoi cette période est nommée le grand silence ? Et bien, les raids aériens se sont interrompus du jour au lendemain. Les androïdes ont attendu l'arrivée d'une nouvelle vague, mais celle-ci ne vint jamais. Le silence était seulement brisé par quelques tirs depuis les remparts pour effrayer les créatures qui s'approchaient trop. Les villes se sont retranchées sur elles-mêmes, se sont barricadées derrière des remparts et furent contraintes de survivre en autarcie. L'humanité venait également de se retourner contre ces gourous qui avaient invoqué la « guerre sainte ».
Ainsi, les romains mirent à sac le Vatican refusant de suivre plus longtemps les consignes de ces gouroux sectaires. Lynchés et pendus en place publique, leur sort ne fut guère enviable. A la façon du film « le livre d'Eli », les bibles furent brûlées jusqu'à la dernière et la ville se referma sur elle-même, s’isolant totalement de cette guerre. Pourtant ancien centre du pouvoir catholique, elle ne se fit plus attaquer par les autres civilisations. Le grand silence ! Il faut dire que les créatures, génétiquement modifiées qui encerclaient la ville ne laissait que peu de chances aux armées des envahisseurs. Même les romains étaient contraints à rester cantonnés dans leur ville. Cultiver, pêcher étaient devenus des tâches particulièrement périlleuses réservées de fait aux androïdes. La ville de Rome apprit alors à vivre en autarcie. Elle étendit ses remparts, ses fortifications pour protéger ses champs. Mais personne ne s'éloignait de la ville.
Pourtant ce n’est pas cette autarcie qui faillit décimer Rome. Un constat s'imposa rapidement. Depuis quelques mois, les femmes ne tombaient plus enceintes. Avec ces guerres, ces disettes, ces épidémies, il était fréquent qu’elles ne parviennent pas au terme de leur grossesse. Mais jamais les romains n'avaient connu tels soucis. Bien sûr, les médecins s'interrogèrent aussitôt et les scientifiques trouvèrent rapidement des explications : Un virus avait rendu l’humanité, du moins les romains, stériles. Le virus, dépourvu de tout autre symptôme, se transmettait par voies aériennes. Alors, le temps que les romains ne découvrent les premiers troubles de fertilité, tous les habitants de Rome avaient été contaminés. Le virus ultime... Et les scientifiques, malgré les nanotechnologies, ne parvenaient pas à trouver de remèdes à ce virus. Des expéditions furent envoyées par delà les frontières de la ville. Mais tous ceux qui partirent à la recherche de solutions disparurent. Aucun ne revint. Le seul espoir des romains fut donc leur scientifique. Tout les moyens possibles leur furent octroyer pour mener leur recherche. Mais aucun n’apporta de solutions. Aucun ! La ville entamait sa seconde décennie sans naissance. Rome courrait à sa perte. Et dix années supplémentaires consacrées à la recherche d’un antidote restèrent vaines. En quête d'espoir certains se remirent même à prier d’anciens dieux. Les textes avaient été perdus ou détruits par les religions monothéistes. Des légendes avaient néanmoins subsisté grâce aux traditions orales. Mais les romains prièrent comme ils purent, maladroitement, mais avec leur coeur et la peur de mourir sans descendance.
Et Ils revinrent ! Ils ? Les Dieux d’autrefois. Tout commença à l’aube quand de nouvelles ombres se dessinèrent sur la place centrale de la vieillissante ville de Rome. En levant les yeux, les romains purent discerner parmi les froides lumières de l'aube plusieurs temples sur les flancs de la montagne. Personne ne les avait construits mais, au matin, les temples étaient là, imposant pour celui de Jupiter, fier et triomphant pour celui de Minerve, inquiétant pour celui de Pluton et grâcieux, onirique pour celui de Vénus. Une stupeur puis une clameur envahit la ville. Chacun s'agenouillait et priait le Dieu qu'il voulait et les contenter était désormais l'unique préoccupation des humains. Les androïdes, réduits au rang d'esclave depuis longtemps, s'occupaient des tâches quotidiennes : agriculture, pêche, ménage. Les joutes au colisée avaient même cessé. Certains humains profitèrent de l'occasion pour s'autoproclamer prêtres et dicter aux humains la façon de prier. Ceux-ci moururent rapidement, sans aucune explication et personne n'en chercha.
Les scientifiques ne comprenaient pas l'apparition des temples et continuaient de rechercher des explications rationnelles. Ils rappelaient aux humains que les religions les avaient détruits. Ils n'avaient pas totalement tort. Mais rapidement les rumeurs de grossesses apparurent. Il était temps, car les plus jeunes des femmes commençaient à approcher de la quarantaine. Effectivement, les retards de règles se dénombrèrent, les ventres ronds apparurent. Ces femmes furent choyées et la naissance des premiers bambins fit souffler de soulagement les romains. Ce fut l'occasion d'une immense fête. Mais à la douzième naissance, le chaos frappa la ville une dernière fois. Tous les bambins disparurent dans la même nuit. On chercha les bambins en vain. On chercha alors des coupables, on condamna des innocents sans conviction, on sacrifia vaches et boeufs dans des rites sans queue ni tête, mais ils ne revinrent pas. Par contre, il n'advint rien aux enfants suivants. Malgré ce drame, les romains voyaient la fin de ce trop long tunnel qui dura près de quarante années, quarante année sans enfants.
Plus aucun kidnapping n'eut lieu. Et mieux que cela, vingt ans plus tard, les douze « bambins », douze jeunes hommes et jeunes femmes, se présentèrent aux portes de la ville. Ils expliquèrent venir du mont Olympe et qu'ils étaient les prêtres et prêtresses légitimes des dieux, qu'ils enseigneraient à chacun les cultes des dieux et qu'ils devaient retenir trois règles essentielles :
- Les prêtres seront désignés par les dieux, à la naissance,
- Jamais un culte ne sera interdit, quel qu'il soit. Il n'y a ni un seul, ni quatre dieux mais une multitude de dieux. Quatre d'entre eux ont choisi d'aider Rome,
- Les prêtres du dieu accueillant le plus de prières désigneront lors de grandes célébrations annuelles les sénateurs qui gouverneront alors la ville.
Certains refusèrent cette dernière loi. Ceux-ci furent alors incapable d'avoir d'enfants et ceux qui persistèrent dans leur rejet moururent sans descendance.
Et ainsi la ville de Rome survécut à tous ces fléaux. Aujourd'hui, la ville arborait un nouveau visage. L'esprit de la Rome antique que nous connaissons a refait surface. Des joutes sont organisées au Colisée, les rues étaient pavées, des temples de Dieux mineurs furent érigés. Personne ne contestait les nouveaux Dieux. Pas même les anciens ! Les us et coutumes de la Rome antique revinrent et la technologie devint tabou. Elle restait présente mais se faisait extrêmement discrète. Les matériaux pour l'électronique étaient trop rares et réservé à la maintenance des androïdes. L'électricité inutile n'existait plus, mais les connaissances pour déployer des pompes à eau manuelles existait toujours. Le soir, on s'éclairait de nouveau à la bougie, les rues étaient éclairées par des torches.
Si la technologie se faisait rare, les modifications génétiques et les nanotechnologies existaient toujours. Les humains étaient comme boostés, luttaient contre les maladies et les rendaient à même de prouesses dignes de magiciens. Certains humains avaient des dons de téléportation, d'autres de télépathies, certains pouvaient lancer des éclairs. Et quand un humain accordait sa ferveur à un dieu, il était remercié et gagnait de nouveaux dons. On murmurait que certains croyants auraient rencontré leur dieu. Mais il est impossible de séparer l'ivraie du bon grain dans ces déclarations.
Dans cette nouvelle Rome, les androïdes avaient moins de chance. Pour commencer, seuls ceux à visage humain furent conservés. Les autres furent démantelés et leurs composants furent conservés comme pièces détachées. Pour les survivants, ils demeurèrent les esclaves des humains. Chaque dominus traitait les esclaves à sa façon. Avec bonté parfois, avec méchanceté plus souvent, mais toujours avec fermeté. Les androïdes étaient depuis tout temps asservis par des plots virtuellement implantés dans leur intelligence artificielle. Ils ont donc toujours été incapables de penser à une rébellion contre leur maître. Ils leur obéissent avec la plus grande ferveur. Néanmoins, certains se sont libérés de ce plot mental. Personne ne savait comment ni pourquoi. Ils se gardaient bien de le révéler, car ceux qui se rebellaient étaient tout simplement reconditionnés, rebootés, reformatés et vidés de leur conscience. Il existait des rumeurs comme quoi certains maîtres considéraient leurs androïdes comme des enfants et les savaient libérés de leur plot.
Ces intelligences artificielles au plot inactif sont convaincues d'avoir une âme. Ils luttent pour la faire reconnaître. Mais leurs prières restaient apparemment sans retour. Les humains ne virent pas ces prières d'un bon oeil et les prêtres restaient silencieux sur le sujet. D'ailleurs, ils n'avaient reçu aucune consigne de leur Dieu. Et quand ils se tournaient vers les oracles, les douze enfants élus, ceux-ci ne leur fournissaient que des réponses évasives.
Puis vint le temps de partir. Les oracles moururent dignement de vieillesse. La ville connut de grandes inquiétudes mais décida de suivre et de transmettre leurs enseignements. La ville prospéra dans cette autarcie sans soucis. Il y eut des périodes de famine difficiles suites à des étés caniculaires. Mais dans l'ensemble la ville survécut dans une certaine tranquilité. Le temps passa tranquillement, mais les volontés expansionnistes de l'Homme refirent surface. Certains humains voulaient de nouveau partirent à la conquête du monde, découvrir ce qui se passait chez le voisin. Ce mouvement fut notamment porté par les adeptes de Minerve, déesse de la guerre. Jupiter était le Dieu qui était sans cesse élu et il prônait la stabilité, refusait de partir à la conquête du monde. Pluton et Vénus étaient des Dieux moins portés sur la politique. Vénus était assimilée à la déesse de l'Amour mais aussi des larcins. Et Pluton était le gardien des portes de l'Enfer. Les enfers pour les romains étaient ces terres et mers hostiles entourant la ville. Ces prêtres et ses soldats empêchaient les scorpions géants d'envahir la ville.
Mais cette année, une sourde rumeur grondait. Jupiter risquait de ne pas être le dieu à recueillir le plus de voix, de perdre les élections. Si tel était le cas que se passerait-il ? Beaucoup priait Minerve pour lever des armées et partir à la conquête du monde. Au contraire, d'autres priaient Pluton, gardien des portes des Enfers, pour renforcer les fortifications de la ville. Et d'autres priaient Vénus, une déesse controversée, étrange, qui prônaient les festivités et ne se souciait guère d'expansionnisme ou de militarisme.
Rejoignez les romains dans ce jeu de rôle par forum et venez écrire la suite de cette histoire. Créez votre personnage, suivez les guides dans ces étapes et participez au jeu. Que jouerez-vous ? Un prêtre de Vénus ? Un gladiateur au service de Minerve ? Une androïde rebelle qui décide de lutter contre le pouvoir en place et revendique le droit à la prière. L'avenir de Rome, c'est vous qui l'écrirez !